La conscription dans les départements piémontais de l Empire français (1800-1810) - article ; n°1 ; vol.102, pg 211-221
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La conscription dans les départements piémontais de l'Empire français (1800-1810) - article ; n°1 ; vol.102, pg 211-221

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1990 - Volume 102 - Numéro 1 - Pages 211-221
Francesco Frasca, La conscription dans les départements piémontais de l'Empire français (1800-1810), p. 211-221. Dans le cadre de la situation européenne, malgré les difficultés rencontrées dans la conscription, le Piémont est un cas qui tranche sur celui des pays annexés à l'Empire par l'importance de la conscription par rapport à sa population. Le Piémont apparaît ainsi comme un pays où l'esprit militaire a survécu au changement institutionnel, et a été réemployé par la France dans le cadre de sa politique d'expansion.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 239
Langue Français

Extrait

Francesco Frasca
La conscription dans les départements piémontais de l'Empire
français (1800-1810)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 102, N°1. 1990. pp. 211-221.
Résumé
Francesco Frasca, La conscription dans les départements piémontais de l'Empire français (1800-1810), p. 211-221.
Dans le cadre de la situation européenne, malgré les difficultés rencontrées dans la conscription, le Piémont est un cas qui
tranche sur celui des pays annexés à l'Empire par l'importance de la conscription par rapport à sa population. Le Piémont
apparaît ainsi comme un pays où l'esprit militaire a survécu au changement institutionnel, et a été réemployé par la France dans
le cadre de sa politique d'expansion.
Citer ce document / Cite this document :
Frasca Francesco. La conscription dans les départements piémontais de l'Empire français (1800-1810). In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Italie et Méditerranée T. 102, N°1. 1990. pp. 211-221.
doi : 10.3406/mefr.1990.4089
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1990_num_102_1_4089FRANCESCO FRASCA
LA CONSCRIPTION DANS LES DÉPARTEMENTS
PIÉMONTAIS DE L'EMPIRE FRANÇAIS (1800-1810)1
Pourquoi la conscription dans les départements piémontais? Parce
que déjà au XVIIe siècle le Piémont, où la volonté des souverains et la
situation politique et militaire de cet État-frontière indépendant expli
quent le rôle joué par l'armée, représente un cas intéressant et sans équi
valent en Italie.
Le Piémont est l'État italien le plus proche de la France par sa tradi
tion militaire; sa situation de frontière le conduit à participer, dans un
camp ou dans l'autre, à toute les guerres du XVIIIe siècle. Ses souverains
essayent de susciter une vocation militaire chez leurs sujets par l'organi
sation de l'armée permanente - instrument du pouvoir monarchique (voir
l'exemple de la Prusse) - et notamment, sur le modèle de la France, de la
milice royale2 qui donne à cette armée une base «nationale» et lui sert
de réserve permanente.
Les armes cependant ne prennent pas une place considérable dans
les préoccupations et la vie des populations comme c'est le cas en
1 Ce mémoire, extrait d'une étude plus vaste publiée par l'Ufficio storico del
lo Stato Maggiore Esercito dans Studi storico-militari 1988, reprend une communic
ation présentée à Paris, le 18 septembre 1989, au XVe Colloque international d'his
toire militaire, sur le thème « L'influence de la Révolution française sur les armées
en France, en Europe et dans le monde», et dont les actes seront publiés par la
Commission française d'histoire militaire.
2 André Corvisier, Armées et sociétés en Europe de 1494 à 1789, Paris, 1977,
p. 27. Nicola Brancaccio, L'esercito del vecchio Piemonte. Gli ordinamenti. Parte I.
Dal 1560 al 1814, Rome, 1923, p. 33; Oreste Bovio, La milizia paesana in Piemonte,
in Studi storico-militari 1985, Rome, 1986, p. 343-347. Walter Barberis, Le armi del
Principe. La tradizione militare sabauda, Turin, 1988, p. 22 et passim. Gian Frances
co Galeani Napione, Dall'antica milizia del Piemonte e del modo di ristabilirla, éd.
par Edoardo Scala, Le milizie sabaude, Rome, 1937, p. 51-125. Virgilio Ilari, Storia
del servizio militare in Italia, I, Rome, 1989, p. 74-79.
MEFRIM - 102 - 1990 - 1, p. 211-221. 212 FRANCESCO FRASCA
Prusse3. En 1796, le roi de Sardaigne est l'un des premiers à entrer dans
la coalitioin contre la République, mais presque tous ses États sont rap
idement conquis et annexés; le 10 décembre 1798, Charle-Emmanuel IV
doit céder à la France tous ses droits sur le Piémont qui devient le 2 avril
1801 la 27e division militaire4. Le Piémont n'est pas le seul cas d'incorpo
ration à la France, mais il présente de ce point de vue un intérêt singulier.
On peut y voir soit un exemple transposable dans d'autres pays, la Hol
lande, soit un cas spécifique; les deux points de vue sont valables. Toutef
ois le Piémont se voit partagé entre ses régions situées en-deça et au-delà
des Alpes, et la Sardaigne. Cette dernière, restée indépendante, fut l'asile
d'une émigration dans le pays même, en recevant le roi et ses officiers.
Cet «exil» du roi explique que les paysans, coupés de leur souverain, en
font une sorte de figure mythique vers laquelle ils se tournent et y trou
vent un motif de résistance d'autant plus âpre, que la conscription les
touche plus cruellement qu'elle n'éprouve les citadins. Donc nous avons
un État à tradition militaire qui a fait la guerre contre la France de la
Révolution et qui se trouve annexé et transformé en départements, une
émigration qui fait partir en Sardaigne une partie de ses officiers, mais
pas tous, et le recrutement des soldats piémontais dans l'armée française
avec référence régionale.
Par conséquent une tradition militaire ancienne, mais aussi un écart
moindre avec la situation française proprement dite. À cela s'ajoute l'i
ntroduction de la conscription qui rencontre une résistance. Pourquoi? À
combien s'élève par année la classe conscriptible dans chaque départe
ment piémontais? Quel a été le nombre total des conscrits depuis l'établis-
Pays année armée population proportion
France 1710 300.000 20.000.000 1/66
1738 140.000 22.000.000 1/165
1760 280.000 24.000.000 1/85
1789 180.000 26.000.000 1/145
Piémont 1734 43.000 2.300.000 1/54
1738 30.000 1/75
Prusse 1740 80.000 2.200.000 1/27
1760 260.000 3.600.000 1/14
1789 194.000 5.7OO.OOO 1/29
Source : André Corvisier, o.e., p. 126.
4 Arch. Nat. AF III 79 Relations extérieures, Piémont, d. 88-89 Projet de traité,
d. 92 Acte d'abdication, d. 108 Projet d'alliance avec le roi de Sardaigne. CONSCRIPTION DANS LES DÉPARTEMENTS PIÉMONTAIS 213 LA
sèment de la conscription? Combien ont été appelés? Combien l'armée en
a-t-elle réellement reçu? y a-t-il eu de réformes et pourquoi?
Quel est le nombre des déserteurs?
Les départements piémontais sont soumis à la conscription en vertu
de l'arrêté consulaire du 4 messidor an Xs, qui déclare que la loi du 28
floréal an X, levée des classes IX et X, sera applicable aux départements
de la 27e division militaire6. Pour une France dont la population est est
imée à 34.813.473 habitants (an XIV)7, le Piémont présente une populat
ion de 1.813.473 d'habitants :
Départements 8 Habitants
Doire 224.127
Marengo 332.554
Pô 395.193
Sèsia 204.445
Stura 395.074
Tanaro 310.459
D'après le compte général de la conscription depuis l'an VII jusqu'à
l'an XIII de A.-A. Hargenvilliers9 et le Compte général sur la conscript
ion de 1806 à 1810 du général Lacuée10, 11 classes de conscrits ont été
formées depuis l'établissement de la conscription jusqu'à l'an 1810 inclu
sivement. Le produit total de ces 11 classes en hommes réellement ins
crits sur les tableaux est de 166.556. La moyenne pour l'ensemble des
5 Moniteur n° 9 messidor an X.
6 G. Vallée (éd.), Le compte général de la conscription d'A.-A. Hargenvilliers,
Paris, 1937, p. 119, n. 17.
7 Archives Nationales, AF IV 1123, Compte général de la conscription depuis
l'an VII jusqu'à l'an XIII inclusivement. G. Vallée, o.e., p. 8. Francesco Frasca, La
coscrizione nei dipartimenti piemontesi dell'Impero francese (1800-1810), dans Studi
storico-militari 1988, Rome, 1990, p. 563-564.
8 Doire : Ivrea, Aosta, Chivasso ; - Marengo : Alessandria, Bobbio, Casale, Tor-
tona, Vogherà ; - Pô : Torino, Pinerolo, Susa ; - Stura : Cuneo, Mondovì, Saluzzo,
Savigliano; - Tanaro : Asti, Acqui, Alba. Francesco Frasca, o.e., p. 595.
En 1805 le department du Tanaro est supprimé, «(. . .) l'arrondissement d'Asti
fera partie du département de Marengo, l'arrondissement d'Alba du département
de la Stura, celui d'Acqui du département de Montenotte (. . .). Ces changements ne
devront être exécutés que le 1er vendémiaire prochain (. . .)». Arch. Nat. PF 21 873,
Suppression du département du Tanaro, an XIII, 17 prairial.
9 Arch. Nat. AF IV 1123. G. Vallée, o.e., p. 8. Francesco Frasca, o.e., p. 565-
593.
10 Arch. Nat. AF IV 1124.

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