Comment faire rougir nos tomates
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Comment agit l’éthephon pour faire rougir nos tomates ? La maturité du fruit est un phénomène complexe et largement étudié. Depuis bientôt un an, l’éthephon est autorisé en Suisse pour accélérer la maturation des tomates. Ce produit suscite souvent une polémique et divise le monde maraîcher entre ceux qui sont favorables et ceux qui sont contre le principe. Avant de se faire une idée préconçue, il est peut-être judicieux de fouiller un peu plus loin sur le principe actif du produit… Les grandes lignes de la maturation d’une tomate… L’activité qui permet de suivre la maturation d’un fruit, notamment de tomate, est la respiration. Celle-ci se caractérise par une absorption de O et une émission de CO par le 2 2 fruit Son activité respiratoire se juge de différentes manières, soit en mesurant .les émissions de CO , exprimée en mg CO /kg de matière fraîche/heure, soit en 2 2mesurant les émissions de chaleur du fruit, exprimées en kJ/tonne de MF/jour. Le passage de la couleur verte à rouge est le résultat d’une diminution de la quantité de chlorophylle, substituée à l’intérieur du fruit par différents pigments comme les caroténoïdes ou le lycopène, célèbre pour ses propriétés anti-cancéreuses. La respiration atteint son maximum aux stades rose et rouge clair et la fermeté diminue avec la maturation. Parallèlement, un autre phénomène accélère la maturation des fruits : la synthèse d’ethylène (C H ). Il s’agit d’une hormone de maturation ...

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Commentagit l’éthephonpour fairerougir nos tomates?La maturité du fruit est un phénomène complexe et largement étudié. Depuis bientôt un an, l’éthephon est autorisé en Suisse pour accélérer la maturation des tomates. Ce produit suscite souvent une polémique et divise le monde maraîcher entre ceux qui sont favorables et ceux qui sont contre le principe. A vant de se faire une idée préconçue, il est peut-être judicieux de fouiller un peu plus loin sur le principe actif du produit… Les grandes lignes de la maturation d’une tomate… L’activité qui permet de suivre la maturation d’un fruit, notamment de tomate, est la respiration. Celle-ci se caractérise par une absorption de O2une émission de CO et2par le fruit. Sonactivité respiratoire se juge de différentes manières, soit en mesurant les émissions de CO2, exprimée en mg CO2/kg de matière fraîche/heure, soit en mesurant les émissions de chaleur du fruit, exprimées en kJ/tonne de MF/jour. Le passage de la couleur verte à rouge est le résultat d’une diminution de la quantité de chlorophylle, substituée à l’intérieur du fruit par différents pigments comme les caroténoïdes ou le lycopène, célèbre pour ses propriétés anti-cancéreuses. La respiration atteint son maximum aux stades rose et rouge clair et la fermeté diminue avec la maturation. Parallèlement, un autre phénomène accélère la maturation des fruits : la synthèse d’ethylène (C2H4). Il s’agit d’une hormone de maturation naturellement émise par les plantes qui peut aussi être captée de l’air ambiant. La tomate est donc un fruit dit «climactérique», puisqu’elle émet ce gaz, ce qui explique qu’elle poursuive sa maturation en post-récolte. Récoltés trop tôt, ces fruits perdent leur fonction climactérique et ne mûrissent pas. Les variétés long-life possèdent un gène de non maturation qui conduit à une émission réduite de ce gaz et par conséquent à une durée de vie plus longue du fruit en post-récolte (en revanche le goût est souvent altéré) En automne, lorsque les conditions lumineuses sont peu favorables à la maturation, les maraîchers peuvent l’accélérer grâce à un produit qui induit la synthèse de l’éthylène, l’éthéphon. Action dans la planteEn automne, lorsque les conditions lumineuses sont peu favorables à la maturation, les maraîchers peuvent accélérer la maturation grâce à un produit qui induit la synthèse de cette hormone naturelle : l’ethephon.
Au nom barbare de (2-chloroethyl) phosphonic acide, c’est un composé qui, au contact de la forte acidité des fluides intra- et intercellulaires, est physiquement transformé en éthylène (hormone de maturation) et en phosphates. Peu après son application, l’éthéphon migre dans la plante vers les tissus actifs où il est donc rapidement transformé en éthylène, et occasionne l’inhibition, la synthèse des auxines. La teneur élevée de l’éthylène conjuguée à la faible teneur en auxines conduit donc à une modification de la nature des protéines synthétisées dans les cellules, lesquelles sont orientées vers la dégradation des parois cellulaires, ce qui confère la perte rapide de fermeté du fruit. Dans la plante, le récepteur principal de l’éthéphon est le ETR 4 qui est le nom du produit commercial vendu en France. Vous avez pu observer, quelques jours après le traitement, que la plante jaunit. Ceci est le résultat de la destruction de la chlorophylle amenée par l’excès d’éthylène dans les cellules (sénescence accélérée de la plante). Selon plusieurs publications, la pulvérisation de l’éthéphon est plus sûre par traitement foliaire que par traitement des fruits en post-récolte pour des questions de résidus dans les fruits. Dans vos cultures, il est important de créer des conditions favorables à la migration du produit dans la plante et à sa transformation. Par conséquent, suite au traitement, il faut maintenir impérativement une température de 20 à 22 °C pendant 72 heures. Si cette condition n’est pas respectée, cela équivaudra à un traitement «sous-dosé» et provoquera donc des dégâts en post-récolte (lié à une maturité mal contrôlée). En conclusion choisir de traiter à l’éthephon peut vous faire gagner un ou deux bouquets supplémentaires, ce qui n’est pas négligeable dans le bilan d’une culture. Toutefois, vous devez vous assurer que les conditions d’application soient appropriées, au risque de perdre des marchés en fin de campagne dans la vente de vos tomates.jms
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