Laccession à la propriété dans les années 2000
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L’attrait pour la propriété s’est confirmé entre les années 2002 et 2006, prolongeant la reprise de la fin des années 1990, avec un tiers d’acquéreurs de plus que lors des années 1980. Cependant, depuis les années 2000, les ménages les plus modestes et les primo-accédants ont eu des difficultés accrues pour accéder à la propriété. Le prix des logements a en effet augmenté plus rapidement que les revenus, alors que les prêteurs maintenaient leur niveau d’exigences pour obtenir un crédit. En revanche, grâce à la baisse des taux d’intérêt, ils ont augmenté la durée des prêts de trois ans, comparée à la fin des années 1990, ce qui a d’abord bénéficié aux ménages jeunes. Aussi, l’effort financier des accédants, bien qu’en hausse, n’a crû que de trois points. Le risque d’insolvabilité demeure donc faible. Le nombre d'acquéreurs et d'accédants à la propriété en hausse au cours des années 2000 De plus en plus d’accédants dans les zones rurales Les ménages à faibles ressources accèdent moins souvent à la propriété depuis les années 2000 L’allongement des durées de prêt a bénéficié aux jeunes ménages accédants L’endettement augmente, mais son coût reste stable Peu de problèmes d’insolvabilité, mais un budget tendu pour les ménages modestes Diminution de l’accession sociale Encadré L’accession à la propriété dans les DOM

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Langue Français

Extrait

N° 1291 - MAI 2010
L’accession à la propriété
dans les années 2000
Pierrette Briant, division Logement, Insee
’attrait pour la propriété s’est entre 2002 et 2006, 70 % des achats
immobiliers se sont portés sur des maisonsconfirmé entre les années 2002 et
individuelles, une proportion en légère baisseL2006, prolongeant la reprise de la
toutefois par rapport aux années précédentes.
fin des années 1990, avec un tiers d’ac-
Emprunter est une pratique très fréquente pour
quéreurs de plus que lors des années 80. accéder à la propriété (définitions). Ainsi,
Cependant, depuis les années 2000, les depuis 20 ans, les ménages recourent au
ménages les plus modestes et les crédit, dans une proportion de 85 %, plus
encore quand ils sont primo-acquéreurs (95,8 %primo-accédants ont eu des difficultés
d’entre eux y ont recouru entre 2002 et 2006).accrues pour accéder à la propriété. Le
L’essor du crédit a donc accompagné celui des
prix des logements a en effet augmenté
acquisitions dans les dix dernières années.
plus rapidement que les revenus, alors Néanmoins, pour ceux qui ne sont pas
que les prêteurs maintenaient leur niveau primo-acquéreurs, soit 47 % des acquéreurs, la
d’exigences pour obtenir un crédit. En part des achats au comptant a augmenté légè-
rement au cours des années 2000.revanche, grâce à la baisse des taux
Des années 1997-2001 à 2002-2006, le nombred’intérêt, ils ont augmenté la durée des
des accédants a continué de progresser, passant
prêts de trois ans, comparée à la fin des
de 462 000 à 516 000 par an, et ce, malgré de
années 1990, ce qui a d’abord bénéficié fortes hausses des prix dans l’immobilier. C’est
aux ménages jeunes. Aussi, l’effort finan- essentiellement en raison de l’augmentation des
cier des accédants, bien qu’en hausse, acquisitions dans les zones rurales, mais aussi au
prix d’une plus grande sélectivité des accédants etn’a crû que de trois points. Le risque
d’un allongement de la durée des prêts, favoriséd’insolvabilité demeure donc faible.
par la baisse des taux d’intérêt.
Entre 2002 et 2006, plus de 600 000 ménages ont
De plus en plus d’accédantsacheté chaque année leur résidence principale,
dans les zones ruralesalors qu’ils étaient près de 550 000 entre 1997 et
2001. C’est un tiers de plus qu’au cours des L’accession à la propriété se développe dans
années 1980 et qu’au début des années 1990 les zones rurales, qu’elles soient éloignées ou
(tableau 1). Par ailleurs, tous les ans, quelques périurbaines : 29 % des accédants récents
dizaines de milliers de ménages deviennent habitent ainsi en zone rurale, contre 25,5 % au
propriétaires par héritage ou donation (définitions). début des années 1990.
De majoritaires dans les années 1980, les Les logements neufs sont surreprésentés en
achats dans le neuf (définitions) sont devenus zone rurale périurbaine, la périurbanisation s’ac-
minoritaires, jusqu’à ne représenter qu’un peu centuant depuis la fin des années 1990. Mais,
plus du quart des achats entre 1997 et 2002, depuis ces dernières années, ils le sont aussi
avec un rebond à 32 % entre 2002 et 2006. dans le rural éloigné. Au total, 47,5 % des accé-
Dans le neuf comme dans l’ancien, acquisition dants récents ayant acheté dans le neuf entre
rime le plus souvent avec achat de maison : 2002 et 2006 habitent ainsi en zone rurale, qu’elle
Acquisitions de résidences principales, en moyenne annuelle (en milliers)
1980-1984 1985-1988 1989-1992 1993-1996 1997-2001 2002-2006
Achat dans l’ancien sans crédit 41 57 45 44 66 64
Achat dans le neuf sans crédit 19 13 13 12 14 31
Achat dans l’ancien à crédit 138 208 201 238 333 352
Achat dans le neuf à crédit 225 186 132 123 129 164
Ensemble 423 464 391 416 542 612
Champ : achats de la résidence principale, dans les quatre ou cinq ans précédant l'enquête, en France métropolitaine.
Source : Insee, enquêtes Logement.
INSEE
PREMIEREsoit éloignée ou périurbaine (tableau 2) ; ils immobilier, le fait d’avoir des revenus moment et non pas sur des perspectives
étaient 29 % au début des années 1990 et pérennes favorise également l’accession économiques futures ; ainsi, à revenu
38,3 % à la fin des années1990. à la propriété, quel qu’en soit le niveau. Ce égal, être diplômé de l’enseignement
Entre 2002 et 2006, les accédants ont qui peut écarter des ménages au supérieur (pour les jeunes ménages)
déboursé, en moyenne, 136 000 euros chômage, en contrat à durée déterminée n’augmente pas forcément la probabilité
pour une maison en zone rurale ou en inactivité. Ainsi, seulement 4 % des d’accéder à la propriété. La forte hausse
éloignée, 163 000 euros en zone périur- accédants récents de moins de 60 ans des prix de l’immobilier a quelque peu
baine, plus de 170 000 euros dans les sont dans une de ces trois situations, freiné l’accession des primo-accédants :
petites agglomérations et plus de contre 6 % à la fin des années 1990. À titre si leur nombre est resté stable au cours
200 000 euros dans les grandes. De de comparaison, dans les années 2000, les de la période étudiée (autour de 360 000
surcroît, une fois sur deux, en zone ménages en emploi à durée déterminée ou par an), leur part parmi l’ensemble des
rurale, ils habitent un logement neuf, au chômage représentent 20 % de l’en- accédants est passée de 66,3 % entre
plus spacieux. Parallèlement à cette semble des ménages dont la personne de 1997 et 2001 à 60 % entre 2002 et 2006,
demande croissante, le prix d’achat référence a moins de 60 ans. une baisse qui concerne tous les âges.
moyen a augmenté en milieu rural autant Dans le même ordre d’idées, les couples
que dans les zones plus denses. En dont les deux conjoints apportent des L’allongement des durées de
zone urbaine, le nombre d’accédants a ressources sont souvent dans une situa- prêt a bénéficié aux jeunes
toutefois continué d’augmenter, assez tion plus favorable, à revenu équivalent
ménages accédants
fortement dans les agglomérations de (définitions), que ceux dont les ressour-
plus de 100 000 habitants, plus modéré- ces reposent sur un seul des deux, le Les évolutions du marché immobilier
ment dans les petites et risque économique étant réparti sur n’ont pas défavorisé les plus jeunes, la
dans l’agglomération parisienne, deux deux personnes. Leur poids relatif proportion des moins de 40 ans
zones où la reprise de l’accession avait augmente sur la période la plus récente. augmentant même légèrement, de 64,1 %
été vigoureuse à la fin des années 1990. Le risque est évalué selon la situation du entre 1997 et 2001 à 66,1 % entre 2002
Répartition des accédants récents par zone d’habitationLes ménages à faibles ressources
accèdent moins souvent à la Accédants récents entre 2002 et 2006 Ménages (tous statuts*) en 2006
dont dontpropriété depuis les années 2000
Ensemble constructions Ensemble constructions
Les ménages à faibles ressources, inférieures neuves neuves en 2006
erau 1 quartile de niveau de vie (définitions)de (milliers (milliers
(%) (%) (milliers) (%) (milliers) (%)l’ensemble des ménages, déjà sous-repré- par an) par an)
sentés parmi les accédants à la fin des Rural éloigné 53 10,2 27 16,3 3 010 11,4 178 14,4
années 1990, le sont encore davantage au Rural périurbain 98 18,9 51 31,3 3 342 12,7 262 21,2
Agglomérations<100 000 hab. 134 26,0 43 26,2 7 819 29,7 392 31,8cours des années 2000. Les ménages
e Agglomérations>100 000 hab. 141 27,3 29 17,5 7 858 29,8 295 23,9modestes du 2 quartile de niveau de vie le
Agglomération de Paris 91 17,6 14 8,7 4 334 16,4 107 8,7
sont aussi, mais dans une moindre mesure
Ensemble 516 100,0 164 100,0 26 363 100,0 1 235 100,0
(tableau 3).
* y compris locataires.
Si les ressources financières sont déter- Champ : France métropolitaine.
minantes pour obtenir un crédit Source : Insee, enquête Logement 2006.
Les accédants ré

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