Mémoire, lieux et invention spatiale dans la peinture italienne des XIIIe et XIVe siècles - article ; n°6 ; vol.48, pg 1447-1469
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Mémoire, lieux et invention spatiale dans la peinture italienne des XIIIe et XIVe siècles - article ; n°6 ; vol.48, pg 1447-1469

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1993 - Volume 48 - Numéro 6 - Pages 1447-1469
Memory Places and Spatial Invention in 13th and 14th Century Italian Painting.
This article investigates the history of the art of memory the late Middle Ages and Early Renaissance in Italy and its bearing on the production of material images. After mapping the stages of the rediscovery of antique Roman techniques of images and places it examines the relation of these memory techniques to the transformation of pictorial space that takes place in mural painting at the end of the 13th and beginning of the 14th century. The mental habit of locating images into places leads to new awareness of the figural interaction between architectural and pictorial space in turn responsible for such ensembles as the Higher Church of Assisi or Scrovegni Chapel in Padua images and architecture are there combined to create region for memory resulting in pictorial plane with new spacious quality and allowing viewers to experience their surroundings as physical extension of mental space. This moment in the history of images is not primitive version of perspectiva artificialis but type of image with its own coherent set of principles explaining both the need for illusionistic space and its limits and accounting for the phantastical quality of space in 14th century Italian painting.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Philippe Antoine
Mémoire, lieux et invention spatiale dans la peinture italienne
des XIIIe et XIVe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 48e année, N. 6, 1993. pp. 1447-1469.
Abstract
Memory Places and Spatial Invention in 13th and 14th Century Italian Painting.
This article investigates the history of the art of memory the late Middle Ages and Early Renaissance in Italy and its bearing on
the production of material images. After mapping the stages of the rediscovery of antique Roman techniques of images and
places it examines the relation of these memory techniques to the transformation of pictorial space that takes place in mural
painting at the end of the 13th and beginning of the 14th century. The mental habit of locating images into places leads to new
awareness of the figural interaction between architectural and pictorial space in turn responsible for such ensembles as the
Higher Church of Assisi or Scrovegni Chapel in Padua images and architecture are there combined to create region for memory
resulting in pictorial plane with new spacious quality and allowing viewers to experience their surroundings as physical extension
of mental space. This moment in the history of images is not primitive version of perspectiva artificialis but type of image with its
own coherent set of principles explaining both the need for illusionistic space and its limits and accounting for the phantastical
quality of space in 14th century Italian painting.
Citer ce document / Cite this document :
Antoine Jean-Philippe. Mémoire, lieux et invention spatiale dans la peinture italienne des XIIIe et XIVe siècles. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 48e année, N. 6, 1993. pp. 1447-1469.
doi : 10.3406/ahess.1993.279225
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1993_num_48_6_279225LECTURES DES UVRES
MEMOIRE LIEUX ET INVENTION SPATIALE
dans la peinture italienne des xn et xive siècles
Jean-Philippe ANTOINE
La peinture italienne des xine et xive siècles possède dans histoire de
art depuis les Vies de Vasari un statut exceptionnel celui origine de la
peinture occidentale En faisant de Cimabue et de Giotto les primi lumi
une manière moderne encore en enfance Vasari mettait en effet en
place un discours qui cessé de nourrir les histoires de art successives La
fin du Duecento et le Trecento représentent après le sombre Moyen Age
le début une renaissance des arts inspirée de Antiquité Mais ce
commencement ne se connaît pas pour tel et sa vérité est le fruit un
accomplissement ultérieur invention au Quattrocento de la perspective
et les développements en proposent Michel-Ange Léonard de Vinci et
Raphaël où la double caractérisation dont la peinture des xine et
xive siècles fait alternativement ou parfois simultanément objet uvre
de primitifs identifie leur incapacité mettre en pratique sans erreur
les critères spatiaux définis partir du xve siècle ou au contraire pour citer
le titre de ouvrage fameux Erwin Panofsky uvre avant-courriers
de la Renaissance auteurs valeureux une première rupture par rapport
aux principes médiévaux de représentation du monde visible au moyen du
trait et de la couleur
Dans un et autre cas ce qui garantit le statut origine de cette pein
ture est son analyse partir de élaboration nouvelle de espace pictural
réalisée par Brunelleschi et formulée par Alberti et ses successeurs Celle-ci
bientôt connue sous le nom de perspectiva artificialis pour objet ce que
Panofsky désignera par espace du tableau un tableau explicitement
auteur et éditeur remercient la Bibliothèque Apostolique Vaticane qui bien voulu
autoriser la reproduction des documents lui appartenant
PANOFSKY La Renaissance et ses avant-courriers dans art Occident Paris 1976
Stockholm 1960 37
1447
Annales ESC novembre-décembre 1993 pp 1447-1469 DES UVRES LECTURES
comparé une fenêtre par laquelle nous regardons une portion du monde
visible
Cette construction historique dont ce est pas ici le lieu explorer en
détail les enjeux3 pèche de double fa on Elle conduit appliquer des
uvres qui apparaissent dès le dernier quart du xme siècle des catégories
élaborées quelque cent cinquante ans plus tard Elle est donc au sens strict
anachronique Plus gravement elle interdit accès aux questions qui se
posaient pour les fabricants images des Duecento et Trecento questions
qui pour être demeurées longtemps occultées en sont pas moins réelles
Il existe en effet tout un pan de la culture médiévale et renaissante qui
permet articuler en des termes contemporains la question de image et de
son espace art de la mémoire ou encore la memoria est-à-dire
ensemble des prescriptions et des pratiques mnémoniques inspirées de
Antiquité qui gouvernent éducation la prédication et de fa on générale la
formalisation des savoirs Après avoir été négligé sinon nié pendant plu
sieurs siècles art de la mémoire depuis une trentaine années resurgi la
lumière abord grâce aux travaux pionniers de Francés Yates4 et Paolo
Rossi5 puis avec la récente somme de Mary Carruthers6
Dans une large mesure la memoria fait usage de constructions images
La place croissante elle occupe dans la société de la fin du Moyen Age
ainsi que les formes nouvelles elle prend permettent articuler de
fa on satisfaisante non seulement le rôle eminent accordé en général
image par cette société ce que Huizinga appelait déjà la cristallisation
sur les images mais aussi et plus précisément les développements pro
prement picturaux qui accompagnent7
Avant de poursuivre un mot avertissement est nécessaire Comme on
le verra bientôt les constructions images de la memoria mettent en jeu un
double mécanisme la production le plus souvent partir du registre verbal
une image de objet-souvenir son placement dans une série de lieux
est ce second aspect et ses conséquences sur invention spatiale de la
peinture que on intéressera dans les pages qui suivent exclusion
volontaire du premier8
Ibidem 128 Le titre de ouvrage remarquable consacré par John WHITE la trans
formation de espace pictural dans la peinture italienne du xn au xve siècle The Birth and
Rebirth of Pictorial Space Londres 1957 résume lui seul ensemble de cette problématique
Je renvoie pour cela aux travaux de Robert KLEIN ainsi aux récentes et très perti
nentes analyses de Georges DIDI-HUBERMAN Devant image Paris 1990 Dans un travail iné
dit Peindre le nom du souvenir analyse le rôle spécifique que joue dans cette construction
idéologie panofskienne de la perspective
The Art of Memory Londres 1966 trad fr 1975)
Clavis universalis Milan-Naples 1960
The Book of Memory Study of Memory Medieval Culture Cambridge 1990 Cf
compte rendu dans ce même numéro On ajoutera ces travaux le recueil collectif récemment
édité par Lina BOLZONI et Pietro CORSI La cultura della memoria Bologne II Mulino 1992
Frances YATES eu la première intuition de cette relation Cf le chapitre iv de art de
la mémoire La mémoire médiévale et la formation un système images pp 95-118
Sur la question des mots dans image je me permets de renvoyer le lecteur un travail
plus ancien Ad perpetuam memoriam Les nouvelles fonctions de image peinte en Italie
1250-1400 Mélanges de cole fran aise de Rome Moyen Age-Temps modernes 100 1988-2
pp 541-615 en particulier pp 560-577 ainsi aux ouvrages cités dans les notes
1448 J.-Ph ANTOINE MEMOIRE ET COMPOSITION
Les deux mémoires
Les différentes formes de la memoria médiévale sont tributaires de ses
versions antiques Celles-ci sont accessibles pour les hommes du Moyen
Age comme hui pour nous travers un petit nombre de textes
essentiellement latins le De invention de Ciceron anonyme Rhétorique
Hérennius attribuée durant tout le Moyen Age elle aussi Ciceron et VIns-
titution de orateur de Quintilien Ces textes organisent la memoria autour
de deux axes principaux et divergents art de la mémoire cicéronien ou
plus exactement hérennien puisque la Rhétorique en offre la version la plus
complète et cohérente repose sur la fabrication un système de lieux et
images que son auteur compare aux tablettes de cire qui servaient alors
prendre des notes Il consiste en établissement un itinéraire réglé dans
une série de lieux architecturaux maison palais colonnade) réels ou imagi
naires Après avoir appris cette série de lieux par ur de fa on pouvoir
les parcourir mentalement dans tous les sens on fabrique des images des
objets-souvenirs que on veut mémoriser et on les range dans ordre
désiré Lorsque on voudra retrouver le souvenir on parcourra les lieux
image qui figure le souven

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents