Les Transportés Paroles : Jean Allemane Musique : sur l'air des Sapins de Pierre Dupont Cette chanson a été écrite à propos de la Commune de Paris. Paroles Vaste Océan, tes vagues écumantes, Ont vu passer ces soldats d’avenir, Calmes et fiers, sur leurs prisons flottantes, Ils te narguaient car ils savaient mourir ; Si leurs geôliers redoutaient la tempête, Jamais leur cœur ne referma d’effroi, La foudre en vain fit rage sur leur tête Pour éprouver ces fils du peuple-roi.
Refrain : Si la patrie est enchaînée, Par eux qu’elle soit délivrée ; Par eux que la France chérie Retrouve l’énergie Et soit régénérée.
En s’apaisant, ô comble d’infamie ! Tes flots soumis les mèneront au port, Ne pouvaient-ils leur arracher la vie, Le bagne est-il préférable à la mort ? Ilot maudit, que ne vit pas Le Dante, Enfer nouveau, repeuple tes cachots : Ils sont à toi !… pour les briser enfante Tous les tourments et double tes bourreaux.
Refrain
Sur leur rocher, fouillant l’horizon sombre, Où le soleil vient creuser son lit, Exténués, on peut les voir dans l’ombre Debout encor, car l’espoir les nourrit. Ils sont tes fils, ô France bien-aimée, Entends leur voix, fait cesser leur douleur ; Mais, hâte-toi, la houle désolée Roule des morts dans les coraux en fleur.