100 chefs d œuvre de la littérature gay
148 pages
Français

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Description

100 chefs-d'œuvres de la littérature gay
Jeff Keller

Texte de 442 600 caractères, 74 000 mots, existe en livre papier de 378 pages.


Que me conseillez-vous ?
Cette question, vous aimeriez la poser à votre libraire,
sans forcément oser.

Il existe des milliers de références en littérature à thématique gay. Parmi elles se comptent quelques bijoux, des chefs-d’œuvre qui vont au-delà du gay par leur qualité d’écriture et au public auxquels ils s’adressent.
Faire une sélection, c’est promouvoir les grands classiques, intéresser le lecteur aux romans qui font date, à ceux qu’il lira d’une traite tant ils sont passionnants, également aux derniers succès dont seul le temps dira s’ils ont marqué leur époque.
Choisir 100 livres, c’est forcément faire un choix que Jeff Keller a fait en toute liberté et en toute intelligence. Il nous fait voyager dans le temps (jusqu’au XVIIIe avant Jésus-Christ !) et dans plus de 20 pays : France et États-Unis, bien sûr, jusqu’à des pays très récalcitrants à l’homosexualité : Chine, Cuba, Maroc.
100 chefs d’œuvre de la littérature gay vous offre un panorama de tous les livres que vous devriez avoir lu si la culture gay vous intéresse.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2020
Nombre de lectures 8
EAN13 9791029404399
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

100 chefs-d’œuvre
 
de la littérature gay
 
 
Jeff Keller
 
 
 
Préface d’Emmanuel Pierrat
 
 
Existe-t-il une littérature gay en tant que telle ?
L’homosexualité masculine prend en effet dans les livres un caractère protéiforme. Certains romanciers effleurent le sujet par des personnages secondaires. Des auteurs en font le thème central de leur œuvre. L’influence de la réprobation sociale, voire de la censure, complique le jeu des références et des allusions.
Des homosexuels célèbres, dont la vie affective était notoire, l’ont parfois très peu évoquée dans leurs écrits. Des hétérosexuels présumés ont laissé dans leur œuvre une trace marquante de leur intérêt pour les rapports amoureux entre individus du même sexe.
Une poignée des auteurs sélectionnés ci-après ne sont d’ailleurs pas gays, mais, hommes ou femmes, très gay-friendly, vivant au milieu des homos, ou les célébrant pour leur rôle fondamental, incontournable dans l’histoire sociale, politique, intime.
À coup sûr, le lecteur savourera à nouveau ou découvrira ici cent textes qui ne souffrent guère de contestation : certains ont nourri notre adolescence, tandis que d’autres ont surgi dans nos vies jusqu’à ces dernières années de lecture.
Je relis en effet dans les pages qui suivent des ouvrages que j’aime, qui m’ont été remis par mes amours comme un secret partagé ou, à l’opposé, se sont affichés en librairie en forme de revendication militante.
Mais tout lecteur exigeant ou profane cheminera ainsi avec nous à travers la multiplicité des livres gays. Prenons-en quelques exemples marquants.
La littérature « fin de siècle » figure en belle place, à commencer par Georges Eekhoud et son œuvre singulière. Poursuivi en 1900 pour son remarquable Escal-Vigor , cet auteur est aujourd’hui sauvé de l’oubli, même si ses volumes ont toujours été très appréciés des bibliophiles.
André Gide n’a en revanche jamais perdu son statut exceptionnel dans la littérature homosexuelle. Corydon , publié en 1924, en est le signe le plus éloquent. Son influence sera décisive pour beaucoup d’écrivains. Un de ses proches, Pierre Herbart livre, en 1953, un court roman nostalgique et plus que savoureux intitulé L’Âge d’or .
La littérature érotique reste un exutoire favorable à une mise en scène de l’homosexualité. En 1928, Jean Cocteau fait éditer clandestinement Le Livre blanc , conçu après sa liaison avec un marin nommé « Pas de chance ». Jean Genet commence par publier sous le manteau Notre-Dame des fleurs, Miracle de la rose, Pompes funèbres et Querelle de Brest , de 1944 à 1947.
Aux côtés de l’incontournable Marcel Proust, nombre d’autres grands noms de la littérature française peuvent être aisément admis dans une bibliothèque gay, qu’ils publient des romans ouvertement homosexuels ou bien dans lesquels les « invertis » occupent une place centrale. Francis Carco signe ainsi le si pertinent Jésus-la-Caille .
Quant à Henry de Montherlant, son splendide livre La Ville dont le prince est un enfant, édité en 1956 reste très pudique sur la sexualité de leur auteur.
De même, ce n’est qu’à partir de 1963 que l’œuvre autobiographique du romancier Julien Green aborde longuement son homosexualité et les tourments qu’il a endurés ; avant que son journal non caviardé ne soit réédité en intégralité en 2019. Son fils adoptif, Éric Jourdan donne à son tour, dès 1956, Les Mauvais Anges , qui est aussitôt interdit.
L’attitude d’André Breton, hostile à l’homosexualité, pèse sur la création surréaliste. Louis Aragon, après avoir vécu avec Elsa Triolet, finira par se montrer publiquement avec son amant. Mais retenons surtout René Crevel comme le seul proche d’André Breton à s’imposer comme écrivain affichant ouvertement son homosexualité dans Mon Corps et moi .
Plusieurs autres grands noms internationaux des lettres du XX e siècle peuvent être aussi rattachés à une vision de la littérature gay, en raison du rayonnement qu’ils ont eu, en France notamment, parfois de nombreuses années après leur publication dans leur langue d’origine.
Ainsi, de la figure incontournable d’Oscar Wilde. Dans cette tradition, l’Anglais Christopher Isherwood rédige Adieu à Berlin , en 1939, qui connaîtra un grand succès au théâtre et au cinéma sous le titre de Cabaret .
Edward Morgan Forster écrit, en 1913, le désormais célèbre Maurice. Gore Vidal livre, en 1948, Un Garçon près de la rivière . Il faut encore relever le nom de James Baldwin.
Ces références nombreuses à l’homosexualité ne se limitent pas à la littérature anglo-saxonne.
Thomas Mann acquiert une place magistrale avec La Mort à Venise , en 1912. Hermann Hesse ou Stefan Zweig peuvent eux aussi être recensés dans une exigeante anthologie de littérature gay.
La Confession d’un masque , publié en 1949, demeure une des œuvres majeures de Yukio Mishima. Le cinéaste Pier Paolo Pasolini a laissé une œuvre écrite où se retrouve son amour des garçons. Le Cubain Reinaldo Arenas propose un univers peuplé de personnages homosexuels. Ils intègrent eux aussi une sorte de panthéon des auteurs gays qui ont marqué le siècle.
Des textes étrangers mineurs sont traduits à destination d’une clientèle ciblée. Les romans policiers de Joseph Hansen rencontrent un public certain en France (et je chéris toujours ses enquêtes pour cela).
Dans les années 1990, la série de l’Américain Armistead Maupin connaît un immense succès éditorial, tout comme, dans une envergure plus audacieuse, les livres d’Edmund White.
La littérature gay, et particulièrement celle de la seconde moitié du XX e siècle, est aussi composée de livres d’une qualité littéraire parfois inégale : toutefois, nombre d’entre eux ont joué un rôle non négligeable par l’originalité de leur traitement de l’homosexualité, par l’importance qu’ils ont eue sur plusieurs générations de lecteurs ou par la polémique qu’ils ont engendrée.
De petits maîtres évoquent encore le milieu homosexuel dans des bijoux semés deci delà.
Les Amitiés particulières de Roger Peyrefitte sort en 1944. Le roman fait scandale, mais devient vite un « livre-culte ».
Renaud Camus – dont Tricks est édité en 1970 avec une préface de Roland Barthes –, Michel Tournier avec Les météores , Yves Navarre qui meurt du sida en 1994, l’académicien Dominique Fernandez sont autant de visages différents d’une littérature gay.
Des écrivains livrent leur conception de l’homosexualité dans des genres autres que le roman. Il en est ainsi de Ma Moitié d’Orange de Jean-Louis Bory ou de Didier Eribon dans son éblouissant Retour à Reims .
La littérature contemporaine n’est, de fait, pas épargnée par la censure et continue de disséquer et d’enrichir ce « Lagarde & Michard » d’un autre genre.
En 1986, Princes et Leonardours de Mathieu Lindon subit les foudres du ministère de l’Intérieur. À la fin du XX e siècle, les écrivains gays français s’emparent des nouveaux thèmes que sont aussi bien le sida que l’acceptation sociale grandissante de l’homosexualité. Les romans de Hervé Guibert en témoignent tragiquement. Ceux d’Édouard Louis sont à présent indispensables pour qui veut comprendre l’homophobie.
Mais, je ne vais continuer plus avant à recenser dans cette préface tout ce que ces livres m’ont apporté et m’apportent encore. Car ces 100 Chefs d’œuvre de la littérature gay sont en réalité un éventail de nos passions, de nos amours.
Et on l’aura compris : à défaut d’une catégorie littéraire bien précise permettant de segmenter une littérature gay, la présente et savoureuse anthologie offre un bel aperçu de ce que pourrait être le meilleur… d’une bibliothèque gay.
 
Emmanuel Pierrat est avocat du droit de l’édition, des questions homosexuelles et défenseur des personnalités artistiques et médiatiques. Il est également écrivain et a publié de nombreux ouvrages de référence, romans et récits. Il est Secrétaire général du Musée Yves Saint Laurent et Conservateur du Musée du Barreau de Paris.
 
 
 
Préambule de Jeff Keller
 
 
À dix-neuf ans, j’errais perdu le long des rayons de la libraire Les Ombres blanches à Toulouse. Je cherchais un roman parlant de cette chose que je découvrais en moi, impérieuse, sans pour autant encore bien la comprendre. Il me fallait de l’aide et je savais que j’en trouverais dans la littérature sans oser pour autant aller jusqu’à le demander explicitement au libraire. Heureusement pour moi, la librairie des Ombres blanches, sans doute la meilleure de Toulouse, avait bien mis en évidence l’excellente collection du domaine étranger de Jean-Claude Zylberstein chez 10/18. Je découvris ainsi assez vite d’abord les romans psychanalytiques d’Edmund White avec ses couvertures suggestives de corps d’éphèbe. Je les cachais dans ma chambre de peur qu’on les découvre derrière les énormes pavés des écrits de Charles Fourrier qui attendent toujours que je les finisse. Les romans d’Armistead Maupin et de Stephen McCauley vinrent vite les rejoindre. Et je m’engageais à travers les mots de ces écrivains sur le long chemin de l’acceptation de mon homosexualité.
Cet ouvrage a pour but de donner au jeune gay qui n’oserait pas poser la question à son libraire ces conseils attendus. Il est un pont d’accès à la connaissance de notre monde. Il ne se veut pas exhaustif, mais parcellaire. Il est une aide pour tous de mon expérience de lecteur homosexuel.
Autres temps, autres mœurs, certes. Encore que, l’acceptation, même si elle est plus aisée aujourd’hui qu’il y a vingt ans pose toujours problème. Cet ouvrage, sorte d’anthologie gay propose des pistes de lecture au jeune comme au moins jeune. La magie d’Internet aidant, il suffira au lecteur curieux de taper dans Google Chef-d’œuvre de la littérature gay pour tomber sur ce livre et l’acheter en un clic. Il sera alors son compagnon fidèle de ses choix de lecture. Cette anthologie se veut structurée, avec des références suffisamment éclectiques pour avoir un aperçu de l’amour entre hommes à toutes les époques et sur tous les continents démontrant ainsi l’intemporalité et l’u

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