265
pages
Français
Ebooks
2021
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Français
Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
09 septembre 2021
Nombre de lectures
150
EAN13
9782376528753
Langue
Français
« Cher Journal,
Mon seul crime a été ma solitude. Ma gentillesse... Parce que je me suis arrêtée devant l’ange, pour découvrir le démon... Un démon qui m’a menée en Enfer sous vos yeux.
Il a su me détruire de l’intérieur, et j’ai oublié... Je suis un esprit faible... Je suis une autre... Je suis sa femme. »
***
Adam.
Un regard échangé avec cet homme et plus rien ne sera comme avant pour Leila.
L’amour avec un grand A, elle ne l’avait encore jamais rencontré. Jusqu’à lui. Jusqu’à ses fêlures. Jusqu’à sa tendresse. Jusqu’à son corps qui la fait frissonner de plaisir...
Jusqu’à ce que le démon, tapi derrière son regard scintillant, ne se réveille...
Publié par
Date de parution
09 septembre 2021
Nombre de lectures
150
EAN13
9782376528753
Langue
Français
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Mersika M.
Captive in darkness
ISBN : 978-2-37652-875-3
Titre de l'édition originale : Captive in darkness
Copyright © Butterfly Editions 2021
Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-875-3
Dépôt Légal : septembre 2021
17092021-1600-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Prologue
« Cher Journal,
J'ai compris ce qui mènera ce monde à sa perte.
L’ignorance forcée.
Parce qu’il y a tant de souffrance autour de nous, tant de larmes, de peine, de douleur créées par de mauvais actes. Ce genre de choses ne devraient pas rester impunies. Malheureusement, c’est le cas.
Combien de publicités avez-vous vues sur la maltraitance des animaux, la faim dans le monde, et les guerres qui persistent...
Combien de sans-abris avez-vous croisés sans prendre le temps de partager un sourire ?
Combien d’enfants en pleurs ont-ils attiré votre attention sans que vous ne vous arrêtiez pour les rassurer ?
Combien de femmes taciturnes, apeurées, soumises, avez-vous conseillées sans prendre le temps de savoir vraiment ce qu’il s’était passé ?
Tout ça, parce que vous l’ignorez sciemment.
Si je ne vois pas, je ne suis pas obligée d’intervenir. Personne ne peut assurer le contraire, et je ne serai coupable de rien.
Je suis une victime, et j’ai vu vos regards esquiver ma détresse. J’ai vu votre peau frissonner face à mes prières silencieuses, et pourtant… pourtant, vous m’avez laissée là… Vous n’avez volontairement rien vu.
Moi si…
Je suis certainement morte aujourd’hui, je ne sais pas encore comment, mais je ne suis plus de ce monde… Toutefois, j’aurais pu être protégée. Vous auriez pu me sauver… Alors, oui, je vous en veux.
Je vous en veux de m’avoir ignorée.
De ne pas avoir entendu mes cris.
De ne pas avoir vu les marques sur mon visage.
De ne pas avoir écouté mon silence…
La peur qui en découlait à chaque fois qu’il posait les yeux sur moi.
Mon envie de lui plaire qui n’avait rien de naturel… Parce qu’il s’agit d’un amour forcé.
Si vous aviez osé me regarder dans les yeux, voilà ce que vous auriez compris.
Mes traits vous sont familiers parce qu’ils ont figuré sur des affiches de recherche. J’ai été enlevée des années plus tôt, et personne n’a pensé à vérifier… Parce que l’ignorance nous garde en sécurité.
Une sécurité que je n’avais pas, moi. Si vous aviez osé le discerner, vous auriez vu combien j’étais maigre. Cela est dû à des mois d’isolement, à toutes sortes de punitions aussi perverses les unes que les autres, à la douleur d’un viol… Une agression sur toutes les parties de mon corps ; aussi bien extérieurement qu’intérieurement, j’ai été souillée des pires manières.
Je vous en veux tellement…
Je suis devenue folle… j’ai perdu la tête parce qu’il m’a brisée de l’intérieur. Il a fait de moi l’objet de ses désirs, et peu importe combien je vous ai suppliés de m’aider, il a gardé le contrôle sur moi, et sur vous, puisque vous prétendiez ne rien voir.
Il est intelligent…
Il sait comment détruire un esprit, je n’avais aucune chance d’y échapper. Il m’a manipulée, il m’a fait souffrir pour, ensuite, me tendre la main. Humaine, je n’ai cherché qu’une source de douceur, peu importe d’où elle provient… Peu importe qu’il s’agisse du monstre qui me fait du mal.
J’avais tellement besoin de tendresse…
Et il a su me faire comprendre comment l’avoir.
J’obéis.
Je lui dis ce qu’il aime entendre.
Je reste nue pour son plaisir.
Je suis femme quand il le veut, et chienne quand il l’ordonne.
Je suis enfant à ses heures, et jouet à d’autres…
Mon seul crime a été ma solitude. Ma gentillesse… Parce que je me suis arrêtée devant l’ange, pour découvrir le démon… Un démon qui m’a menée en Enfer sous vos yeux.
Je suis une condamnée, cher Journal. Je suis peut-être déjà décédée, je l’ignore… Tout ce que je sais, c’est que je suis morte devant vous tous… Et vous avez détourné la tête pour m’abandonner à ma funeste destinée.
La voilà, la réalité.
Le monde va à sa perte, car je ne suis ni la première ni la dernière… et vous le comprendrez bientôt… »
Première partie
Leila
1
« Cher Journal,
Je suis contente de te trouver. Tu seras mon nouvel ami… Celui qui écoute, sans me juger. J’ai tellement besoin de quelqu’un à qui me confier… Je ne vais pas bien du tout, tu sais ? J’ai fait des choses pas convenables dans le passé, et je le paye maintenant.
Je le paye depuis des mois… Je crois que ça durera encore longtemps… jusqu’à ma mort.
Je pourrais cesser de souffrir. Cela dit, je n’ai pas le courage de mettre fin à mes tourments. Je suis lâche, je suis inutile, je ne suis rien… Il a raison.
C’est pourquoi je fais tout comme il veut. J’obéis, je souris, je simule et en demande encore… Parce qu’il aime ça. Il adore quand je me rabaisse pour une caresse, une gentillesse, une douceur… et je m’exécute sans rechigner. Pitoyable petite chose que je suis, j’ai honte.
J’en ai besoin, comprends-moi. J’ai tellement besoin d’amour. Et lui a besoin d’un jouet vivant… Alors, je comble ce rôle en espérant qu’il comble mon manque. »
Ce jour parfait, chaleureux, ensoleillé, plein d’espoir se termine comme les autres : avec déception. Toute ma motivation semble avoir disparu dans ces locaux. J’allais tellement bien avant cet entretien d’embauche, et leur refus indélicat m’a rappelé l’injustice de ce monde. J’ai les compétences, je suis capable d’encoder des données, merde. Malheureusement, je ne suis l’amie, la connaissance ou la famille de personne… Bon, c’est un peu sournois de dire ça, je l’avoue, mais je me sens tellement oisive après chaque tentative… Ma balade au parc que je traverse pour rentrer chez moi n’arrange pas grand-chose. Il n’y a pas beaucoup de promeneurs, hormis quelques couples chanceux, se tenant la main. Une ou deux femmes trop pressées pour observer quoi que ce soit, et un homme âgé, perdu dans ses pensées.
Quand le monde est-il devenu insignifiant ? Quand avons-nous arrêté de nous émerveiller de ce qui nous entoure, de la nature, de la vie ? Quand avons-nous cessé de nous soucier de notre prochain par simple altruisme ? Est-ce à cause de la technologie ? Certainement. Il est tellement plus facile d’épier la vie des gens à travers les réseaux sociaux, que d’oser leur parler yeux dans les yeux.
C’est déprimant, je devrais arrêter d’analyser tout ce qui m’entoure, on dirait une grand-mère qui regrette le bon temps. Dire que je n’ai qu’un quart de siècle ! Il faut vraiment que je me trouve plus d’amis de mon âge. Et puis, je marmonne toute seule, on pourrait croire que je suis folle ; cependant, personne ne se soucie vraiment des passants.
Il faut absolument que je me change les idées. Sortir de mes pensées cette peste hautaine qui a carrément roulé des yeux quand je lui ai tendu mon Curriculum Vitae. Ils n’ont pas le droit de faire ça, mais peu importe, à qui puis-je bien me plaindre ? À ma meilleure amie évidemment !
J’ai beaucoup de temps à perdre avant que Nathalie termine son boulot… Elle en a un, elle ! Argh, je suis un cas désespéré !
Ma contrariété se dissipe face au triste spectacle qui m’apparaît. Je ralentis, un malaise s’installe dans ma poitrine. Distraitement, je regarde autour de moi pour vérifier si je suis la seule à voir que, sur un banc public, juste devant moi, un homme pleure. Je fulmine dans ma barbe, personne ne semble avoir le temps pour se montrer un minimum humain de nos jours… Je me sens peinée pour lui… Bordel de merde, que dois-je faire ?
Option numéro un : j’agis comme tout le monde et passe devant lui, téléphone en main pour feindre un intérêt quelconque pour je ne sais quoi afin de ne pas le remarquer.
La deuxième : je reste humaine, m’assois pour lui proposer mon aide… voire un peu de compagnie tout simplement.
Je ne pense pas que ça soit un sans-abri, sa tenue me semble trop classe, et bien propre. Il pourrait s’agir d’une rupture, d’un décès tragique qui vient de se produire dans sa famille, ou… je ne sais pas. Cela dit, il me fait énormément de peine. Je réfléchis vite. Bientôt, je serai assez près pour qu’il sente ma présence, donc, sans hésiter, je choisis l’option numéro un. Je ne le connais pas, après tout. Il pourrait être dangereux. Ou, me remballer sans tact, alors je me sentirai honteuse… J’ai eu ma dose de mal-être durant cet entretien, je n’ai vraiment pas besoin de me sentir plus misérable encore.
Je clopine maladroitement, cherche mon portable dans mon sac tout en pestant contre moi-même, car j’arrive à sa hauteur et je ne trouve toujours pas mon téléphone. Ma tentative d’ignorer cet individu va tomber à l’eau. Ensuite, je ne serai qu’une autre person