Mon Daredevil à moi 

Laury Benero

Description

Depuis qu’elle a déménagé à Bordeaux pour ses études, tout se bouscule dans la vie d’Alexia.
À commencer par cette soirée costumée sur le campus où elle s’est retrouvée à embrasser un parfait inconnu déguisé en Daredevil. Ce baiser magique la hante tellement qu’elle part à la recherche de son homme masqué. Mais entre les cours, sa colocataire et Matt, son partenaire d’escalade agaçant, ce n’est pas gagné d’avance...

Non, la vie n’est pas si simple à Bordeaux et, pourtant, Alex ne s’est pas sentie si vivante depuis des années.

Peut-être arrivera-t-elle même à laisser son passé derrière elle.

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Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Date de parution: 02 octobre 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791034815616
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Mon Daredevil à moi
 

 
 
 
 
Laury Benero
 
 
Mon Daredevil à moi
 
 
Couverture : Chloé S.
 
 
Publié dans la Collection Enaé
 
 

 
 
© Evidence Editions  2020

 
Mot de l’éditeur
 
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Une fête costumée, quelle bonne idée !
 
 
 
Après plus d’une semaine à défaire les cartons, Lili, ma meilleure amie, et moi étions enfin installées dans notre nouvel appartement. Les cours commençaient trois semaines plus tard, ce qui nous laissait le temps de prendre nos marques, d’autant que Lili avait été sélectionnée pour un stage de performance de deux semaines avant le début de l’année.
Lili s’orientait vers la maison des arts pour la musique et le chant tandis que moi j’avais choisi les langues, les lettres et la littérature. Tout un programme ! Notre appartement se trouvait à mi-chemin entre son bâtiment et le mien ce qui était une chance géographique non négligeable, il était situé dans une résidence très moderne, majoritairement étudiante. Nous avions chacune une chambre, une salle de bains et une grande pièce de vie avec une cuisine américaine et un balcon en prime, nous ne pouvions pas rêver mieux.
Les jours et les semaines passèrent sans que je m’en aperçoive, Lili avait son stage qui se passait à merveille tandis que moi j’apprenais à connaître le campus et la ville autour. Je savais, par exemple, qu’il me fallait dix-sept minutes de marche rapide pour arriver jusqu’à mon bâtiment et plus de trente pour me rendre à la bibliothèque. Le soir, nous nous retrouvions pour nous raconter en détail nos journées respectives. La liberté de la fac avait un goût exquis après plusieurs années d’internat et je sentais que j’allais pouvoir enfin aller de l’avant dans cette ville. Je commençais même à apprécier l’idée d’aller à la soirée de bienvenue du campus qui avait lieu ce week-end. Une fête costumée pour accueillir les étudiants de cette nouvelle année, sans effaroucher les plus timides. À en croire Lili, c’était l’une des plus grosses fêtes organisées par les associations étudiantes du campus en dehors d’Halloween et du Nouvel An. Je n’étais pas une fan de ce genre de rassemblement en général, mais Lili devait y chanter et je ne pouvais pas rater ça.
 

 
Lili, qui était toujours très à l’aise avec les gens, passait d’un groupe à l’autre pour saluer chaque personne en me traînant dans son sillage. Elle semblait déjà connaître tout le monde. La fête se passait dans le plus grand des gymnases du campus. Le thème de cette année était les films et les séries TV, ce qui donnait un large choix. Lili m’avait emmenée dans un petit magasin de déguisements en ville et nous avions passé deux heures au moins à essayer une bonne dizaine de costumes chacune en riant comme des folles. Elle avait choisi d’incarner Olivia Newton-John dans Grease avec son pantalon noir moulant, ses épaules dénudées, et ses longs cheveux blonds bouclés pour l’occasion retenus d’une simple pince. Cela allait à ravir à sa silhouette fine et gracieuse et je n’étais pas la seule à le penser à voir les têtes se tourner sur son passage.
— Tu veux boire quoi ? me cria Lili alors que nous venions d’atteindre le bar.
— Comme toi ! répondis-je avec un regard entendu.
J’avais toute confiance en elle sur ce terrain-là, d’autant plus qu’elle avait une prestation dans la soirée et qu’elle ne prendrait pas le risque de boire trop. Par je ne sais quel miracle, Hulk derrière le comptoir réussit à entendre mon amie malgré la musique et la foule. Deux grands verres remplis de bière se matérialisèrent très vite sur le comptoir. Lili m’en tendit un et trinqua avec sa bonne humeur habituelle. Son sourire clignota de façon irréelle au rythme des spots bleus et rouges qui illuminaient la pièce.
La grande salle rectangulaire avait été décorée de ballons or et argent par centaines, de guirlandes, de fanions assortis et de banderoles sur lesquelles on pouvait lire « bienvenue » dans plusieurs langues. À l’opposé du bar, sur une estrade, Chewbacca avec un casque sur la tête se tenait derrière une énorme platine et sautait au rythme de la musique avec un bras en l’air. Soudain, un John Travolta gominé plus que ce ne devrait être autorisé par la loi vint se poster devant nous. Il invita Lili à danser avec une tirade sur le destin d’avoir des déguisements assortis. Je ris à l’idée que les soirées costumées supprimaient bien des étapes et facilitaient les choses pour les relations sociales. Mon amie me fit un sourire entendu et elle disparut sur la piste avec son cavalier pour une version moderne de You’re the one that I want . Pendant une bonne minute, je les regardai bouger sur la musique et ce garçon n’avait de Travolta que le blouson de cuir et la coupe de cheveux, ce qui était assez marrant pour moi, mais moins pour Lili qui essayait de préserver ses orteils.
Sans m’en rendre compte, j’avais suivi le mouvement de foule et je me retrouvai devant un stand photo avec une arche en carton noir et une toile de fond verte accrochée au mur. J’eus soudain l’impression d’avoir changé de continent pour me retrouver dans une soirée de séries américaines. Il ne manquait plus que l’élection du meilleur costume pour y croire. Mais peut-être que ce serait pour plus tard.
— Eh, toi, là, tu veux une photo souvenir ? me demanda Dracula le photographe, qui avait remarqué mon soudain intérêt pour sa petite affaire.
Je fis non de la tête et partis dans la direction opposée sans me retourner. Je savais que mon visage était presque entièrement dissimulé par mon masque à oreilles de chat de Catwoman, mais c’était tout l’intérêt de se déguiser. Une fois prise en photo, il y aurait des preuves de ma présence et, par habitude, il en était hors de question.
Quand je fus assez éloignée du photographe, je me mis contre le mur avec l’intention de faire tapisserie jusqu’à… je ne sais pas trop en fait, sans doute jusqu’au moment où je pourrais partir, car je n’étais pas à ma place. C’était pour ainsi dire ma première fête depuis des années et je n’arrivais pas à me sentir à l’aise au milieu de tout ce monde. Je jouais, un peu absente, avec mon verre vide quand Lili se matérialisa devant moi. Elle me délesta de mon gobelet avec un sourire malicieux, puis m’attira avec elle sur la piste de danse. Je compris bien vite la raison de sa hâte quand je reconnus les premiers accords de Thriller de Michael Jackson. Lili et moi dansions souvent sur cette chanson pour nous amuser et la chorégraphie n’avait plus aucun secret pour nous. Après quelques dizaines de secondes un peu gênées d’être au milieu de la piste, la musique finit par me faire oublier tous les héros du septième art qui m’entouraient et je me mis à danser à l’unisson avec ma meilleure amie. Les plus téméraires se rangèrent derrière nous en ligne pour nous suivre sur ce chef-d’œuvre musical pendant que les autres sortaient de la piste pour nous regarder. Nous étions au centre de l’attention, mais, pendant les quelques minutes qui suivirent, cela me fut complètement égal. Je m’amusais en toute insouciance et c’était très agréable. À la fin de la musique, il y eut cris, applaudissements et sifflets pendant que nous quittions la piste.
— On va boire un truc, me dit mon amie alors qu’une nouvelle musique commençait.
— OK, mais plus de bière pour moi ou je vais gonfler comme un ballon et ce n’est pas quelque chose que ce costume m’autorise.
Elle me répondit d’un pouce en l’air et bras dessus, bras dessous, on se rendit vers le comptoir du bar. Lorsque Lili demanda au barman ce qu’il pouvait nous servir en dehors de la bière, il nous désigna des fûts de punch de différents parfums.
— Et ce Travolta ? demandai-je en trinquant avec mon verre de punch coco.
— Bof, mais je ne m’inquiète pas. La soirée vient de commencer et j’ai déjà repéré quelques beaux spécimens de la gent masculine. Il y a un Thor là-bas qui n’est pas mal du tout, me dit-elle avec un sourire mutin. Et toi, tu as vu quelqu’un susceptible de te plaire ?
— Dans une soirée costumée ? Non, bien sûr que non. Je suis venue pour te voir chanter, je te rappelle, pas pour me caser avec le premier Spiderman venu.
— Essaie de te détendre un peu. Donne une chance à cette fête, la fac pourrait te surprendre. On te croirait prête à bondir sur le premier qui ose te parler, on dirait une tigresse.
— Je préfère une panthère si tu veux bien, lui répondis-je en riant.
Mon amie essaya de garder son air réprobateur quelques secondes, mais il céda vite la place à un rire cristallin. Aidée par l’alcool et la protection que