Dali
66 pages
Français

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Description

Tu aimes les témoignages? Tu adoreras ce livre! C’est un roman basé sur une histoire vraie.

«Je suis une hypersensible (surprise !), mais, parce que je ne suis pas très expressive, les gens ont tendance à penser que je ne suis jamais de bonne humeur ou que je me fous de tout. Ça leur semble inconcevable que certains d’entre nous ne passent pas leur vie avec un sourire étampé dans la face. À mes yeux, les gens toujours souriants sont suspects. J’ai l’impression qu’ils refoulent quelque chose de très laid. Un genre de monstre sournois, imprévisible, qui attend juste le bon moment, la bonne situation, pour sortir les griffes et attaquer. D’ailleurs à en croire Canal D, les assassins et les tueurs en série sont souvent très gentils… en apparence. Mais je m’égare, tout ce que je veux dire, c’est que les gens trop heureux me font peur. Comme l’animateur culturel de notre école, par exemple. On l’appelait tous Bon Jovial parce qu’il était fan de Bon Jovi (un groupe de rock poche des années 1980) et qu’il était d’humeur joviale au moins dix mois par année, mais ce que l’histoire ne disait pas, c’est: continuait-il à jouer les clowns hyperactifs même en vacances? Ça m’étonnerait.»

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2017
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897583064
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand
Laval (Qu bec) Canada H7N 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada .

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur inc., 2017
R vision: Fanny Fennec
Correction d preuves: milie Leclerc
Conception graphique de la couverture et infographie: Christiane S guin
Photo de la page couverture: Depositphotos/lanakhvorostova
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-305-7
ISBN EPUB: 978-2-89758-306-4
ISBN PDF: 978-2-89758-307-1
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites p nales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, septembre 2017


Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
CHLO VARIN

Roman
Table des mati res
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
1.
Il y a une br che en toute chose; c est ainsi qu entre la lumi re.
- Leonard Cohen, 1992
Moi: Vous voulez vraiment savoir ce que je pense de cette citation?
Elle: Oui.
Moi: Je trouve a un peu d bile. Je veux dire je comprends le sens, l . On est tous imparfaits. On a tous nos failles, nos faiblesses, nos bobos. Pis c est a qui nous rend plus humains. Mais il faut qu il y en ait, de la lumi re, pour qu elle puisse entrer.
Elle: Essaies-tu de me dire que ta vie manque de lumi re?
Moi: Interpr tez a comme vous voulez. C est vous la sp cialiste.
Elle: Tu as bien fait de venir me voir.
Moi: J avais pas vraiment le choix.
Elle: On a toujours le choix.
Moi: Je comprends m me pas ce que je fais ici.
Elle: Tes profs s inqui tent pour toi. Tes amis aussi.
Moi: MES amis? Au pluriel?
Elle: Disons un en particulier.
Moi: Ouais, ben justement. De quoi il se m le, lui?
Elle: Je pense que tu comptes beaucoup pour lui.
Je hausse les paules en signe d indiff rence. J ai l air de m en foutre, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Je m en fiche un peu moins que je voudrais le laisser croire.
Elle: Il m a dit, pour votre chicane. Et pour ton chien
Je sens tout mon corps se raidir.
Moi: Je veux pas parler de a.
Elle: Tr s bien.
La psycho ducatrice s adosse contre le dossier de sa chaise de bureau en croisant les bras. Elle me regarde intens ment, comme si elle cherchait percer mon me. Ses iris sont d une couleur bizarre, un vert profond qui rappelle les for ts du nord de la province qu on voit dans les vid os de chasse que mon p re regarde les apr s-midi de pluie. Je r prime un frisson. Et je ravale mes larmes. Pas question de me montrer vuln rable devant elle.
Elle: Tu aimerais peut- tre mieux qu on parle de ce que tu as fait tes cheveux?
Moi: Quoi, mes cheveux? Qu est-ce qu ils ont, mes cheveux?
Elle: Des fois, on pose des gestes irr fl chis pour exprimer sa peine ou pour l ext rioriser. Comme un genre d appel l aide.
Moi: tes-vous en train d insinuer que j ai besoin d attention?
Elle: Je n insinue rien. J essaie juste de comprendre.
Moi: Y a rien comprendre.
Je fixe la citation encadr e au mur derri re son bureau. Tout pour viter de la regarder, elle.
Elle: Leonard Cohen souffrait de d pression chronique, tu savais?
Moi: J sais m me pas qui est Leonard Cohen, alors non.
Elle: Qui tait. Il est d c d .
Moi: Il s est suicid ?
Elle: Non. Il est mort dans son sommeil l ge de 82 ans.
Moi: Ah.
Elle: Qu est-ce qui t a fait croire qu il s tait suicid ?
Au secours. Je veux sortir d ici.
Moi: Ben vous avez parl de d pression chronique en faisant une face d enterrement. C est la premi re chose qui m est venue l esprit.
Qu est-ce qui m a pris de parler de suicide une psy? Des plans pour qu elle s imagine que je veux en finir avec la vie alors que non, vraiment pas. L id e ne m a m me jamais travers e, part une ou deux fois, mais a dure g n ralement juste quelques secondes. Comme tout le monde, non?
Ou presque. Si elle savait pour mon p re
Elle: C est un des plus grands auteurs-compositeurs-interpr tes de notre poque, mon avis. C tait un homme tr s sensible. Il a accompli de grandes choses et il a eu une tr s belle vie, malgr la maladie.
Moi: OK, je vois o vous voulez en venir. Mais je suis pas d pressive, et encore moins suicidaire, si c est ce que vous voulez savoir.
Elle: Il n y a rien de honteux tre malade et le reconna tre. Serais-tu g n e de dire que tu as la grippe?
Moi: Non, mais je serais g n e de dire que j ai l herp s, par exemple.
Elle esquisse un sourire.
Elle: Tu as raison, l analogie tait mal trouv e. Ce que je veux dire, c est qu il n y a aucun mal aller chercher de l aide. Tout le monde en a besoin un moment ou un autre de sa vie. Certains plus que d autres
Moi: Et certains veulent juste qu on leur foute la paix.
Elle: C est vrai. C est justement pour cette raison que je veux te proposer un petit exercice faire seule, la maison.
Moi: Est-ce que je suis oblig e de le faire?
Elle: Non. Mais plus tu attends avant de te prendre en main, plus long sera le suivi. L ann e vient peine de commencer. Je pr sume que tu n as pas envie de la passer dans mon bureau.
Touch . 1-0 pour la psycho ducatrice.
Moi: Je vous coute
Elle d pose devant moi un grand cahier rose gomme balloune qu elle ouvre sur des pages vierges d une blancheur immacul e.
Elle: J imagine que tu as d j entendu parler de scrapbooking?
Moi: L esp ce d activit de matantes qui consiste coller des photos de chats pis de cupcakes dans un cahier d cor avec des rubans?
Cette fois, je lui arrache un vrai sourire.
Elle: Ce n est pas tout fait comme a que je l aurais expliqu , mais c est vrai que a peut prendre cette forme-l si tu aimes les chats, les cupcakes et les rubans.
Moi: Je pr f re les chiens, le popcorn et les autocollants.
Elle: Alors tu n as qu d couper des photos de chien, de popcorn et de tout ce qui te pla t pour les coller dans ton cahier. Mais je ne veux pas seulement que tu y mettes des choses que tu aimes. Je veux aussi que tu y consignes des images ou des mots qui te font pleurer, rager, r fl chir. N importe quoi qui r sonne en toi.
Moi: Je trouve a stupide. En quoi c est cens m aider?
Elle: a s appelle de la scrapth rapie. a va t aider mieux te conna tre et mettre tes id es noires en images pour les rendre plus concr tes et mieux les combattre.
Je pouffe d un rire sec qui nous surprend toutes les deux, moi la premi re.
Moi: Je les trouve d j assez concr tes comme a, mes "id es noires . (Je mime les guillemets). J aimerais mieux les faire dispara tre que de les voir appara tre dans un cahier rose bonbon.
Elle: Fais-moi confiance.
Moi: Facile dire.
Elle: Tu ne perds rien essayer, non?
Je hausse les paules en feignant l indiff rence, encore.
Moi: Si je vous dis que je vais essayer, vous me laissez partir?
Elle: Oui.
Moi: OK.
Elle: Une derni re chose: comme tu as 15 ans, je ne suis pas tenue d aviser tes parents. Sache que tout ce qui se dira ici restera confidentiel.
Moi: Parfait.
J empoigne la courroie de mon sac d cole en me levant d un bond. Je referme le grand cahier couleur paparmane et le coince sous mon bras pour aller ouvrir la porte du local de ma main libre.
De l autre c t , c est la cacophonie g n rale. La derni re cloche de la journ e - que dis-je? de la semaine! - vient de sonner. nous la libert ! J entends la psycho ducatrice dire "On se revoit lundi midi , mais je suis d j loin.
2.
Je suis accueillie au loft par un silence de mort. Je suis chez ma m re cette semaine. En fait, je ne suis pas vraiment retourn e chez mon p re depuis que Bref, je suis chez ma m re. Maman doit encore tre la galerie essayer de convaincre un client que trois mille dollars, c est peu cher pay pour une uvre d art. Je me demande si elle va rentrer temps pour souper ce soir. Je n y tiens pas tant que a. J ai envie d tre seule avec moi-m me, sans personne pour me dire de faire mes devoirs ou de ranger ma chambre.
Parlant de devoirs, mon regard s gare en direction de mon sac dos, o j ai rang le grand cahier rose qu on m a offert tant t. Quoique "offert soit un bien grand mot. a ressemble plut t un cadeau empoisonn
Je tra ne mon sac jusqu la table du salon, puis je m affale de tout mon long sur le divan. J ouvre la t l . Je zappe un peu, totalement indiff rente aux images qui d filent l cran.
Il n y a rien de bon qui passe cette heure. J arr te mon choix sur le moins d bile: une mission o de jeunes entrepreneurs tentent de persuader de riches hommes et femmes d affa

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