Tombe nuptiale
82 pages
Français

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Description

Un aventurier, analphabète, AKOMIAN, grâce à son courage et à son sens du service bien fait, est recueilli par la famille Ahoty vivant à Abidjan-Treichville. Des années durant, Akomian verra grandir et se mettre en place les rondeurs de Boussouman, la ca- dette de ses hôtes. Amoureux fou de Boussouman, il ne cessera de la couvrir de cadeaux et de mots doux. Malheureusement, Boussouman refusera cet amour sincère que lui voue Akomian jusqu’au jour où...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 494
EAN13 9782916472621
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MIESSAN Ankon J.
TOMBE NUPTIALE
CIV 262
10 bp 1034 Abidjan 10 - Côte d’Ivoire • Tél : (225) 21 56 50 63 • Fax : (225) 21 36 56 57 • info@classiquesivoiriens.com
Tombe nuptiale
Remerciements
Je voudrais que les personnes suivantes trouvent ici mes réels et sin-cères remeriements pour leur aide : – Monsieur Messan Médar, Directeur du service technique de la mairie de Treichville, – Monsieur Kamon Adiaba Joachim au P.A.A., – Docteur Kadjomou Joseph à Adzopé – Monsieur Kadjomou Adon Benjamin à Aboisso, – Monsieur Tagbo Djédjé Etienne à la SIR, – Messieurs Touré Quentin et Bandama Antoine à l’OIC, – Monsieur et Madame Adom Camille à Abidjan-Marcory, – Le Sergent de police Adja Etawa Brice, – Monsieur Tendé Jean Louis enseignant à Vridi, – Monsieur N’guessan Côme Léla, professeur de lettres à Abidjan, – Messieurs Tano Patrick Denis et Blé Tapé Médesse, – Maître Paul-Evariste AKRE TCHAKRE, avocat à la cour d’Abidjan.
Que Dieu vous bénisse et vous protège.
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L’auteur
Tombe nuptiale Comme l’écrivait le célèbre écrivain Fonte-nelle, une belle femme est le paradis des yeux, l’en-fer de l’âme et le purgatoire de la bourse. Si Akomian avait pris le temps nécessaire de s’imprégner de cette pensée, il aurait sûrement évité ce qui lui était arrivé. Akomian était un jeune homme venu de sa région des savanes faire fortune à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. C’était à l’époque post-coloniale où même un analphabète, un sans di-plôme donc sans qualiïcation pouvait grâce à la force de ses muscles trouver un emploi dans l’une des nom-breuses entreprises françaises que comptait le pays. Akomian n’ayant aucun parent à Abidjan fut hébergé par une famille N’Zima installée à Treichville, rue 12 au quartier appollo depuis l’ère coloniale. Il proposa à cette famille son aide, les matins, dans les tâches ménagères et irait l’après-midi à la recherche d’un emploi. En échange, cette famille devrait lui offrir gîte et couverts. La maisonnée était composée de Monsieur et Madame Ahoty, et de leurs deux ïlles, Ahoundjé et Boussouman. L’aînée des Ahoty, Ahoundjé, avait le même âge que Akomian, dix-huit ans, tandis que la
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Tombe nuptiale cadette en revendiquait onze. Akomian était un jeune homme courageux et peu bavard. A l’aube il était le premier sur pied. Il balayait la vaste cour familiale et la débarrassait des feuilles mortes tombées des deux grands arbres qui dressaient ïèrement leur silhouette au milieu de la cour. Il puisait ensuite l’eau dans les seaux métal-liques pour la toilette de ses bienfaiteurs et allait enïn faire la vaisselle. Par la suite il prenait son bain et transportait sur la tête le lourd panier de poissons fu-més de maman AHOTY au marché de Treichville si-tué à quelques encablures de la lagune Ebrié. Tout ce travail, Akomian le faisait sans rechigner. Il procurait de la joie à Monsieur Ahoty et à son épouse ; eux qui des années durant avaient voulu d’un enfant de sexe masculin en vain. C’était le ciel qu’ils remerciaient de leur avoir apporté ce jeune prodige. Akomian faisait la ïerté de sa famille hôte. Les voisines des Ahoty reconnaissaient les qualités surhumaines d’Akomian qu’elles n’hésitaient pas à appeler affectueusement «petit cœur gauche». Elles rêvaient toutes de l’avoir pour enfant ou pour protégé quand elles se voyaient refuser par leurs ïls un service qui ne nécessitait pas
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Tombe nuptiale un grand effort. Du marché de Treichville, les matins,Akomian allait au bord de la lagune Ebrié, au débar-cadère des pinasses transportant les commerçantes de Blaukauss, Bingerville, Locodjro et des villages insu-laires environnants. Là il participait au débarquement et au transport des sacs et des paniers de marchan-dises diverses au marché. En retour, les vendeuses enchantées lui balançaient qui un billet de dix francs, qui du poisson fumé, qui de l’attiéké emballé dans des feuilles de bananier passées légèrement à la cha-leur du feu de bois. Les pinasses et pirogues de transport lagunaire ayant achevé leur ballet matinal et au moment où le marché battait son plein, Akomian se dirigeait vers le port autonome d’Abidjan où s’achevaient les travaux de construction du pont Félix Houphouët Boigny. Sur le site du vaste chantier, il demandait pardon au contremaître aïn qu’il acceptât de le compter parmi les ouvriers du jour. Ce dernier l’engageait au gré de son humeur quotidienne. Les jours où le ciel lui était clément, Akomian se voyait conïer le transport des planches et autres matériels entrant dans la construc-
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Tombe nuptiale tion de l’échafaudage. Les autres fois, après que le contremaître, un homme de race blanche, dodu, comme un porc japonais, rouge comme des crevettes au feu, sous l’action du soleil, lui a balancé au visage qu’il n’était pas le bienvenu, Akomian allait prome-ner sa silhouette devant la fabrique de boisson alcoo-lisée et de limonaderie, Bracodi. Cette brasserie, dressait sa ïère allure et ses cheminées d’où s’échappait la vapeur blanchâtreissue de la torréfaction du maïs et autres sous produits prenant part à la fabrication de la bière. Elle se situait en face du quartier Appolo, de l’autre côté du bou-levard à deux chaussées séparées par un terre plein planté d’arbres. A la brasserie pendant les jours où l’on employait en quantité des contractuels, Akomian était appelé à décharger des camions les casiers de bouteilles vides et les déposer dans l’un des spacieux entrepôts que comptait l’usine. Les soirs, exténué par une journée de dur labeur, il passait au marché cher-cher les provisions faites par sa tutrice pour le repas du soir et du lendemain midi. Maman Ahoty submergée par son com-merce de poissons fumés ne faisait la cuisine que les
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Tombe nuptiale soirs lorsqu’elle rentrait du marché ; sa ïlle aînée,Ahoundjé qui devrait l’aider dans cette tâche tenait un étal de pagnes que son «bon ami», son ïancé, lui apportait des cales des bateaux qui mouillaient l’ancre au port d’Abidjan. De ce fait, la sauce du soir servait le lendemain midi à son époux et à Boussou-man, les seuls à être présents à la maison à l’heure du déjeuner. Monsieur Ahoty, la quarantaine dépassée, ne travaillait plus. Il bénéïciait d’une retraite anticipée suite à la section de sa main gauche par une grue lors des travaux d’agrandissement du canal de Vridi de-vant relier le port d’Abidjan à l’océan Atlantique. Les droits ïnanciers qu’on lui versa, lui permirentd’allouer un fonds à son épouse pour le démarrage de son commerce de poissons fumés. La journée, pen-dant que tous les membres de sa famille vaquaient à leurs occupations quotidiennes, Monsieur Ahoty passait son temps en compagnie d’amis ghanéens aux jeux de dames, de ludo, d’awalé ou de cartes. Ces jeux se terminaient très souvent en bagarres ran-gées vu que des paris étaient organisés. Les jours où il rentrait à la maison avec les gains des paris, sa joie
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Tombe nuptiale rejaillissait sur tous les occupants de sa demeure ; par contre les jours de vache maigre, il rentrait avec la tête qu’on a quand on va aux obsèques d’un être cher. Mais Monsieur Ahoty était un être respectueux et doux. Jamais pendant ses moments de perte de pari il n’osait lever le ton ou la main sur un membre de la famille. Même quand il arrivait que son aînée rentrât tard les soirs, c’était à des conseils paternels qu’elle avait droit. Tout le monde lui rendait la monnaie de ce doux caractère hors norme. Son entourage se gardait de lui causer le moindre tort. A quoi bon faire souffrir un homme diminué physiquement par la perte d’un membre aussi important qu’est la main ? Akomian dans sa quête quotidienne d’un emploi stable proposait ses services à toutes lesentreprises de la zone portuaire et dans les environs. Quelques soirs quand il rentrait de ces randonnées infructueuses, il prenait la jeune Boussouman qu’il appelait affectueusement ma «Bouss», par la main et tous deux longeaient les rues superbement éclai-rées de Treichville, du quartier Appolo au cinémaEntente, à proximité du quartier «habitat Crown». Aux abords du cinéma Entente, s’installaient des ven-
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