Le diamant tragique
64 pages
Français

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Description

Un Hollandais est retrouvé étranglé dans un hôtel à Paris.


L’inspecteur Legrain, chargé de l’affaire, ne tarde pas à établir que, la veille, le défunt avait reçu plusieurs négociants en pierres précieuses afin de leur vendre un inestimable diamant.


La vente n’ayant pas eu lieu, le bijou a été enfermé, pour la nuit, dans le coffre-fort de l’établissement ; or, si l’assassin l’a forcé pour dérober le joyau, il s’est totalement désintéressé de l’argent qu’il contenait.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373478976
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION
« POLAREKE »
LE DIAMANT TRAGIQUE
Roman policier
par Marcel IDIERS
I
Le chasseur du« Central-Hôtel », rue de Castiglione, à Paris, se précipita et ouvrit la portière du taxi qui venait de s'arrêter.
Un voyageur en descendit, et, après avoir réglé le chauffeur, pénétra dans le hall de l'hôtel.
C'était un homme de haute taille, au teint mat, tém oignant qu'il venait d'une contrée où le soleil est ardent. Ses cheveux blonds et ses yeux bleu clair annonçaient assez facilement un Belge ou un Holland ais.
Il se dirigea vers le bureau de réception ; et, en embarrassé, demanda à louer une chambre.
un français assez
L'employé avait commencé à lui énumérer les différe nts prix, quand l'homme qui le suivait avec assez de difficulté lui demanda brusquement :
Do you speak English?
Yes, sir ! répondit a ainsi avecl'employé ; et la conversation se continu beaucoup moins de gêne.
L'homme parlait l'anglais très couramment, mais ave c un accent étranger assez prononcé. Il eut vite arrêté son choix sur un e chambre du deuxième étage et y fit immédiatement monter ses bagages.
L'employé lui ayant tendu la fiche que tout voyageu r doit remplir quand il arrive dans un hôtel, il y inscrivit nom, lieu de n aissance et nom de sa dernière résidence : von Offner, né à Amsterdam (Hollande) ; et venant de Colombo (île de Ceylan).
L'arrivée d'un nouveau client dans un grand hôtel n e retient pas longtemps l'attention du personnel, d'autant plus que M. von Offner étant monté dans sa chambre n'en sortit plus de la journée, se contenta nt de donner quelques coups de téléphone.
Le lendemain matin, plusieurs messieurs vinrent à l 'hôtel et demandèrent M. von Offner au concierge.
Quelques instants après, ce dernier descendit, et, l'un après l'autre, il entraîna ses visiteurs dans un coin du salon de lec ture et eût avec eux une conversation assez animée.
À tous, il montra un superbe diamant qu'il sortit d 'un petit coffre d'acier, et qu'il leur fit admirer.
Ses visiteurs, qui avaient pourtant l'air d'être de s connaisseurs en pierres précieuses, s'extasièrent unanimement sur la beauté du joyau : en effet, c'était
un diamant d'une grosseur, d'une limpidité et d'un éclat extraordinaires.
Le dernier personnage qui parlementa avec le Hollan dais, un gros homme au nez courbé, après avoir reposé le diamant dans s on coffret, déclara :
— Non, Monsieur, ce diamant me plairait beaucoup, i l est parfait à tous points de vue, mais je ne puis vous l'acheter, il v aut vraiment trop cher.
— Je regrette ! dit von Offner d'un air impassible ; je ne suis pas pressé de le vendre ; et, tôt ou tard, je trouverai bien un a cquéreur.
Il se leva et reconduisit son visiteur jusqu'à la p orte, en tenant son précieux coffret sous son bras.
Il resta un moment immobile, comme hésitant sur ce qu'il allait faire, puis se dirigeant vers le bureau de l'hôtel, il demanda au directeur qui justement se trouvait là :
— Monsieur, j'ai dans ce coffret un bijou d'assez g rande valeur, et comme je ne veux pas le laisser traîner dans ma chambre, est -ce qu'il me serait possible de le déposer dans le coffre-fort de l'hôtel ?
— Certainement ! s'empressa le directeur, dans le c offre-fort qui se trouve dans mon bureau, il y a des casiers spéciaux avec c lés particulières, à l'usage de nos clients... si vous voulez me suivre, je vais en mettre un à votre disposition.
À la suite de l'hôtelier, M. von Offner pénétra dan s le bureau et déposa son précieux coffret dans un casier dont il mit la clé dans sa poche.
Le directeur avait refermé la lourde porte, et il remarqua en souriant :
— Comme vous voyez, Monsieur, votre bijou est bien protégé ; deux portes : celle du casier dont vous avez seul la clé ; et cel le du coffre que moi seul peux ouvrir ; vous pouvez dormir tranquille : les voleurs seraient impuissants !
Toute la journée, il resta enfermé dans sa chambre, à lire les journaux et à fumer des cigares ; puis, vers huit heures du soir, il descendit pour dîner.
Il traversa le hall et se dirigeait vers la salle d u restaurant, quand il s'arrêta net.
Son visage était devenu tout pâle, et il restait là immobile, à regarder devant lui, dans le salon de lecture.
Puis, brusquement, il sembla se décider, et courut vers le bureau du concierge qui se trouvait devant la grande porte.
Ce dernier, debout derrière son bureau, était en train de téléphoner.
Sans s'occuper s'il le dérangeait, le Hollandais lu i frappa sur l'épaule, et, d'une voix étrangement changée, lui demanda :
— Concierge... qui est cet homme... qui est là-bas, dans le salon de lecture ?
Son récepteur toujours collé à l'oreille, le portie r lui fit signe qu'il ne savait pas.
— Mais si... mais si ! s'écria encore Von Offner, q ui était visiblement sous l'empire d'un trouble violent ; mais si, il y a dan s le salon de lecture, assis à la petite table à gauche, un homme au teint mat, très foncé... un Hindou... est-ce qu'il habite l'hôtel ; le connaissez-vous ?
Le concierge avait enfin terminé sa communication e t avait raccroché le récepteur.
— Un Hindou... dans le salon de lecture... non, Mon sieur, ce client n'habite pas l'hôtel... du reste, je ne l'ai pas vu entrer... Vous êtes sûr, Monsieur ?
— Mais oui, je suis sûr ! répondit von Offner d'une voix qu'il s'efforçait de rendre calme ; tenez, venez avec moi, vous pourrez vous rendre compte vous-même...
Et prenant les devants, il se dirigea vers le salon de lecture.
Il s'arrêta devant l'entrée et inspecta la salle d' un coup d'œil : elle était déserte.
Le concierge s'était arrêté à son tour, et il remarqua tout haut :
— Mais, Monsieur, il n'y a personne dans le salon d e lecture.
Von Offner restait immobile comme un homme devant l equel vient de s'accomplir un événement qu'il ne comprend pas.
— Pourtant, dit-il, il n'y a pas plus de cinq minut es qu'il y avait là, assis devant cette table, un homme qui lisait un journal anglais, le Daily Mail... tenez..., ajouta-t-il en montrant un journal à moitié plié.
— Oui, c'est vrai, remarqua le portier ; mais ce Mo nsieur que vous avez vu n'est plus là, et peut-être...
En lui-même il songeait que son client devait avoir été la victime d'une hallucination, car il se croyait à peu près certain de ne pas avoir vu entrer dans l'hôtel un homme répondant au signalement donné par von Offner.
Le Hollandais semblait avoir repris tout son calme.
— C'est bien, dit-il, ça ne fait rien... Mais en to ut cas, si vous voyez ce Monsieur, n'hésitez pas à me prévenir tout de suite ... tout de suite !
Et il tendit un généreux pourboire au concierge qui s'inclina et partit.
Resté seul, le Hollandais sembla perdre toute son a ssurance. Il jeta autour de lui un long regard méfiant.
Ses pieds foulaient l'épais tapis, et, plusieurs fo is, il se brusquement, comme un homme qui a peur d'être assai lli par-derrière.
Puis, peu à peu, le calme sembla renaître en lui.
retourna
Il s'arrêta brusquement, haussa les épaules, et murmura à voix basse :
— C'est idiot... Voyons, ici, à Paris, à plusieurs milliers de kilomètres, c'est absolument impossible : décidément, je les vois partout.
Il prit le journal anglais, le considéra d'un œil d istrait, puis, le rejetant sur la chaise, il conclut :
— J'ai été le jouet de mon imagination...
Puis, résolument, il se dirigea vers la salle du re staurant.
Il s'assit à une petite table isolée, le dos au mur , et mangea tranquillement. Puis, son repas terminé, il alluma un cigare et se leva.
En passant devant le salon de lecture, il y jeta un coup d'œil : il était désert.
Sans s'attarder davantage, il monta à pied les deux étages et pénétra dans sa chambre.
C'était une vaste pièce, au plancher assourdi par u n épais tapis, et qui communiquait avec un petit cabinet de toilette.
Von Offner, dès qu'il fut entré, ferma soigneusemen t la porte à clé, puis il alluma toutes les lampes électriques.
Son calme semblait, une fois de plus, l'avoir aband onné.
Cet homme si robuste, d'allure si décidée, faisait peine à voir, tant il semblait aux prises avec la peur.
S'étant assuré pour la seconde fois que sa porte était bien fermée, il regarda dans le cabinet de toilette pour voir s'il était bi en désert, vérifia si les volets étaient clos soigneusement ; puis, ayant posé un browning sur sa table de nuit, il entreprit de se déshabiller.
Cinq minutes après, il s'allongeait dans son lit.
Chose curieuse, il avait laissé toutes les lumières allumées, et du grand lustre qui pendait du plafond une vive clarté tomba it.
À la petite pendule de la cheminée, les aiguilles m arquaient onze heures.
Au bout d'un moment, von Offner s'endormit, mais, à voir son visage tourmenté, on pouvait deviner que son sommeil devai t être en proie à quelques mauvais rêves.
Les heures passèrent, longues et monotones, et, dan s l'hôtel, tout semblait profondément endormi, excepté le concierge de nuit qui bâillait derrière son
bureau, dans le hall, et un valet de chambre qui, à l'office du premier étage, lisait un roman en fumant une cigarette.
Il était exactement deux heures du matin quand, bru squement, la lumière s'éteignit dans la chambre occupée par von Offner.
Le Hollandais se réveilla brusquement.
Une sueur froide coulait sur son visage, sa main, c omme celle d'un aveugle, cherchait à tâtons sur la table de nuit et y saisit son revolver, puis d'une voix mal assurée, il demanda :
— Qui est là
Aucune voix, aucun bruit ne lui répondit ; et von O ffner restait dans l'obscurité qu'il cherchait à scruter de ses yeux h agards, son revolver braqué dans l'ombre.
Pour la seconde fois, il demanda :
—...
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