Le Corrupteur - Morcelée
119 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Corrupteur - Morcelée , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
119 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les victimes du Corrupteur se font empoisonner à leur insu. Elles reçoivent un défi sordide, qui doit être accompli en 24 heures. Les victorieux se méritent l’antidote. Les autres subissent une mort atroce. Sophie Dubé est une femme brisée. Son honnêteté pousse les personnes qu’elle aime à disparaître de sa vie. Chaque abandon lui donne l’impression de perdre un morceau d’elle-même. C’est ce qu’elle surnomme sa malédiction. Alors qu’elle tente de guérir sa santé mentale, le défi du Corrupteur s’abat sur elle. Tous ses proches sont en danger de mort et elle doit se salir les mains. À ses yeux, la malédiction se poursuit. Chaque seconde de cette course contre la montre noircit son âme…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898191169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Withney St-Onge B.
Copyright © 2022 Withney St-Onge B.
Copyright © 2022 Éditions Corbeau Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Dominic Bellavance
Révision linguistique : Marie-Thérèse Dumont
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89819-114-5
ISBN PDF numérique : 978-2-89819-115-2
ISBN ePub : 978-2-89819-116-9
Première impression : 2022
Dépôt légal : 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Éditions Corbeau Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Morcelée / Withney St-Onge B.
Noms : St-Onge B., Withney, 1989- auteur.
Description : Mention de collection : Le Corrupteur
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220018359 | Canadiana (livre numérique) 20220018367 | ISBN 9782898191145 | ISBN 9782898191152 (PDF) | ISBN 9782898191169 (EPUB)
Classification : LCC PS8637.A349 M67 2022 | CDD C843/.6—dc23
Un criminel connu sous le nom du corrupteur empoisonne des habitants de la capitale
Chaque victime reçoit un défi sordide.
Temps limite pour l’accomplir : 24 heures.
Au terme du décompte,
les victorieux remportent l’antidote.
Les autres subissent une mort atroce.
Pendant que les médias s’emparent de cette histoire, tous se questionnent, impuissants : qui sera le prochain sur la liste ?
Feel the city breakin’ and everybody shakin’
And we’re stayin’ alive, stayin’ alive
Ah, ha, ha, ha, stayin’ alive, stayin’ alive
— Bee Gees, Stayin’ Alive
(Saturday night fever, 1977)
12 Juillet
17 : 05
M es mains nerveuses referment la porte de mon appartement miteux. Le cliquetis métallique des clés envahit le corridor. Je vérifie à trois reprises que tout est bien verrouillé.
On n’est jamais trop prudent ici.
En réponse à cette gestuelle, mon fidèle chat gratte trois fois le mur. C’est notre rituel.
— À plus tard, Grogu, balbutié-je.
Il me faut contrôler le volume de ma voix afin de ne pas trop déranger les voisins dans ce taudis en carton.
Dans le quartier aisé de Sainte-Foy, la terrasse Namur détonne avec ses gigantesques immeubles résidentiels, sa coop d’habitation et ses HLM. En emménageant ici, je crois bien que j’ai gagné le gros lot du bloc le plus délabré de la terrasse.
Chaque fois que l’odeur caractéristique du corridor s’infiltre dans mes narines – un mélange de marijuana, de vieux et d’urine –, je me questionne : ai-je bien fait de me condamner à une vie pitoyable pour économiser afin d’acheter une maison ? Puis, je me réconforte en me disant qu’il y a bien pire. Il y a… l’appartement de mon voisin, Herman. J’y suis entrée une fois et c’est… particulier. C’est très… minimaliste. Les portes d’armoires ont toutes été arrachées. Quelques trous tapissent les murs jaunis – des orifices de la grosseur d’un poing, probablement nés de quelques pétages de coche. Et que dire de la nourriture et des déchets qui traînent toujours partout ?
De mon côté, j’ai tout fait pour rendre mon petit 1 ½ vivable. Parfois, je me dis que la propreté de mon appartement, c’est le seul élément que je parviens véritablement à contrôler dans ma vie.
Herman me regarde d’ailleurs alors que je marche dans sa direction vers la sortie de l’immeuble. Quand il siphonne son joint avec ses lèvres pincées, les rides de son visage vieillissant s’étirent. Il n’a pas le droit de fumer dans le corridor, mais lui, les règlements, il s’en fout. Lorsque j’arrive à sa hauteur, il m’interpelle :
— Sophie ! Est-ce que t’as envie d’une p’tite poffe ?
— Fumer tue, Herman, fumer tue ! scandé-je pour la millième fois en souriant.
— Calme-toé le chignon, réplique-t-il avec un soupçon d’humour dans la voix.
Je pave mon chemin en chassant la boucane qu’il me souffle au visage. J’ai étrangement l’impression qu’on a une bonne relation, Herman et moi. Je veux dire, on se tolère. C’est difficile à expliquer. Il perd le contrôle parfois, mais j’ai confiance – ou espoir – qu’il ne s’en prendra pas à moi. On partage une certaine complicité dans nos insultes.
Tandis que je sors de l’édifice, mon autobus, la 11, se pointe au loin. Je me hâte vers l’arrêt, à quelques mètres. Déjà, une goutte de sueur perle sur mon échine. Il fait tellement chaud aujourd’hui ! L’humidité m’écrase. J’espère que je n’arriverai pas complètement ruisselante de transpiration à ma rencontre avec Olivier. En y repensant, les battements de mon cœur accélèrent et mes joues s’enflamment. Ces symptômes physiques m’évoquent ceux d’une jeune fille qui se rend à son premier rendez-vous galant sans supervision parentale. C’est pathétique. D’autant plus que c’est la quatrième fois qu’on se voit… et que j’ai 36 ans. Ça fait presque deux mois qu’on se connaît.
Dès que je suis assise dans l’autobus, mes muscles se détendent un peu, mais mon nez est tout de suite assailli par les effluves que dégagent les autres passagers. Je tente subtilement de sentir mes aisselles en penchant ma tête. Fiou ! L’odeur ne vient pas de moi !
Mes doigts pianotent sur mon cellulaire :

Allô Milie ! Change-moi les idées, Patate d’amour !
Sophie Laframboise, 12 juillet, 17 h 16

Euh ! Tu t’en vas voir le beau Olivier ?
Émilie Martin, 12 juillet, 17 h 16

Arrrgh ! Ça ne m’aide pas ça, Milie.
Sophie Laframboise, 12 juillet, 17 h 16

Pourquoi, déjà, que tu sors pas avec Zack ?
Émilie Martin, 12 juillet, 17 h 16


Sophie Laframboise, 12 juillet, 17 h 16

Bon, désolée. As-tu vu le dernier Marvel finalement ?
Émilie Martin, 12 juillet, 17 h 17
On poursuit cette conversation en parlant des univers parallèles et des sous-séries, puis on la termine en mentionnant tous les films annoncés pour la prochaine année. Déjà, je suis rendue à destination.

Merci d’avoir distrait mon cerveau, Patate !
Sophie Laframboise, 12 juillet, 17 h 36

Ça fait plaisir, la p’tite !
Émilie Martin, 12 juillet, 17 h 37
L’autobus s’immobilise devant la Place de la Cité. Une minute de marche sur le boulevard Laurier me permet d’atteindre le restaurant chic sélectionné par Olivier. Un casse-croûte servant de bonnes poutines aurait été un environnement plus sécurisant, mais bon, ça n’aurait pas été très romantique, je l’admets.
Est-ce que mes vêtements sont corrects ? Je ne suis généralement pas du genre à m’en soucier, mais ce soir, cette question me tourmente. Une des dernières fois que ça s’est produit, c’est la journée où Tyler, mon ancien psy, s’est éclipsé de ma vie. J’avais pris le temps de choisir une robe noire, plutôt similaire à celle-ci. Se mettre belle pour confier son amour à son psy : j’avais sûrement eu l’air d’une évadée de l’asile… Un amas d’émotions indéfinies s’invite dans ma trachée et mon cœur s’emballe. Pourquoi ? Pourquoi repenser à Tyler aujourd’hui ? Ça fait pourtant quatre ans qu’il a disparu de ma vie ! Je secoue la tête pour le chasser de mon esprit. Olivier devrait être le seul homme qui habite mes pensées ce soir.
Une robe noire pour Olivier.
Avec mes cheveux longs d’un côté, rasés de l’autre, et mes multiples tatouages, j’ai souvent l’impression d’être une impostrice dans ce genre d’endroit luxueux. Ça devrait fonctionner pour n’importe quelle occasion, une robe noire, mais aujourd’hui je me demande si ça ne fait pas plutôt ressortir mon côté rebelle. Ce n’est pourtant pas la première fois que je vois Olivier : je ne devrais pas être aussi nerveuse ! Plus je me dis que je ne devrais pas être stressée, plus je le suis. Mon cerveau est bien mal conçu.
Lorsque j’entre dans le restaurant, une bouffée d’air climatisé hérisse les poils sur ma peau. Moi qui avais trop chaud, maintenant, j’ai trop froid ! Mes bras se croisent et se replient sur mon corps afin de le réchauffer. On me reconduit à la table que mon prétendant a réservée. Je le vois au loin, déjà attablé. Ça me prend toujours un instant avant de me sentir bien quand je l’aperçois. C’est qu’il ressemble à mon patron, Gus… que je ne porte pas vraiment dans mon cœur.
Bien en chair, cheveux blonds rasés, iris azur. Il a des petits airs de Thor. Bon, peut-être que tous les hommes aux yeux bleus m’évoquent ce Dieu du tonnerre. Il n’a pas sa forme physique, mais ça ne me dérange pas le moins du monde. En m’assoyant, je remarque qu’il porte encore une fidèle chemise à carreaux. Ça m’accroche un sourire au visage. Il triture la nappe. On dirait bien qu’il est aussi inconfortable que moi, et apparemment, il ne sait pas où mettre ses mains.
— Salut, belle Sophie.
— Allô, mon nerd préféré.
Petit moment de silence angoissé. L’ambiance feutrée et la musique douce devraient nous rendre plus à l’aise, mais il n’en est rien. Comme d’habitude, je dis tout ce qui me passe par la tête. Généralement, ça m’aide à me sentir mieux :
— Je sais pas pourquoi, mais je suis pas mal nerveuse ce soir. J’ai remarqué que t’as encore mis une chemise à carreaux à manches courtes. T’as pas peur de devenir le stéréotype cliché du comptable ?
Olivier éclate de rire. Un petit couple dans la trentaine, assis à une table pas trop loin de la nôtre, nous dévisage. Je leur adresse mon plus grand sourire de psychopathe. Qu’ils se mêlent de leurs affaires !
— Je trouve ça confortable, moi, les chemises. Mais maintenant que t’en parles, je me rends compte qu’elles sont presque toutes pareilles. Va falloir que je remédie à ça ! Toi, t’es ravissante, comme toujours.
— Ça me rend mal à l’aise les com

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents