Les Enjeux contemporains de l'environnement

Louis Zayed

Description

L’éthique de l’environnement se penche tantôt sur des conceptions purement philosophiques, tantôt sur des approches plutôt politiques ou sociologiques, et enfin sur des données scientifiques, mais qui se réorientent toujours vers la réflexion philosophique. Que ce soit de comprendre la valeur octroyée à la nature, de saisir la complexité de l’interrelation des trois sphères du développement durable, de s’approprier les conceptions fondamentales en lien avec la discipline, de présenter les récentes découvertes tout en y cernant les enjeux ou de proposer des solutions en parcourant les dernières innovations, le présent ouvrage vous invite à un survol sommaire, efficace et surtout bien vulgarisé et accessible de l’éthique environnementale.

Sujets

• Philosophy
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Éditions JFD Inc
• Date de parution: 25 mai 2022
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782897994174
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Louis Zayed


Les enjeux contemporains de l’environnement
Une approche philosophique et pragmatique



Les enjeux contemporains de l’environnement : une approche philosophique et pragmatique
Louis Zayed
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Les enjeux contemporains de l’environnement : une approche philosophique et pragmatique
Identifiants : Canadiana 20210073470 | ISBN 9782897991821
Vedettes-matière : RVM : Éthique de l’environnement.
Classification : LCC GE42.Z 39 2022 | CDD 179/.1—dc23
Les Éditions JFD inc.
CP 15 Succ. Rosemont
Montréal (Québec)
H1X 3B6
Courriel : [e-mail]
Web : editionsjfd.com
Tous droits réservés.
Toute reproduction, en tout ou en partie, sous quelque forme et par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisa- tion écrite préalable de l’éditeur.
ISBN : 978-2-89799-182-1
Dépôt légal : 3 e trimestre 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada


Imprimé au Québec




3



Table des matières
Avant-propos 5
Introduction 7
Essai sur l’éthique environnementale 21
Les trois approches de l’éthique environnementale, laquelle favoriser : anthropocentrisme, biocentrisme, écocentrisme ? 21
L’anthropocentrisme 22
Le biocentrisme 23
L’écocentrisme 24
Le concept du développement durable (DD) 27
Son origine 27
Son fondement théorique 28
Ses variantes 30
Son consensus 33
Les concepts fondamentaux de l’éthique environnementale 36
L’équité intragénérationnelle et territoriale 36
L’équité intergénérationnelle 37
Des concepts philosophiques à retenir en lien avec l’environnement 46
La tragédie des biens communs 46
La théorie du chaos, l’effet papillon et la réaction en chaîne 49






4



Les changements climatiques : la résilience, la vulnérabilité, l’adaptabilité 52
La vulnérabilité 58
La résilience 60
L’adaptabilité 62
La densité énergétique 66
Technophobie et technophilie 69
Les agents consommateurs - obsolescence programmée – surconsommation – suremballage 74
Externalité et internalisation des coûts 78
Écoresponsabilité - économie circulaire 82
Le cycle de l’eau 87
La densité démographique et l’étalement urbain 94
Les principes de responsabilité et de précaution selon Hans Jonas 97
Conclusion 105
Étude de cas 107
Cadre théorique à l’étude de cas 107
L’éthique appliquée – une approche pratique – étude de cas 117
Les pesticides 117
Analyse élaborée 119
Application de l’éthique du devoir à l’utilisation des pesticides 120
Application de l’utilitarisme à l’utilisation des pesticides 124
Bibliographie 129




5



Avant-propos
Le présent ouvrage se veut un essai sur l’éthique environnementale. Son but premier est d’introduire le lecteur aux principaux concepts de cette discipline d’étude. L’objectif est d’amener l’étudiant à réfléchir aux enjeux contemporains en lien avec l’environnement et d’offrir des outils afin de se positionner par rapport à ceux-ci.
Il est à noter que l’ouvrage se veut à la base un outil pédagogique destiné aux étudiants collégiaux et de premier cycle universitaire. Ainsi, l’ouvrage ne couvre pas l’entièreté des enjeux en lien avec l’environnement, et une sélection a été effectuée au préalable. Qui plus est, certains sujets abordés l’ont été selon des angles d’attaque précis, et ce, au détriment de tous les angles envisageables. Le présent ouvrage n’a donc pas la prétention d’être la quintessence de l’éthique environnementale, mais se présente comme une entrée en matière juste et honnête.














7



Introduction
De tous les champs de la philosophie, l’éthique est probablement le plus concret et le plus pratique, puisqu’il s’agit en premier lieu d’une théorie de l’action et de la distinction entre le bien et le mal. Certains se demanderont alors pourquoi ne pas parler de morale. À ce titre, certains philosophes font effectivement une distinction entre morale et éthique, alors que d’autres ne la font pas. Pour ces derniers, il s’agit donc de synonymes, alors que pour les premiers, la morale désigne les croyances religieuses sur le bien et le mal, alors que l’éthique désigne la réflexion philosophique sur le même enjeu. Ainsi, dans le présent ouvrage, morale et éthique seront employées comme syno- nymes puisque l’approche religieuse et culturelle s’avère beaucoup trop aléatoire pour être considérée d’un point de vue philosophique. En effet, les codes de conduite, les mœurs et les traditions varient grandement d’une religion à l’autre, et même d’une culture à l’autre. Par exemple, dans certains pays du Moyen-Orient, la polygamie est autorisée et même encouragée, alors qu’elle est totalement proscrite dans d’autres. En Inde, la lapidation peut être considérée comme une peine raisonnable et méritée en cas d’adultère, même si ce dernier résulte d’un viol. La pédophilie suscite aujourd’hui le dégoût, alors qu’elle était valorisée en Grèce antique lorsque les vétérans militaires prenaient sous leurs ailes les soldats recrus. Bref, aborder les questions morales sous l’angle de la religion ou de la culture a pour effet de nous engager sur une voie bien trop relativiste.
Dès lors, comment comprendre la morale ? D’où vient-elle ? Est-elle la même pour tous ? Varie-t-elle dans le temps ? S’applique-t-elle de la même façon pour tous ? Comment savoir si l’évaluation d’une action repose sur de bonnes bases ? Nos lois visent-elles à instaurer un cadre moral à la société ?




8


Les enjeux contemporains de l’environnement



Ontologie de l’éthique
Ultimement, la morale cherche à répondre à une question fondamen- tale : que dois-je faire ? L’objectif est d’assurer ainsi le bien individuel, mais aussi le bien collectif. D’ailleurs, la morale est profondément ancrée dans le rapport à autrui. De fait, y aurait-il une réalité morale au-delà de sa propre survie, si nous étions seuls sur une île déserte comme dans le film Seul au monde avec Tom Hanks ?
Poser la question, c’est y répondre. La morale cherchera donc à viser le bien-être et la dignité, l’intégrité morale et physique des individus, mais aussi l’égalité, l’équité, les libertés, l’autonomie, la responsabilité, les devoirs et les obligations.
La morale est à la fois innée et acquise, spontanée et réfléchie. Si d’un côté l’humain peut naturellement ressentir de l’empathie de façon instinctive devant la souffrance d’autrui, il peut également apprendre certains codes de conduite par l’éducation qu’il reçoit. Si tantôt on peut parler d’un sens moral au même titre que le goût ou l’odorat qui, spontanément, permet d’apprécier ou non la première bouchée d’un nouveau plat gastronomique, on peut spontanément éprouver un sentiment d’approbation ou de désapprobation devant un événe- ment quelconque. On peut aussi parler d’un processus réflexif où l’on prend le temps d’analyser et de soupeser les éléments qui ont mené à cet événement. Bref, autant les dimensions émotives que réflexives sont présentes lorsque l’on en vient au sujet de la morale. Si celles-ci peuvent sembler contradictoires a priori, il est important de com- prendre qu’elles sont en fait complémentaires. Pour en faire une analogie, nous n’avons qu’à penser que la morale est un voilier. Alors que le but de ce dernier est de se rendre à destination, il a indénia- blement besoin d’un gouvernail pour se diriger, et de voiles pour se mouvoir. Avoir le meilleur gouvernail sans voiles équivaudrait à s’orienter vers sa destination avec une précision chirurgicale, sans pour autant avancer. D’un autre côté, avoir uniquement les plus grandes voiles permettrait d’avancer à une vitesse folle, mais sans contrôle sur la destination, quitte à tourner en rond. Ainsi, toujours




9


Introduction



dans la sémantique du voilier, pour nous rendre à destination relati- vement à la morale, nous avons besoin autant d’un gouvernail (la raison) que de voiles (l’émotion).
Application
La morale est-elle la même pour tous ? En raison du cadre éducatif, étant lui-même lié à la culture, il va sans dire que la morale peut potentiellement varier d’un individu à un autre et encore plus d’une société à une autre. Comme la culture évolue dans le temps, que les mœurs changent et que l’innovation technologique fait partie de notre réalité, la morale est également appelée à varier dans le temps. Qui plus est, elle peut également varier d’un individu à un autre en fonc- tion des prédispositions cognitives de chacun (Kedia et Berthoz, 2008). Toutefois, s’il n’y avait que variation, en quoi la morale serait- elle pertinente ? Après tout, la philosophie ne cherche-t-elle pas à établir des vérités universelles ? Comme cela ressortira dans le présent ouvrage, la morale peut tantôt être universelle et tantôt relative. Lorsque la morale est universelle, la démarcation entre le bien et le mal est claire et nette et ne souffre d’aucune exception. Il s’agit d’un cadre rigide et immuable, valable en tout temps et pour tous. A contrario , lorsqu’elle est relative, le tout dépend du mode d’existence, du contexte social, des variables et des circonstances, au cas par cas. Ici encore,