Communication interculturelle entre les Chinois et les Français
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Description

Lors de contacts entre deux personnes de cultures différentes, l'une agit selon ses évidences, c'est-à-dire de la façon qui lui est naturelle, l'autre ayant aussi ses évidences se comporte de la manière qu'elle trouve la plus naturelle. Le seul problème, c'est que les évidences de l'une ne coïncident pas avec celles de l'autre. Et comme nous avons tendance à considérer notre manière comme allant de soi ou universelle, lorsque l'autre n'agit pas comme nous et qu'il y a conflit, nous nous énervons facilement comme s'exclame un entrepreneur français en Chine : " Les Chinois me demandent si je mange du serpent. Je leur dis : " je ne mange pas de serpent, mais j'avale des couleuvres tous les jours " ". En fait, dans un contact interculturel, quand l'autre nous paraît bizarre, souvent, ce n'est peut-être pas parce qu'il est bizarre, mais parce que nous jugeons son comportement avec nos propres critères culturels. Chaque culture a ses propres logiques de comportement. Seulement, les logiques des uns ne correspondent pas à celles des autres. Les êtres humains ont souvent un même objectif, mais pour atteindre ce même objectif, les cultures empruntent des voies différentes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304047479
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ZHENG LIHUA
Communication interculturelle entre les Chinois et les Français
Préface de Louis-Jean Calvet
Editions Le Manuscrit Paris


ISBN 9782304047479
© Mars 2019
Zheng Lihua


Du même auteur
Les Chinois de Paris et leurs jeux de face, Paris, L’Harmattan, 300p., 1995
Langage et interactions sociales. La fonction stratégique du langage dans les jeux de face, Paris, L’Harmattan, 197p., 1998
Chine-France. Approches interculturelles en économie, littérature, pédagogie, philosophie et sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 315p., 2000
Entreprise et communication, Hongkong, Maison d’éditions Quaille, 452p., 2001
Entreprises et vie quotidienne en Chine, Paris, L’Harmattan, 301p., 2002
Les stratégies de communication des Chinois pour la face, Lille, Septentrion, 662p., 2002
Langage et communication. Introduction à la sociolinguistique interactionniste, Beijing, Editions de l’Enseignement et des Recherches des Langues Etrangères, 324p., 2003
Comment les Chinois voient les Européens, Paris, PUF, 148p., 2003 ; How The Chinese See The Europeans, traduit en anglais par Read David, Paris, Le Manuscrit Recherche-université, 219p., 2016
Chine et mondialisation, Paris, L’Harmattan, 330p., 2004
France-Chine. Migrations de pensées et de technologies, Paris, L’Harmattan, 413p., 2006
La confiance et les relations sino-européennes, Paris, L’Harmattan, 340p., 2010
La communication et les jeux de face. Une approche sociolinguistique interactionniste, Shanghai, Editions de l’Enseignement des Langues Etrangères, 415p., 2012
La norme ISO 9000 en Chine : une approche interculturelle, Paris, Le Manuscrit Recherche-université, 249p., 2012
L’écrit au travail : une introduction à la linguistique de l’écriture, Beijing, Editions de l’Enseignement et des Recherches des Langues Etrangères, 150p., 2013
Ecriture et management. La norme ISO 9000 en Chine, Shanghai, Editions de l’Enseignement des Langues Etrangères, 174p., 2013
Culture et management, Paris, L’Harmattan, 323p., 2013
Chine-France : connaître et reconnaître, Paris, Le Manuscrit Recherche-université, 545p., 2017


Collection « Espace interculturel Chine-Europe »
Les échanges politique, économique et culturel entre la Chine et l’Europe se sont beaucoup développés depuis l’ouverture de la Chine en 1978, mais il faut reconnaître que la présence européenne en Chine ne correspond pas à la place qu’elle devrait y occuper. Les différences culturelles comptent parmi les obstacles les plus difficiles à franchir, d’autant plus que souvent, on ne prend pas ou ne veut pas prendre conscience de leur réalité. Un réel dialogue interculturel s’avère impératif si l’on veut comprendre plus en profondeur les problèmes qui surgissent dans la coopération entre les deux parties.
Cette collection a pour objectif de fournir un espace de dialogue entre les cultures en regroupant des recherches centrées sur les réalités de contacts interculturels entre les Chinois et les Européens, visant notamment les difficultés que rencontrent les entreprises européennes en Chine et les entreprises chinoises en Europe, les images que les uns se font des autres, les migrations de pensées et de technologies, les mécanismes de construction de la confiance, etc.
Comité scientifique
Monsieur ZHENG Lihua, directeur de collection, professeur et directeur de thèse en sociolinguistique à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur XU Zhenhua, professeur et directeur de thèse en littérature française à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur LUAN Dong, professeur et directeur de thèse en philosophie et en littérature à l’Université des Études étrangères du Guangdong.
Monsieur CAO Deming, professeur et directeur de thèse en linguistique à l’Université des Etudes internationales de Shanghai.
Monsieur Dominique Desjeux, professeur et directeur de thèse en anthropologie et en sociologie à l’Université Paris Descartes.


Préface
Zheng Lihua creuse son sillon avec patience et détermination depuis de longues années, sans doute depuis le moment où, préparant à Paris, sous ma direction, une thèse de sociolinguistique sur les stratégies de communication des Chinois à partir d’observations dans un grand restaurant chinois (voir son ouvrage Les Chinois de Paris et leurs jeux de face ) il a lu Erving Goffman. Le lien avec le thème de sa thèse était évident : Goffman avait travaillé, entre linguistique et sociologie, sur les rites d’interaction. Mais peut-être Zheng avait-il aussi lu Pierre Bourdieu pour qui « la communication est un cas particulier du malentendu ». Et c’est, je crois, ce qui l’a mené vers l’approche interculturelle. Il a, depuis, publié près d’une dizaine de livres, dont certains collectifs, consacrés à l’interculturel franco-chinois, à la façon dont les Chinois voient les Européens. Et je dirais volontiers qu’en ce domaine il a largement dépassé son laoshi , son « maître », qu’il est lui-même devenu un « maître », et que j’en suis enchanté.
Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir effectué ce passage de la sociolinguistique vers l’interculturel. Un autre de mes étudiants, Issa Asgarally, après avoir soutenu sous ma direction une thèse sur la situation sociolinguistique de l’île Maurice, a en effet plus tard publié un livre intitulé L’interculturel ou la guerre (2005). Asgarally vivait depuis toujours entre trois langues (créole mauricien, anglais, français), Zheng avait vécu dans son pays entre son chinois maternel (le chaozhouhua) et le putonghua, puis avait vécu plusieurs années en France : deux expériences différentes qui les menaient dans la même direction.
Xiao Zheng, comme je l’appelle souvent pour rire, amicalement, et en jouant justement sur des termes d’adresses différents dans nos langues, est parti à la rencontre de deux cultures et des malentendus que peut générer leur fréquentation. Il traite au cours de ses chapitres, des termes d’adresses, de l’oralité et de l’écriture, du temps et de l’espace, de la communication non verbale, de la place des implicites dans la communication interculturelle, en s’appuyant sur de nombreux exemples tirés de sa propre expérience. Je n’en citerai qu’un, qui parlera autant aux lecteurs chinois que français. Il s’agit d’un couple français ayant travaillé huit ans en Chine, où est né leur fils qui fréquenta la crèche puis l’école maternelle chinoises à Shanghai puis à Canton, parlant avec ses camarades le Shanghai hua puis le Guangzhou hua ainsi que le putonghua. Lorsque la famille rentra dans son pays il intégra bien sûr l’école française. Et les parents furent un jour convoqués par l’institutrice. L’enfant avait, selon elle, de gros problèmes, car il n’arrêtait pas de dénoncer ses camarades : « Madame, Pascal n’écoute pas, il s’amuse avec son crayon », ou « Madame, Isabelle ne fait pas son devoir ». Et si l’institutrice lui répliquait « occupe-toi de tes affaires, ne te mêle pas de celles des autres », il pleurait.
Laissons la parole à Zheng, qui commente ainsi l’incident :
« A l’écoute de cette histoire, les Chinois sourient, car Nicolas se conduit comme un élève exemplaire chinois. Une école, qu’elle soit chinoise ou française, est elle-même le produit de la culture et elle fonctionne comme un moule culturel assurant la transmission des valeurs. C’est de ce moule que sortiront des Chinois ou des Français. L’école chinoise insiste sur la formation de l’esprit collectif. Les élèves doivent s’entraider, soit en étude soit en comportement, et progresser ensemble. En faisant cela, Nicolas attendait, non pas la gronderie de la maîtresse, mais un éloge, ce qu’il avait l’habitude de recevoir en Chine. Le système de liens fait partie de l’organisation d’une classe chinoise. Cette classe se divise souvent en quatre ou cinq groupes, chaque groupe a un chef et les membres du groupe forment une unité concurrençant les autres groupes. Il y a souvent une affiche à côté du tableau noir, marquant, avec des symboles en fleurs rouges ou en points noirs, des notes en étude et en comportement de chaque groupe ».
Ainsi, là où un Français se dirait peut-être que l’école chinoise enseigne à ses élèves la délation, et que cela est scandaleux, son analyse, ou son explication, nous permet de changer de point de vue, de ne pas juger mais de comprendre. L’étymologie latine de ce verbe français est éclairante : cumprehendere , « saisir ensemble », « lier ». Lorsque deux cultures différentes se rencontrent, lorsque des solutions culturelles sont apportées à un problème universel (je détourne ici légèrement le titre de deux chapitres de ce livre), la meilleure voie est donc celle de la compréhension, plut&#

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