2005 05 30a alexandrelegrand p65

Guibentf

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• Publié par: abdoule
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Extrait

zéro fait que de graves dissensions s’établissent entre les différentes forces de gauche qui composent la communauté. Avec Athènes, il ne transige pas, refuse la loi d’amnistie proposée par le gouvernement, fait exécuter les otages. En quelques mois, le rêve de liberté et d’auto- nomie aura tourné au cauchemar et le village entier finira par périr lors de l’intervention de la force armée. Histoire exemplaire des dangers qui guettent les révolutions naissan- tes, Alexandre le Grand a été réalisé selon les structures stylistiques propres à Angelopoulos et qui ont été mises au point dans son célèbre Voyage des comédiens. On a beaucoup parlé, avec juste raison, de liturgie à propos de ses plans très longs (ils durent rarement moins de dix minutes), d’une architecture extrêmement complexe où l’organisa- tion de l’espace s’élabore sous nos yeux et se défait sans cesse pour laisser place à de nouvelles constructions.

On n’ira pas, on le devine, voir un tel film sans y être quelque peu préparé. Ces quatre heures de projections (réduites à trois heures trente pour son exploitation en France) exigent une disponibilité absolue. C’est un univers dans lequel on pénètre comme dans un temple. Passés les premiers moments d’impatience, la tentation de fuir, on est récom- pensé par le plaisir inouï que donne la plénitude d’une forme d’expres- sion rigoureusement personnelle et totalement maîtrisée. Satisfaction de l’esprit, certes, mais aussi satisfaction des sens qui savent retrou- ver dans ces images d’une somptuosité parfois accablante l’exaltation des grandes cérémonies du théâtre et de la peinture.

Les spectateurs duVoyage des comédiens etdesChasseurs, les deux précédents films d’Angelopoulos, savent qu’ils ne peuvent pas manquerAlexandre le Grand, ou alors qu’ils ont désormais une troi- sième raison de se sentir frustrés d’une grande joie. »

Michel Pérez, Tiré duMatin de Paris, 4 novembre 1982

Fiche filmique préparée par Leila Amacker et Stéphanie Rouillon

Activités Culturelles Ciné-Club Universitaire 4, rue de Candolle 1211 Genève 4 Tél: [phone] http://activites-culturelles.unige.ch

THEO ANGELOPOULOS

ALEXANDRE LE GRAND (Megalexandros)

Lundi 30 mai 2005 à 19h00 - Auditoire Arditi

Générique :Grèce, 1980.Scénario :Théo Angelopoulos, avec la collabora- tion de Pétros Markaris.Images :Ghiorgios Arvantis.Décors : Mikes Karapiperis.Musique :Christodoulos Haiaris.Costumes :Ghiorgos Ziakas. Interprètes: OmeroAntonutti, Laura de Marchi, Thanos Grammenos, Eva Kotamanidou, Birzio Montinaro, Norman Mozzato, Michael Yannatos.Durée : 235’.

Alexandre le Granddu réalisateur Théo Angelopoulos a reçu le film Lion d’or ainsi que le prix de la Critique Internationale du Festival de Venise de 1980, grande reconnaissance des critiques pour le cinéaste grec. Dans la Grèce du tout début du XX siècle, il raconte le destin héroïque et tragique d’Alexandre, tyran moderne.

« Dans un palais brillamment illuminé d’Athènes, on fête sur des val- ses de Strauss, le premier janvier 1900. Pendant ce temps, un bandit s’évade de prison. C’est Megalexandros. Il capture des lords anglais (…), les emmène dans son village natal où le maître de l’école a formé une sorte de communauté socialiste. Théo Angelopoulos, dont les films précédents (Jours de 36,Le voyage des comédiens,Les chasseurs) étaient des traversées idéologiques, politiques, de l’histoire grecque