A combien l’amour revient aux vieillards
128 pages
Français

A combien l’amour revient aux vieillards

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Description

La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième livre, Scènes de la vie parisienne - Tome XI (sic, erreur pour le tome III). Onzième volume de l'édition Furne 1842. Splendeurs et misères des courtisanes est un roman d’Honoré de Balzac publié entre 1838 et 18471 qui fait suite aux Illusions perdues. Une partie de l’ouvrage, la Dernière Incarnation de Vautrin, paraît dans la Presse, en avril-mai 1847. Extrait : Eh ! grosse bête, c’est ton affaire de te faire aimer par elle, et tu as bien assez de moyens pour acheter un semblant d’amour qui vaille le vrai. Je te remets la princesse entre les mains 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 110
EAN13 9782824709611
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
A COMBI EN L’AMOU R
REV I EN T A UX
V I EI LLARDS
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
A COMBI EN L’AMOU R
REV I EN T A UX
V I EI LLARDS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0961-1
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.A COMBI EN L’AMOU R
REV I EN T A UX V I EI LLARDS
  , Nucing en allait mar chander la liv raison de
celle qu’il aimait, pr esque tous les jour s, dans l’ entr esol de la r ueD Neuv e-Saint-Mar c. Là trônait Asie entr e les plus b elles p ar ur es
ar rivé es à cee phase hor rible où les r ob es ne sont plus des r ob es et ne
sont p as encor e des haillons. Le cadr e était en har monie av e c la figur e que
cee femme se comp osait, car ces b outiques sont une des plus sinistr es
p articularités de Paris. On y v oit des défr o ques que la Mort y a jeté es
de sa main dé char né e , et l’ on entend alor s le râle d’une phthisie sous un
châle , comme on y de vine l’ag onie de la misèr e sous une r ob e lamé e d’ or .
Les atr o ces débats entr e le Lux e et la Faim sont é crits là sur de légèr es
dentelles. On y r etr ouv e la phy sionomie d’une Reine sous un turban à
plumes dont la p ose rapp elle et rétablit pr esque la figur e absente . C’ est le
hideux dans le joli  ! Le fouet de Juv enal, agité p ar les mains officielles du
commissair e-priseur , ép ar pille les manchons p elés, les four r ur es flétries
des Messalines aux ab ois. C’ est un fumier de fleur s où çà et là , brillent des
r oses coup é es d’hier , p orté es un jour , et sur le quel est toujour s accr oupie
une vieille , la cousine-g er maine de l’usur e , l’O ccasion chauv e , é denté e , et
1A combien l’amour r e vient aux vieillards Chapitr e
prête à v endr e le contenu, tant elle a l’habitude d’acheter le contenant, la
r ob e sans la f emme ou la femme sans la r ob e  ! Asie était là , comme
l’arg ousin dans le Bagne , comme un vautour au b e c r ougi sur des cadav r es,
au sein de son élément  ; plus affr euse que ces sauvag es hor r eur s qui font
frémir les p assants étonnés quelquefois de r encontr er un de leur s plus
jeunes et frais souv enir s p endus dans le sale vitrag e der rièr e le quel
grimace une v raie Saint-Estè v e r etiré e .
D’ir ritations en ir ritations et de dix mille en dix mille francs, le
banquier était ar rivé à offrir soix ante mille francs à madame de Saint-Estè v e ,
qui lui rép ondit p ar un r efus grimacé à désesp ér er un macaque . Après
une nuit agité e , après av oir r e connu combien Esther p ortait de désordr e
dans ses idé es, après av oir ré alisé des g ains inaendus à la Bour se , il vint
enfin un matin av e c l’intention de lâcher les cent mille francs demandés
p ar Asie , mais il v oulait lui soutir er une foule de r enseignements.
―  T u te dé cides donc, mon gr os far ceur  ? lui dit Asie en lui tap ant sur
l’ép aule .
La familiarité la plus déshonorante est le pr emier impôt que ces sortes
de femmes prélè v ent sur les p assions effréné es ou sur les misèr es qui se
confient à elles  ; elles ne s’élè v ent jamais à la hauteur du client, elles le
font asse oir côte à côte auprès d’ elles sur leur tas de b oue . Asie , comme
on le v oit, obéissait admirablement à son maîtr e .
―  Il le vaud pien , dit Nucing en.
― Et tu n’ es p as v olé , rép ondit Asie . On a v endu des femmes plus
cher que tu ne p ay eras celle-là , r elativ ement. I l y a femme et femme  !
D e Mar say a donné de Coralie soix ante mille francs. Celle que tu v eux a
coûté cent mille francs de pr emièr e main  ; mais p our toi, v ois-tu, vieux
cor r ompu, c’ est une affair e de conv enance .
―  Mèz ù ed-elle  ?
― Ah  ! tu la v erras. Je suis comme toi  : donnant, donnant  !. . . Ah  !
çà , mon cher , ta passion a fait des folies. Ces jeunes filles, ça n’ est p as
raisonnable . La princesse est en ce moment ce que nous app elons une
b elle de nuit. . .
―  Eine pelle.. .
― Allons, vas-tu fair e le jobard  ? . . . Elle a Louchard à ses tr ousses. Je
lui ai prêté , moi, cinquante mille francs. . .
2A combien l’amour r e vient aux vieillards Chapitr e
―  Finte-sinte  ! tis tonc , s’é cria le banquier .
― Parbleu, vingt-cinq p our cinquante , ça va sans dir e , rép ondit Asie .
Cee femme-là , faut lui r endr e justice , c’ est la pr obité même  ! Elle
n’avait plus que sa p er sonne , elle m’a dit  : Ma p etite madame Saint-Estè v e ,
je suis p our suivie , il n’y a que v ous qui puissiez m’ oblig er , donnez-moi
vingt mille francs, et je v ous les hy p othè que sur mon cœur . . . Oh  ! elle a
un joli cœur . . . Il n’y a que moi qui sache où elle est. Une indiscrétion me
coûterait mes vingt mille francs. . . A up aravant, elle demeurait r ue T
aitb out. A vant de s’ en aller de là . . . ( ― son mobilier était saisi. . . ― rapp ort
aux frais. ―  Ces gueux d’huissier s  !. . . ―  V ous sav ez, v ous qui êtes un fort
de la Bour se  !) ― Eh  ! bien, p as bête , elle a loué p our deux mois son
app artement à une Anglaise , une femme sup erb e qu’avait ce p etit chose . . .
Rub empré , p our amant, et il en était si jaloux qu’il la faisait pr omener la
nuit. . . Mais, comme on va v endr e le mobilier , l’ Anglaise a déguer pi,
d’autant plus qu’ elle était tr op chèr e p our un p etit criquet comme Lucien. . .
―  Vus vaides la panque dit Nucing en.
― En natur e , dit Asie . Je prête aux jolies femmes  ; et ça r end, car on
escompte deux valeur s à la fois.
Asie s’amusait à charger le rôle des r e v endeuses à la toilee qui sont
bien âpr es, mais plus p atelines, plus douces que la Malaise , et qui
justifient leur commer ce p ar des raisons pleines de b e aux motifs. Asie se
p osa comme ayant p erdu ses illusions, cinq amants, ses enfants, et se
laissant voler  ! Elle montra de temps en temps des r e connaissances du
Montde-Piété , p our pr ouv er combien son commer ce comp ortait de mauvaises
chances. Elle se donna p our gêné e , endeé e . Enfin, elle fut si naïv ement
hideuse que le bar on finit p ar cr oir e au p er sonnag e qu’ elle r eprésentait.
―  Eh  ! pien, si che lâge les sante mille, ù la ferrai-che  ? dit-il en faisant
le g este d’un homme dé cidé à tous les sacrifices.
― Mon gr os pèr e , tu viendras ce soir , av e c ta v oitur e , p ar e x emple , en
face le Gy mnase . C’ est le chemin, dit Asie . T u t’ar rêteras au coin de la r ue
Sainte-Barb e . Je serai là en v e dee , nous ir ons tr ouv er mon hy p othè que
à che v eux noir s. . . Oh  ! elle a de b e aux che v eux, mon hy p othè que  ! En
ôtant son p eigne , Esther se tr ouv e à couv ert comme sous un p avillon.
Mais si tu te connais aux chiffr es, tu m’as l’air assez jobard sur le r este , je
te conseille de bien cacher la p etite , car on te la four r e à Sainte-Pélagie ,
3A combien l’amour r e vient aux vieillards Chapitr e
et viv ement, le lendemain, si on la tr ouv e . . . et. . . On la cher che .
―  Ne bourraid-on boind rageder les pilets  ? dit l’incor rigible
Loupcer vier .
― L’huissier les a. . . mais il n’y a p as mè

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