Entre 70 % et 80 % des cabinets médicaux sont en grève
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Entre 70 % et 80 % des cabinets médicaux de ville ont "baissé le rideau" mercredi 24 décembre, annonce la Confédération des syndicats médicaux français.

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Publié le 24 décembre 2014
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Langue Français

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Semaine nationale sans médecine libérale
Semaine sans médecine libérale : Mobilisation massive : le gouvernement au pied du murjourd’hui, 24 décembre, l’ensemble des médecins libéraux, généralistes, spécialistes sont entrés dans le combat contre le projet de loi de santé et pour la défense de leur liberté d’exercice. A l’initiative de la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, et la plus importante organisation représentative des deux catégories de médecins libéraux, c’est désormais l’ensemble du corps médical qui manifeste, de façon massive et unitaire, son opposition aux mesures délétères portées par le gouvernement.
La « semaine sans médecins libéraux » est d’ores et déjà un succès : selon les régions, entre 70% et 80% des cabinets de ville ont « baissé le rideau » le 24 décembre. Et, d’après les premières remontées du terrain, ce mouvement va se poursuivre et encore s’amplifier entre Noël et le Nouvel An.
Cette mobilisation sans précédent, jamais vue par son ampleur et son extension à toutes les catégories de médecins libéraux, constitue une mise au pied du mur pour le gouvernement. Oui, la médecine libérale ira usqu’au bout pour obtenir le retrait des mesures inacceptables de son projet de loi et la satisfaction de revendications tarifaires légitimes. Non, elle n’acceptera pas que son cadre d’exercice soit contraint, soumis à l’autoritarisme bureaucratique des ARS et de l’assurancemaladie.
1) Fermeture des cabinets : du jamais vu chez les confrères !De mémoire de syndicaliste, le niveau de mobilisation des confrères est sans précédent. Alors que le mouvement était lancé le 5 novembre dernier par la CSMF, les médecins libéraux ont répondu massivement présents au mot d’ordrede grève. Tous les syndicats de spécialité se sont engagés avec force dans le mouvement, à la suite de l’appel lancé par l’UNOFCSMF puis par l’UMESPECSMF.
La CSMF n’a pas « pris en traitre » le gouvernement : celuici avait tout le temps de réagir entre le 5 novembre et la veille de Noël. Faute de répondre favorablement aux attentes du corps médical, c’est lui qui porte, aujourd’hui, la responsabilité d’un mouvement organisé durant les fêtes de fin d’année, au moment où les épidémies hivernales (gastroentérite, grippe) sont les plus virulentes. Mais, à l’écoute des besoins de leurs patients, les médecins ne se déroberont pas. Ils répondront aux demandes de soins dans le cadre des réquisitions organisées par les préfets.
La CSMF rappelle aux patients la marche à suivre : en cas de besoin, ils doivent appeler leur médecin traitant, qui les recevra dans des conditions normales s’ils font l’objet d’une réquisition préfectorale. A défaut, leur médecin traitant leur indiquera, de vive voix ou par l’intermédiaire d’un message préenregistré, les coordonnées du service habituel d’appel pour le médecin de garde (15 numéro à 4 chiffres ou à 8 chiffres selon le département). Les médecins libéraux n’abandonneront pas leurs patients malgré la grève.2) Une majorité de régions avec plus de 80% de grévistesLa CSMF s’est organisée pour effectuer un relevé rigoureux de l’état du mouvement dans toutes les régions de France : dans une majorité de régions, le taux de cabinets fermés, en cette veille de Noël, atteint 80%, voire 90% : Alsace, Bretagne, Centre, BasseNormandie, PaysdeLoire, Lorraine, Picardie, PoitouCharentes, RhôneAlpes, Couronne parisienne…
Dans d’autres régions, entre 6 et 8 cabinets sur 10 participent au mouvement. Lancés au lendemain de l’assemblée générale du 14 décembre, les « murs de grève » sur les réseaux sociaux ont été saturés de messages en 48 heures. Au total, et en moyenne sur l’ensemble, nouspouvons affirmer que 70% des confrères, toutes spécialités confondues, ont décidé de s’impliquer aux côtés de la CSMF.
Mais la mobilisation ne s’arrête pas là. Dans de nombreux établissements de soins privés, les services sont en cessation d’activité : c’est le cas dans les PyrénéesAtlantiques, à ChâlonssurSaone, Orléans, Bourges, Tours,
accio… Dans le LanguedocRoussillon, 100% des cliniques et centres de radiologie sont fermés, comme à Nancy, Metz, Lille, Mayenne, Amiens, Compiègne, Niort…
cette liste impressionnante s’ajoute également la détermination des confrères de SOS Médecins : l’association est en grève totale, 24h/24, du 29 au 31 décembre, mais réquisitionnée du 24 au 6 janvier. Face à l’ampleur du mouvement, les préfets ont donc dû s’atteler à de vastes procédures de réquisition sur l’ensemble du territoire. Dans toutes les régions, les confrères désignés rempliront leur mission auprès de la population. Mais chacun aura à cœur de rappeler aux patients pourquoi ils sont en colère.3) Comment en eston arrivé là ?La CSMF rappelle que la grève n’est pas dans « l’ADN » des médecins libéraux. Ils doivent s’y résoudre parce qu’ils veulent défendre, coûte que coûte , leur liberté d’exercice au service des patients. En dépit des multiples demandes, des attentes légitimes et des contrepropositions réalistes formulées par la CSMF, la ministre de la santé est restée sourde aux revendications du corps médical. Reçus par Marisol Touraine, les dirigeants de la CSMF se sont heurtés à un « mur » d’incompréhensions, la ministre de la santé n’évoquant que « quelques aménagements » de son texte, alors qu’il faut revoir de fond en comble le projet de loi de santé, à l’issue d’une phase de concertation transparente et équitable. La CSMF rappelle les raisons légitimes de la colère. Les médecins libéraux refusent de façon unanime un tiers payant généralisé et obligatoire. Cette mesure, présentée comme emblématique, sera en réalité inutile en matière d’accès aux soins, coûteuse et irréalisable sur le plan technique. Surtout, elle impacterait de manière irrémédiable le statut professionnel des médecins libéraux. En effet, le tiers payant généralisé implique que les praticiens seraient désormais rémunérés directement par les caisses d’assurancemaladie. Outre la complication des procédures, le temps passé à vérifier les règlements de la sécurité sociale et des assurances complémentaires, ce paiement direct introduit un lien de dépendance, de sujétion financière inacceptable vis à vis de l’assurancemaladie, mais également des quelques 550 organismes complémentaires actuellement sur le marché. Les médecins libéraux sont opposés au Service territorial de santé au public, qui consacre le rôle d’organisateur de l’Agence régionale de santé, en termes d’installation des professionnels libéraux, d’attribution d’aides aux projets, d’organisation de la permanence des soins et de contractualisation individuelle avec les professionnels de santé. La montée en puissance des ARS symbolise l’étatisation du système de santé et préfigure une régionalisation qui pourrait aboutir, demain, à 13 systèmes de santé inégaux entre eux. La CSMF demande également que la nouvelle définition du Service public hospitalier, destiné à parachever l’emprise de l’hôpital public, soit ouvert sans conditions aux établissements privés. Car la loi de santé l’exprime de façon explicite : les établissements de santé privés n’auront pas accès aux missions de service public, à moins de renoncer aux compléments d’honoraires pourtant indispensables à l’existencede certaines spécialités vu l’indigence des tarifs médicaux. Les ARS seront mandatées pour réserver les autorisations d’activité aux seuls établissements publics. Pour les patients, ce serait une catastrophe pour l’accès aux soins, dans de nombreuses régions où c’est le dynamisme et la performance du privé qui permettent de garantir des soins de qualité. Enfin, les médecins refusent que les délégations de tâches, imposées sans concertation, aboutissent à la baisse de qualité des prestations de soins, pourde simples motifs financiers. En s’engageant contre ces projets de démembrement de leur métier, ils entendent défendre la qualité du système de soins au profit de leurs patients. Ils réclament également des revalorisations d’honoraires, car la dévalorisation de l’acte médical, l’un des moins bien rémunérés d’Europe, contribue à paupériser le système de santé.4) Et après Noël, quelles suites pour le mouvement ?Cette semaine de grève constitue le point de départ d’un mouvement appelé à durer età s’amplifier. Par leu très forte participation, les médecins libéraux signifient au gouvernement qu’ils iront jusqu’au bout du combat. Dès la première semaine de janvier, nous analyserons en détail les modalités de poursuite de la mobilisation. D’autres formes d’actions sont déjà en préparation, qui permettront de maintenir la pression sur les pouvoirs publics. Les médecins libéraux ne laisseront jamais organiser le démantèlement de leur métier. Que le gouvernement ne s’y trompe pas : le report, sans calendrier précis, de la discussion du projet de loi au Parlement, n’entamera pas la détermination du corps médical.
Les nombreux échanges avec le terrain le prouvent : avec ce mouvement, les médecins libéraux ont conscience de jouer l’avenir de leur profession, leur place dans la société, leur rôle auprès des patients. Ce combat est celui de la liberté du patient et du médecin dans le système de santé français contre la bureaucratie et la technocratie de l’Etat.
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