Manoel de Oliveira était un cinéaste aussi exceptionnel qu'il fût un homme rare. Un artiste complet qui ne cessait jamais d'entretenir avec la vie un rapport fait d'humour et de gourmandise. Il venait du cinéma muet et connaissait la valeur de la langue et occupait la même place pour le cinéma portugais que Bergman pour la Suède, Kurosawa pour le Japon ou Fellini pour l'Italie.
Le Festival de Cannes avait célébré son centenaire en montrant son premier film, Douro Faina Fluvial, tourné dans sa région d'origine. Ce jour-là, Clint Eastwood avait tenu à être présent pour lui rendre hommage, comme Sean Penn qui présidait le Jury.
Plus encore qu'un cinéaste, Manoel de Oliveira était un exemple. Nous avons perdu un phare de la culture européenne et mondiale.