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Publié le 03 mai 2012
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Extrait

Directeur de lap builacitno: E y dwenPlMeelrerc2 idiaM .wwwidemt.frapar
p. 25Une forte mobilisation populaire pour les défilés  du 1er Mai PAR STÉPHANE ALLIÈS, LOUISE FESSARD, ELLEN SALVI ET MATHIEU MAGNAUDEIX p. 28Face à la stigmatisation, la colère sourde des  associations de musulmans PAR ELLEN SALVI p. 30Un fait divers pitoyable en dit long sur les liens  entre pouvoir et affaires PAR LAURENT MAUDUIT p. 33Le sauvetage du groupe Alstom : retour sur une  supercherie fondatrice du sarkozysme PAR PHILIPPE RIÈS p. 34: Sarkozy a sondé à tout-vaOpposition, vie privée  aux frais du contribuable PAR MATHILDE MATHIEU ET MICHAËL HAJDENBERG p. 37En Picardie, le FN prospère et «les gens  s’ennuient terriblement» PAR LÉNAÏG BREDOUX p. 39Sébastien Vignon : «Les mondes ruraux  concentrent les problèmes sociaux» PAR VALENTINE OBERTI p. 42sous pression de ses potentiels alliésLe MoDem  du centre PAR VALENTINE OBERTI p. 44Cinq livres à lire pour la gauche 2/5 :  Déconstruire la dette PAR JOSEPH CONFAVREUX p. 47Pour en finir avec “Maus” et retrouver  Spiegelman PAR DOMINIQUE BRY ET VINCENT TRUFFY
Mensonges et approximations à la chaîne PAR CARINE FOUTEAU, MATHIEU MAGNAUDEIX ET MARTINE ORANGE Hollande soigne Sarkozy PAR ANTOINE PERRAUD Mediapart porte plainte contre Sarkozy pour dénonciation calomnieuse PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART A Tripoli, le président du CNT est démenti PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART Toute une éducation à refaire PAR ANTOINE PERRAUD Chronique audio: «2 h de débat ?! Oh putain !» PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART Le discours anti-journalistes de Sarkozy survolte les militants PAR MARINE TURCHI L'œil de Thomas Haley : le 1er Mai des syndicats PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART L'œil de Patrick Artinian : le 1er Mai de Sarkozy PAR PATRICK ARTINIAN L'œil de Thomas Haley : le 1er Mai du Front national PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART Les Etats-Unis entament leur “désintérêt” d'Afghanistan PAR THOMAS CANTALOUBE Marine Le Pen votera blanc, ses électeurs hésitent PAR VALENTINE OBERTI
Sommaire Hollande bouscule Sarkozy sur son bilan LE JEUDI 3 MAI 2012 | PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART
« Je vais l’exploser », avait promis Nicolas Sarkozy, avant son entrée en campagne.« Je vais le débusquer, le faire sortir du bois! »;« les Français veulent le match. Je peux vous garantir
Hollande bouscule Sarkozy sur son bilan LE JEUDI 3 MAI 2012 | PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART
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q ’ils vont l’avoir et ils ne vont pas être déçus », pronostiquait-il u encore le 23 avril, devant des élus réunis à son QG de campagne. Mercredi soir, lors du débat d’entre-deux-tours, le chef de l’Etat sortant n’est pourtant pas parvenu à avoir le dessus dans ce« un contre un » attendait impatiemment. Loin de là. Il est qu’il vite apparu sur la défensive, quand François Hollande a réussi à imposer les deux grands axes de sa stratégie: démonter le bilan du sortant et dérouler ses propositions.«Vous à partir de votre bilan, moi à partir de mes propositions », a lancé le candidat socialiste. Sarkozy lui était convaincu qu’il parviendrait à démontrer devant les millions de téléspectateurs que son adversaire est« flou » tel« l’anguille » que le chef de l’UMP Jean-François Copé promettait de pêcher peu avant le débat.« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup », répétait ces derniers jours le candidat de droite, en référenceaux mots de Martine Aubry lors de la primaire socialiste. Dès les premières minutes, Sarkozy a d’ailleurs souhaité que le débat soit un« moment d’authenticité »et de« sincérité », loin« du classique »et des« propos déjà entendus ». Mais Hollande s’y était manifestement préparé et il est apparu bien plus offensif qu’attendu par son adversaire, interrompant jusque dans sa conclusion Nicolas Sarkozy. Il l’a très vite accusé de« mensonges », et attaqué sur ses responsabilités:«Avec vous, ’ t très simple, ce n’est jamais de votre faute»;«Vous aurez c es du mal à passer pour une victime», a lancé le socialiste. Seul vrai moment de cafouillage pour Hollande sur un sujet pourtant hautement prévisible: le débat sur l’immigration, quand Sarkozy a cité la lettre de son concurrent à l’association France Terre d’Asile (lire notre article de l’époque) à propos des centres de rétention. Mais, pour le reste et sur le fond, pas de révélation ni de surprise. Les deux candidats ont déroulé ce qu’ils avaient maintes fois répété lors de leurs meetings (voir leurs discours avec nos décryptages). D’un côté Sarkozy, a adapté ses tirades de campagne sur« l’outrance »et le« mensonge »de la gauche -allant jusqu’à traiter Hollande de« petit calomniateur » - , il a remis sur la table l’affaire DSK (« Je ne prendrai pas de leçon d'un parti politique qui a voulu se rassembler derrière Dominique Strauss-Kahn »), et accusé les socialistes d’avoir« voté non à tout », et de vouloir« tout démolir ». A plusieurs reprises, il a tenté de se présenter comme le président de« l’ouverture », jurant qu’il n’était« pas l'homme d'un parti », qu’il souhaitait« parler à tous, y compris, ceux qui n'ont pas vos idées ».« Je veux m’adresser à ceux qui n'ont pas voté pour moi », a-t-il répété en conclusion, en s’adressant tout spécifiquement aux électeurs du Front national:« Moi je ne donne pas de leçons de morale », quand François Hollande« se bouche le nez », a-t-il redit. Quelques clins d’oeil appuyés également« aux électeurs de François Bayrou », avec de long passages sur le désendettement. De l’autre, François Hollande s’est une nouvelle fois présenté comme le« président du redressement », celui qui met à la fois la relance de l’économie et la lutte contre les déficits au coeur de son programme, mais avec« justice »pour que revienne la« confiance ». Le tout pour être le« président du rassemblement » quand
Sarkozy est accusé d’avoir« divisé »les Français.« La France a souffert », selon Hollande. Autant de mots clef élaborés par le candidat depuis des mois (à lireici ou). Dans sa conclusion, Hollande a également de nouveau poser l’alternative qu’il veut poser aux Français:continuer une politique qui n’a pas marché« (...) ou changer ». Le socialiste l’a sans doute le mieux illustré dans la présentation de ce que serait sa présidence,« pour ne pas être président de tout et responsable de rien »: à près de dix reprises, Hollande a commencé sa phrase par« moi président de la République je » pour promettre qu’il ne serait pas le chef de la majorité, qu’il« ne traiterait pas (son) premier ministre de collaborateur », que la justice serait indépendante, qu’il ne nommerait pas les présidents de l’audiovisuel public, qu’il réformerait le statut pénal du chef de l’Etat ou que le gouvernement serait paritaire. Autant de piques implicites - les affaires n'ont jamais été directement évoquées, tout juste au détour de l'évocation du bouclier fiscal de Bettencourt ou des donateurs du Premier cercle - au sortant qui, au sortir de la charge, a marqué un temps d’arrêt. KO? Sur mediapart.fr, une vidéo est disponible à cet endroit. Les questions économiques et sociales. C’est d’abord la forme du débat qui a donné cette impression. «Mensonge» ; «imposture» : usant d’un vocabulaire souvent véhément, Nicolas Sarkozy a fréquemment montré un visage agressif ou vindicatif de lui-même. Plus moqueur ou détaché, mais ne laissant passer aucune critique, François Hollande a parlé, lui, avec plus d’autorité, mettant en difficulté son vis-à-vis à chaque fois que l’occasion lui en était donnée. Mais c’est surtout sur le fond que François Hollande a poussé son avantage, dès la première partie de l’émission, celle qui était consacrée aux questions économiques. Non pas tant parce qu’il a défendu ses propositions pour l’avenir, même s’il s’y est appliqué autant qu’il l’a pu. Mais d’abord, parce qu’il a su, à chaque fois qu’il l’a pu, dresser le bilan socialement désastreux des cinq dernières années. Cela a d’abord été cela la force de François Hollande : évoquer, certes, ses propositions de réforme mais d’abord, pour en justifier la nécessite, dresser le réquisitoire des années Sarkozy, des inégalités qu’elles ont générées, des souffrances qu’elles ont suscitées. Cela a été sa force et son habileté. Car du même coup, le téléspectateur était invité à prêter une oreille accommodante aux propositions de réforme du candidat socialiste –même si en vérité elles prêtent parfois à débat ou à la critique-, d’abord parce le réquisitoire de la présidence Sarkozy était implacable. Dans cet exercice de style balancé – parler mezzo voce des réformes à venir, et tonner contre la présidence Sarkozy- c’est sur le dossier de la fiscalité, l’un de ceux qu’il connaît le mieux, que François Hollande a excellé. Egrenant ses propositions de réforme – un alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail ; un plafonnement des niches fiscales ; un relèvement du barème de l’impôt sur le revenu ou encore un rétablissement de l’Impôt
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sur le plateau, rappelant qu'il avait convaincu Angela Merkel, par exemple, de la nécessité d'un «gouvernement économique» de la zone euro, vieille obsession française. C'est vrai d'un point de vue formel - c'est même écrit dans le fameux pacte budgétaire en cours de ratification. Mais dans les faits, ce nouveau gouvernement se résume à une réunion, une fois tous les six mois, des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro… Rien qui ressemble à un véritable «gouvernement». A Bruxelles, cela ne satisfait en tout cas personne. On notera enfin que l'Espagne a définitivement remplacé la Grèce dans le rôle du mouton noir de l'Europe. L'échec du socialiste Zapatero face à la crise, confirmé en novembre dans les urnes par une lourde défaite du PSOE, fut l'un des fils rouges du débat sur les questions économiques, chacun des deux candidats reprochant à l'autre, à tour de rôle, sa proximité ou son admiration passées pour le dirigeant espagnol (lire notre dernier article sur l'urgence de la crise espagnole). Les thèmes de sociétés... concernent les étrangers Droit de vote des étrangers, immigration légale, centre de rétention, asile communautarisme, horaires spécifiques des piscines, menus halal à la cantine: les quelques grands thèmes dits de «société» ayant à voir de près ou de loin avec la situation des étrangers et des immigrés ont été l’occasion pour les deux candidats de marquer leurs différences, mais, allègrement mélangés, ils ont été exprimés dans une telle confusion qu’ils n’ont permis d’éviter ni les amalgames ni les erreurs factuelles. Dès l’introduction du débat, François Hollande a reproché à Nicolas Sarkozy d’avoir«divisé» les Français et de les avoir «opposé les uns aux autres». «Les Français, a-t-il insisté,ont eu le sentiment d’être soumis à des séparations et des clivages.» Quand les journalistes ont introduit la thématique de l’immigration, vers 22h30, le candidat socialiste a commencé par noter que son opposant, aux affaires sur ces questions depuis dix ans, puisqu’il a été ministre de l’intérieur à deux reprises avant d’être président de la République, n’avait pas réduit les niveaux moyens d’immigration légale, autour de 200.000 arrivées par an, et qu’il n’était pas parvenu à mettre en place l’immigration choisie, supposée attractive à l’égard des salariés. Lui a avancé un volume d'environ 180.000, à comparer aux 100.000 auxquels s'est engagé le président sortant pour attirer l'électorat du FN. François Hollande a ensuite déplié son programme, droitisé au cours de la campagne présidentielle, en citant la réduction des entrées de travailleurs en période de «croissance faible» ainsi que l’acceptation des conditions de revenus et de logement dans le cadre du regroupement familial mis en place par... Nicolas Sarkozy. Tout en déclarant que la France est un pays« ouvert », ce dernier a répété ce qu’il avait dit sur RMC et BFM TV la veille. Il y a trop d’étrangers en France, a-t-il déclaré, alors que la question, devenue un gimmick en cette fin de campagne, ne lui a pas été posée cette fois-ci.«Nous avons accueilli trop de
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de solidarité sur la fortune…-, François Hollande a ainsi très vite dévié pour mettre en cause Nicolas Sarkozy pour son bilan. Pour les cadeaux faits à ses riches amis. Et à chaque fois, Nicolas Sarkozy, peinant à cacher son agacement, a mordu à l’hameçon. Quels riches amis, a-t-il demandé ? Aux Bettencourt s’est fait un malin de plaisir de répondre François Hollande. Et Nicolas Sarkozy étant venu sur le terrain qu’il souhaitait, François Hollande a pu alors porter l’estocade. « Vous voulez moins de riches, moi je veux moins de pauvres», a lancé le Nicolas Sarkozy. Faux, lui a rétorqué François Hollande : «Avec vous, on a eu plus de riches… et plus de pauvres ! » Et le même scénario s’est répété ainsi à plusieurs reprises, François Hollande présentant succinctement ses propositions de réforme et s’attardant longuement sur le bilan de son contradicteur… qui est tombé presque à chaque fois dans le piège. A preuve, le pouvoir d’achat : même si François Hollande a tardé à se convertir à la nécessité d’un coup de pouce en faveur du Smic, il est arrivé à mettre le président sur la défensive. A preuve encore, la dette et les déficits publics : même si le candidat socialiste a parfois été critiqué à gauche pour son alignement sur une politique de rigueur, c’est lui qui s’est montré le plus offensif en dressant le bilan des années Sarkozy, pointant les «600 milliards de creusement de la dette depuis 2007 et même 900 milliards depuis 2002», et mettant en cause «les largesses fiscales» en partie à l’origine de ces dérives. En bref, François Hollande a amené Nicolas Sarkozy en grande partie là où il le voulait. Pour établir le bilan calamiteux de la présidence Sarkozy. Rien de neuf sur l'Europe Sur le front européen, pas de surprise. Chacun est resté dans son rôle. D'un côté, François Hollande voulant renégocier le pacte budgétaire, pour y intégrer une«dimension de croissance». De l'autre, Nicolas Sarkozy, dans le costume de l'homme d'Etat expérimenté, alimentant le procès en incompétence de son adversaire, et rappelant qu'il est parvenu à éviter l'implosion de la zone euro… Avec, au passage, quelques perles -«Nous avons évité la disparition de la Grèce», ou encore«Mais c'est quoi, l'UE, si ce n'est la France et l'Allemagne?». Comme prévu, le socialiste a décliné les quatre leviers de croissance qu'il compte défendre à Bruxelles en cas d'élection - taxe sur les transactions financières, euro-obligations, mobilisation des fonds structurels et renforcement de la Banque européenne d'investissement. Autant de propositions déjà en chantier à Bruxelles, s'est empressé de rappeler le candidat de l'UMP, qui a raison sur ce point. L'échange s'est musclé lorsque le socialiste a estimé que Nicolas Sarkozy n'avait rien obtenu de Berlin pendant les deux ans de gestion de crise. Le président français a manqué de s'étrangler
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monde», a-t-il estimé. C’est après avoir évoqué la«tentation des prestations sociales», qu’il a confondu entrée et sortie du territoire. Reprochant à tort à François Hollande de vouloir fermer les centres de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les sans-papiers en instance d’expulsion, il a parlé de ces lieux comme s’ils intervenaient dans le parcours des migrants lorsqu’ils entrent en France, après avoir franchi la frontière, alors qu’ils sanctionnent en réalité le séjour irrégulier de personnes ayant pour la plupart vécu depuis des années en France. Le candidat PS lui a fait remarquer qu’il se trompait.«Vous n’étiez pas du tout dans le sujet», a-t-il insisté. Sur mediapart.fr, une vidéo est disponible à cet endroit. C’est alors que François Hollande s’est lui-même dédit. Alors qu’il avait promis, au cours de la campagne, d’empêcher que les enfants ne se retrouvent enfermés dans des centres de rétention, il a répété cette intention, avant d’affirmer qu’il faudrait créer des CRA spécifiques«qui accueillent les familles». Ce qui existe déjà et ce que Nicolas Sarkozy s’est fait un plaisir de lui rappeler. Sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, les oppositions habituelles entre les deux candidats se sont exprimées. François Hollande a souligné le changement de position de son concurrent sur le sujet, que ce dispositif existait dans«la plupart des pays européens» qu’il favoriserait et l’intégration des étrangers. Néanmoins, se mettant comme à distance, il a affirmé qu’il lui faudrait la majorité des trois cinquième au Parlement, et donc«une partie du centre et de la droite», pour faire passer la réforme et qu’en cas contraire il la soumettrait à référendum «au peuple français». En contre-attaque, Nicolas Sarkozy a convoqué la communautarisme, la«radicalisation de l’islam», et, s’emmêlant, la«pression d’un islam de France alors que nous avons voulu un islam en France», rectifiant dans la suite du débat.«Pourquoi laissez-vous supposer que ceux qui ne sont pas Européens sont musulmans?», l’a interrogé François Hollande. Lui reprochant de lui faire un«procès», le chef de l’État lui a rétorqué que«l’Algérie, c’est musulman (…), au Maroc le roi est le Commandeur des croyants et la Tunisie c’est pareil». Sur mediapart.fr, une vidéo est disponible à cet endroit. Mais, comme pour contrebalancer cette prérogative nouvelle, promise par François Mitterrand dès 1981, François Hollande s’est montré«strict», selon son expression, sur les questions de laïcité, martelant qu’il avait été favorable à l’interdiction du voile à l’école, tandis que Nicolas Sarkozy avait«changé d’avis», comme sur le droit de vote. Avant même que la question ne lui soit posée, il a tenu à rappeler qu’il avait voté la résolution sur la «burqa», qu’«aucun horaire de piscine ne faisant de distinction entre les hommes et les femmes ne serait faite»et que«rien ne sera toléré en terme de présence de halal dans nos cantines». Moralisation de la vie publique Nicolas Sarkozy a osé un mensonge grossier, en affirmant qu’il n’avait « jamais » participé à des réunions du Premier cercle, la structure regroupant les plus gros donateurs de l’UMP (entre
3.000 euros et 7.500 euros par an). Une photo, parue dans toute la presse, atteste du contraire : fin 2009, il était bien au Bristol, palace parisien, pour caresser dans le sens du poil ses bienfaiteurs, rassemblés par Eric Woerth (en plein conflit d’intérêts entre ses fonctions de trésorier de l’UMP et sa casquette de ministre du Budget). Un second exemple vient démentir le président de la République : en janvier 2011, Nicolas Sarkozy est allé discourir devant le Premier cercle dans un sous-sol de l’hôtel Méridien, place Maillot à Paris. Son passage se voulait discret, mais d’anciens membres de l'association, déçus par son action, ont fait fuiter l’invitation dans les médias. Nicolas Sarkozy s’est ainsi comporté en « chef de parti », selon François Hollande. « Dîtes la vérité ! »intimé le socialiste, alors que le chef de, lui a l’Etat niait les faits. « Si je suis président, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti », a promis François Hollande. Le candidat socialiste a lui enchaîné ses propositions pour moraliser la vie publique entre réforme du statut pénal du chef de l'Etat, indépendance de la justice et la volonté de ne pas faire de l'Elysée le QG de la future majorité (lire ici l'analyse de ses propositions). Energie, la dépendance française Le modèle énergétique français a été l’objet de longs échanges contradictoires entre les candidats. D’abord, et c’est aussi une surprise, au sujet de la dépendance français aux énergies fossiles. Selon Nicolas Sarkozy, 63 milliards d’euros (sur un total de 70) du déficit commercial du pays en 2011 sont imputables aux énergies fossiles, si bien que pour lui ce n’est pas le moment de commencer à sortir du nucléaire. En réalité, la facture énergétique de la France a atteint en 2011, 61,4 milliards d'euros, en progression de 32 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du Commissariat général au développement durable, pour qui ce chiffre est inédit par son ampleur. Le solde entre les importations et les exportations d'hydrocarbures, de produits raffinés et d'électricité atteint presque l'équivalent du déficit commercial de la France, qui s'est élevé en 2011 à près de 70 milliards d'euros, selon la direction des Douanes. En 2011, le solde de la balance commerciale est de 70 milliards d’euros (selon le ministère des finances), soit plus qu’en 2010, avec 64 milliards d’euros (voircette note de l'Insee). Le pétrole est le premier responsable de cette dégradation, avec plus de 50 milliards d'euros imputés aux produits pétroliers. Ainsi, la facture énergétique a représenté l'an dernier 3,1 % du PIB de la France, contre 2,5 % en 2010. Les énergies fossiles satisfont actuellement deux-tiers de la consommation française d’énergie finale. Or, la France importe près de 98% du gaz et près de 99% du pétrole et du charbon qu’elle consomme. En 2011, la hausse des prix du baril de Brent et du gaz naturel de presque 40% ont donc pesé sur la facture énergétique française qui est un tiers plus élevée qu’en 2010.
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Pourtant, ces montants sont à relativiser. D’abord, sur une échelle historique. Car c’est bien moins qu’en 1974 (3,8 %) et 1979 (4,9 %). En effet, à PIB constant, la France consomme beaucoup moins d'énergie qu'à cette période, et dépend davantage du nucléaire. Ensuite, au plan international. Plus significatives sont les comparaisons européennes, et, notamment, avec l’Allemagne. Ainsi, en 2008, le solde négatif de la France pour ses échanges énergétiques atteignait 6 milliards d’euros, soit moins que l’Allemagne, pour qui il s’établissait à 59 milliards d’euros, selon la revue Global Chance. Sauf que, pour l’Allemagne, ce déficit ne représentait que le tiers de son bénéfice global, alors que pour la France, il représente les deux tiers de son déficit global. Ce qui montre bien que ce n’est pas le cours mondial des hydrocarbures qui détermine la balance commerciale énergétique des pays, mais bien leur modèle national d’énergie. Plus attendu, l’échange sur le nucléaire. D’un côté, Nicolas Sarkozy a défendu le tout nucléaire français, considérant que l’accident Fukushima au Japon était la conséquence d’un tsunami et non d’un dysfonctionnement de l’industrie de l’atome. De l’autre, François Hollande s’est fait l’apôtre d’un modèle équilibré entre nucléaire et énergies renouvelables. Le point le plus révélateur de l’échange porte sans doute sur le rôle de l’autorité de sûreté du nucléiaire (ASN). D’abord, le président sortant lui fait dire à tort qu’elle a autorisé sans condition la prolongation jusqu’à 40 ans l’activité de la centrale de Fessenheim. En réalité, elle a imposé à EDF de lourds et dispendieux travaux sur l’installation, sans lesquels l’autorisation de fonctionnement lui serait retirée. Mais surtout, il s’est reposé à 100% sur l’expertise de l’ASN, sans la moindre distance critique. Or, le statut de l’ASN soulève, en soi, des questions. A commencer par celle de son découplage de l’autorité politique. Transformée en autorité « indépendante », l’ASN est en effet devenue une institution indépendante du pouvoir politique. Est-il démocratiquement sain qu’un tel savoir et une telle responsabilité soient préemptées par des experts sans compte à rendre aux électeurs ? Aucun des deux candidats n’a soulevé cette question.
La faiblesse de la politique étrangère Les deux questions internationales coincées en fin de débat ont apaisé les tensions entres les deux candidats qui ne se sont guère démarqués sur ces sujets. François Hollande a réitéré sa promesse de retirer les troupes françaises« combattantes »d’Afghanistan d’ici 2012, tout en admettant que ce délai pourrait prendre un peu plus de temps pour les questions logistiques d’évacuation du matériel. En employant le vocable troupes combattantes « », le candidat socialiste s’est toutefois autorisé une marge de manœuvre (pour faire plaisir à Obama s’il est élu ?) consistant à maintenir en Afghanistan des formateurs ou d’autres soldats éloignés du front (coordination aérienne, drones…). Nicolas Sarkozy, conforme à lui-même, a répété ses slogans habituels sur l’Afghanistan (les talibans coupant les mains des jeunes filles, la« gangrène du terrorisme »...), sans pour autant rejeter l’idée que la France est en voie de désengagement. Seul bémol par rapport à son adversaire : il ne veut pas se« parjurer »par rapport aux alliés et désire donc se retirer d’Afghanistan en même temps que les Américains. La deuxième question concernant les otages français détenus dans le Sahel par des réseaux terroristes dans la mouvance d’AQMI a été l’une des rares opportunités œcuméniques de la soirée. Hollande a botté en touche en expliquant qu’il ne détenait pas les informations nécessaires pour se prononcer sur la manière de libérer les otages et qu’il ne critiquait pas Sarkozy sur ce sujet. Quant au président candidat, il est parti sur une tangente concernant l’aide à apporter aux pays de la région, avant d’affirmer plus ou moins la même chose que son adversaire :« On ne parle pas de la situation des otages dans une émission comme celle-ci. » Sur ces questions internationales, François Hollande est néanmoins apparu bien moins à l’aise que sur les sujets politiques, sociaux ou économiques. Etait-ce la fatigue au bout de 2h30 de pugilat ? Toujours est-il que le prétendant socialiste a clairement montré ses faiblesses sur ces thèmes, en tout cas sa propension à parler pour ne pas dire grand chose, et certainement pas à poser des principes clairs de politique étrangère.
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Mensonges et approximations à la chaîne PAR CARINE FOUTEAU, MATHIEU MAGNAUDEIX ET MARTINE ORANGE LE JEUDI 3 MAI 2012 Une fin de quinquennat en apothéose ! En trois heures de débat face à François Hollande, Nicolas Sarkozy a accumulé, fidèle à lui-même, approximations et mensonges. Le plus étonnant est en fait qu’il a ressorti des (faux) chiffres et des arguments serinés depuis des mois. Difficile de les recenser tous, à vrai dire. Face à lui, François Hollande a objectivement été plus précis, même s’il a aussi proféré quelques erreurs. En page 1, les plus gros mensonges de la soirée.Et dans les pages suivantes, un retour factuel et chiffré sur les principaux thèmes évoqués lors de débat. « Il n’y a jamais eu de violences pendant les 5 ans de mon quinquennat(…) pas de manifestations de masse, pas d’émeutes », dit Nicolas Sarkozy. C’est sans oublier des mois de manifestation, de blocages et de contestation lors de la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy a éreinté la CGT (qui a appelé à le« battre ») ou le syndicat de la magistrature (qui a fait de même). Et il a répliqué en affirmant qu’« aucun syndicat n'appelle en Allemagne à voter pour un candidat ».C’est faux. En Allemagne, il n’existe pas comme l’équivalent de la charte d’Amiens qui depuis 1906 fonde l’indépendance syndicale. Le SPD et les syndicats ont longtemps fait route commune. En 2005, par exemple,IG-Metall avait appelé à voté Schröder. Mais pas en 2009, essentiellement à cause des réformes de Schröder jugées trop libérales. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy a fait porter de nombreux maux de l’économie française sur les 35 heures.« L'Allemagne a-t-elle fait les 35 heures ? » a-t-il demandé. De fait, non. Mais elle a quand même réduit la durée du travail par des négociations entre syndicats et patronat, et bien plus qu’en France. Selon COE-Rexecode,
proche du patronat, le volume total d'heures travaillées a baissé de 5 % en Allemagne entre 1999 et 2010. Contre seulement 1 % en France sur la même période ! « Le seul pays qui n’a pas connu un trimestre de récession depuis 2009, c’est la France », a dit Nicolas Sarkozy, qui raffole de cette phrase. C’est faux : l’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne ou les États-Unis sont aussi dans ce cas. On en reparle à la lettre « C », comme croissance. François Hollande a parlé de« 400 000 emplois industriels » sous le détruits quinquennat Sarkozy. En fait, c’est 300000. Nicolas Sarkozy a évoqué« 180 millions d’heures »de chômage partiel « financé[es] »pendant la crise. Mais cet effort est sans commune mesure avec celui de l’Allemagne, qui lui a consacré 6 milliards d’euros, sauvant beaucoup plus d’emplois. Les deux candidats se sont écharpés sur la réalité de la dette. Nicolas Sarkozy a parlé de 500 milliards de plus ces cinq dernières années, François Hollande de 600 milliards. La réalité est entre les deux : + 565 milliards d’euros entre 2006 et 2011. Plus de détail au chapitre "dette"... La France est« le seul pays » ou existe un un impôt sur la fortune, a dit Nicolas Sarkozy. C’est faux. L’Italie et la Suisse ont un (à un taux plus en faible).Quant à l’Espagne, elle l’a rétabli en septembre 2011. « Neuf millions de salariés ont touché des heures supplémentaires malgré la crise », a affirmé Nicolas Sarkozy. Reste que selon unrapport coécrit par un ancien conseiller de Christine Lagarde à Bercy, l’exonération et la défiscalisation des heures sup’ votée en 2007 a surtout profité aux cadres, et pas aux ouvriers. Comme il le fait souvent, Nicolas Sarkozy a affirmé que la France était, avec la Suède, le pays où le taux de prélèvements obligatoires était le plus élevé« en Europe ». En fait, s’il est
fort niveau de protection sociale), ce taux estplus important en Norvège, au Danemark ou en Belgique, selon les chiffres de l’OCDE. La France a« le taux d'encadrement à l'école le plus bas de l'OCDE », a dit Hollande.« C’est faux », martelé a Nicolas Sarkozy. À tort, car la France détient bel et bien unbonnet d’âneen la matière. Nicolas Sarkozy a une fois de plus éreinté l’ancien premier ministre espagnol, le socialiste José Luis Zapatero… qu’il portait pourtant aux nues, il y a encore quelques mois. Par ailleurs, le chef de l’État sortant a expliqué que Martine Aubry était surnommée « La Zapatera ». En fait, c’était Ségolène Royal en 2007, époque où la droite comme la gauche admiraient le dynamisme économique de l’Espagne, basé sur une bulle immobilière qui allait exploser quelques mois plus tard. On vous en dit plus à la lettre E comme « Espagne ». Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a « augmenté de 10 % », affirme Nicolas Sarkozy. Ce chiffre a déjà été avancé par l’ancien secrétaire d’État Georges Tron. Mais en réalité, il s’appuie sur un indicateur qui prend trop en compte les plus fortes rémunérations,comme l’a déjà expliquéLibération. Allemagne Il en fut évidemment question mercredi soir. Logique. François Hollande n’hésite pas à convoquer l’exemple allemand quand il parle d’industrie. Elle fut surtout, entre 2009 et février 2012, l’obsession de Nicolas Sarkozy. Qui subitement, il n’en a plus parlé. Il faut dire que le “modèle allemand”, fondé sur des exportations dynamiques et un dialogue social bien plus fructueux qu’en France, a aussi ses revers: modération salariale historique ces dix dernières années, consommation atone, investissements publics défaillants, précarisation du marché du travail. Lire notre article : «L’Allemagne de Sarkozy, un pays imaginaire». « Assistanat »
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de 15,6 %. Les chiffres du chômage de longue durée sont particulièrement alarmants : 1 644 000 personnes sont au chômage depuis plus d'un an, une hausse de plus de 100 000 sur un an. Enfin, près d’un chômeur sur deux n’est en réalité pas indemnisé par l’assurance-chômage, dont les conditions ont été encore durcies en 2008 par les partenaires sociaux. De quoi nuancer l'image de bon élève… Coût du travail « Le coût du travail est plus élevé en France qu’en Allemagne », affirment fréquemment les responsables de la majorité. Une raison, pour Nicolas Sarkozy, debaisser les cotisations sociales des employeurs fameuse (la TVA sociale). De fait, le coût du travail en France est dans la fourchette haute de l'Union européenne :34 euros contre 30 euros en Allemagne selon Eurostat. Mais ce chiffre ne veut pas dire grand chose. D'abord parce que la productivité horaire en France reste excellente : c'est une des meilleures du monde, plus élevée par exemple qu'en Allemagne, ce qui permet en partie d'absorber des coûts salariaux plus élevés. Par ailleurs, dans l'industrie qui réalise à elle seule 80 % des exportations, il est le même en France et en Allemagne… Ce n'est donc pas en soi le coût du travail qui plombe le commerce extérieur français, en déficit de 70 milliards d'euros alors que celui de l'Allemagne est largement excédentaire. De son côté, l’équipe de François Hollande affirme qu’il n’y a« pas de problème de coût du travail en France ». Croissance « La France est le seul pays occidental qui n’ait pas connu de récession depuis le deuxième trimestre 2009 »,aime à dire Nicolas Sarkozy. Mercredi, il a à nouveau entamé le couplet. Sauf que depuis cette date, une dizaine de pays parmi les plus riches du monde n'ont pas non plus connu deux trimestres consécutifs de baisse du produit intérieur brut… Et non des moindres, par exemple l’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne ou les États-Unis.
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Le thème n'a pas été évoqué mercredi, mais sans doute est-ce un oubli. Car il fut très présent dans la campagne. Tout à son exaltation du« vrai travail », Nicolas Sarkozy a tancé régulièrement l’« assistanat ». De son côté, François Hollande y a fait lui aussi référence. En réalité, cette vision d’une France où des bénéficiaires de minima sociaux paresseux vivraient au crochet des honnêtes travailleursn’est pas vérifiée par les faits.3,5 millions de Français touchent un des onze minima sociaux versés sous conditions de ressources dont le RSA, l'ASS (chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'assurance-chômage), l'AAH (handicapés). En prenant en compte les ayants droits, plus de 6 millions de Français vivent avec une allocation. Tous ne sont pas inactifs : dans un tiers des 1,8 million de foyers qui bénéficient du RSA, au moins une personne travaille. Le nombre des bénéficiaires de minima sociaux n'explose pas. Contrairement aux idées reçues, les minima sociaux en France sont parmi les plus faibles d’Europe (voir par exemple cetteétude de l’IRES). Alors que leSmicest à 1 365 euros brut mensuel, le RSA culmine à 467 euros pour une personne seule, à peine la moitié duseuil de pauvreté. Même si le gain à la reprise d'un emploi est faible, les bénéficiaires de minima sociaux veulent en général tout de même en retrouver un, et n'est pas il rare qu'ils reprennent un travail même s'ils y perdent.Un million de travailleurs pauvres bénéficiaires potentiels du RSA ne le demandent même pas, preuve qu’il est d'abord vu comme un stigmate. Enfin, l’UMP affirme régulièrement que l’on gagne parfois plus en étant inactif qu’en travaillant. C’est faux, même si les bénéficiaires de minima sociaux perçoivent parfois des aides que des actifs au Smic et à temps partiel, par exemple, ne touchent pas. Chômage « Le chômage a moins progressé en France que dans les autres pays pendant la crise. »L’argument est servi en boucle par les lieutenants de Nicolas Sarkozy depuis plusieurs semaines pour défendre
le bilan du président sortant.« La hausse du chômage a été en France de dix points inférieure à la moyenne de l’Union européenne », explique la ministre du Budget, Valérie Pécresse. Mais cela ne signifie pas pour autant que la France soit un bon élève en la matière. D’après Eurostat, le taux de chômage dans la zone euro était de 10,9 % en mars 2012, un record historique. En France, il est de 10 %. Mais à l’intérieur de la zone euro, bien des pays font mieux que nous : l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne, la Belgique, la Slovénie… PS et gouvernement se disputent souvent sur l’ampleur de la hausse, et ce fut encore le cas lors du débat entre Hollande et Sarkozy. Qui dit vrai ? Selon les données de l’Insee, calculées au sens du BIT (une norme internationale qui permet de comparer les pays), le chômage est passé de 2 214 000 à 2 678 000 depuis 2007, soit une hausse de 450 000 personnes. Maiscette donnéene concerne que les chômeurs qui n’ont pas du tout travaillé au cours des dernières semaines. C’est lui que met régulièrement en avant le gouvernement. Sauf que ce chiffre ne résume pas, loin de là, toute la réalité du chômage en France. Ainsi, si l’on se fie aux chiffres de Pôle emploi,calculés différemment, le nombre de chômeurs de la catégorie A (n'ayant pas du tout travaillé au cours du mois précédent) a progressé de 900 000 depuis juin 2007 – de 1 962 700 chômeurs à 2 884 500. C’est à ce chiffre que les socialistes font référence quand ils affirment que sous Nicolas Sarkozy, le nombre de demandeurs d’emplois a grossi d’« un million ». De toutes façons, cette guerre des chiffres est assez stérile. La crise a frappé très fort. Au total, le nombre de chômeurs s'élève à 4 582 000 personnes, si l'on ajoute ceux qui exercent une activité réduite (les catégories B et C). Ce nombre frôle même les 5 millions, si on y ajoute les personnes en formation, en contrats aidés ou bien malades, rangées dans les chiffres de Pôle emploi dans les catégories D et E. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de plus de 50 ans a augmenté
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d'euros, sur un total de 15 milliards de fraudes à la Sécu. Mais gare à ne se focaliser que sur la fraude aux prestations sociales! De l'aveu du député Door, les deux tiers des fraudes à la Sécu sont liées à des« actes médicaux inutiles ». « Le gouvernement tend à focaliser sur les allocations, mais il y a aussi un enjeu énorme, et peut-être plus grand encore sur les fraudes à l'assurance-maladie qui sont le fait de médecins, des hôpitaux ou des cliniques », souligne un haut-fonctionnaire de Bercy. Parmi les fraudes sociales, le travail au noir coûterait à l'État entre 6 et 12 milliards d'euros par an de cotisations salariales et patronales non versées. De toute façon, c’est la fraude fiscale et non sociale qui coûte le plus cher aux finances publiques : 4,3 milliards d'euros pour l'impôt sur le revenu, 4,6 milliards pour l'impôt sur les sociétés, entre 7,3 et 12,4 milliards pour la TVA. Sans compter les innombrables niches et astuces juridiques permettant d'échapper à l'impôt, pour les particuliers comme les sociétés. Immigration De l’obsession de Nicolas Sarkozy sur Schengen et les frontières aux promesses surréalistes de François Hollande de ne pas expulser les étrangers en situation régulière : il est à prévoir que l’immigration s’inscrive au centre du débat organisé ce soir entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, étant donné le crescendo dans la campagne présidentielle sur ce thème. Convaincu qu’il n’a rien à gagner sur ce front, le candidat socialiste a esquivé en vain et s’est progressivement laissé déporter sur sa droite. Dans sa course à l’électorat du FN, le candidat-président s’est quant à lui livré à une telle surenchère que son discours de stigmatisation des étrangers ne se distingue qu’à la marge de celui de l’extrême droite. Vont-ils, comme ils l’ont fait tout au long de leurs interviews, continuer de confondre étrangers et immigrés ? L'enjeu n'est pas que sémantique, la confusion nourrit les fantasmes. Le premier terme renvoie aux personnes
Nicolas Sarkozy et François Hollande parient tous deux sur les mêmes niveaux de croissance : 1,7 % en 2012, 2 % les années suivantes. Un pari hasardeux, car personne ne peut l’anticiper, surtout en ce moment. Dette Les socialistes soulignent le dérapage de la gestion publique sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en parlant d’un quinquennat à 600 milliards d’euros. Celui-ci se défend en invoquant la crise. Fin 2006, l’endettement public s’élevait à 1 152 milliards d’euros, soit 64,1 % du PIB. En 2011, la dette publique était de 1 717 milliards d’euros, soit 86,2 % du PIB. Jamais l’endettement ne s’est creusé à une telle vitesse, au cours des trente dernières années. Cette dégradation des finances publiques se traduit par une charge de plus en plus lourde du service de la dette : les intérêts représentent désormais plus de 42 milliards d’euros par an. C’est le deuxième poste budgétaire, plus très loin de celui de l’éducation nationale. Est-ce la faute à la crise, comme le dit Nicolas Sarkozy ? Gilles Carrez, rapporteur (UMP) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a établi un verdict très sévère sur la gestion du quinquennat, dès 2010. Selon lui,un tiers de l’endettement supplémentaire de la France est directement lié à la crise, tout le reste provient des choix gestionnaires faits par le gouvernement. Depuis trente ans, aucun gouvernement n’a présenté un budget à l’équilibre, soulève la majorité. C’est vrai. Mais l’accélération des déficits budgétaires s’est considérablement accentuée au cours des dix dernières années. Depuis 2002, les recettes publiques n’ont cessé de se dégrader, suite à la succession d’allégements fiscaux. Loin de freiner cette pente, le quinquennat de Nicolas Sarkozy a aggravé cette situation. Bouclier fiscal, niches et allégements divers se sont traduits par une baisse des rentrées financières de l’État. Selon la cour des comptes, le taux de prélèvements
obligatoires est passé de 44,1 % à 42,5 % entre 2006 et 2010.L’État a perdu 70 milliards d’euros de recettes par an. Depuis 2011, le gouvernement s’est fixé comme objectif de réduire les dépenses publiques et de« raboter » les niches fiscales. Selon les chiffres publiés, le déficit public est tombé de 136 milliards à 95,3 milliards d’euros entre 2010 et 2011. Un certain nombre de dépenses, cependant, semblent être comptabilisées en hors bilan, par exemple les engagements pour la Grèce ou les garanties et capitaux avancés pour sauver Dexia. Espagne Pendant cette campagne, Nicolas Sarkozy a beaucoup critiqué l’Espagne, dirigée jusqu’en novembre 2011 par le socialiste Zapatero.« Monsieur Hollande va-t-il poursuivre la même politique que celle de Monsieur Zapatero qui a fait tant de bien en Espagne ? L'Espagne ou la Grèce ? Non merci», disait-ilà Toulouseil y a quelques jours. Ces dernières années, le chef de l’État sortant avait pourtant loué les mesures d’austérité du même Zapatero. Dès 2008, le gouvernement Zapatero a augmenté la TVA, réformé et réduit les retraites, ce qui lui avait valu alors les félicitations de la Commission européenne, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en tête. Juste avant les élections de novembre 2011, le gouvernement Zapatero fit adopter par le Parlement la règle d’or, c’est-à-dire l’obligation d’avoir un équilibre budgétaire permanent. À cette date, Nicolas Sarkozy félicita encore le gouvernement socialiste, le citant en exemple, par rapport aux socialistes français qui refusaient de voter une telle règle. Fraude sociale Nicolas Sarkozy souhaite créer unecarte vitale biométrique. Message subliminal : il faut supprimer la fraude sociale, qui est importante. Là encore, les chiffres démentent la pseudo-évidence. Évidemment, la fraude aux prestations sociales existe. Jean-Pierre Door, député UMP du Loiret, l’évalue à 5 milliards
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Tweet le matin du débat envoyé par l'équipe de François Hollande. Il a aussi estimé qu’en période de ralentissement économique, il fallait réduire l’immigration professionnelle. Alors qu’environ 200 000 étrangers entrent chaque année en France, l’un et l’autre omettent de rappeler qu’environ 100 000 personnes la quittent au cours de la même période, ce qui divise, de fait, par deux le nombre d’entrées nettes. À la différence de certains pays européens voisins dont la survie démographique dépend entièrement de cet apport, la France n’est pas dans cette situation en raison du nombre élevé des naissances. Mais elle ne peut pas non plus s’en passer. Le seuil de remplacement de la population étant de 2,1 alors que son taux de fécondité est de 1,8, il manque 100 000 naissances par an pour assurer le remplacement des générations. Ce qui correspond aux “flux” actuels. Pour se distinguer nettement de son concurrent, Nicolas Sarkozy pourrait être tenté de reprendre l’argument du coût sur les finances publiques, largement exploité par le FN avant le premier tour de l’élection présidentielle (lire notre article sur Marine Le Pen et l'immigration). Les travaux crédibles en la matière manquent. Mais une récente étude réalisée par le laboratoire Equippe de l’université de Lille et financée par le ministère des affaires sociales montre que, après 60 ans, les transferts reçus par les migrants deviennent nettement inférieurs à la moyenne, qu’ils touchent de plus petites retraites et qu’ils recourent moins au
système de santé. En tenant compte des charges et des contributions au financement de la protection sociale, le bilan est positif de 3,9 milliards d’euros, c’est-à-dire que les migrants coûtent moins qu’ils ne rapportent. La contribution nette globale de l’immigration aux budgets publics est elle évaluée à 12 milliards d’euros. Au détour d’une question sur les sans-papiers, le président sortant ne devrait pas manquer de déclarer, comme il l’a fait systématiquement, que François Hollande entend régulariser en masse ceux qui le demandent. Ce qui est faux, le candidat socialiste n'ayant jamais défendu cette ligne y compris lorsqu’il était premier secrétaire du PS. Mais, plutôt que de se contenter de démentir, ce dernier s’affirme plus royaliste que le roi, quitte à se contredire. À certains moments, il déclare que« les étrangers qui sont en situation irrégulière sur notre territoire seront reconduits à la frontière », allant jusqu’à reprocher au chef de l’État d’en avoir régularisés. À d’autres moments, il insiste sur les conditions qu’il entend mettre en place, reconnaissant qu’il est prêt à des régularisations. En même temps, il assure qu’il n’augmentera pas leur volume s’il est élu.« Il y en a 30 000, il y en aura toujours 30 000, un peu plus ou un peu moins, ce sera le même ordre de grandeur », a-t-il insisté dans l’émission Dimanche + sur Canal +, alors même que la fixation d’un volume est incompatible avec l’établissement de critères. Son analyse est par ailleurs contestable… et contestée. Interrogé dans le cadre de lacontre-expertise de l'association Cette France-là et d’élus, l'économiste Joël Oudinet rappelle quelques ordres de grandeur. « On estime entre 200 et 400 000 le nombre d'étrangers en situation irrégulière en France. 400 000 personnes, cela représente 0,6 % de la population française. La proportion est équivalente au Royaume-Uni. Elle
Les résidents en France selon la nationalité en 2008 (accéder au document). « Y’a-t-il trop d’étrangers en France ? » Revenue comme un gimmick ces derniers jours, la question leur sera-t-elle de nouveau posée ? Pour Nicolas Sarkozy, comme il l’a indiquéface au journaliste Jean-Jacques Bourdin, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : « Notre système d’intégration ne fonctionne pas. Pourquoi ?(...) Ayant accueilli trop de monde, nous avons paralysé notre système d’intégration, ’ st une réalité(…). Quand vous c e invitez plus de monde que vous ne pouvez, vous n’intégrez plus, pas assez de logement, pas assez d’école, pas assez de travail. »(lire notre article Immigrés: une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy)
Critiquant le bien fondé de la question, le candidat socialiste, poussé dans ses retranchements, a fini par se prononcer en toute fin de campagne. Sans répondre par la négative. De crainte d’être taxé d’angélisme ou de laxisme, il a déclaré qu’« il n’y a pas trop d’immigrés en situation légale en France », mais qu’« il y a trop d’immigrés en situation irrégulière ».
n’ayant pas la nationalité française, tandis que le second concerne les personnes résidant en France néés étrangères à l’étranger, selon la définition adoptée par le Haut conseil à l’intégration. Autrement dit, les immigrés peuvent être français en ayant acquis la nationalité de leur pays d’accueil. Selon leschiffres du recensement de l’Insee, 3,7 millions d’étrangers vivent en France métropolitaine, soit 5,8 % de la population totale, pour 5,4 millions d’immigrés, soit 8,4 %. Quand François Hollande, ce matin sur RMC et BFM TV, évoque les« immigrés en situation irrégulière », il contribue à embrouiller le débat, puisque seuls les étrangers sont susceptibles de ne pas avoir leurs papiers en règle au regard de l’entrée et du séjour sur le territoire.
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est de 1,2 % en Allemagne, de 1,1 % en Italie et de 3,2 % en Espagne ». Il ne s'agit pas de se satisfaire de cet état de fait dont les sans-papiers sont les premières victimes, mais d'éviter la désignation de bouc-émissaires. Industrie Combien la France a-t-elle détruit d’emplois dans l’industrie ces dernières années ? Les approximations à ce sujet sont légion. Et mercredi, le sujet a évidemment occasionné une passe d'armes entre les deux candidats. Selon l’Insee, fin 2011, la France comptait 3,3 millions d’emplois industriels.300 000 ont été détruits entre fin 2007 et fin 2011. Et un peu plus de 700 000 emplois industriels ont été détruits en dix ans, depuis que la droite est au pouvoir. Fin 1981, la France comptait 5,1 millions d’emplois industriels. En trente ans, une perte sèche de près de deux millions. Depuis le début de la campagne, Nicolas Sarkozy s’est posé en super-héros de l’industrie. En trouvant un repreneur à l'usine Lejaby d'Yssingeaux (par l'entremise du milliardaire Bernard Arnault, dont le président est proche). En insistant auprès du patron d'EDF (un autre de ses proches) pour qu'il reprenne l'entreprise de panneaux solaires Photowatt, dont EDF ne voulait pas. Mais ces faits d’armes ont aussi leur face sombre. Le 1er mars, le président sortant a affirmé que letycoon de l'acier, Lakshmi Mittal, avait consenti de nouveaux investissements sur le site menacé d’ArcelorMittal à Florange. En réalité, ses 17 millions d’euros étaient déjà prévus et, à ce jour, Mittal n’a pas promis de faire redémarrer le site. Le 14 mars, les ouvriers qui protestaient devant le QG de Nicolas Sarkozy ont en revanche étéaccueillis par des gaz lacrymogènes. Quant aux 200 anciennes salariées d’autres usines de Lejaby à Bourg-en-Bresse, Bellegarde, Rilleux-la-Pape ou au Teil, elles n'ont pas eu de chance : licenciées en 2010, hors campagne présidentielle, une grande partie n’a pas reçu les indemnités promises
dans le cadre de la médiation menée par l’Etat avec l’ancien propriétaire de Lejaby.« Quand j’entends Nicolas Sarkozy qui se vante d’avoir sauvé Yssingeaux, j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête. Pour nous, il n’a rien fait », déplore Brigitte Figueroa, ancienne déléguée CGT à Bellegarde (Ain). Pauvreté La France compte 8,2 millions de pauvres d’après l’Insee – le nombre de gens qui vivent avec moins de 60 % du niveau de vie médian. Mais plus récemment, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a estimé qu’en réalité, 11,2 millions de Français sont« en situation de pauvreté ou d’exclusion », qu’elles soient privées de biens jugés essentiels ou travaillent si peu qu’elles ne peuvent en réalité subvenir à leurs besoins. Les jeunes, les femmes âgées, les familles monoparentales sont particulièrement concernées. Deux millions de Français, soit un de nos concitoyens sur trente, vivent dans la grande pauvreté. Pouvoir d’achat Nicolas Sarkozy affirme souvent, comme dans cetentretien auJDD, que« la France a vu son pouvoir d’achat, y compris l’année dernière, augmenter chaque année ». C'est faux. En fait, c’est le pouvoir d'achat global du pays qui a progressé. Le problème c'est que pendant ces 5 ans, la population française a augmenté… Résultat le pouvoir d'achat moyen des ménages, lui, a stagné. Il a même baissé en 2008. Mercredi, Nicolas Sarkozy s'est abstenu de parler pouvoir d'achat. Retraite « Si nous n'avions pas fait la réforme des retraites il y a deux ans, nous serions attaqués aujourd'hui »par les marchés,dit fréquemment le chef de l’État. Sauf que la réforme des retraites de 2010n’est pas financée au-delà de 2018, elle pénalise ceux qui ont travaillé tôt et certaines femmes. En combinant augmentation de la durée de cotisation et recul de l’âge légal de départ, elle est aussi une des plus dures
d’Europe. François Hollande ne compte pas remettre en cause le départ de l’âge légal à 62 ans s’il arrive à l’Élysée. Le PS compte aussi poursuivre l’augmentation progressive de la durée de cotisations. Mais si le candidat socialiste est élu, ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans et disposent de 41 annuités – arrêts maternité et service militaire inclus – pourront (mais eux seuls) partir à 60 ans. Dans un deuxième temps, le PS envisage une« renégociation d’ensemble » en 2013. Smic « Quand on augmente le Smic au-delà de l’inflation, on détruit de l’emploi », Valérie Pécresse le 30 avril disait dans Mots Croisés. Une affirmation bien péremptoire, car hausse modérée et une pas trop coûteuse des entreprises peut avoir un effet positif sur le pouvoir d’achat et la consommation. De son côté, François Hollande a promis un« coup de pouce » cet été. Mais il devrait être dès modéré, sans doute de quelques dizaines d’euros car le candidat socialiste veut à l’avenir indexer le Smic sur la croissance. Or elle sera très faible en 2012 : entre 0,5 et 0,7 %. Travail (durée du) « Les Français ne travaillent pas assez »,« les 35 heures ont tué la croissance »,etc. Les Français sont-ils donc d'indécrottables fainéants ? La polémique sur la durée du travail en France est récurrente, et les données doivent être maniées avec des pincettes, au risque de grossières simplifications. Tout comme doivent l'être les comparaisons entre la France et l'Allemagne, pays souvent cité en modèle. La durée effective du travail de l’ensemble des actifs occupés était de 1 439 heures en France, contre 1 408 en Allemagne (données 2010). La comparaison est également à la faveur de la France si on prend en compte l'ensemble des salariés. En revanche, les chiffres d'Eurostat donnent un léger avantage à l'Allemagne… parce que le temps partiel y est plus répandu qu’en France.« En réalité, tous les grands pays ont réduit leur temps de travail depuis
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