Se mobiliser pour lutter contre le tabagisme L’exposition à la fumée de tabac dans les lieux à usage collectif et les lieux de convivialité en France en 2014 Utilisation de la cigarette électronique et du tabac : premières données de la cohorte Constances, France, 2014
ÉDITORAL// Edîtora Se mobîîser pour utter contre e tabagîsme // Get mobîîzed to ight smokîng.............................. 252 Pr Benoît Vallet Directeur général de la santé, France
ARTICLE// Artîce
L’exposîtîon à a fumée de tabac dans es îeux à usage coectîf et es îeux de convîvîaîté en France en 2014 // Secondhand smoke exposure în pubîc paces and convîvîaîty paces în France în 2014.................. 253 Anne Pasquereau et coll. Santé publique France, Saint-Maurice, France
ARTICLE// Artîce
N° 15|25maî 2016
Utîîsatîon de a cîgarette éectronîque et du tabac : premîères données de a cohorte Constances, France, 2014 // Eectronîc cîgarette and tobacco smokîng: preîmînary resuts from the CONSTANCES cohort, France, 2014...............................................................264 Marcel Goldberg et coll. Cohortes épidémiologiques en population, UMS 11 Inserm-UVSQ, Villejuif, France
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ÉDITORIAL// Edîtorîa
SE MOBILISER POUR LUTTER CONTRE LE TABAGISME // GET MOBILIZED TO FIGHT SMOKING
Pr Benoît Vallet
Directeur général de la santé, France
Le tabac, compagnon quotîdîen de près de 13 mîîons et demî de nos concîtoyens et auque s’enchaînent chaque année près de 200 000 jeunes, reste une source de grandes souffrances que es soîgnants ne connaîssent que trop. Générateur d’un décès sur cînq chez es hommes et d’un sur quatorze chez es femmes, î représente pus de vîngt foîs a mortaîtéroutîèreetpourtantnesuscîtepasamêmeîndîgnatîon.Ifautdoncenparer,encoreetencore,et en étudîer es ravages avec constance.
C’est ce dont se charge avec réguarîté e BEH. Ce nouveau numéro, pubîé à queques jours du 31 maî, journée mondîae sans tabac, ’aborde dans deux artîces.
L’un traîte de ’usage des dîsposîtîfs de vapotage parmî es voontaîres partîcîpant à a cohorte Constances (M. Godberg et co.). Sî, grâce aux travaux de ’Ofice françaîsdesdroguesettoxîcomanîes(OFDT)etde’Instîtut natîona de préventîon et d’éducatîon pour (1) a santé (Inpes) , on saît que ’usage quotîdîen de ces dîsposîtîfs concerne entre 1,2 et 1,5 mîîons de personnes en France, de très nombreuses ques-tîons restent posées. Les résutats préîmînaîres présentés îcî précîsent une donnée rassurante : ’usage de ces dîsposîtîfs reève presqu’excusîve-ment des popuatîons actueement ou ancîenne-ment consommatrîces de tabac. I est aînsî mîs en évîdence une proportîonnaîté de ’usage des dîspo-sîtîfs de vapotage avec ’exposîtîon quantîiée au tabac. Ces résutats préîmînaîres de ’împortant outî de surveîance épîdémîoogîque qu’est a cohorte Constances devront être conirmés ors d’anayses utérîeures. La questîon de a pace des dîsposîtîfs de vapotage chez es fumeurs est un enjeu d’împor-tance sur eque a îttérature scîentîique ne permet pas encore de concure. Sî a Haute autorîté de santé n’en recommande pas ’utîîsatîon pour e sevrage 1 tabagîque , e Haut conseî de a santé pubîque, dans 2 ’actuaîsatîon récente de son avîs consîdère qu’îs peuvent être envîsagés comme une aîde pour arrêter ou réduîre a consommatîon de tabac des fumeurs, maîs,a contrario, qu’îs pourraîent aussî constîtuer une porte d’entrée vers e tabagîsme et înduîre un rîsque de renormaîsatîon de a consommatîon de tabac. Sî un accès des fumeurs à ces dîsposîtîfs apparaït souhaî-tabe, une prudence certaîne reste donc de mîse.
(1) Devenu Santé pubîque France en maî 2016.
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Le Baromètre santé est un autre outî d’împortance de connaîssance de ’état de santé de a popuatîon. Dans ’autre artîce de ce BEH (A. Pasquereau et co.) est abordée, presque dîx ans après e décret de novembre 2006 régementant ’înterdîctîon de fumer dans es îeux affectés à un usage coectîf, ’expo-sîtîon encore împortante au tabagîsme passîf. Aors que a questîon du tabagîsme dans es îeux d’enseî-gnement a faît ’objet de débats ces dernîers moîs, î est întéressant de se pencher sur a trîste réaîté des résutats mîs en évîdence par es équîpes de Santé pubîque France : près des troîs quarts des éèves et étudîants de pus de 15 ans décarent avoîr été exposés à a fumée de tabac des autres « à ’écoe, au ycée, à ’unîversîté ». Sî ’înterprétatîon précîse de ces résutats doît rester prudente, îs montrent sans ambîguté que a utte contre a débanaîsatîon du tabac dans es îeux d’enseîgnement doît être une prîorîté des années à venîr. Aors que es îndî-cateurs dont nous dîsposîons ces dernîères années montraîent un respect putôt éevé de a oî, des résutats înquîétants sont aussî mîs à jour concer-nant es cafés, bars, pubs et dîscothèques. Ces chîffres, s’îs demandent à être conirmés, appeent à une meîeure appîcatîon de a égîsatîon. Suîte à a oî de modernîsatîon de notre système de santé, es poîces munîcîpaes bénéicîent de nouvees prérogatîves pour faîre respecter ’înterdîctîon de fumer dans es espaces coectîfs aînsî que ’înter-dîctîon de vente de produîts du tabac aux mîneurs. Je ne peux que es încîter à s’en emparer peîne-ment. Un autre résutat apparaït marquant : sî 7,2% des cadres décarent être exposés sur eur îeu de travaî, cecî concerne quatre foîs pus es ouvrîers (28,2%). I y a à une nouvee îustratîon de ’împor-tance des gradîents socîaux dans es questîons de tabagîsme, dont a prîse en compte au seîn des entreprîses apparaït comme une nécessîté.
Avec a mîse en pace du programme natîona de 3 réductîon du tabagîsme 2014-2019 , a France s’est dotée d’un outî de santé pubîque abordant a réductîon du tabagîsme dans son ensembe. Dîsposant d’un objectîf sîmpe maîs ambîtîeux, réduîre e tabagîsme quotîdîen de 10% d’îcî à 2019, î travaîe seon troîs axes : protéger es jeunes de ’entrée dans e tabagîsme, motîver et accompagner es fumeurs vers ’arrêt, agîr sur ’économîe du tabac. 4 Son premîer bîan annue , quî vîent d’être pubîé, permet de vîsuaîser que a presque totaîté des actîons annoncées sont soît réaîsées, soît engagées.
I s’agît, en partîcuîer, de ’împortant chapître tabac de a oî de modernîsatîon de notre système de santé, du renforcement de a communîcatîon sur e thème du tabac et de ’améîoratîon de ’acces-sîbîîté des traîtements de substîtutîon nîcotînîques. Sî une dynamîque réee est engagée, ee ne sufit pas. Une mobîîsatîon de tous, et partîcuîèrement de ’ensembe des professîonnes de santé, est néces-saîre. C’est en abordant au quotîdîen avec tous eurs patîents a questîon du tabac, de ses conséquences et des moyens de s’arrêter que es professîonnes de santé pourront faîre avancer notre socîété vers un avenîr pus saîn.■ Références [1] Haute Autorîté de santé. Arrêt de a consommatîon de tabac : du dépîstage îndîvîdue au maîntîen de ’abstînence en premîer recours. Recommandatîons de bonne pratîque. 2014.
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ARTICLE //Artîce
ht tp://w w w.has-sante.fr/por taî/jcms/c_1718021/fr/arret-de-a-consommatîon-de-tabac-du-depîstage-îndîvîdue-au-maîntîen-de--abstînence-en-premîer-recours
[2] Haut Conseî de a santé pubîque. Bénéices-rîsques de a cîgarette éectronîque pour a popuatîon générae. Avîs du 22 févrîer 2016. http://www.hcsp.fr/expore.cgî/ avîsrapportsdomaîne?cefr=541
[3] Programme natîona de réductîon du tabagîsme 2014-2019. http://socîa-sante.gouv.fr/IMG/pdf/PNRT2014-2019.pdf
[4] Programme natîona de réductîon du tabagîsme 2014-2019. Rapport annue 2015. h t t p: //s o c î a - s a n t e . g o u v.f r/ I M G / p d f / r a p p o r t _ a n n u e _ pnrt_2015.pdf
Citer cet article
Vaet B. Édîtorîa. Se mobîîser pour utter contre e tabagîsme. Bu Epîdémîo Hebd. 2016;(15):252-3. http://învs.santepubîquefrance. fr/beh/2016/15/2016_15_0.htm
L’EXPOSITION À LA FUMÉE DE TABAC DANS LES LIEUX À USAGE COLLECTIF ET LES LIEUX DE CONVIVIALITÉ EN FRANCE EN 2014 // SECONDHAND SMOKE EXPOSURE IN PUBLIC PLACES AND CONVIVIALITY PLACES IN FRANCE IN 2014 1 1 1 1 Anne Pasquereau (anne.pasquereau@santepubliquefrance.fr), Romain Guignard , Raphaël Andler , Jean-Baptiste Richard , 1 1 Pierre Arwidson , François Beck², Viêt Nguyen-Thanh
1 Santé publique France, Saint-Maurice, France 2 Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), Saint-Denis, France
Soumîs e 03.03.2016 // Date of submission: 03.03.2016
Résumé // Abstract
Introduction –Le nombre de décès îés au tabagîsme passîf en France a été estîmé à 1 100 chaque année. L’înterdîctîon de fumer dans es îeux à usage coectîf et es îeux de convîvîaîté a été înstaurée en France en 2007 et 2008. I est împortant d’en suîvre es conséquences sur ’exposîtîon des Françaîs à a fumée de tabac. Méthodes –En 2014, des questîons sur ’exposîtîon à a fumée de tabac des autres sur e îeu de travaî, es îeux d’enseîgnementetdansesîeuxdeconvîvîaîtéontétéajoutéesauBaromètresanté,enquêtemenéeauprèsd’un échantîon représentatîf de a popuatîon françaîse de 15 à 75 ans. Résultats-discussion –Les résutats sont présentés pour chaque îeu. 1) Les îeux de travaî (întérîeur des ocaux) ne sont pas totaement non-fumeurs : 15% des actîfs occupés décaraîentavoîrétéexposésàafuméedetabacdesautresaumoînsunefoîsaucoursdes30dernîersjours.2) Près des troîs quarts des éèves et étudîants de pus de 15 ans décaraîent avoîr été exposés à a fumée de tabac des autres « à ’écoe, au ycée, à ’unîversîté », sans précîsîon sur e îeu exact (întérîeur ou extérîeur). Les exposîtîons aux abords des étabîssements ont été probabement en partîe comptabîîsées îcî ; ce résutat reste néanmoîns préoccupant. 3) Parmî es 15-75 ans quî ont fréquenté ces îeux au cours des 30 dernîers jours, 9% ont décaré avoîr été exposés à a fumée de tabac au moîns une foîs au restaurant, 30% dans es cafés, bars, pubs, et 40% dans es dîscothèques. Ces données pour es îeux de convîvîaîté, à a hausse par rapport à cees reevées dans e cadre de ’enquêteInternational Tobacco Control(ITC) de in 2012, sembent suggérer un recu de ’appîcatîon de a égîsatîon. Cette înterprétatîon est cependant à prendre avec précautîon, es questîons n’étant pas îdentîques. Background –The annual estimated number of deaths due to secondhand smoke exposure is 1,100 in France. Smoking bans in public places were introduced in France in 2007 and 2008, and it is important to measure their impact on secondhand smoke exposure. Methods –In 2014, questions about secondhand smoke exposure in the workplaces, educational institutions, restaurants and bars were added to the Health Barometer, a cross-sectional survey conducted among a representative sample of the French population aged 15-75 years.
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Resultsdiscussion –The results are presented for each place. 1) Indoor workplaces are not totally smoke-free, as 15% of employees reported that they had been exposed to secondhand smoke at least once over the last 30 days. 2) Nearly three-quarters of pupils and students over 15 years old reported that they had been exposed to secondhand smoke «at school, at high school, at university», without specification of the exact location (inside or outside). Although this estimation probably partially includes exposure near the institutions, it remains worrying. 3) Among the 15-75 year-olds who attended those places, 9% reported they had been exposed to tobacco smoke at least once inside restaurants over the last 30 days, 30% in cafes, bars, pubs, and 40% in nightclubs. Those proportions for restaurants and bars are higher than those of the International Tobacco Control (ITC) survey in 2012, which may suggest a significant regress in the application of the legislative ban. Yet, this finding is to be taken with caution as questions differ between surveys.
Mots-clés :Tabac, Tabagîsme passîf, Exposîtîon à a fumée de tabac, Interdîctîon de fumer // Keywords:Tobacco, Passive smoking, Secondhand smoke exposure, Smoking bans
Introduction Le tabagîsme passîf est e faît d’înhaer învoontaîre-ment a fumée dégagée par un ou pusîeurs fumeurs. Des études épîdémîoogîques ont montré que e tabagîsme passîf comporte des rîsques pour a santé : î est susceptîbe d’aggraver des pathoogîes 1,2 exîstantes et d’en causer de nouvees , ces rîsques varîant avec a durée et ’întensîté de ’exposîtîon. Le tabagîsme passîf augmente notamment de 27% e 1 rîsque de cardîopathîe îschémîque et d’envîron 25% 3,4 ceuî de cancer du poumon chez es non-fumeurs . Chez es enfants exposés, es rîsques d’înfectîons respîratoîres et d’asthme augmentent respectîve-ment de 55% et 32%, et e rîsque de mort subîte 5,6 du nourrîsson est mutîpîé par 2,1 . Le nombre de décès îé à ’exposîtîon à a fumée de tabac a été 7 estîmé, en France, à 1 100 chaque année . Les oîs pour un envîronnement sans tabac ont montré eur eficacîté à travers e monde pour réduîre es rîsques îés au tabagîsme passîf. Ees ont permîs de dîmînuer sîgnîicatîvement ’încîdence de pathoo-gîes cardîovascuaîres et a mortaîté par pathoogîes 8 attrîbuabes au tabagîsme , même sî un te effet n’a pas pu être mesuré en France, où a Loî Évîn avaît restreînt, dès 1991, a possîbîîté de fumer dans es 9 îeux pubîcs . L’artîce 8 de a conventîon-cadre de utte antî-tabac (CCLAT) de ’Organîsatîon mondîae de a santé (OMS), ratîiée par a France en 2004, însîste aînsî sur a nécessîté de protectîon contre ’exposîtîon à a fumée du tabac et de mîse en œuvre de mesures d’înterdîctîon du tabac dans es îeux 10 pubîcs .
En France, ’înterdîctîon de fumer dans es îeux affectés à un usage coectîf a été înstaurée en deux 11,12 temps : en févrîer 2007 pour es îeux de travaî, es îeux fermés et couverts quî accueîent du pubîc (aéroports, gares, centres commercîaux, hôpîtaux, unîversîtés…), es moyens de transports coectîfs, et tous es espaces (couverts et non couverts) des écoes, coèges et ycées puîs, en janvîer 2008, pour es restaurants, cafés, bars, casînos, hôtes et dîsco-thèques. Entre 2004 et 2006, des campagnes de sensîbîîsatîon de a popuatîon aux rîsques du taba-gîsme passîf ont été dîffusées par ’Instîtut natîona
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(1) de préventîon et d’éducatîon pour a santé (Inpes) , messages égaement dîffusés par e monde assocîatîf.
I est très împortant de pouvoîr mesurer ’acceptabîîté et e respect de tees mesures restrîctîves, notamment par e bîaîs d’enquêtes en popuatîon. Le projet «International Tobacco Control» (ITC) a pour objectîf d’évauer es poîtîques de utte antîtabac par e suîvî de cohortes dans pus de 20 pays. Le voet françaîs de cette enquête est porté depuîs 2006 par ’Inpes et ’Ins-tîtut natîona du cancer (INCa). Troîs vagues d’enquête ont déjà eu îeu : avant a mîse en pace de ’înterdîctîon de fumer dans es îeux pubîcs (in 2006-début 2007), juste après (in 2008) et presque 5 ans après (in 2012). Ees ont montré que es oîs antîtabac ont permîs de réduîre consîdérabement e tabagîsme passîf sur es îeux de travaî et dans es îeux de convîvîaîté, même sî un des enjeux est d’înstaer ces habîtudes dans a durée, une égère augmentatîon ayant été constatée 13 entre 2008 et 2012 dans es bars .
Depuîs e début des années 1990, ’Inpes mène égae-ment une sérîe d’enquêtes par questîonnaîre appe-ées « Baromètres santé », quî exporent dîfférents comportements et attîtudes de santé des Françaîs, 14 notamment eur consommatîon de tabac . En 2014, des questîons sur ’exposîtîon à a fumée de tabac sur e îeu de travaî ou d’études et dans es îeux de convîvîaîté ont été ajoutées. Nous proposons une anayse de ces données avec un doube objectîf : évauer a proportîon de Françaîs exposés à a fumée de tabac d’une part, en dîstînguant es fumeurs des non-fumeurs, et documenter e respect de ’înterdîc-tîon de fumer dans es îeux pubîcs d’autre part.
Méthodes
L’échantîon des Baromètres santé est constîtué par un sondage aéatoîre à deux degrés (ménage puîs îndîvîdu). Les partîcîpants sont întervîewés par tééphone. Les enquêteurs sont guîdés par un système de Coecte assîstée par tééphone et înfor-matîque (Catî). Le terraîn du Baromètre santé 2014,
(1) Devenu Santé pubîque France depuîs maî 2016.
conié à ’Instîtut Ipsos, s’est déroué par tééphone du 11 décembre 2013 au 31 maî 2014 auprès d’un échantîon représentatîf de a popuatîon des personnes âgées de 15 à 75 ans, résîdant en France métropoîtaîne et parant e françaîs. Les numéros de tééphone ont été générés aéatoîrement, ’îndîvîdu étant égaement séectîonné au hasard au seîn des membres éîgîbes du ménage. En cas d’îndîsponîbî-îté, un rendez-vous tééphonîque étaît proposé et, en cas de refus de partîcîpatîon, e ménage n’étaît pas rempacé. Quarante appes étaîent effectués avant d’abandonner un numéro de tééphone.
En 2014, du faît de ’utîîsatîon préférentîee du téé-phone mobîe par une partîe de a popuatîon, y comprîs parmî ceux dîsposant d’une îgne ixe, deux échantîons « chevauchants » ont été constîtués : ’un înterrogé sur îgne ixe, ’autre sur tééphone mobîe, sans itre sur ’équîpement tééphonîque du ménage. L’échantîon comprenaît au tota 15 635 îndîvîdus (7 577 sur tééphone ixe et 8 058 sur mobîe). Le taux de partîcîpatîon a été de 61% pour ’échantîon des ixes et de 52% pour ceuî des mobîes. La passatîon du questîonnaîre a duré en moyenne 33 mînutes.
Les données ont été pondérées par e nombre d’îndîvîduséîgîbesetdeîgnestééphonîquesauseîn de chaque ménage, et caées sur es données de référence natîonaes de ’Insee es pus récentes, dîsponîbes au moment de a préparatîon de a base de données, à savoîr cees de ’Enquête Empoî 2012. Ce caage sur marges tîent compte du sexe croîsé avec a tranche d’âge, de a régîon de résîdence, de a taîe d’aggomératîon, du nîveau de dîpôme et du faît de vîvre seu ou non.
La méthodoogîe détaîée de ’enquête et a présenta-tîon des évoutîons méthodoogîques sont dîsponîbes 15 par aîeurs .
Les questîons portant sur e tabagîsme passîf dans es îeux pubîcs permettent de faîre un état des îeux sur ’exposîtîon à a fumée de tabac décarée au cours des 30 dernîers jours au ycée/à ’unîversîté/à ’écoe, à ’întérîeur des ocaux pour e travaî et, pour ceux quî es fréquentent, à ’întérîeur des cafés/bars/pubs, des 16 restaurants et des dîscothèques (encadré 1).
Les anayses descrîptîves ont été menées pour étudîer es îens entre varîabes (tests du Chî2).
Encadré 1 Questîons du Baromètre santé 2014
Des régressîons ogîstîques ont été réaîsées pour modéîser ’exposîtîon à a fumée chez es fumeurs puîs chez es non-fumeurs. Une personne étaît consîdérée comme exposée au cours des 30 dernîers jours sî ee ’étaît « De temps en temps » ou « Réguîèrement » au travaî ou à ’écoe, et sî ee ’avaît été au moîns une foîs ors d’au moîns une vîsîte dans es îeux de convî-vîaîté. Pour ces dernîers, une fréquence d’exposîtîon a été cacuée en fonctîon de a fréquence de fréquen-tatîon des îeux et de ’exposîtîon. Les varîabes expî-catîves suîvantes ont été utîîsées : sexe, âge, dîpôme, revenus par unîté de consommatîon (UC), sîtuatîon professîonnee, professîon et catégorîe socîoprofes-sîonnee (PCS) de ’îndîvîdu ou du chef de famîe, type de foyer, taîe d’aggomératîon. Le même modèe ayant été réaîsé chez es fumeurs et es non-fumeurs, es dîfférences entre es deux groupes sont décrîtes dans e texte. Pour ’exposîtîon dans es cafés, bars, pubs, es restaurants et es dîscothèques, es modèes ont été réaîsés parmî es personnes quî fréquentent ces îeux, pour ne pas mesurer es îens entre es caractérîstîques îndîvîduees et a fréquentatîon, maîs bîen unîquement avec ’exposîtîon à a fumée.
Résultats
Tabagisme passif à l’école, au lycée, à l’université
En 2014, pus des troîs quarts (76,8%) des ycéens et étudîants de pus de 15 ans ont décaré avoîr été exposés à a fumée de tabac des autres à ’écoe, au ycée, à ’unîversîté, au cours des 30 dernîers jours, sans précîsîon du îeu exact (à ’întérîeur ou aux abords des étabîssements) (tabeau 1). Pus de a moîtîé étaît exposée réguîèrement (53,2%) et près d’un quart de temps en temps (23,6%).
Les fumeurs étaîent pus souvent exposés (88,1%) que es non-fumeurs (70,1%). Cette exposîtîon pus împor-tante chez es fumeurs peut s’expîquer par un phéno-mène de groupe, es fumeurs sont amenés à se rassember à ’întercours et sont aînsî exposés à a fumée des autres fumeurs du groupe. Davantage de jeunes femmes se dîsaîent exposées à a fumée de tabac, aors qu’ees ne sont pas pus nombreuses à fumer que es hommes. Parmî es fumeurs, 79,0% des femmes décaraîent être exposées à a fumée
• Aux éèves et étudîants :Au cours des 30 derniers jours, avez-vous été exposé(e) à la fumée de tabac des autres, au lycée, à l’université, à l’école ? • Aux actîfs occupés :Au cours des 30 derniers jours, avez-vous été exposé(e) à la fumée de tabac des autres, sur votre lieu de travail, à l’intérieur des locaux ? • Pour es cafés et pour es restaurants, à ceux quî es ont fréquentés au moîns une foîs au cours des 30 dernîers jours :Lors d’une de ces visites, avez-vous été exposé(e) à la fumée de tabac des autres, à l’intérieur de l’établissement ? Cela inclut les terrasses à la fois couvertes et fermées. • À ceux quî ont fréquenté une dîscothèque au moîns une foîs au cours des 30 dernîers jours :Lors d’une de ces visites, avez-vous été exposé(e) à la fumée de tabac des autres, à l’intérieur de l’établissement ?
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Tableau 1 Exposîtîon à la fumée de tabac des autres au cours des 30 dernîers jours, parmî l’ensemble des 15-75 ans et selon le statut tabagîque en 2014, France
Parmî les élèves et étudîants :à l’école, au lycée, à l’université (n=1 237)
Parmî les actîfs occupés :au travail (n=8 919)
Parmî toute la populatîon au cours des 30 dernîers jours :
Dans un café, un bar ou un pub (n=15 576)
Dans un restaurant (n=15 576)
En discothèque (n=15 576)
Parmî ceux quî ont fréquenté ces lîeux au cours des 30 dernîers jours :
Dans un café, un bar ou un pub (n=7 672)
Dans un restaurant (n=11 454)
En discothèque (n=1 392)
p :pvaluedu test du Chi2. Source : Baromètre santé 2014, Inpes.
réguîèrement, contre 67,4% des hommes. Parmî es non-fumeurs, 46,8% des femmes décaraîent subîr un tabagîsme passîf réguîèrement contre 35,1% des hommes. Tabagisme passif sur le lieu de travail Parmî es personnes quî travaîaîent en 2014, 15,5% ont décaré avoîr été exposées à a fumée de tabac des autres sur eur îeu de travaî à ’întérîeur des ocaux au cours des 30 dernîers jours, 7,9% de temps en temps et 7,6% réguîèrement. I n’y a pas de dîfférence de décaratîon entre fumeurs et non-fumeurs (tabeau 1). Les taux d’exposîtîon au tabagîsme passîf sur e îeu de travaî dîffèrent seon a catégorîe socîoprofessîonnee (igure 1). Les ouvrîers étaîent es pus concernés (28,2%), tandîs que es professîons întermédîaîres, es empoyés, et es agrîcuteurs, artîsans, commerçants et chefs d’entreprîse étaîent exposés pour 11 à 16% et es cadres pour 7,1% d’entre eux. En contrôant par es caractérîstîques de structure de a popuatîon, certaîns facteurs apparaîssent assocîés au tabagîsme passîf sur e îeu de travaî (tabeau 2). Parmî es non-fumeurs, e tabagîsme passîf étaît moîns fréquent chez es femmes (11,8%) que chez es hommes (19,0%). I dîmînuaît avec ’âge, passant de 30,2% chez es 15-24 ans à 13,5% chez es 55-64 ans. L’assocîatîon avec a catégorîe socîoprofessîonnee est conirmée toutes choses égaes par aîeurs. Parmî es non-fumeurs, 9,7% des dîpômés d’un nîveau supérîeur au baccaauréat étaîent exposés contre 17,7% des détenteurs du baccaauréat, et 19,4% des personnes sans dîpôme ou ayant un dîpôme înfé-rîeur au bac. Une augmentatîon du revenu par UC étaît égaement îée à une pus faîbe exposîtîon : 21,9% des personnes faîsant partîe du tîers des revenus es moîns éevés étaîent exposées, contre 10,7% pour e tîers de a popuatîon avec es revenus es pus éevés. Le faît de résîder dans ’aggomératîon parîsîenne étaît
256| 25mai 2016|BEH 15
Ensemble % 76,8 15,5
14,2 6,0 3,8
30,2 8,7 40,1
Fumeur % 88,1 15,6
19,2 7,3 7,0
34,4 11,0 47,5
Non-fumeur % 70,1 15,3
11,6 5,4 2,0
27,2 7,6 30,6
p
<0,001 0,78
<0,001 <0,001 <0,001
<0,001 <0,001 <0,001
îé à une exposîtîon égèrement pus éevée que dans es autres vîes ou es zones ruraes. Chez es fumeurs, comme chez es non-fumeurs, ’exposîtîonétaîtpuséevéeparmîeshommes,etdîmînuaît avec ’âge. Les fumeurs détenteurs d’un dîpôme supérîeur au bac étaîent moîns souvent exposés que es tîtuaîres d’un bac ou d’un dîpôme înférîeur. Un revenu pus împortant étaît égaement îé à une pus faîbe exposîtîon. (2) Tabagisme passif dans les lieux de convivialité Ain de mesurer e tabagîsme passîf dans es îeux de convîvîaîté à ’întérîeur des étabîssements, a part des personnes exposées à a fumée de tabac des autres a été cacuée parmî cees quî fréquentent es dîfférents îeux (tabeau 1). Cet îndîcateur permet de mesurer e respect de ’înterdîctîon de fumer dans es îeux de convîvîaîté, sîx ans après sa mîse en pace. En 2014, parmî es personnes quî se sont rendues dans un restaurant au cours des 30 jours précédant ’întervîew, soît 69,5% de a popuatîon, 8,7% ont été exposées à a fumée de tabac à ’întérîeur de ’étabîssement, proportîon pus éevée chez es fumeurs (11,0%) que chez es non-fumeurs (7,6%). Une exposîtîon moîns de 3 foîs au cours des 30 dernîers jours a été décarée par 4,5% des personnes înterrogées et 4,2% ont décaré avoîr été exposées 3 foîs ou pus. Parmî es personnes quî sont aées dans un café, un bar ou un pub, soît 47,2% de a popuatîon, 3 sur 10 ont été exposées à a fumée en întérîeur, 34,4% parmî es fumeurs et 27,2% parmî es non-fumeurs. Une exposîtîon moîns de 3 foîs au cours des 30 dernîers jours a été décarée par 13,9% des enquêtés et 16,3% ont décaré avoîr été exposés 3 foîs ou pus. Le tabagîsme passîf à ’întérîeur des dîscothèques concernaît 4 personnes sur 10,
(2) La questîon încut es terrasses couvertes et fermées.
23,4 20,7
45-54 ans
55-64 ans
25-34 ans
55-64 ans
65-75 ans
35-44 ans
45-54 ans
Parmî es personnes quî fréquentaîent es îeux de convîvîaîté, et après ajustement sur es prîncî-paes caractérîstîques de a popuatîon, certaîns
parmî es 9,4% de a popuatîon quî es ont fréquentées, avec une exposîtîon pus forte chez es fumeurs (47,5%) que chez es non-fumeurs (30,6%). L’exposîtîon à a fumée de tabac des autres dîmînuaît avec ’âge pour chacun des troîs îeux. Chez es non-fumeurs, ee est passée par exempe de 43,5% parmî es 15-24 ans à 14,6% parmî es 65-75 ans dans es cafés, bars, pubs (igures 2a et 2b). Magré es oîs d’înterdîctîon de fumer dans es îeux pubîcs entrées en vîgueur en France en 2008, 6 ans après, ces taux d’exposîtîon éevés suggèrent une certaîne fragîîté quant au respect des înterdîctîons de fumer dans es îeux pubîcs.
28,7 25,2
35-44 ans
25-34 ans
15-24 ans
10
20
Discothèque
65-75 ans
Non
Café, bar, pub
Figures 2 Exposîtîon à la fumée de tabac des autres à l’întérîeur des cafés/bars/pubs (n=7 672), des restaurants (n=11 454) et des dîscothèques (n=1 392), selon l’âge, parmî les fumeurs (2a) et parmî les non-fumeurs (2b), parmî les personnes de 15-75 ans quî ont fréquenté chaque lîeu en 2014, France 2a 2b % % 59,7 60 60 54,1 50 50 43,5 41,0 39,6 38,3 38,8 40 40
facteurs sont assocîés à ’exposîtîon au tabagîsme passîf (tabeau 3). Parmî es non-fumeurs quî vont au restaurant, dans des bars, cafés et en dîsco-thèque, on observe une baîsse de ’exposîtîon avec ’âge, toutes choses égaes par aîeurs. I ne s’agît pas seuement d’une baîsse de fréquentatîon maîs aussî d’une dîfférence dans es îeux fréquentés et es comportements, es pus jeunes ne fréquentant certaînement pas es mêmes îeux que eurs aïnés. Le tabagîsme passîf dans es bars et restaurants (maîs pas en dîscothèque) étaît pus éevé dans es grandes aggomératîons. Dans es cafés, bars, pubs, 19,5% des non-fumeurs vîvant dans des communes ruraes ou de moîns de 20 000 habîtants étaîent exposés à a fumée, 24,5% pour ceux vîvant dans es communes
86,1
Source : Baromètre santé 2014, Inpes.
20
84,2
Restaurant
40
0
60
Figure 1 Exposîtîon à la fumée de tabac des autres sur le lîeu de travaîl, à l’întérîeur des locaux, pour chaque catégorîe socîoprofessîonnelle en 2014 (n=8 897), France % 1003,5 5,2 6,9 6,5 3,6 14,8 6,1 7,4 8,9 8013,4
6,9 3,3
14,6 12,8 5,9
6,7
8,9
5,7
11,2
0
8,7
15,9
15,1
30
0
20
10
22,8 19,6
BEH 15 | 25mai 2016|257
7,9 3,6 0,0
16,2 7,6 5,6
88,7
Professions intermédiaires
17,1
9,4 6,7
1,0 0,6** 0,7 0,5*
20,6
1,8*
[0,2-0,4] [0,3-0,7]
13,0
***
21,9 16,1 10,7 18,7
1,0 1,0 0,9 1,5**
16,3 16,9 13,7 15,1
1,0 1,1 0,9 1,2
[0,5-1,2]
0,8
1,0 0,8 0,7** 1,1
[0,8-1,3] [0,7-1,2] [1,1-1,9]
[1,3-2,3]
[0,4-0,8] [0,6-1,1]
OR : odds ratio ; IC95% : intervalle de confiance à 95%. *** p<0,001 ; ** p<0,01 ; * p<0,05 Source : Baromètre santé 2014, Inpes.
0,5** 0,9 1,0 1,8***
n=2 978 observatîons
Parmî les fumeurs
[1,0-3,1]
1,0 0,5***
[0,8-1,3] [0,5-0,9]
15,4 14,9 13,6 17,6
7,1 12,1 15,5 29,0
Agglomération parisienne
IC95%
%
0,3*** 0,4***
1,0 0,8 0,5***
%
Au travaîl
1,0 0,6***
OR
*** 20,5 8,8 *** 24,5 17,8 15,5 12,4 8,8
15-24 ans (réf.) 25-34 ans 35-44 ans
Baccalauréat
Sexe Homme (réf.) Femme Classes d’âge
45-54 ans 55-64 ans 65-75 ans Dîplôme Inférieur au baccalauréat ou aucun diplôme (réf.)
1,0 1,0 0,6**
Catégorîe socîoprofessîonnelle (PCS) de l’îndîvîdu ou du chef de famîlle
Supérieur au baccalauréat
Revenus (unîté de consommatîon en tercîles)
Tableau 2 Facteurs assocîés à l’exposîtîon à la fumée de tabac des autres sur le lîeu de travaîl à l’întérîeur des locaux (pourcentages d’exposîtîon et régressîons logîstîques). France, 2014
er 1 tercile (faible) (réf.) e 2 tercile e 3 tercile (élevé)
***
7,1 10,0 11,1 27,3
Parmî les non-fumeurs
n=5 785 observatîons
0,8 0,9 1,0 2,0***
258| 25mai 2016|BEH 15
[0,5-1,1] [0,4-0,7]
[0,5-0,7]
*** 19,0 11,8 *** 30,2 20,1 15,1 10,6 13,5
[0,6-1,1] [0,4-0,8]
1,0 0,8 0,6**
≥200 000 habitants
20 000-199 999 habitants
[0,6-1,1] [0,5-0,9] [0,7-1,7]
*** 20,2 14,1 8,3 *** 22,4 13,7 12,1 18,6
[0,7-1,5] [0,6-1,3] [0,8-1,8]
de 20 000 à moîns de 100 000 habîtants, 32,5% pour ceux vîvant dans des vîes de pus de 200 000 habî-tants et enin 35,8% dans ’aggomératîon parîsîenne. Cette dîfférence entre grandes vîes et mîîeu rura peut aîsser penser que a norme socîae est pus favo-rabe au tabagîsme dans es îeux de convîvîaîté des grandes vîes ; cette hypothèse reste à vérîier.
Chez es fumeurs, comme chez es non-fumeurs, pus ’âge est éevé, pus ’exposîtîon à a fumée de tabac des autres dans tous es îeux de convîvîaîté est faîbe. L’exposîtîon dans es cafés et restaurants étaît égaement assocîée à a taîe de ’aggoméra-tîon : dans es cafés, a part de fumeurs exposés à a fumée des autres passe de 27,3% dans es communes ruraes ou petîtes communes, à 39,8% pour es vîes de 200 000 habîtants ou pus et 43,7% pour Parîs. Parmî es fumeurs, e nîveau de dîpôme étaît assocîé à ’exposîtîon à a fumée dans es cafés, bars, pubs, avec une exposîtîon pus împortante pour es déten-teurs du baccaauréat. Par aîeurs, parmî es fumeurs aant au restaurant, un revenu pus éevé étaît assocîé à une exposîtîon à a fumée pus fréquente.
Ain de mesurer e nîveau d’exposîtîon à a fumée de tabac à ’échee de a popuatîon françaîse, a propor-tîon de personnes exposées a été cacuée parmî ’ensembe des 15-75 ans, es personnes quî ne se rendent pas dans es îeux de convîvîaîté étant aînsî consîdérées comme non exposées. En 2014, 6,0% des 15-75 ans ont décaré avoîr été exposés à a fumée de tabac des autres à ’întérîeur des restaurants, au moîns une foîs au cours des 30 dernîers jours. Cette proportîon s’éevaît à 7,3% pour es fumeurs et 5,4% pour es non-fumeurs (tabeau 1). Concernant es cafés, bars, pubs, 14,2% de a popuatîon décaraîent avoîr été exposés à a fumée de tabac des autres à ’în-térîeur des étabîssements au cours des 30 dernîers jours (19,2% des fumeurs et 11,6% des non-fumeurs). En 2014, 3,8% des Françaîs décaraîent une exposî-tîon à a fumée de tabac des autres à ’întérîeur des dîscothèques au cours des 30 dernîers jours, 7,0% des fumeurs et 2,0% des non-fumeurs.
Discussion En 2014, au seîn de a popuatîon de France métro-poîtaîne, une proportîon împortante d’îndîvîdus a décaré être exposée à a fumée de tabac au travaî (15,5% des actîfs occupés), dans es étabîssements scoaîres ou de ’enseîgnement supérîeur (76,8% des éèves, ycéens, étudîants de pus de 15 ans) ou dans es îeux de convîvîaîté (6,0% des 15-75 ans en ce quî concerne es restaurants, 14,2% d’entre eux pour es bars, cafés et pubs). La popuatîon étaît partîcuîè-rement exposée au travaî parmî es ouvrîers, sur es îeux d’enseîgnement, et dans es cafés, bars, pubs. Pourtant, d’après es enquêtes ITC réaîsées en France avant et après ’înterdîctîon, e soutîen aux mesures est fort et a fortement augmenté depuîs 2006, es fumeurs es soutenant presqu’autant que es non-fumeurs. L’înterdîctîon de fumer dans es cafés étaît aînsî soutenue par 78% des fumeurs et 88% des non-fumeurs, et dans es restaurants par 87% des
13 fumeurs et 94% des non-fumeurs . La majorîté des fumeurs sont conscîents des rîsques îés au taba-gîsme passîf : pus de 90% décarent savoîr que e tabagîsme passîf cause e cancer du poumon chez 17 es non-fumeurs et ’asthme chez ’enfant .
Étudîer ’évoutîon des comportements et du nîveau d’exposîtîon des Françaîs à a fumée n’est pas aîsé car cea nécessîte de comparer des chîffres obtenus grâce à des enquêtes aux méthodes et formuatîons de questîons dîfférentes. Pus des troîs quarts des éèves, ycéens et étudîants de pus de 15 ans décarent avoîr été exposés à a fumée des autres sur es îeux d’enseîgnement, ’expo-sîtîon étant aînsî 5 foîs pus éevée que sur es îeux de travaî. Cet îndîcateur étaît dîsponîbe pour a premîère foîs en 2014 et n’a donc pas permîs d’étudîer une évoutîon. La formuatîon de a questîon, sans précî-sîon sur e îeu exact de ’exposîtîon (à ’întérîeur ou à ’extérîeur des étabîssements) conduît vraîsembabe-ment es éèves înterrogés à comptabîîser es expo-sîtîons constatées aux abords de ’étabîssement, notamment ors des întercours. La formuatîon de a questîon ne permet pas non pus de faîre a dîstînctîon entre une exposîtîon dans es îeux où î est înterdît de fumer (à ’întérîeur et ’extérîeur des ocaux au seîn des écoes et ycées, à ’întérîeur des ocaux des unîversîtés) et es îeux où fumer est autorîsé (à ’exté-rîeur des ocaux au seîn des unîversîtés, comme par exempe, es cours întérîeures et es espaces verts). Magré ces réserves, ce résutat reste préoccupant et appee probabement une actîon concertée, voîre conjoînte, de a part des mînîstères chargés de a Santé et de ’Éducatîon natîonae. La part de a popuatîon des actîfs occupés exposée au tabagîsme passîf sur e îeu de travaî est équîvaente seon es données du Baromètre santé 2014 et cees de ’enquête ITC de 2012, autour de 15%. Les questîons sont sîmîaîres dans es deux enquêtes. L’exposîtîon décarée a nettement dîmînué depuîs ’înterdîctîon : ee s’éevaît début 2007 à 48% chez es fumeurs et à 41% chez es non-fumeurs. Ee reste cependant éevée parmî es ouvrîers avec 28,2% décarant une exposîtîon à a fumée sur e îeu de travaî. Concernant es îeux de convîvîaîté, î est pus compexe de rendre compte des évoutîons. Pour es dîscothèques, es fumoîrs înstaés à ’înté-rîeur des étabîssements ors de a mîse en œuvre de ’înterdîctîon en janvîer 2008 peuvent expîquer e chîffre éevé obtenu dans e cadre du Baromètre santé 2014 (40,1% de ceux quî ont fréquenté ces îeux ont décaré y avoîr été exposés à a fumée), a questîon précîsant bîen « à ’întérîeur de ’étabîssement ». Concernant es bars, cafés et restaurants, es enquêtes ITC réaîsées en France avant et après ’înterdîctîon avaîent montré que a part de a popuatîon exposée au tabagîsme passîf avaît fortement dîmînué entre 2006 et 2012. Pour ceux quî ont fréquenté café, bar, restaurant au cours des sîx dernîers moîs, a ques-tîon des enquêtes ITC étaît a suîvante : « La dernîère foîs que vous y êtes aé(e), es gens fumaîent-îs à ’întérîeur ? / Avez-vous fumé à ’întérîeur ? ». En 2007,