Mamadoualiou82@yahoo.fr
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
Mémoire de Maîtrise
ETUDE DU CENTRE-VILLE DE RUFISQUE :
CARACTERISTIQUES DU PAYSAGE URBAIN ET
MUTATIONS FONCTIONNELLES
Présenté par :
MAMADOU ALIOU DIALLO
Sous la direction de :
Monsieur YAKHAM DIOP
Professeur à lU.C.A.D
Année universitaire 2008-2009Mamadoualiou82@yahoo.fr
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
Mémoire de Maîtrise
ETUDE DU CENTRE-VILLE DE RUFISQUE :
CARACTERISTIQUES DU PAYSAGE URBAIN ET
MUTATIONS FONCTIONNELLES
Présenté par :
MAMADOU ALIOU DIALLO
Sous la direction de :
Monsieur YAKHAM DIOP
Professeur à lU.C.A.D
Année universitaire 2008-2009
2Mamadoualiou82@yahoo.fr
3Mamadoualiou82@yahoo.fr
Liste des sigles et acronymes :
ADM : Agence de Développement Municipal
ANDS : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
AOF : Afrique Occidentale Française
DAF: Direction des Affaires Financières
DPM: Direction de la Police Municipale
DRH: Direction des Ressources Humaines
DST : Direction des services techniques de Rufisque
HLM : Habitat à Loyer Modéré
IAGU : Institut Africain de Gestion Urbaine
ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites
IFAN : Institut Fondamental d Afrique Noire
SOCOCIM : Société Ouest Africaine de Ciment
UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar
UICN : Union Mondial pour la Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l Education, la Science et la Culture
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PROBLEMATIQUE :
Le patrimoine se conserve, les traces du passé se lisent. Tel est l héritage et le tableau que nous
offre la ville de Rufisque, témoin privilégié dune l ongue présence française.
Rufisque, centre commercial et administratif avec des pouvoirs non moins importants se voit
confier un rôle important dans l économiaerachidière.
La graine au premier plan, même dans la morphologie urbaine, comme si le centre ville de
Rufisque navait pour but que la vulgarisation du commerce de l arachide, l espace dun moment
« du fait de la transposition arbitraire dun style architectural qui ne correspond nullement aux
1aspirations de ceux qui en « bénéficient » et au besoin de leur pratique sociale quotidienne » ,
résultant plus dune simple utilisation que dune maîtrise totale du site.
« L'habitat adopte une sorte de structure dualiste, d'un côté le nouveau quartier de l'escale (la ville
lotie) entièrement conçue et organisée pour le commerce de l'arachide, où se trouvaient
également les villas des grands commerçants, de l'autre côté, à l'est et à l'ouest, l'agglomération "
désordonnée " des quartiers lébous. Le plan de la ville relève d'une géométrie fondée sur la
recherche déléments mesurables et négociables arrangeant tout le monde, répartiteurs,
2spéculateurs, entrepreneurs. »
Entre un passé récent et aujourdhui, le centre -ville sest mu pour devenir un pôle dattraction des
services, du commerce, de la vie culturelle et économique donc un lieu où se développe
l ensemble des activités.
« Malgré les efforts de déconcentrations des activités tertiaires menées par de nombreuses villes,
les centres-villes continuent de focaliser toute une gamme de services professionnels,
commerciaux et administratifs. Ce type demplacement parait le plus adéquat à la fois pour
3irriguer en innovations et en informations l économie métropolitaine » .
1
Dubresson, Alain. L espacDae kar Rufisque en devenir .De lhéritage urbain à la croissance industrielle
.ORSTOM. P114
2
Rufisque.Réalités-urbaines.Direction des services techniques.mai 2000
3 Citation reprise par Raymond Guglielmo dans son ouvrage intitulé « les grandes métropoles du monde ».Edition
Armand Colin, p111
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A travers ses phases évolutives , l originalité de Rufisque se notdae ns la transition d un centre
qui jadis « une parfaite illustration de la projection spatiale dun système où tout est marchandise
4, où tout se négocie » et pour qui « c est le 09 septembre 1862 que le plan directeur de la vil-le
produit dune conjonction dintérêt entre le grand commerce colonial et de l administration
5coloniale- est rendu exécutoire » , sintéresser petit à petit à dautres secteurs dactivités alors
6quelle était « créée par et pour la fonction portuaire » .
figure1 : en vert le centre-ville
Photo 1 : Le canal de lest
Produit colonial avec un espace limité entre les canaux de l ouest et del estde, part et dautre de
la route nationale, l escal(ela ville lotie) ou centre-ville reste figé et na pas la possibilité de
gagner en extension .Mais le contexte nest plus le même et une redéfinition des limites du
centre-ville simpose.
Photo 2 : un nouveau bâtiment Photo 3 : structure moderne Photo 4 : circulation difficile au centre-ville
4
Dubresson, Alain. op. cit. , p21
5 Dubresson, Alain. Idem
6 Dubreson, Alain.Ibiden
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Photo 5 : Pierre de Rufisque Photo 6 : le jardin Photo 7 : ancienne police Photo 8 : toiture en ruine
dans un bâtiment public rénové en réfection
Le centre-ville de Rufisque est caractérisé pour une grande part par des bâtiments vétustes
localisés à l intérieur même c'e-stà-dire dans sa partie sud contrairement à une zone nord
partiellement rénovée. Au delà des considérations purement architecturales le vieux centre a su
petit à petit devenir un outil administratif, un pôle central pour l ensemleb des activités de la
ville. De la ville coloniale promotrice de la civilisation et de l art de vie française, à la ville
administrative et pôle des services, la transition na pas été une entreprise facile pour une ville qui
doit se positionner comme une véritable locomotive ,obligée de se conformer à un héritage
structurel pour le moins favorable à un développement durable .Ainsi le centre-ville de Rufisque
reste confronté à un problème de mutisme spatial en raison dune organisation de l espace figé
depuis l ère coloniale l obligeant à sadapter à cette réalité.
Il s en est suivi dune èrede redéfinition des fonctions de certains bâtiments coloniaux dans le
but de revaloriser le patrimoine et de diversifier les services mais sans effet.
.
Il devient logique de lier les nombreuses difficultés dans la circulation en plein centre-ville au
mutisme spatial, lesquels problèmes sont loin dêtre un vieux souvenir au regard d e l importance
considérable du trafic et de l étroitesse des voies.
Quel avenir pour un centre-ville à cours despace utilisable pour une redynamisation structurelle,
un centre aux activités concentrées dans un espace déjà circonscrit depuis l ère colonial?eet qui
doit répondre à la demande dune population sans cesse grandissante liée à l étalement de la ville
vers le nord.
Selon les estimations de la Direction de la Prévision et de la Statistique, la population du
département de Rufisque qui sélevait à 41000 habitants en 1960, est très vite passée à 328709
habitants en 2008 avec un total de 5475 habitants concentrés dans les quartiers de Keury Kao et
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Keury Souf formant le centre ville.
Cette réalité est présente et place le centre-ville de Rufisque devant une problématique complexe
regroupant à la fois plusieurs aspects de la mobilité urbaine passant par la survie du patrimoine à
un déficit de structures. Sur l ensemble des bâtiments que compte le cent-rvie lle nombreux sont
encore en état de délabrement ou encore vieux sans aucune réfection à part certains destinés au
service administratif. A cela sajoute un réseau viaire complètement vétuste et étroit rendant
ainsi la circulation piétonnière et automobile très difficile au centre-ville.
Photo 9 : Ancien entrepôt Photo 10 : école au cSur Photo 11 : bâtiment en ruine Photo 12 : Le nouveau
en ruine du marché chemin de fer
Photo 13 : Toiture délabrée Photo 14 : canalisation Photo 15 : la gare ferroviaire Photo 16 : bâtiment
au marché vétuste rénovée moderne
L état actuel des structures soit les aspects morphologiques du bâti associé au contexte actuel de
dynamisme économique ne constituent-t- ils pas une entrave à l émergence du cent-rvie lle ?ou au
contraire sa réhabilitation ne pourrait-t-elle favoriser ou constituer un point positif de la
renaissance touristique de l ancien tissu?
Autant dinterrogations qui permettent détablir une problématique voire des inquiétudes quant au
devenir de Rufisque qui se voit petit à petit transformer en véritable taudis du fait de
l appropriation du cent-rvie lle par des populations ou des « Baol-Baol » ne se souciant guerre de
la valeur touristique au risque dassister à une cohabitation entre une ville ancienne par l héritaeg
français vétuste et une ville moderne caractérisée par une superstructure neuve localisée pour
l essentiel le long de la route nationale.
Ce mutisme spatial est imputable à une mutation partielle des fonctions sopérant à l intérieur
dun centre étroit, dans des bâtiments voués à dautres fonctions , accentuant la demande en
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services. Des faits qui donnent lieu à une critique des politiques urbanistiques car il y a lieu à une
politique de délocalisation des fonctions.
Photo 17 : Quelques aspects du bâti
En dehors de ses bâtiments en ruines comme en témoigne l état de délabrementavancé du lycée
Abdoulaye Sadji, le centre-ville est envahi de partout par «une marée montante» décoles
privées, toutes concentrées dans un espace très réduit, agressant d va antage le vieux centre,
grignotant le moindre mètre carré sous le regard coupables des autorités.
Tout cela renvoie à l environnement qui se trouve menacé par les va et vientincessants, la
circulation difficile siège dune pollution continuelle, les bruits et les cris de tout part symbole
dun centre -ville « agonisant » et invivable.
Se déplacer dans la ville relève dun exploit quotidien tant le trafic entre Dakar et le reste du
Sénégal a fini dempoisonner Rufisque .
La dégradation de l environnementculturel, la vétusté du bâti, la crise sociale avec