Avant-projet de mise en valeur des Hautes-Côtes de Beaune - article ; n°1 ; vol.22, pg 13-27
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Description

Économie rurale - Année 1954 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 13-27
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C. Mouton
Avant-projet de mise en valeur des Hautes-Côtes de Beaune
In: Économie rurale. N°22, 1954. pp. 13-27.
Citer ce document / Cite this document :
Mouton C. Avant-projet de mise en valeur des Hautes-Côtes de Beaune. In: Économie rurale. N°22, 1954. pp. 13-27.
doi : 10.3406/ecoru.1954.1356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1954_num_22_1_1356•
AVANT-PROJET DE MISE EN VALEUR
DES HAUTES COTES DE BEAUNE
Assistant par à V M. Institut Claude National MOUTON Agronomique
Au touriste, les Hautes -Côtes de Beaune se préPrésentation de la région
sentent comme un pays au relief tourmenté, aux
escarpements calcaires, sillonné de vallons profonds A l'ouest de la falaise « Côte dorienne », la do
et verdoyants abritant de riches pâtures ; on y trouve minant de quelques centaines de mètres, s'étendent
des céréales, des vergers, de petits fruits rouges les Arrières Côtes, ou plutôt les Hautes Côtes de
(cassis, groseilles/ framboises); sur les coteaux, Bourgogne, qui se divisent comme la Côte elle-mê
me en trois sous-régions : quelques maigres prés voisinent avec des vignobles
dont quelques-uns sont encore exploités, mais dont Les Hautes Côtes de Dijon, beaucoup, abandonnés aux ronces et aux broussaillLes Hautes Côtes de Nuits, es, se reconnaissent aux murettes de pierres sèches; Les de Beaurie, sur les plateaux, la forêt et des pacages dégradés ces dernières faisant l'objet de cette étude. envahissent des terres autrefois cultivées: Les villa
ges — en général blottis au fond des vallons — donLes Hautes Côtes de Beaune forment un vaste
nent l'impression d'avoir été abandonnés récemrectangle s'étendant du N.-E. au S.-O. sur une lon
gueur de 20 km et sur une largeur de 4 à 8 km, dé ment par une partie importante des habitants. On y
limité : au N.-E. par la route nationale 470 Beaune- rencontre un grand nombre de bâtiments_ tombant
en ruines ou mal entretenus et une forte majorité Bligny-sur-Ouche ; à l'ouest par la plaine des Chau
de vieillards. mes d'Auvenay; au S.-O. par la trouée de Nolay;
Sommes-nous donc en présence d'une région en à l'Est par la Grande Côte qui avance ses vignobles
train de subir uneJente agonie ? dans les Combes jusqu'au contact de ceux des Haut
Reportons-nous aux tableaux 1 et 2. Nous en dées Côtes (par exemple à Bouze, Saint-Romain, La
duisons l'hypothèse de travail suivante : Rochepot).
Tableau 1 - Evolution de la population des Hautes Côtes de Beaune
1911 1926 Année 1820 1859 1880 1906 1946
5.447 6!529 7.057 5.306 5.185 3.953 Population 3.156
Tableau 2 - Evolution de la vigne Une étude plus poussée des caractérist ques natur
elles de la région et la mise en évidence de ses di
verses potentialités (terres, main-d'œuvre, spéculat
1914 Année 1926. 1953 ions plus rentables) nous conduiront-elles à la mê
me conclusion ?
Superficie
1.465 1.114 390 Géologie et hydrographie. des vignes
M C'est la géologie qui permet au géographe d'ex
pliquer le relief de cette région :
La Grande Côte est le rebord oriental d'un vaste La crise phylloxérique et ses conséquences écono
miques ont entraîné la dépopulation d'une région à plateau calcaire d'origine jurassique « La Monta
vocation essentiellement viticole. La vigne semble gne )> qui s'étend entre l'Auxois à l'ouest et la plai
être la seule ressource de cette région. ne de la Saône à l'est. Les mouvements alpins ont •
— 14
— affai Climatologie. provoqué des dislocations de style cassant
,- ssement des terrains de la bordure morvandelle Il est admis que le climat des Hautes Côtes de
de fractures très rapprochés et plus ou moins champs Beaune est, dans son ensemble, le même que celui
parallèles — et des ondulations synclinales ou anti- de la Côte, quelques éléments étant légèrement
clinales plus ou moins marquées — synclinal des accentués.
Chaumes d'Auvenay — puis, le nivellement des gra Les vents dominants sont ceux du sud-ouest. Les
dins néofoimés ou rajeunis a donné, à l'heure ac températures sont, en ^général, plus basses qu'à
tuelle, deux surfaces d'aplanissement : la premièr Beaune- (différence d'altitude) ; le nombre, de jours
e dite « la plate-forme de la Montagne » à une al de gelée est plus élevé dans les Hautes Côtes (Saint-
titude comprise entre 450 et 600 m ; la seconde, aux 1 Romain 78 jours de gelée, Beaune 60, moyenne dé
abords de la Côte à une altitude comprise entre 300 cennale) ; en outre, ces gelées sont souvent plus tar
et 400 mètres. L'érosion travaillant activement dans dives que dans la Côte.
la seconde surface a dégagé les formes structurales, Si les Hautes Côtes de Beaune sont plus arrosées
fait apparaître de nombreuses inversions de relief de que la Côte (moyenne 48-51 : Beaune, 669 mm ;
faille et donné naissance aux deux pentes des Haut La Rochepot, 714 ; Saint-Romain, 828) la réparti
es-Côtes de Beaune, l'une, la plus élevée, exposée tion est la même et présente deux maxima, mai-juin
au sud-est, l'autre, exposée au nord-ouest. et octobre-novembre. Le régime est donc un régime
mixte à dominance atlantique. De nombreux cours d'eau, à la fin du miocène,
creusèrent les combes de la Côte, mais à l'heure ac Conséquences agricoles. tuelle, la région tout entière souffre d'un manque
Les vignobles des Hautes Côtes de Beaune sont d'eau ; quelques rares sources affleurent à la limite
encore plus souvent menacés par les gelées tardives du Lias et du Bajocien et donnent naissance à de
ou la grêle que ceux de la Côte. Il faut donc orienter petits ruisseaux qui rejoignent le val de Saône en
les viticulteurs vers une production de qualité leur traversant les combes. Le problème de l'eau sera
permettant de vendre mieux leurs produits : la récoltéventuellement un des facteurs-limitant une mise en
e' des raisins étant souvent aléatoire. Par suite des valeur rationnelle de la région.
rigueurs- de l'hiver, la végétation se verra arrêtée
dans son développement pendant une longue périoPédologie.
de hivernale (5 mois seuls étant exempts de toute ge
L'examen des coupes géologiques des Hautes lée). Le maximum de mai-juin assurera vla coupe
Côtes nous montre que tous les terrains allant du principale des fourrages, les pluies de la fin de l'été
Trias au Jurassique supérieur sont représentés. assureront les regains. Il sera donc nécessaire de
stocker des fourrages (foins, ensilage...) pour couvLes sols d'origine triasique et liasique argilo-
rir les périodes de disette hivernale et estivale. marneux ont une vocation herbagère marquée (Au-
xois). Cependant, il sera possible de voir prospérer
la vigne, soit sur les calcaires sinémuriens, soit sur DEUX ESQUISSES les éboulis de la falaise du Bajocien dominant la sé
rie liasique, si ceux-ci ont une épaisseur suffisante. MONOGRAPHIQUES
Les marnes du Bajocien supérieur, niveau de sour-
I. — LA COMMUNE DE MELOISEY .ces assez important, peuvent porter soit d'excellentes
pâ'ures, soit des terres à blé si des éboulis calcaires Cette commune, d'une superficie de 1.200 ha endes étages supérieurs se mélangent à elles. viron, est une fidèle image des divers paysages ren
Les- marnes argoviennes forment une partie im contrés dans- les Hautes Côtes de Beaune : 600 ha
portante de la côté viticole de Beaune. Elles sont sur le plateau, 350 ha sur la pente liasique et la val
très calcaires, blanches et pauvres en acide phospho- lée, 250 ha sur le versant Nord-Ouest. Le -village
rique et potasse. En coteaux, elles portent de bonnes s'est installé à mi-pente du versant liasique, à une
vignes. altitude comprise entre 400 et 420 m.
Les sols du Bathonien inférieur et moyen donnent La situation en 1880 : les terres de chaille assez profondes, argilo-siliceu-
Vers 1880, Meloisey était en pleine expansion dé- ses, fertiles mais contenant des rognons siliceux.
mographiqve et économique.
, Sauf dans les vallonnements où la terre a pu s'a La population, comme d'ailleurs dans presque
ccumuler en- couches suffisantes, les sols provenant toute la France au milieu du XIXe siècle, avait
des calcaires du Jurassique sont peu profonds, pier augmenté régulièrement depuis 1820 ; en 1883, reux, très perméables appelant la forêt (pin noir 748 habitants étaient recensés

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