Homophobie : rapport annuel 2015
186 pages
Français

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Description

Les actes homophobes ont baissé de 38% en 2014, par rapport à 2013

Informations

Publié par
Publié le 12 mai 2015
Nombre de lectures 7 118
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

l’homophobie
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Rapport sur l’homophobie 2015
Rapport sur l'homophobie 2015
SOS homophobie 34 rue Poissonnière 75002 Paris
Directeur de la publication Yohann Roszéwitch, président de SOS homophobie
Directeurs de la rédaction Yohann Roszéwitch Sylvain Toiron
Rédaction Alexandre Antolin EB Jean-François Berthou Paule-Élise Boudou Manuel David Daphnée Da Silva Julien Delhorbe AD Alexandre K Jérémie Kouzmine Tania Lejbowicz Raphaël Legouix Lukas Le Mignon Véronique Madre GM Dimitri Ouardighi ASP Grégory P Fabien Randanne David Raynaud Anthony Roux Camille Steinmann Pierre Stempfer Ludwig Vallois Romuald Verrier Rémi Vibert Anna Zielinska
Édition Juliette Raffier Maquette Marty de Montereau Impression Imprimerie CPI France-Quercy ZA des Grands-Champs 46090 Mercuès Distribution-diffusion KTM éditions 15, rue Claude-Tillier 75012 Paris
Vous êtes victime ou témoin de discriminations homophobes, biphobes ou transphobes par votre entourage, sur votre lieu de travail, dans un lieu public…
vous êtes victime ou témoin d’insultes, de violences ou de menaces homophobes, biphobes ou transphobes
vous avez besoin d’être écouté-e, vous recherchez des informations, vous vous posez des questions…
Appelez ou témoignez
Ligne d’écoute anonyme
Ligne d'écoute anonyme
01 48 06 42 41
du Lundi au Vendredi 18 h - 22 h Samedi 14 h - 16 h Dimanche 18 h - 20 h
Ou par courriel ou Chat’
sur notre site www.sos-homophobie.org
Témoigner, c’est agir Adhérer, c’est agir
Adhésion possible en ligne sur notre site (paiement sécurisé par CB)
Vous souhaitez devenir bénévole Contactez-nous : nousrejoindre@sos-homophobie.org
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Rapport sur l'homophobie 2015
SOS homophobie dédie cet ouvrage
à
Marie et Bruno
Sommaire
Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 L’association SOS homophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
Analyses et témoignages. . . . . . . . . . . . . . . . . .13
Synthèse générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
Contextes transversaux : Agressions physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 Lesbophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Gayphobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34 Biphobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 Transphobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
Commerces et services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54 Famille, entourage proche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 Justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74 Lieux publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78 Mal de vivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86 Médias-Communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92 Milieu scolaire-Enseignement supérieur . . . . . . . . . . . .98 Police-Gendarmerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106 Politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108 Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .116 Religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124 Santé-Médecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132 Sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .138 Travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144 Voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152
International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158
Annexes Le droit français face à l’homophobie . . . . . . . . . . . . Faits marquants de l’année 2014 . . . . . . . . . . . . . . . . Communiqués de presse de SOS homophobie . . . . Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Rapport sur l'homophobie 2015
Éditorial
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llons jusqu’au bout de nos valeurs « LeApoint où la résistance s’est faite chez les autres, ce n’était pas qu’ils aient couché ensemble (…), ce n’était pas ça qui était intolérable, mais c’était que le lendemain matin, ils se tiennent par la main, c’était que, pendant le déjeuner, ils s’embrassent, c’était qu’ils ne se quittent plus, c’était finalement toute une série de plaisirs qui étaient justement des plaisirs d’être ensemble, des plaisirs de corps, des plaisirs de regards… »C.ités par Didier Eribon dansRéflexions sur la question gay,ces quelques mots de Michel Foucault à propos d’un couple d’hommes trouvent toute leur résonance dans le bilan que nous dressons des LGBTphobies pour l’année 2014.
En 2013, nous avions reçu un nombre sans précédent de témoignages de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie. Un an plus tard, le nombre de témoignages a baissé, mais, dans les contextes relatifs à la vie quotidienne, la haine et la violence se manifestent toujours autant. Les femmes et les hommes anonymes qui en sont victimes ont un visage : Jean-Paul F. et Jean-Paul B., un couple gay agressé à un arrêt de bus après s’être embrassé, Sandra et Charline qui n’osent pas se tenir la main dans la rue, Fabien insulté par ses camarades de classe et dont la douleur est ignorée par sa famille, Louise dont la banque refuse de tenir compte de son changement d’identité de genre.Tout se passe alors comme si les personnes LGBT étaient condamnées aux mots terribles d’Hervé Guibert :« L’homosexualité dans ce monde, c’est possible tant qu’on n’en parle pas. »
Ces chiffres traduisent bien sûr une plus grande volonté des victimes de faire connaître les violences qu’elles subissent.Ils illustrent aussi le travail quotidien accompli par les bénévoles de SOS homophobie.Mieux connue, notre association est aussi davantage sollicitée. Mais ces chiffres montrent d’abord à quel point l’homophobie est enracinée dans notre pays. Les LGBTphobies pénètrent dans les grains les plus fins de la société, dans les familles, le voisinage, les lieux de travail.
Depuis 2012, les débats autour de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe ont donné une nouvelle légitimité à ces LGBTphobies du quotidien. Pourquoi s’interdire, dans son quartier ou son village, les moqueries et les insultes, le rejet et les coups quand des femmes et des hommes public-que-s multiplient les déclarations homophobes et transphobes en toute impunité ? Nous espérions que les premières célébrations de mariages entre deux femmes ou deux hommes, que les premières reconnaissances de familles homoparentales allaient enfin permettre le recul des LGBTphobies.Au contraire, et dans un contexte de montée des extrémismes, nous avons assisté à une banalisation des paroles de haine, notamment de la part des femmes et des hommes politiques contre les personnes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans.
Ces derniers mois, les pouvoirs publics ont également entretenu l’homophobie et la transphobie.Qu’il s’agisse du refus de donner accès à la PMA à toutes les femmes, des hésitations sur l’ouverture du don de sang aux hommes gays et bisexuels, de l’incapacité à légiférer sur la simplification du changement d’état civil des
Rapport sur l'homophobie 2015
personnes trans ou encore de l’absence de politique de lutte contre les LGBTphobies à l’école, cette inac-tion et ces reculades alimentent les LGBTphobies. En niant l’Égalité des droits et les libertés des personnes LGBT, les pouvoirs publics justifient la hiérarchisation des personnes selon leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre.
Face à la lesbophobie, à la gayphobie, à la biphobie, à la transphobie, nous poursuivons notre combat.
Trop souvent, on nous oppose des consultations qui ne rendent jamais leurs conclusions ! Des temps d’apaise-ment face à des extrémistes qui manifestent bruyamment ! De nouvelles priorités ! Faut-il croire que la grandeur d’une politique se mesure à des temps de discussions qui ne sont que des temps de prétexte? Que le souci du compromis et de l’apaisement impose de donner légitimité aux paroles les plus fanatiques ? Qu’une politique économique et sociale ambitieuse n’est pas compatible avec le respect des droits et des libertés de chacun-e?
Non ! Aujourd’hui,
la lutte contre les LGBTphobies impose la mobilisation de toutes et de tous…
Des pouvoirs publics. Le vote de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe a été une grande et belle conquête. C’est une réalité aujourd’hui acceptée par une très grande majorité de Françaises et de Français. Appuyons-nous sur ce succès pour dépasser les peurs, les craintes et les hésita-tions de quelques-un-e-s ; pour reconnaître les mêmes droits et libertés aux lesbiennes, gays, bi-e-s et trans ; pour mettre en œuvre une politique qui rassemble et non qui divise.
De la société civile, des médias au monde du travail. Les initiatives se multiplient, qu’il s’agisse de la diffusion par France Télévisions des documentairesHomos, la haineouSouffre-douleurs, ils se manifestent, de la prise de conscience par les réseaux sociaux, notamment de Twitter, de la nécessité de lutter contre les propos haineux, ou encore des actions menées dans de nombreuses entreprises pour faire de la diversité un atout. La réussite de ces actions montre tout l’intérêt que chacune et chacun ont à se mobiliser pour accorder dans notre société toute leur place aux personnes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans.
Du monde associatif et militant. Forte de ses 1 300 membres présent-e-s à Paris et dans dix-huit délégations régionales, SOS homophobie poursuit, plus que jamais, son action de soutien aux victimes et à leurs proches, de prévention des LGBTphobies, et de militantisme en faveur de l’Égalité des droits et des libertés des les-biennes, gays, bi-e-s et trans. Nous ne pouvons pas mener seul-e-s ce combat contre la haine et le rejet. En France et dans le monde, les mécanismes qui conduisent aux LGBTphobies, au sexisme, au racisme et à tous les actes antisémites, antimusulmans ou antichrétiens auxquels nous avons assisté ces derniers mois sont les mêmes. Rassemblons-nous pour les combattre et construire un monde de respect et de diversité.
Uni-e-s contre toutes les formes de discrimination, nous combattrons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité, ces valeurs qui fondent notre République et auxquelles nous croyons fermement et passionnément. Léon Blum écrivait :« L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée. »
Allons aujourd’hui jusqu’au bout de nos valeurs.
Yohann Roszéwitch, président
L’association SOS homophobie
SOUTENIR les victimes d’actes LGBTphobes
Écouter Une ligne téléphonique animée par des bénévoles formé-e-s recueille les témoignages et apporte aux victimes attention, réconfort et pistes de solution dans le plus strict anonymat. L’écoute se fait égale-ment sur Internet par chat, sur lequel répondent les mêmes bénévoles. Il est également possible de témoigner via un formulaire sur le site internet de l’association et sur le site cestcommeca.net. Les coordonnées de structures ou de personnes aux compétences spécifiques (associations locales, avocat-e-s…) peuvent être communiquées.
Répondre Les témoignages déposés sur notre site internet bénéficient d’un suivi attentif et leurs auteur-e-s reçoivent une réponse personnalisée.
Soutenir et accompagner Sous certaines conditions, et à la demande de l’appe-
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lant-e, l’anonymat peut être levé pour un soutien personnalisé. Si nécessaire, l’association peut intervenir concrètement auprès des victimes qui sollicitent son appui : lettre de soutien, accompagne-ment, interpellation d’employeurs, de voisin-e-s ou autres personnes commettant des actes homo-phobes ou transphobes.
Agir en justice L’association SOS homophobie, ayant plus de cinq ans d’existence, est habilitée à se porter partie civile auprès de victimes d’actes homophobes ou transphobes.
PRÉVENIR les LGBTphobies
Intervenir en milieu scolaire L’association propose des rencontres-débats aux élèves des collèges et lycées, animées par des béné-voles formé-e-s.Objectif : la déconstruction des sté-réotypes et des idées reçues qui forment le terreau de l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie, particulièrement à l’école.
Rapport sur l'homophobie 2015
Pour ces actions, SOS homophobie est agréée dans les académies d’Aix-Marseille, Créteil, Paris et Strasbourg.
Former les professionnel-le-s La formation pour adultes sensibilise les profes-sionnel-le-s des domaines de l’éducation, de la santé, du sanitaire et social, de la justice, de la police, de la gendarmerie, les différent-e-s acteurs-trices sociaux-ales (syndicats, associations...) ainsi que les entreprises à la prise en compte des phénomènes de discrimination homophobe et transphobe. D’une façon plus générale, il s’agit d’inciter à réflé-chir sur les clichés, la banalisation de l’injure homo-phobe et transphobe, les préjugés, les stéréotypes, et ainsi d’intégrer la lutte contre les discriminations homophobes, biphobes et transphobes aux diffé-rentes pratiques professionnelles.
Informer les adolescent-e-s Offrir aux adolescent-e-s LGBT un soutien spéci-fique par l’entremise du site internet « C’est comme ça » (www.cestcommeca.net) : il met à leur dis-position de nombreuses informations, des témoi-gnages, des ressources culturelles, etc., et permet des réactions personnalisées dans des situations scolaires ou familiales difficiles (en écrivant à cestcommeca@sos-homophobie.org).
Intervenir sur les lieux de drague Dans les lieux de drague en plein air fréquentés par des homosexuels, des interventions de quelques bénévoles de l’association permettent d’informer les hommes qui fréquentent ces espaces des possibles dangers et sur la conduite à tenir en cas d’agression. Des outils de prévention sont distribués.
MILITER pour l’égalité des droits
Recenser et analyser Chaque année leRapport sur l’homophobiecom-pile l’ensemble des témoignages reçus par l’asso-ciation et analyse l’actualité LGBT des douze mois
écoulés et son traitement par la presse. À travers de nombreuses thématiques (famille, travail, lesbo-phobie…), la publication qui en résulte offre sans complaisance une vision détaillée de l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie en France et demeure le seul outil d’analyse quantitative et qua-litative pour en mesurer l’évolution.
Manifester Chaque année, SOS homophobie participe à diverses manifestations : Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, Marches des fiertés LGBT, marche Existrans, Printemps des associations, Solidays et autres salons associatifs ou institution-nels. Elle coorganise également des soirées de promotion et de soutien à l’association.
Lutter contre la lesbophobie La commission lesbophobie conforte la diversité de l’association dans sa composition et ses actions. Elle lutte contre les discriminations et les manifesta-tions de rejet spécifiques faites aux lesbiennes en prenant part à la création de supports d’information et de communication (Enquête sur la lesbophobie en 2008 et 2015, micro-trottoir en 2009, etc.) et en participant à des tables rondes, débats, manifesta-tions et animations.
Lutter contre la transphobie Le groupe transidentités et genre a pour mission de lutter contre les discriminations et les formes de rejet spécifiques faites aux personnes trans.
Traquer les LGBTphobies sur Internet SOS homophobie compte un groupe de suivi, retrait et prévention des propos homophobes et transphobes sur Internet (forums, blogs, etc.).
Prendre position SOS homophobie intervient auprès des pouvoirs publics français et européens, du Défenseur des droits, des médias pour porter notre combat pour l’égalité des droits quelles que soient l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
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