Erhard Friedberg : Made in monde de Suzanne Berger « La mondialisation n’est pas un choc exogène : elle est le résultat de millions de choix réalisés par les entreprises, concernant les activités qu’elles veulent garder sous leur toit, celles qui seront sous-traitées à d’autres et l’implantation de toutes ces activités. »(p.81) Voilà un livre sur la mondialisation qui nous change agréablement et radicalement de la littérature habituelle sur ce thème. Ici, point de plaidoyers théoriques et/ou moralisateurs pour ou contre, point de lamentations sur les menaces réelles et supposées que la mondialisation fait courir à l’Etat-providence, aux équilibres politiques et sociaux ainsi qu’aux identités culturelles de nos sociétés. Comme le montre la citation mise en exergue, le point de vue et le point de départ sont tout autres. Sans état d’âme et sans prévention particulière devant un phénomène accepté comme un fait apportant des contraintes certes, mais aussi beaucoup d’opportunités nouvelles, le livre se propose d’aller à l’écoute des acteurs qui, dans les entreprises, font la mondialisation par leurs décisions, pour écouter leur diagnostic de la situation et pour observer comment, concrètement, ils ont décidé de « jouer » face aux contraintes et aux opportunités inhérentes aux nouvelles conditions de concurrence créées par la mondialisation. Fruit d’une enquête de cinq ans conduite par une équipe de 15 chercheurs du MIT auprès de 500 entreprises ...