Plaidoyer pour une victoire nationale!
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Description

Plaidoyer à l'occasion d'une victoire nationale ! Il y a juste quelques heures, notre équipe nationale de football, vient d'écrire une belle page de son histoire, en se qualifiant superbement à la finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Une première. Une grande première. Bien que je ne sois pas un grand admirateur du football en général, je m’intéresse de très près à cette majestueuse chevauchée des Etalons et surtout à ce qu'elle suscite dans l'âme du peuple burkinabé. Au moment où j'écris ces lignes, il est 3h 47mn du matin et je n'ai pas le moindre sommeil. Rien d'étonnant : cela fait bien des années déjà que la nuit est mon élément, ma fidèle amie. Quand tout est si tranquille, quand tout dort au point d'entendre le simple bruit d'une feuille qui tombe, alors, je vis, alors, je suis bien ; alors, je mesure, et prends davantage conscience de ma simple personne dans le tout grand univers. En cette nuit, je me sens bien. En cette nuit, je suis pensif. En cette nuit, je rêve. En cette nuit, je vois grand, je pense loin. En cette nuit, enfin, je pense à mon pays et à toutes ses filles et fils, en cet instant précis de victoire.

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Publié le 07 février 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Plaidoyer à l'occasion d'une victoire nationale !
Il y a juste quelques heures, notre équipe nationale de football, vient d'écrire une belle page de son histoire, en se qualifiant superbement à la finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Une première. Une grande première.
Bien que je ne sois pas un grand admirateur du football en général, je m’intéresse de très près à cette majestueuse chevauchée des Etalons et surtout à ce qu'elle suscite dans l'âme du peuple burkinabé.
Au moment où j'écris ces lignes, il est 3h 47mn du matin et je n'ai pas le moindre sommeil. Rien d'étonnant : cela fait bien des années déjà que la nuit est mon élément, ma fidèle amie.
Quand tout est si tranquille, quand tout dort au point d'entendre le simple bruit d'une feuille qui tombe, alors, je vis, alors, je suis bien; alors, je mesure, et prends davantage conscience de ma simple personne dans le tout grand univers.
En cette nuit, je me sens bien. En cette nuit, je suis pensif. En cette nuit, je rêve. En cette nuit, je vois grand, je pense loin. En cette nuit, enfin, je pense à mon pays et à toutes ses filles et fils, en cet instant précis de victoire.
Cette nuit, j'ai la certitude que pour une rare fois, tout le peuple burkinabé se sent sur la même longueur d'onde: quelques soient les différences et contrastes quelconques qui existent entre les différentes strates de notre pays, cette nuit, tous semblent être animés par la même force, la même joie, la même énergie, le même bonheur : la victoire de notreéquipe nationale de football.
J'ai trainé un peu ce soir sur les réseaux sociaux: le refrain est invariable, identique. La fibre patriotique, l'âme de la nation, la fierté nationale vibrent de leurs meilleures mélodies.
Pour une rare fois, tout un peuple se sent uni, au delà de tous clivages, de toutes conditions. Très beau. Je mesuretoute la beauté de cette nuit. J'ai aussi rarement entendu une mélodie si suave, des des chœurs et des coeurs siharmonieux : en général, trop de choses nous éloignent, nous séparent, nous dressent les uns contre les autres, nous font nous ignorer les uns les autres. C'est parfois de l'ordre normale des choses mais ce qui a souvent été frustrant dans tout cela, c'est l'impression que nous donnons souvent qu'il y a deux ou plusieurs pays en un seul, qu'il y a les uns et les autres, qu'il n'y a pas « moi et les autres » mais « moi et ensuite les autres ».
Cette nuit, je vois un peuple uni, une nation vivante...autour du football; autour de son équipe nationale.
Cette nuit, nous nous sentons dans et de la même famille, une famille unie par une même joie et une même force. Ceci sera aussi vrai quand l'arbitre sifflera le coup d'envoi du match final, Burkina-Nigeria.
Du coup, je me permets de rêver. Du coup, je me vois en train de parler à chaque fils et fille de ce beau pays à la grande âme.
Et si la grande joie, le grand accord et ce sentiment de former un seul esprit, une seule âme, un seul pays qui nous animent tous cette nuit, pouvaient durer, être entretenus au delà du football pour embrasser tous les autres domaines de notre vie quotidienne ?
Par ailleurs, au delà du football, et de ces actes splendides de nos étalons qui nous unissent et nous
honorent cette nuit, n'y a-il pas d'infinies possibilités de garder, d'entretenir ce sens, cette conscience d'appartenir à la même patrie, au delà de nos clivages politiques, sociales, intellectuelles, etc?
J'offre une piste : que chacun fasse scrupuleusement, conséquemment ce qu'il a à faire, en pensant à l'ensemble, à la nation, au futur. En pensant grand. En dépassant son simple égo, son intérêt du moment : exactement, comme ce que les Etalons sont en train de faire et qui nous conduit à avoir l'honneur de vivre ce moment précis.
Je suis en effet persuadé que ces braves garçons qui subitement nous donnent à tous la conscience d'être une nation ne sont pas seulement motivés par des primes de matches et autres avantages, économiques.
Je reste persuadé qu'il y a en eux, quelque chose de plus grand, de l'ordre de la patrie, de la responsabilité qui les poussent à tant d'abnégation et de génie.
Je reste persuadé qu'ils respectent une sorte decode d'honneur par rapport aux attentes et au rêve de toute une nation.
Que chacun de nous donc s'en inspire. Que chacun de nous, au delà des jubilations et autres excès liés à la joie du moment prenne exemple sur ces braves garçons : penser toujours à l'ensemble, à la fierté et au bonheur de l'ensemble.
C'est à cette condition, il me semble, que chacun d'entre nous pourra se définir comme un véritable étalon et rendre ainsi hommage à ces garçons.
Me définissant clairement comme un citoyen du monde, je ne saurai terminer ce plaidoyer opportun sans souligner que nous ne serons d'aucune utilité au monde et à son histoire si cette conscience de l'ensemble, du commun, fait défaut à l'intérieur de nos frontières.
Comme il peut apparaître clairement, les leaders de notre pays, de quelque ordre que ce soit, ont une grande responsabilité à cet effet.
Que les Etalons remportent ou pas cette coupe d’Afrique des nations, ils méritent une fière chandelle pour avoir ressuscité et faire vibrer l'âme de toute une nation. Puisse cela servir d'exemple à chacun d'entre nous dans les responsabilités du moment qui sont les siennes, surtout quand la fièvre de cette compétition tombera.
GNIENHOUN Abdoulaye Nazaire abdoulaye.nazaire@gmail.com
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