Etude économétrique de la fonction d'investissement macroéconomique en agriculture - article ; n°1 ; vol.182, pg 18-25

H. Guyomard

Description

Économie rurale - Année 1987 - Volume 182 - Numéro 1 - Pages 18-25
L'objectif de ce papier est de vérifier la capacité des théories traditionnelles sur l'investissement à expliquer l'évolution de l'investissement agricole au niveau macroéconomique. Les caractéristiques de la branche sont prises en compte : distinction entre travail familial et travail salarié, problème des consommations intermédiaires qui ne sont pas seulement des matières premières, facteurs fixes dans le court terme... Les résultats indiquent que la FBCF agricole est plus sensible aux variations de coûts des inputs qu'aux variations du produit. Les modèles sont finalement utilisés pour analyser les conséquences de la « crise de 1974 » sur l'investissement agricole.
Econometrical study of the macroeconomic investment function in agriculture - The objective of this paper is to test the capacity of generally accepted investment theories to explain aggregate agricultural investment behaviour. The characteristics of the sector are taken into account : distinction between family labour and hired labour, problem of intermediate inputs which are not only raw materials, fixed factors in the short term... Empirical results indicate that investment levels are more affected by the costs of the inputs than by changes in agricultural output. The models are then used to analyse the consequences of the « 1974 crisis » on the agricultural investment.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ECONOMIE_RURALE
• Publié le: 01 janvier 1987
• Nombre de lectures: 38
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Hervé Guyomard
Etude économétrique de la fonction d'investissement
macroéconomique en agriculture
In: Économie rurale. N°182, 1987. pp. 18-25.
Résumé
L'objectif de ce papier est de vérifier la capacité des théories traditionnelles sur l'investissement à expliquer l'évolution de
l'investissement agricole au niveau macroéconomique. Les caractéristiques de la branche sont prises en compte : distinction
entre travail familial et travail salarié, problème des consommations intermédiaires qui ne sont pas seulement des matières
premières, facteurs fixes dans le court terme... Les résultats indiquent que la FBCF agricole est plus sensible aux variations de
coûts des inputs qu'aux variations du produit. Les modèles sont finalement utilisés pour analyser les conséquences de la « crise
de 1974 » sur l'investissement agricole.
Abstract
Econometrical study of the macroeconomic investment function in agriculture - The objective of this paper is to test the capacity
of generally accepted investment theories to explain aggregate agricultural investment behaviour. The characteristics of the
sector are taken into account : distinction between family labour and hired labour, problem of intermediate inputs which are not
only raw materials, fixed factors in the short term... Empirical results indicate that investment levels are more affected by the
costs of the inputs than by changes in agricultural output. The models are then used to analyse the consequences of the « 1974
crisis » on the agricultural investment.
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Guyomard Hervé. Etude économétrique de la fonction d'investissement macroéconomique en agriculture. In: Économie rurale.
N°182, 1987. pp. 18-25.
doi : 10.3406/ecoru.1987.3862
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1987_num_182_1_3862ECONOMIE RURALE Financement et capitalisation
n° 182, nov.-déc. 1987 de l'agriculture
ÉTUDE ÉCONOMÉTRIQUE DE LA FONCTION D'INVESTISSEMENT
MACROÉCONOMIQUE EN AGRICULTURE
Hervé GUYOMARD*
Résumé :
L'objectif de ce papier est de vérifier la capacité des théories traditionnelles sur l'investissement à expliquer
l'évolution de l'investissement agricole au niveau macroéconomique. Les caractéristiques de la branche sont prises
en compte : distinction entre travail familial et travail salarié, problème des consommations intermédiaires qui ne
sont pas seulement des matières premières, facteurs fixes dans le court terme... Les résultats indiquent que la FBCF
agricole est plus sensible aux variations de coûts des inputs qu'aux variations du produit. Les modèles sont final
ement utilisés pour analyser les conséquences de la « crise de 1974 » sur l'investissement agricole.
Summary :
ECONOMETRICAL STUDY OF THE MACROECONOMIC INVESTMENT FUNCTION IN AGRICULTURE
The objective of this paper is to test the capacity of generally accepted investment theories to explain aggre
gate agricultural investment behaviour. The characteristics of the sector are taken into account : distinction between
family labour and hired labour, problem of intermediate inputs which are not only raw materials, fixed factors in
the short term... Empirical results indicate that investment levels are more affected by the costs of the inputs than
by changes in agricultural output. The models are then used to analyse the consequences of the « 1974 crisis »
on the agricultural investment.
tissements. Pour la première fois en 1985 le capital net Un des traits les plus marquants de l'agriculture fran
çaise de ces trente dernières années est le recours crois diminue en volume.
sant aux inputs d'origine industrielle : consommations Les conséquences directes d'une telle rupture dans l'évo
intermédiaires et biens capitaux matériel et bâtiment. lution de la FBCF sont un vieillissement relatif du capital
Signe d'une transformation profonde du processus de pro et un alourdissement du poids des déclassements. Les con
duction, cette évolution se manifeste en particulier par la séquences macroéconomiques de cette évolution défavo
substitution capital-travail et corrélativement par une aug rable sur les dynamiques de croissance de la branche agri
mentation régulière de la productivité partielle du travail cole et de l'industrie du machinisme agricole renvoient aux
(+ 5 % en moyenne annuelle sur la période 1959-1985). préoccupations des pouvoirs publics quant à l'avenir de
ces deux secteurs (M. Horps, J. Astruc, 1982 ; P. Daucé, En progression constante de 1959 à 1974 (+ 4,9 % en
1986). volume et en moyenne annuelle), l'investissement product
if a été un facteur déterminant de la croissance de l'offre Les conséquences du fléchissement de l'investissement
agricole (+ 2,6 % par an en volume) et de la compétitiv productif en agriculture sur le secteur du machinisme agri
ité de la branche, notamment par rapport aux autres pays cole sont bien connues : diminution du chiffre d'affaires
industrialisés. Par un simple effet quantitatif mais aussi en termes réels, baisse des effectifs [de 44 600 en 1975 à
en renouvelant le stock de capital, l'investissement a per 28 700 en 1985], perte de compétitivité et dépendance exté
mis à l'agriculture française d'accroître ses capacités pro rieure accrue.
ductives et de se développer sur le marché intérieur dans Dans une perspective économique générale défavorable, un premier temps, européen dans une seconde phase. ces interrogations concernent en second lieu la compétitiv
L'investissement productif a également constitué une com ité et la rentabilité à moyen terme de l'activité agricole. posante essentielle de la demande finale de l'économie, par Les opinions divergent entre ceux qui affirment que « la l'intermédiaire des marchés du bâtiment et du machinisme baisse des investissements agricoles n'est pas alarmante si agricole. C'est ainsi que le machinisme agricole est devenu elle ne se prolonge pas au-delà de 1988, car il y avait sur
la première industrie de biens d'équipements en France. équipement, notamment en machines agricoles (P. Auber-
Or, depuis 1974, la Formation Brute de Capital Fixe ger, 1987) (1) et ceux qui pensent que l'investissement n'est
(FBCF) en agriculture ne progresse plus. Après la baisse plus aujourd'hui qu'un simple renouvellement et que
très importante de 1975 ( — 11,9 % en volume), l'inve l'allongement excessif de la durée d'utilisation des matér
stissement total semble se stabiliser aux alentours de 9 mil iels existants est générateur de coûts d'entretien élevés et
lions de francs 1970 avec des variations interannuelles non de pertes de productivité (Horps, Astruc, 1982). Il sem
négligeables. 1983, 1984 et 1985 sont trois années consé ble assez difficile de choisir entre ces deux affirmations
cutives de baisse (— 4,2 °/o, — 7,5 % et — 2 %), et dans la mesure où les informations disponibles concernant
depuis 1984 l'investissement brut ne couvre plus les amor- la mesure des capacités de production, le taux d'utilisa-
* Chercheur INRA-SESR, Rennes. 1. Caisse Nationale du Crédit Agricole.
L'auteur remercie L. Mahé et P. Rainelli pour les conseils apportés lors de la
rédaction de cet article.
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Sans entrer dans le détail des 14 classes de matériels, objet tion et la durée de vie des équipements sont rares et imparf
aites. La comparaison des évolutions de la FBCF et des par ailleurs d'autres études (Guyomard, 1983 ; Aubert,
stocks de capital, en France et chez nos principaux parte 1987), le plan suivant décrit de façon synthétique les gran
naires européens, peut néanmoins apporter quelques él des étapes de la mécanisation de l'agriculture française de
1959 à 1985. éments de réponse quant à un éventuel suréquipement de
l'agriculture française (première partie). 1959 à 1965 :
La FBCF joue ainsi un rôle central au sein du proces — fin de la tractorisation
sus productif agricole et au niveau des relations que le sec — acquisition des matériels de récolte
teur entretient avec le reste de l'économie. Mieux saisir
1966 à 1970 : les modalités du retournement opéré en 1974, en identi
fiant les facteurs explicatifs de l'investissement productif — modernisation complète du processus de productio