Il était une fois... le kilomètre vertical L'été approchait doucement. Météo France annonçait des grosses chaleurs, alerte canicule, niveau 6 sur une échelle de 5, et ça faisait réfléchir. La chaleur, je l'aimais bien, mais surtout de loin. Au fond de moi, je n'espérais qu'une chose, que les prévisions soient à des lieues de la réalité. Que le temps ne soit pas ce qui avait été prédit ne m'aurait pas surpris, vu que dans ce genre d'annonces, Météo France se plantait toujours. Je le voyais bien pendant l'hiver. On avait toujours l'inverse de ce qui avait été annoncé. Mais là, c'était un peu différent. Il y a les anciens qui s'en mêlaient. Ils me parlaient de leur arthrose, du peu de couches des oignons, de la migration des hirondelles et des sauterelles qui sautaient moins haut que d'habitude. Tout le reste, moi, ça me passait un peu au-dessus, mais quand ils ont parlé des sauterelles, forcément, j'ai pris peur. Les sauterelles, c'était le début de la fin, je savais qu'ils avaient raison et qu'on allait crever de chaud. Deux semaines plus tard, j'étais avachi dans mon canapé, épuisé par la chaleur environnante en me répétant en boucle : "Foutues prévisions !". Le corps en nage, je faisais des allers-retours entre mon séjour et ma salle de bain. Les douches, je les prenais glacées, mais j'avais à peine le temps de traverser mon salon pour retrouver ma position favorite dans le canapé que, déjà, j'étais trempé de sueur de la tête aux pieds.