Israël et le Conflit israélo-arabe Petit guide pour gens perplexes ...
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Israël et le Conflit israélo-arabe Petit guide pour gens perplexes ...

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    Israël et le Conflit israélo-arabe Petit guide pour gens perplexes (version révisée et augmentée)             Par David A. Harris Directeur exécutif du Comité Juif Américain                    Août 2005
 
                  
   
 
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L’histoire d’Israël est l’extraordinaire concrétisation d’un lien vieux de 3500 ans entre une terre, une foi, une langue, un peuple et une vision. C’est une histoire exemplaire de ténacité et de détermination, de courage et de renouveau, de l’espoir vainqueur du désespoir.
David A. Harris Extrait de In the Trenches (2000)
 
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Le Moyen-Orient semble toujours faire la une des médias. Il ne se passe pas un jour sans un article à propos d’Israël ou du conflit israélo-arabe. Malheureusement, étant donné la nature volatile du journalisme d’aujourd’hui, le débat manque le plus souvent de contexte historique.  Ce document, qui ne se veut pas exhaustif, vise à fournir certaines perspectives et des considérations à la fois historiques et contemporaines sur la question.  Les arguments que l’on peut avancer pour la cause d’Israël aujourd’hui sont plus solides que jamais.  Si on leur présente les faits, les personnes sensées sont en mesure de comprendre que :  a)  Israël recherche depuis 57 ans la paix et la sécurité. b)  Israël est confronté à des dangers réels, étant un pays minuscule équivalant à l’Etat du New Jersey ou au pays de Galles, aux deux tiers de la Belgique ou à un pourcent de l’Arabie Saoudite, entouré de voisins tumultueux et lourdement armés. c)  Israël est attaché de manière inébranlable à la démocratie, ce qui comprend des élections libres et justes, des transferts de pouvoirs sans difficulté, le contrôle civil de l’armée, la liberté d’expression, de presse, de culte et de rassemblement, ainsi qu’un pouvoir judiciaire indépendant – autant de qualités uniques dans la région. d)  Israël, tout comme les Etats-Unis, l’Europe, l’Inde, l’Australie, la Russie, les pays musulmans modérés et d’autres encore, doit faire face à des ennemis communs que sont l’extrémisme et le terrorisme. e)  Israël a apporté une contribution impressionnante, voire révolutionnaire à la civilisation mondiale dans les domaines scientifique, médical, technologique, agricole et culturel – des contributions d’autant plus remarquables que le pays est relativement jeune et qu’il paie un lourd tribut pour sa défense. Malheureusement, ces faits sont souvent absents des reportages sur le conflit et son cortège de violence.  Aucun pays ne peut se prévaloir d’une histoire sans faille et Israël, comme les autres nations démocratiques, a commis sa part d’erreurs. Mais reconnaître sa propre faillibilité constitue une force nationale, non une faiblesse. Les réalisations d’Israël en ce qui concerne les valeurs démocratiques peuvent être favorablement comparées à celles de tout autre pays de la région et même au-delà.  Israël peut se targuer d’un beau palmarès et les pays amis ne doivent pas hésiter à le crier sur les toits. Cela remonte bien avant l’établissement de l’Etat moderne d’Israël en 1948.  Les liens du peuple juif avec la terre d’Israël sont incontestables et ininterrompus.  Ces liens remontent à près de quatre mille ans.  La première pièce à l’appui de cette affirmation est constituée par la Bible hébraïque. Le livre de la Genèse, le premier des cinq livres de la Bible, raconte l’histoire d’Abraham, son alliance avec le Dieu unique et son départ de la ville de Ur
 
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(dans l’Irak actuel) pour Canaan, une région correspondant approximativement à l’Israël d’aujourd’hui. Le livre des Nombres, le quatrième livre de la Bible, contient les mots suivants : « L’Eternel parla à Moïse et dit : ‘Envoie des hommes explorer la terre de Canaan, que je vais donner aux Israélites.’ » Cet épisode est situé à la fin de quarante ans d’exode enduré par les Israélites en quête non seulement d’un refuge pour se protéger des Egyptiens, mais aussi de la Terre Promise – le pays que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’Israël.  Ces deux exemples font partie des nombreuses références à cette terre et à sa centralité pour l’histoire juive et pour l’identité nationale.  La deuxième pièce à l’appui de cette affirmation est constituée par n’importe lequel des livres de prières juifs à travers le monde. La liturgie juive abonde en références à Sion et à la terre d’Israël.  Des liens identiques existent entre le peuple juif et Jérusalem.  Ces liens remontent, eux, à l’époque du roi David, qui vécut il y a environ trois mille ans et qui fit de Jérusalem la capitale d’Israël. Depuis ce jour, Jérusalem a représenté non seulement le centre géographique du peuple juif, mais également le coeur spirituel et métaphysique de sa foi et de son identité. Quel que soit le lieu où les Juifs prient, ils se tournent toujours en direction de Jérusalem. De fait, la relation entre Jérusalem et le peuple juif est unique dans les annales de l’Histoire.  Jérusalem fut le site des deux Temples – lepremier, construit par le roi Salomon au cours du dixième siècle av. J.C. et détruit en 586 av. J.C. pendant la conquête babylonienne, le deuxième construit moins d’un siècle plus tard, rénové par le roi Hérode et détruit en l’an 70 de l’ère commune par les forces romaines.  Comme l’écrivait le Psalmiste, « Si je t’oublie, Ô Jérusalem, que ma main droite se dessèche. Que ma langue se colle à mon palais si je cesse de penser à toi, si je ne garde pas Jérusalem en mémoire même pendant mon heure de bonheur exalté. »  Un commentaire des Ecritures hébraïques affirme ce qui suit: « Vous verrez aussi qu’il y a une Jérusalem céleste qui correspond à la Jérusalem terrestre. Par pur amour pour la Jérusalem terrestre, Dieu s’en est construite une dans les cieux. »  Et depuis plus de trois mille ans, les Juifs célébrant le Séder de la Pâque répètent, chaque année, « l’an prochain à Jérusalem. »  Malgré la dispersion qui leur a été imposée pendant près de dix-neuf siècles, les Juifs n’ont jamais cessé d’envisager leur retour à Sion et à Jérusalem.  Il est écrit dans le livre d’Isaïe : « Pour Sion je ne garderai pas le silence, pour Jérusalem je ne resterai pas immobile... »  En plus de ce credo exprimé avec ferveur dans les prières, il y a de tout temps eu des Juifs vivant sur la terre d’Israël, et notamment à Jérusalem, malgré les menaces régulières contre leur intégrité physique. En effet, depuis le XIXe siècle, les Juifs ont représenté la majorité de la population de cette ville. C’est ainsi que, selon le
 
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Political Dictionary of the State of Israel , les Juifs constituaient 61,9 pourcent de la population de Jérusalem en 1892.  Ces rapports historiques et religieux avec Jérusalem sont particulièrement importants face à la volonté de certains Arabes de réécrire l´histoire et d’affirmer que les Juifs sont des « occupants étrangers » ou des « colonialistes » sans lien véritable avec cette terre. De telles tentatives pour nier la légitimité d’Israël sont manifestement fallacieuses et doivent être dénoncées pour ce qu’elles sont : des mensonges. Elles ignorent également le fait «pour le moindre troublant» qu’à l’époque où Jérusalem était sous domination musulmane (d’abord ottomane, puis jordanienne), elle était considérée comme un lieu secondaire. Elle n’a jamais été un centre politique, religieux ou économique. Ainsi, lorsque Jérusalem était en mains jordaniennes entre 1948 et 1967, aucun chef arabe n’y vint en visite, et aucun membre de la famille Saud au pouvoir en Arabie Saoudite, ne vint prier à la mosquée d’Al-Aksa à Jérusalem-Est.  Le sionisme a pour but l’autodétermination nationale du peuple juif.  Bien que ce désir pressant pour une patrie juive remonte à des milliers d’années et soit exprimé dans les textes juifs classiques, il procède aussi d’une réalité beaucoup plus contemporaine.  Théodore Herzl, considéré comme le père du sionisme moderne, était un juif laïc et un journaliste viennois horrifié par l’antisémitisme virulent qui avait nourri la notoire affaire Dreyfus en France, premier pays d’Europe à accorder aux Juifs des droits pleins et entiers, ainsi que l’Empire Austro-hongrois où il était né. Il en vint à la conclusion que les Juifs ne pourraient jamais jouir de l’égalité complète, comme minorité au sein des sociétés européennes, parce que le triste héritage de siècles d’antisémitisme y était trop profondément enraciné. Il appela donc à la création d’un Etat juif qu’il décrivit dans son ouvrage fondamental Der Judenstaat (« L’Etat Juif »), publié en 1896.  La vision de Herzl fut appuyée par le Ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, qui fit cette déclaration le 2 novembre 1917 :  Le gouvernement de Sa Majesté envisage avec faveur l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et fera diligence pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu qu’il ne sera rien fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives présentes en Palestine, ou aux droits et au statut politique dont les Juifs bénéficient dans tout autre pays.  En 1922, la Société des Nations, qui avait confié à la Grande-Bretagne un mandat sur la Palestine, reconnut « le lien historique du peuple juif avec la Palestine. »  L’arrivée de Hitler au pouvoir et la mise en oeuvre de la « Solution Finale » menée par les Nazis et leurs alliés – et facilitée par une complicité et une indifférence généralisées dans le monde entier à l’égard du sort des Juifs – révélèrent dans toute sa dimension tragique le besoin désespéré d’un Etat juif. (Rappelons en passant que
 
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Hadj Amin el-Husseini, le mufti de Jérusalem, fut au nombre des partisans enthousiastes du génocide nazi du peuple juif.)  C’est seulement dans un tel Etat, estimaient les adeptes du mouvement sioniste et de leurs alliés non juifs, que les Juifs n’auraient plus à dépendre de la « bonne volonté » des autres pour déterminer leur propre destin. Tous les Juifs seraient les bienvenus, invités à y trouver un refuge contre les persécutions, ou une réponse à leur « nostalgie de Sion ». Cette idée forte enflamma de nombreux Juifs qui vinrent s’installer dans une Palestine alors plus ou moins inculte, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Poussés par leur idéalisme, ces pionniers ont jeté les fondations de l’État moderne d’Israël.  À propos du paysage désolé, l’écrivain et humoriste américain Mark Twain visita la région en 1867 et la décrivit en ces termes : « Un pays désolé dont le sol est assez riche, mais qui est abandonné aux mauvaises herbes – une triste conquête silencieuse... Une désolation telle que même l’imagination ne peut lui insuffler vie ou mouvement... Nous n’avons pas croisé un seul être humain sur tout notre itinéraire... Il y avait à peine un arbre ou un arbuste. Même les oliviers et les cactus, qui se lient rapidement aux sols sans valeur, ont pour ainsi dire déserté le pays. »  Pour revenir un instant au présent, tout visiteur d’Israël peut voir les transformations miraculeuses du pays, avec le repeuplement soigné de forêts, l’irrigation et la cultivation des terres, ainsi que la construction de villes et de localités.  A ce jour, les adversaires d’Israël réduisent avec malveillance la signification du sionisme – le mouvement en faveur de l’autodétermination du peuple juif – en essayant de le présenter comme une force démoniaque. De plus, ils cherchent à dépeindre la région comme ayant été bien développée par les Arabes locaux qui auraient été en quelque sorte chassés par les arrivants juifs. Leur véritable objectif est de saper les fondements mêmes de l’Etat d’Israël et de l’isoler de la communauté des nations.  Cela s’est produit en 1975, par exemple, quand les Nations Unies, malgré les vigoureuses objections de pays démocratiques, adoptèrent une résolution assimilant le sionisme au « racisme ». La résolution fut finalement révoquée par les Nations Unies en 1991, mais ce même déni refit surface en 2001 à la Conférence mondiale contre le racisme à Durban, en Afrique du Sud. Cependant le bloc arabe échoua dans ses efforts pour condamner le sionisme dans les documents de la conférence. Cette fois-ci, de nombreuses nations ont compris que le conflit entre Israël et les Palestiniens est de caractère politique et non racial, et qu’il en a toujours été ainsi.  Soit dit en passant, la tentative répétée de qualifier le sionisme de racisme est un exemple frappant de « l’hôpital qui se moque de la charité ».  Les nations arabes se définissent elles-mêmes formellement par leur ethnie, à savoir arabe, et excluant par-là même tous les groupes ethniques non arabes comme les Berbères et les Kurdes. Il en va de même pour la religion. L’Islam est la religion officielle dans tous les pays arabes à une exception près (le Liban), marginalisant forcément les religions non islamiques, en particulier les minorités chrétiennes.  
 
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Dans ce même contexte, il vaut la peine de se rappeler les propos du pasteur Martin Luther King Jr. sur l’antisionisme :  Qu’est-ce que l’antisionisme ? C’est le déni au peuple juif du droit fondamental de ce que nous revendiquons à juste titre pour les peuples de l’Afrique et pour toutes les autres nations du globe. C’est de la discrimination contre les Juifs, mes amis, parce qu’ils sont des Juifs. En clair, c’est de l’antisémitisme... Que mes paroles retentissent dans les profondeurs de votre âme : Quand les gens critiquent le sionisme, ils songent aux Juifs – ne vous y trompez pas !  Il importe aussi de souligner que les non Juifs n’ont pas été exclus de la construction de l’Etat d’Israël. Bien au contraire, vingt pourcent des citoyens du pays ne sont pas juifs, y compris plus d’un million d’Arabes. En outre, l’arabe est une langue nationale officielle.  Par ailleurs, la population juive d’Israël a tout le temps reflété une diversité nationale, ethnique, culturelle et linguistique immense, encore plus marquée dans les années 1980, quand Israël sauva des dizaines de milliers de Juifs noirs de la sécheresse en Ethiopie, qui rêvaient d’une nouvelle vie en Israël. Les remarques éloquentes faites à l’époque par Julius Chambers, directeur général de la Défense judiciaire et du Fonds d’éducation de la National Association for the Advancement of Colored People (la plus grande organisation noire américaine), méritent d’être reproduites ici :  Si les victimes de la famine en Ethiopie avaient été blanches, d’innombrables nations leur auraient peut-être accordé refuge. Mais ceux qui meurent tous les jours de faim en Ethiopie et au Soudan sont noirs, et dans un monde où le racisme est officiellement déploré par pratiquement tous les gouvernements organisés, une seule nation non africaine leur a ouvert ses portes et ses bras. L’action humanitaire discrète de l’Etat d’Israël, entreprise sans tenir compte de la couleur des personnes secourues, est une condamnation du racisme autrement plus parlante que de simples allocutions ou résolutions.  Le conflit israélo-arabe aurait pu être évité.  Peu après sa création en 1945, l’ONU s’intéressa à l’avenir de la Palestine mandataire, alors sous domination anglaise. L’UNSCOP, la Commission spéciale des Nations Unies sur la Palestine, recommanda aux Nations Unies un partage du territoire entre Juifs et Arabes. Aucune des deux parties n’obtiendrait tout ce qu’elle réclamait, mais la division envisagée reconnaîtrait l’existence sur cette terre de deux populations, l’une juive et l’autre arabe, méritant chacune un Etat.  Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies, par 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions, adopta la résolution 181, appelée « Plan de partage ».  L’acceptation de ce Plan aurait signifié la création de deux Etats. Cependant, les pays arabes et les populations arabes locales s’y opposèrent avec véhémence. Ils refusèrent de reconnaître une revendication juive sur une quelconque partie de la terre de Palestine et choisirent la guerre pour en chasser les Juifs. Ce refus est toujours resté au centre du conflit, hier et aujourd’hui.  
 
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Certains pays arabes et l’Iran, sans parler des organisations terroristes palestiniennes, ne reconnaissent toujours pas le droit à l’existence d’Israël, quelles que soient ses frontières définitives, et ce 57 ans après l’établissement de l’Etat.  Le 14 mai 1948, l’Etat d’Israël était fondé. Winston Churchill en saisit l’importance:  La création d’un Etat juif... constitue un événement de l’histoire mondiale qu’il convient d’envisager dans la perspective non d’une génération ou d’un siècle, mais dans la perspective de mille, deux mille ou même trois mille ans.  Bien des années plus tard, le Président John F. Kennedy donna son point de vue sur la signification de la renaissance de l’Etat d’Israël qui retrouvait sa souveraineté après 1900 ans:  Israël n’a pas été créé afin de disparaître – Israël perdurera et prospérera. Il sera l’enfant de l’espoir et le séjour des braves. Il ne peut être ni brisé par l’adversité ni démoralisé par le succès. Il porte le bouclier de la démocratie et honore l’épée de la liberté.  En ce qui concerne la paix, la Déclaration d’Indépendance de l’Etat d’Israël dit expressément :  Nous tendons la main à tous les Etats voisins et à leurs peuples dans une offre de paix et de bon voisinage ; nous les invitons à nouer des liens de coopération et d’entraide avec le peuple juif souverain installé sur sa propre terre.  Tragiquement, cette offre fut ignorée, tout comme celles qui avaient étaient faites par les dirigeants juifs dans les mois qui ont précédé la création de l’Etat.  Le 15 mai 1948, les armées d’Égypte, d’Irak, de Jordanie, du Liban et de Syrie attaquèrent l’Etat juif à peine né, cherchant à le détruire.  Au cours de cette guerre lancée par les nations arabes, des populations civiles furent touchées, comme dans toutes les guerres. La polémique se poursuit à ce jour sur la question de savoir combien d’Arabes locaux ont fuit Israël parce que les dirigeants arabes les sommaient de le faire ou les menaçaient en cas de refus, combien ont fuit par crainte des combats, et combien ont été contraints de partir par les forces israéliennes. Considération plus importante, des centaines de milliers d’Arabes ont fini par rester en Israël, pour devenir des citoyens de ce pays.  Cependant, le point essentiel ne doit pas être oublié, à savoir que les pays arabes ont commencé cette guerre en visant à liquider les 650'000 Juifs vivant dans le nouvel Etat d’Israël et qu’en agissant ainsi, ils ont défié le plan des Nations Unies pour la création de deux Etats, l’un juif, l’autre arabe.  Le conflit israélo-arabe a créé deux populations de réfugiés – et non une seule.  Alors que l’attention du monde s’est concentrée sur les réfugiés palestiniens, on a largement ignoré le sort des Juifs qui vivaient dans les pays arabes. Ce sont des centaines de milliers de juifs qui sont devenus aussi des réfugiés. De fait, de l’avis de
 
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nombreux experts, l’importance numérique de ces deux groupes était grosso modo comparable. Mais il y eut une différence essentielle: Israël a immédiatement absorbé les réfugiés juifs, alors que les réfugiés palestiniens ont été placés dans des camps où on les a délibérément confinés, génération après génération, dans le cadre d’une politique arabe calculée, avec la complicité des Nations Unies.  Il n’existe pas de situation comparable ailleurs dans le monde, où une population réfugiée a été exploitée d’une façon aussi cynique.  A ce jour, un seul pays arabe, la Jordanie, a offert la citoyenneté aux réfugiés palestiniens.  Les vingt et un autres pays arabes, avec leur immense territoire et leur langue unique, la même religion et des racines ethniques communes avec les Palestiniens, ont refusé de le faire. Pourquoi ? Tristement, ils ne semblent guère intéressés à alléger le sort des réfugiés vivant dans des camps souvent sordides. Ils préfèrent cultiver la haine d’Israël et donc utiliser les réfugiés comme une arme-clé dans leur lutte continue contre Israël.  Soit dit en passant, afin de donner une idée de la manière dont les Palestiniens sont traités dans le monde arabe, le Koweït a sommairement expulsé plus de 300'000 Palestiniens qui travaillent dans ce pays (sans jamais se voir accorder le passeport koweïtien) le jour où Yasser Arafat a soutenu l’Irak de Saddam Hussein, lors de la guerre du Golfe en 1990-91. Ces Palestiniens étaient perçus comme une cinquième colonne potentielle. Les protestations ont été presque inexistantes dans les pays arabes face à l’expulsion d’une communauté palestinienne entière. Plus encore, même si cela semble difficile à croire, le Liban, qui a abrité plusieurs centaines de milliers de réfugiés palestiniens durant plusieurs décennies, a pris des mesures légales pour les empêcher de travailler dans plusieurs secteurs professionnels.  Malheureusement, l’histoire des réfugiés juifs qui vivaient dans les pays arabes n’est pas souvent relatée.  Lorsqu’on soulève la question des réfugiés juifs des pays arabes, les porte-parole arabes feignent souvent l’ignorance ou affirment avec force que les Juifs vivaient bien sous le règne musulman (à la différence des Juifs de l’Europe chrétienne). Ils s’emploient parfois, avec malveillance, à soutenir que les Arabes, par définition, ne peuvent pas être antisémites puisqu’ils sont eux-mêmes, comme les Juifs, des Sémites.  Il est vrai que les Juifs qui ont vécu dans le monde musulman n’ont jamais connu l’équivalent de la Shoah et il est également vrai qu’ils y ont connu des périodes de coopération et d’harmonie. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car les Juifs (et les Chrétiens) dans les pays islamiques n’y ont jamais joui de droits pleins et entiers, égaux à ceux reconnus aux musulmans. En tant que citoyens de seconde zone, ils avaient à observer des règles de comportement clairement délimitées. En outre, les violences contre les Juifs n’étaient pas inconnues dans le monde musulman.  Pour ne citer qu’un exemple du sort des Juifs dans les pays arabes, en Libye les Juifs ont vécu sans interruption depuis l’époque des Phéniciens, c’est-à-dire de nombreux siècles avant l’arrivée des Arabes venus de la Péninsule arabique, qui ont introduit
 
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l’Islam en Afrique du Nord et se sont installés sur des terres déjà habitées par d’autres, en particulier les Berbères.  La grande majorité des 40'000 Juifs de Libye ont quitté ce pays entre 1948 et 1951, à la suite des pogroms de 1945 et de 1948. En 1951, la Libye devint un pays indépendant. Malgré les garanties constitutionnelles, les Juifs qui s’y trouvaient encore n’avaient pas le droit de voter, d’occuper des fonctions publiques, d’obtenir des passeports libyens, de superviser leurs propres affaires communautaires, ou d’acheter des biens immobiliers. Après le troisième pogrom de 1967, les 4000 Juifs qui restaient en Libye prirent la fuite, n’étant autorisés à prendre avec eux qu’une valise et l’équivalent de 50 dollars. En 1970, le gouvernement libyen promulgua une série de lois pour confisquer les avoirs des Juifs exilés de Libye, émettant des bons du trésor public prévoyant une indemnisation équitable, payable dans les quinze ans. Cependant, l’année 1985 s’écoula sans qu’une quelconque indemnisation ne fût versée.   Dans le même temps, le gouvernement libyen entreprit de détruire les cimetières juifs, utilisant les pierres tombales pour le revêtement de nouvelles routes, dans le cadre d’un effort concerté afin d’effacer tout vestige d’une présence historique juive dans le pays.  En 1948, année de la fondation de l’Etat d’Israël, on estimait à 750'000 le nombre des Juifs vivant dans les pays arabes. Aujourd’hui, on estime cette population à 6000 âmes, vivant essentiellement au Maroc et en Tunisie.  Où était la soutien arabe pour les Palestiniens entre 1948 et 1967 ?  Lorsque l’accord d’armistice mit fin à la guerre d’indépendance d’Israël, la bande de Gaza fut placée sous administration égyptienne. Au lieu de songer à l’indépendance de la population arabe locale et des réfugiés palestiniens installés sur ce territoire, l’Égypte y imposa une administration militaire. De leur côté, la Cisjordanie et la moitié de Jérusalem furent administrées par la Jordanie. Là aussi, aucune démarche ne fut entreprise pour créer un Etat palestinien indépendant. Bien au contraire, la Jordanie annexa le territoire, initiative qui ne fut reconnue que par deux pays, la Grande-Bretagne et le Pakistan.  Ce fut durant cette période, en 1964 pour être précis, que l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) vit le jour. Son but n’était pas de créer un Etat dans les territoires sous administration égyptienne et jordanienne, mais plutôt d’oeuvrer à l’élimination d’Israël et à la fondation d’un Etat arabe palestinien sur l’ensemble de la Palestine.  L’Article 15 de la Charte de l’OLP l’exprime clairement :  La libération de la Palestine, du point de vue arabe, constitue un devoir national visant à repousser l’invasion sioniste et impérialiste, hors de la grande patrie arabe et de purger la Palestine de la présence sioniste.  Au cours des années suivantes, le terrorisme fomenté par l’OLP devait sévir de façon meurtrière contre des cibles israéliennes, américaines, européennes et juives. Des écoliers, des athlètes olympiques, des passagers d’avions, des diplomates et même un touriste en chaise roulante, sur un paquebot de croisière, furent la cible des terroristes.  
 
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Comment Israël est-il entré en possession de la Cisjordanie, du Golan, de la bande de Gaza, du Sinaï et de la moitié est de Jérusalem, Vieille Ville comprise ?  Aujourd’hui, certains se plaisent à parler des « territoires occupés » sans jamais se poser la question de savoir comment ces derniers sont tombés entre les mains d’Israël en 1967. Là encore, il y a dans le monde arabe ceux qui entendent réécrire l’histoire et imputer des mobiles expansionnistes à Israël. Cependant, les faits sont clairs. Voici un bref résumé de la guerre des Six Jours.  Le 16 mai 1967, Radio Le Caire annonçait : « L’existence d’Israël n’a duré que trop longtemps. Le moment de la bataille est arrivé où nous allons détruire Israël. » Le même jour, l’Égypte exigea le retrait des forces de l’ONU stationnées à Gaza et à Charm el-cheikh depuis 1957. Trois jours plus tard, pour leur plus grande honte, les Nations Unies annoncèrent qu’elles se plieraient à la demande égyptienne.  Le 19 mai, Radio Le Caire proclamait : « Voici notre chance, Arabes, de porter à Israël un coup mortel d’annihilation... »  Le 23 mai, le président égyptien Gamal Abdel Nasser déclara son intention de fermer le détroit de Tiran à la navigation israélienne, coupant les liaisons maritimes vitales du pays avec l’Asie et l’Afrique de l’Est. Israël répliqua en soulignant qu’en droit international, ceci constituait un casus belli , un acte de guerre.  Le 27 mai Nasser déclara : « Notre objectif fondamental sera la destruction d’Israël. »  Le 30 mai, le roi Hussein de Jordanie plaça les forces de son pays sous le contrôle de l’Égypte. Des troupes égyptiennes, irakiennes et saoudiennes furent envoyées en Jordanie.  Le 1 er juin, le dirigeant de l’Irak ajouta ses propres réflexions : « Nous sommes résolus, déterminés et unis en vue d’achever notre objectif clair qui est d’effacer Israël de la carte du monde. »  Le 3 juin, Radio Le Caire salua le déclenchement imminent de la guerre sainte musulmane.  Le 5 juin, Israël, entouré de forces arabes lourdement armées et prêtes à attaquer à tout moment, lança une frappe préventive.  En l’espace de six jours, Israël devait battre ses adversaires et, ce faisant, s’emparer de terres sur les fronts égyptien, jordanien et syrien.  Israël a consentis des efforts soutenus –documentés – par des canaux onusiens en vue de persuader le roi Hussein de rester à l’écart de cette guerre. A la différence de l’Égypte et de la Syrie, dont l’hostilité contre Israël était implacable, la Jordanie avait discrètement coopéré avec Israël et partagé ses préoccupations face aux visées agressives des Palestiniens. Plusieurs années plus tard, le roi Hussein reconnut publiquement que sa décision d’entrer dans la guerre de 1967, au cours de laquelle il perdit le contrôle de la Cisjordanie et de l’est de Jérusalem, fut l’une des plus grandes erreurs de sa vie.
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