L analyse de l innovation dans les modèles de croissance endogène  - article ; n°2 ; vol.14, pg 189-221
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L'analyse de l'innovation dans les modèles de croissance endogène - article ; n°2 ; vol.14, pg 189-221

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Revue française d'économie - Année 1999 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 189-221
As major determinants of economic activity, innovation and research and development activities are major issues in the analysis of growth. Focusing on microeconomic aspects of innovation within the endogenous growth literature helps reconsidering the sources and mechanisms of growth. This article studies the analysis of innovation within endogenous growth models by reconsidering the standard decomposition based on the nature of technological progress, namely an increase in the variety or quality of goods. In the light of recent contributions on public policy analysis, these theoretical models are analysed within the debate on market structures and the nature of the discovery process. The technological adoption process turns out to be enriched, and competition, traditionnally viewed as detrimental, recovers relevancy in the analysis of growth.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patricia Crifo-Tillet
L'analyse de l'innovation dans les modèles de croissance
endogène
In: Revue française d'économie. Volume 14 N°2, 1999. pp. 189-221.
Abstract
As major determinants of economic activity, innovation and research and development activities are major issues in the analysis
of growth. Focusing on microeconomic aspects of innovation within the endogenous growth literature helps reconsidering the
sources and mechanisms of growth. This article studies the analysis of innovation within endogenous growth models by
reconsidering the standard decomposition based on the nature of technological progress, namely an increase in the variety or
quality of goods. In the light of recent contributions on public policy analysis, these theoretical models are analysed within the
debate on market structures and the nature of the discovery process. The technological adoption process turns out to be
enriched, and competition, traditionnally viewed as detrimental, recovers relevancy in the analysis of growth.
Citer ce document / Cite this document :
Crifo-Tillet Patricia. L'analyse de l'innovation dans les modèles de croissance endogène . In: Revue française d'économie.
Volume 14 N°2, 1999. pp. 189-221.
doi : 10.3406/rfeco.1999.1083
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1999_num_14_2_1083Patricia
CRIFO-TILLET
L'analyse de l'innovation
dans les modèles
de croissance endogène
sources économique. le rôle du de progrès la En croissance considérant, technique est e venu dans renouvellement avec jeter le le développement modèle une lumière de de croissance l'analyse nouvelle et l'activité endo- des sur 190 Patricia Crifo-Tillet
gène inspiré de Romer [1990], que la recherche-développement
et l'innovation sont au cœur de l'expansion économique, un
problème majeur consiste à déterminer si les incitations à la
recherche sont suffisantes pour permettre à la croissance de se
maintenir.
Le débat sur les liens entre innovation et concurrence
trouve ses fondements, bien avant la littérature sur la croissance
endogène, dans les travaux de Schumpeter [ 1 942] . Pour ce der
nier, la structure de marché favorable à l'innovation est le monop
ole, car il est le seul moyen de fournir les incitations nécessaires
à la R&D :
« Le principal avantage tiré par une entreprise d'une posi
tion de vendeur unique, obtenue au moyen d'un brevet ou d'une
stratégie monopolistique, ne consiste pas tant dans la possibilité
pour cette firme de se livrer temporairement aux agissements
d'un monopoleur que dans la protection acquise de la sorte
contre la désorganisation momentanée du marché, ainsi que
dans les coudées franches obtenues pour la réalisation d'un pr
ogramme à long terme. » (p. 142).
Ainsi, l'analyse des structures de marché les plus favorables
à l'apparition de l'innovation est cruciale. Ces formes de mar
ché dépendent, pour Guesnerie et Tirole [1985] de deux éléments
essentiels. D'une part, elle sont liées à la valeur privée de l'i
nnovation, c'est-à-dire à la comparaison entre les dépenses enga
gées et les résultats attendus. D'autre part, les structures de mar
ché dépendent de la nature du processus de découverte et des
caractéristiques de jeu dynamique qu'il induit entre les innovat
eurs.
Ces deux dimensions placent l'incitation à innover au cœur
de la question de l'expansion économique. En effet, celle-ci
résulte au moins autant de l'invention de nouveaux produits et
procédés, et leur exploitation commerciale initiale, que de leur
diffusion et leur utilisation généralisée. Comme le marché n'est
pas à même de produire naturellement ce type d'incitation, des
auteurs comme Schumpeter [1942] et Arrow [1962] suggèrent
de s'en remettre à un système de droits de propriété intellectuelle.
Le brevet est censé assurer à l'innovateur une rente de monopole Patricia Crifo-Tillet 191
temporaire pour qu'il puisse bénéficier des résultats de sa recherche,
tout en rendant publique l'information relative à l'invention.
Toutefois, le système de brevet ne satisfait pas aux conditions de
l'efficacité de premier rang, pour lesquelles une fois produit, un
bien collectif pur doit être mis à la disposition de tous les agents.
Comme il fournit un monopole d'exploitation à son détenteur,
il introduit une distorsion sur le marché, et la diffusion des
connaissances dans l'économie n'est pas parfaite. Le brevet n'est
alors qu'un compromis de « second rang » entre les exigences d'ef
ficacité {ex post), et celles d'incitation {ex ante) (Guesnerie et
Tirole, [1985]). Favoriser une structure de marché plutôt qu'une
autre ne devra pas alors constituer une entrave à la diffusion des
connaissances dans l'économie.
Si les études empiriques sur les liens entre innovation et
structure de marché sont abondantes, les conclusions ne sont tou
tefois pas fermes : « peu d'observations empiriques corroborent
l'idée que les grandes entreprises ou une forte concentration
vont généralement . de pair avec un plus haut niveau d'activité
novatrice » (Symeonidis, [1996], p. 68). Des études empiriques
récentes (Blundell et ai, [1995]) montrent même l'existence
d'une corrélation positive entre concurrence sur le marché de pro
duits et croissance de la productivité à l'intérieur d'une firme ou
d'une industrie. La concurrence n'est donc pas - contrairement
à l'argument schumpéterien traditionnel - toujours préjudiciable
à l'innovation. De plus, la prise en compte des deux grands types
de concurrence possibles permet de relativiser encore cet argu
ment schumpéterien. Il est possible en effet de distinguer la potentielle, à savoir la pression ou la menace d'en
trants potentiels sur les firmes déjà présentes sur le marché ; de
la concurrence effective, qui se mesure par le nombre de concurr
ents présents dans un même industrie. Si la concurrence effec
tive peut se révéler défavorable aux innovateurs car elle réduirait
les rentes de monopole tirées d'un brevet, la potent
ielle quant à elle peut être stimulante et incitative.
Par ailleurs, les formes que revêt la concurrence sur les
marchés caractérisés par une forte innovation technologique ne
peuvent manifestement pas se réduire à la simple alternative 192 Patricia Crifo-Tillet
monopole temporaire (brevet) ou concurrence. A titre d'exemple,
le 8 Août 1997, la presse économique annonçait l'intention de
l'entreprise Microsoft d'investir 950 millions de francs en rache
tant une partie (6,5 %) des actions de sa concurrente Apple.
Cet accord financier, qui s'accompagne d'un partenariat tech
nologique, c'est-à-dire d'un accord de coopération sur le déve
loppement de nouvelles technologies, surprît dans la mesure où
les deux firmes étaient jusque-là des rivales engagées dans une
concurrence assez vive. En février 1995, Apple accusait ainsi
Microsoft d'avoir copié et commercialisé sa technologie « Quick
time » pour Windows, et avait porté plainte pour infraction sur
son innovation. Que les deux firmes soient désormais liées pour
cinq ans par des accords croisés de licences semble être un rev
irement conséquent. Cet exemple ne présenterait pas un intérêt
particulier s'il n'illustrait la nature des relations qui existent entre
des firmes concurrentes ainsi que les structures hybrides des
marchés caractérisées par l'innovation technologique. Tradi
tionnellement habituées à se livrer une concurrence, les deux
firmes ont préféré s'allier à travers un partenariat financier et tech
nologique important. Peut-on voir dans cette tactique une remise
en cause du bien-fondé de la concurrence, ou ne s'agit-il que de
la victoire d'un concurrent plus fort et plus efficace sur son rival,
en proie à des problèmes financiers et stratégiques importants ?
L'incorporation des différents aspects de l'innovation
dans les modèles de croissance endogène conduit alors à fournir
une analyse riche du progrès technique et de ses conséquences
sur l'activité économique, contrairement aux modèles inspirés des
travaux de Solow [1956], concluant à une tendance inéluctable
à la stagnation économique en dehors d

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