L’AVENIR DES FRONTIERES DANS LE MONDE
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INTRODUCTION GENERALEDepuis le début du XXe siècle, les concepts et les approches de recherche e n Histoireont considérablement évolué à la faveur de la multiplication des sources docum entaires.L’Histoire est devenue une science qui ne s’intéresse plus aux événements, m ais elles’intéresse à tous les domaines de la vie. Elle regroupe les champs de recherche culturelle,économique, sociale, religieuse, politique...Cette dernière constitue le socle de not re travail.C’est dans cette logique qu’il est intéressant de travailler sur L’a ve«nir des frontières dans lemonde ».Pour mieux appréhender ce thème, il importe de définir le concept frontière. En effet,il a une origine militaire. Il est étymologiquement lié au mot front et désigne au départ un type 1particulier de limit :e la limite fortifiée, protégé. e Ancel Jacques définit ce termecomme « un « isobare politique » qui fixe, pour un temps, l’équilibre entre deux pre ; ssions2équilibre de masses, équilibre de forc ».e Ainsi, peut-on définir la frontière comme une ligneimaginaire et démarquée qui sépare les pays.Théoriquement, ce thème interpelle deux auteurs dont les points de vue dif fèrent auniveau de leur conception du monde. En effet, Francis Fukuyama dans son fa meux livreintitulé la fin de l’Histoire , considère le monde comme un espace ouvert ou il n’existe pas defrontières car le monde est devenu depuis le 9 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin, unipolarisé suite à l’implosion de l’U.

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Publié le 14 mars 2012
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Langue Français

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INTRODUCTION GENERALE Depuis le début du XXe siècle, les concepts et les approches de recherche en Histoire ont considérablement évolué à la faveur de la multiplication des sources documentaires. L’Histoire est devenue une science qui ne s’intéresse plus aux événements, mais elle s’intéresse à tous les domaines de la vie. Elle regroupe les champs de recherche culturelle, économique, sociale, religieuse, politique...Cette dernière constitue le socle de notre travail. C’est dans cette logique qu’il est intéressant de travailler sur « L’avenir des frontières dans le monde ».
Pour mieux appréhender ce thème, il importe de définir le concept frontière. En effet, il a une origine militaire. Il est étymologiquement lié au mot front et désigne au départ un type particulier de limite : la limite fortifiée, protégée 1 . Ancel Jacques définit ce terme comme « un « isobare politique » qui fixe, pour un temps, l’équilibre entre deux pressions ; équilibre de masses, équilibre de force » 2 . Ainsi, peut-on définir la frontière comme une ligne imaginaire et démarquée qui sépare les pays.
Théoriquement, ce thème interpelle deux auteurs dont les points de vue diffèrent au niveau de leur conception du monde. En effet, Francis Fukuyama dans son fameux livre intitulé la fin de l’Histoire, considère le monde comme un espace ouvert ou il n’existe pas de frontières car le monde est devenu depuis le 9 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin, unipolarisé suite à l’implosion de l’U.R.S.S. Pour lui, le monde étant régis par une seule idéologie qu’est le capitalisme, la notion de frontère n’a véritablement plus de sens et de valeur. Par contre, Samuel Huntingtone perçoit le monde tout autrement dans son ouvrage Choc de Civilisation . Pour ce dernier, le monde est constitué et dominé par un ensemble de civilisations( civilisation Arabo-musulmane, judéo chretienne...). C’est de ces dernières que naissent les divisions par conséquent les frontières. Cette dernière théorie éclaire la compréhension de notre thème.
L’espace dans lequel nous travaillons est le monde qui se définit comme un ensemble des systèmes territoriaux délimités par les lignes : frontières.
Plusieurs raisons nous ont poussé à nous intéresser à ce thème. Il s’agit entre autres des raisons scientifiques et personnelles.
1 http ://fr.wikipédia.org/ wiki/spécial:citer/frontières, consulté le 06-02-2011 2 Extrait de Ancel Jacques, 1938, Géographie des frontières , Paris, Gallimard, p.27.
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En effet, pour la raison scientifique, les travaux concernant ce thème sont insuffisants. En outre, la raison personnelle nous pousse à mieux étudier l’évolution des frontières afin de projeter l’avenir de celles-ci. En plus, la permanence des conflits frontaliers observés dans le monde et les plaintes déposées au niveau de la C.I.J. par rapport aux différends frontaliers, nous amènent à nous intéresser à ce thème. Les préoccupations nationales et internationales de l’heure comme en témoignent les nombreux séminaires et colloques sur les frontières, qui sont organisés sous l’égide des organismes, suscitent aussi notre curiosité.
Toutefois, pour appréhender ce thème, nous avons fait recours à plusieurs ouvrages. En premier lieu, nous avons consulté les travaux qui parlent des frontières en général. Ces ouvrages consacrent beaucoups de détails sur celles-ci. Friedrich Ratzel 3 , considéré comme le précurseur de la géopolitique, développe la conception de la frontière. Michel Foucher 4 donne un sens au contenu du concept frontière.  Ancel  Jacques 5  traite de rapports de force pour le tracé des frontières.  Guichonnet Paul et Raffestin Claude 6 se sont efforcés dans leur ouvrage d’analyser le concept frontière et son impact sur la paix.
En plus de ces ouvrages généraux, les contributions de  Bennafla  Karine 7 , Claval Paul 8 , Sambo Armel 9 nous ont permis de comprendre les enjeux des frontières.
Dès lors, la problématique fondamentale qui guide ce travail est formulée de la manière suivante : les frontières ont-elles encore un sens et une valeur pour les Etats, à l’heure de la mondialisation ? Autrement dit, va-t-on assister à la disparition ou non des frontières, au regard des multiples enjeux qui tournent autour de celles-ci ?
3 Friedrich Ratzel, 1897, Politische Geographie , s.l . 4 Foucher Michel , 1989, Fronts et frontières. Un tour du monde géopolitique , Paris, Fayard. 5 Ancel Jacques, 1938, Géographie des frontières , Paris, Gallimard. 6 Guichonnet Paul et Raffestin Claude, 1974, Géographie des frontières , Paris, P.U.F. 7  Bennafla Karine, 2002, « Les frontières africaines : nouvelles significations, nouveaux enjeux », in Bulletin de l’Association des Géographes Français , n° 2, pp. 134-146. 8 Claval  Paul, 1974, « L'étude des frontières et la géographie des frontières », in Cahiers de Géographie du Québec , vol. 18, n°43, pp.7-22. 9 Sambo Armel, 2010, « Les cours d’eau transfrontaliers dans le bassin du Lac Tchad : accès, gestion et conflits(XIX e -XX e siècles) », Doctorat Ph/D Histoire, Université de Ngaoundéré.
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Pour aborder ce thème, nous nous sommes fixés plusieurs objectifs à atteindre. Il s’agit entre autres de connaître les différents types de frontières, les obstacles liés à la gestion de celles-ci et son avenir.
Cette étude revêt plusieurs intérêts. Elle aide aux Etats du monde de prévenir les conflits transfrontaliers. Elle aide également les organismes chargés de la gestion des frontières de mieux l’avenir des frontières.
Pour réaliser ce travail, nous avons appliqué la méthodologie appropriée à la recherche en Histoire. A cet effet, nous avons fait recours aux livres, aux thèses et articles. Les consultations des documents sont faites pour la plupart dans la Bibliothèque de Recherche, la Bibliothèque Centrale et la Bibliothèque de la F.A.L.S.H. de l’Université de Ngaoundéré ainsi que les sources électroniques. Malgré la multitude des documents sur ce thème, l’apport des disciplines soeurs notamment la Géographie, la Sociologie, la Géopolitique et le Droit a été indéniable. Dans le cadre du traitement, de l’interpretation des données et de regroupement de l’information, nous avons utilisé une approche diachronique, synchronique et l’observation.
La rédaction de ce rapport ne s’est pas faite sans embûches. Elle est emmaillée de difficultés auxquelles nous avons fait face avec plus ou moins de fortunes. Le manque de temps fait parti de l’une de nos difficultés. Toutefois, de gros efforts et de sacrifices énormes ont rendu possible la rédaction de ce rapport qui s’articule autour de trois (3) chapitres. Le premier traite de la nature et des différents types de frontières. Le second aborde les obstacles liés à l’effectivité de frontières. Le dernier examine les perspectives.
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CHAPITRE 1 er : LA NATURE ET LES TYPES DE FRONTIERES DANS LE MONDE
Dans ce chapitre, il est question d’étudier la nature des frontières et leurs différents types.
I-La nature des frontières dans le monde
Il existe les frontières naturelles et les frontières artificielles.
a-Les frontières naturelles
Les géographes ont aujourd'hui abandonné l'idée, très forte en France au XIXe siècle, selon laquelle, les États avaient vocation à être délimités par des données physiques. cependant, on constate que le tracé des frontières actuelles tient compte des données de la géographie physique. Diverses raisons expliquent cette hypothèse. En effet, les montagnes ou les fleuves offrent des possibilités défensives importantes et ont souvent été utilisés pour construire des fortifications 10 . Plus est, des accidents géographiques particulièrement visibles permettent de légitimer l'existence des frontières, voire d'être lus comme des signes permettant de délimiter l'extension d'un État. De ce fait, les données physiques ont l'avantage d'être déterminées à l'avance, et donc de faciliter le travail de délimitation. On remarque en ce sens que les frontières d'Amérique du Sud, situées généralement dans des régions très peu peuplées, ont souvent un support hydrographique. Cependant, ces discontinuités naturelles ne se superposent pas nécessairement avec les limites ethnographiques et culturelles. Cette théorie des frontières naturelles bien que contestée au XX e siècle  a eu une très grande influence sur le tracé des frontières. b- Les frontières artificielles
 parler des frontières artificielles revient à relever la dimension politique du tracé de celles-ci. En effet, la plupart des frontières dans le monde sont des impositions. Ces tracés tiennent compte des intérêts des uns et des autres. Le cas des frontières africaines et sud-américaines est illustrastif à cet égard. Outre cette nature, les différents types de frontières permettent de mieux éclairer cette partie. II- les différents types de frontières dans le monde 10 Maïté Lafourcade , 1998, La Frontière des origines à nos jours , Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, p. 50.
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a-Les frontières terrestres et maritimes
La frontière terrestre est considérée comme une ligne définie, marquant la séparation entre deux territoires relevant de juridictions différentes. La frontière est un objet juridique. E lle est la configuration institutionnalisée de la partie d’espace où l’Etat exerce sa souveraineté territoriale et son contrôle effectif. Elle distingue des pouvoirs étatiques aux niveaux géographiques et politiques (limite territoriale). Les frontières sont des intentions politiques, traduites en dispositions juridiques, cartographiées sous la forme linéaire continue ou discontinue, produites d’un processus technique de détermination, inscrites matériellement et/ou projetées virtuellement dans le milieu naturel, aux fonctions juridiques de différenciation territoriale et étatique et dont les modalités d’application peuvent prendre des formes particulières de contrôle et d’assujettissement.Toutefois, la notion de frontière précise et intangible, n'a pas toujours existé. Dans de nombreuses régions et à des époques diverses, les limites de frontières n'étaient pas définies avec précision. Par ailleurs, les frontières maritimes, depuis la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer  en 1982 , ont la particularité d'être définies selon des règles uniformes qui s'appliquent à tous les États. Elles sont directement corrélées à la possession des territoires terrestres, îles et littoraux. Ainsi,  les eaux territoriales , selon la convention des Nations Unies sur le droit de la mer,  s'étendent sur douze milles marins 11  à partir des côtes. Cette zone est donc considérée comme partie intégrante du territoire national. Les navires étrangers y ont cependant un droit de passage et le droit de poser des câbles sous-marins.
En plus, la Zone Economique Exclusive qui s’étend à deux cents milles marins des côtes marque la fin de compétence de l’Etat. Dans certaines régions, ces règles ne peuvent être appliquées car la mer est trop étroite. Toutefois, au-delà des 200 milles marins se trouve la haute mer , régie par le droit international.
b- Les frontières aériennes
L'espace aérien est la projection verticale des frontières nationales d'un Etat.  Le droit de l'espace extra-atmosphérique est géré par le Traité de l'espace . Néanmoins, la limite
11 Labrecque Georges, 2004, Les frontières maritimes internationales. Géopolitique de la délimitation en mer , 2 e édition, Paris, L’Harmattan, p. 204.
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verticale entre l'espace aérien et l'espace extra-atmosphérique n'a jamais été défini par une convention internationale. Ce serait probablement 100 km 12 , qui définit la limite de l'espace selon la Fédération Aéronautique Internationale.
Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que les frontières sur le plan de la nature se distinguent à travers les données de la Géographie physique et les facteurs politiques. En plus, sur le plan de la typologie, elles sont d’ordre terrestre, maritime et aérien. Cependant, celles-ci connaissent des difficultés à leur effectivité.
CHAPITRE 2 : LES OBSTACLES LIES A L’EFFECTIVITE DES FRONTIERES DANS LE MONDE
Dans cette partie, il s’agit de montrer à travers la mondialisation des échanges, le développement des T.I.C., l’intégration et les migrations que l’on tend vers la disparition, l’effacement voire la fin des frontières.
I-La mondialisation des échanges et le développement des T.I.C.
a-La mondialisation des échanges 12 http://fr.wikipédia.org/ wiki/spécial:citer/frontièresaériennes, consulté le 06-02-2011.
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La mondialisation des échanges se définit comme l’ensemble des transactions des biens et services à l’échelle planétaire. En effet, le but ultime de la mondialisation qui est de faire du monde un village planétaire tend à oublier les frontières. Les échanges observés entre les pays riches, les pays pauvres et les échanges entre les pays du Nord et ceux du Sud concourrent à l’ouverture des frontières. Ce multilatéralisme économique se justifie par exemple dans l’espace européen à travers le système de marché commun et l’utilisation d’une même monnaie : l’ EURO. Le cas de l’O.M.C. à travers son marché mondial est plus illustratif. En plus, les établissements de transfert d’argent tels que Western Union, Express Union , pour ne citer que ceux là, constituent des moyens de contournement de ces frontières. Ainsi, les frontières deviennent des ponts qui permettent de reguler les échanges entre les Etats du monde.
b-Le développement des T.I.C.
Les médias et de la cybernétique fragilisent les frontières dans la mesure où, la radio et la télévision, qui à travers les ondes, véhiculent les informations dans le monde sans faire recours aux limites interétatiques. Une émission diffusée à la C.R.T.V 13 . au Cameroun est aisément visionnée en France, aux Etats Unis, au Japon et en Australie sans tenir compte des frontières.
Concernant la cybernétique, il faut dire que le monde se résume en une toile c’est-à-dire sans frontières. A partir de l’Internet, on peut se joindre et s’informer sans obstacles matériels servant de barrières. Le cas du cyberactivisme est illustratif à plus d’un titre. Le téléphone constitue également un exemple dans la mesure aux uns et aux autres de se communiquer à travers le monde sans faire allusion aux frontières. Aussi, faut- il dire que l’intégration et les migrations constituent également les facteurs qui fragilisent les frontières dans le monde.
II- L’intégration et les migrations
a-L’intégration
L’ intégration rend les frontières poreuses. Pour ce fait, cette intégration qui peut être sous-régionale, régionale ou continentale permet d’abolir les lignes de démarcation entre les Etats dans la mesure où elle prône la libre circulation des populations et de leurs biens.
13 Cameroon Radio Television média public camerounais créé en 1985.
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En Afrique par exemple, cette intégration est fort développée dans certaines régions telles que l’Afrique de l’Ouest avec la CEDEAO. En effet, la mise en circulation de la carte CEDEAO permet la libre circulation de ces populations dans tous les pays membres de cette organisation sous-régionale. Il en est de même de la plaque d’immatriculation C.E.M.A.C. qui permet à tous les véhicules de transiter les frontières sans diffiultés.
En Europe, il faut également noter que l’U.E. qui est un modèle d’intégration plus avancée, prône la libre circulation des personnes.
Au vu de ce précède, il convient de souligner que le processus d’intégration telle que perçue dans le monde constitue un enjeu majeur qui favorise la disparition de frontières.
b-Les migrations
En 1995, Bernard Badié annonçait la « fin des territoires » 14  considérés ici comme les entités étatiques. En effet, les insécurités nationales, les troubles politiques, la faim, le chômage, les cataclysmes naturels poussent les populations à se déplacer et à migrer vers d’autres régions à la recherche d’un espace vital. Ces migrants traversent par les moyens légaux ou illégaux les frontières. Cette migration, surtout clandestine rend les frontières mouvantes 15 .
En somme, il ressort de ce chapitre que la mondialisation des échanges, le développement des T.I.C., l’intégration et les migrations favorisent la déconstruction des cadres territoraux existants, par conséquent contribuent à la porisité des frontières. En dépit de ces obstacles à l’effectivité des frontières, il convient de s’interroger sur l’importance de ces frontières dans le monde.
14 http://fr.wikipédia.org/ wiki/spécial:citer/verslafindesfrontières, consulté le 06-02-2011. 15 Mbembé Achille, 1999, « Les frontières mouvantes du continent africain », [ en ligne] sur http://www.monde-diplomatique.fr, consulté le 06-02-2011.
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CHAPITRE 3 : LES PERSPECTIVES A L’EFFECTIVITE DES FRONTIERES DANS LE MONDE
 Dans ce chapitre , il est question de voir l’importance que revêt la frontière aujourd’hui. La délimitation, la démarcation effective, la militarisation, la coopération et la naissance des nouveaux Etats permettent l’effectivité des frontières dans le monde.
I-La délimitation, la démarcation et la militarisation effectives des frontières
a-La délimitation et la démarcation effective des frontières
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La délimitation est considérée comme une façon de repérer la ligne séparant deux Etats sur le papier. Alors que la démarcation est une matérialisation concrête de la frontière à base des bornes, des murs, des barres de fer, de fils barbelés, barrière métallique électrique... La délimitation et la démarcation observées depuis le Moyen-Age européen avec les Limes romains constituent des moyens qui permettent de redonner vie à la frontière. En effet, la délimitation et la démarcation des frontières des Etats qui ne l’ont pas encore été, doivent être effectives pour que la frontière continue à jouer son rôle de sécurité et de protection.
En Afrique et en Europe par exemple, l’on note une avancée remarquable de démarcation effective. Le cas de la frontière occidentale séparant le Cameroun du Nigéria matérialisée par les barres de fer et le bornage 16  et la Borne frontière  à Passo San Giacomo entre Val Formazza en Italie et Val Bedretto en Suisse illustrent ce début de démarcation.
Aussi, faut-il ajouter l’exemple des murs séparant Israel/Palestine et Etats Unis/Mexique respectivement au Moyen-Orient et en Amérique.
Malgré ce début de démarcation effective, il convient de préciser que beaucoup d’effort restent encore à fournir pour plusieurs Etats dans ce domaine.
b-La militarisation effective des frontières
les migrations, le terrorisme international, les trafics multiformes( êtres humains, drogues, matières premières ou A.L.P.C.) et le banditisme transfrontaliers poussent les Etats à installer des bases sécuritaires au niveau des frontières. Ce processus de militarisation s’est intensifié considérablement depuis le début du XXI e  siècle. La sécurisation de la zone de Bakassi au Cameroun par une brigade de gendarmerie 17  et une base militaire constituée du B.I.R. est illustrative à cet égard. Aussi, faut-il ajouter le cas des Etats Unis d’Amérique qui développent une très grande politique de militarisation des frontières qui a pour but de limiter les migrations clandestines et les trafics illicites des produits. Pour ce fait, le président Barack Obama a promulgué un plan visant à renforcer la sécurité à la frontière séparant les U.S.A. du Mexique.
16 Abdouraman Halirou, 2008, « Le conflit frontalier Cameroun Nigéria dans le Lac Tchad : les enjeux de l’île de Darak, disputée et partagée », in Cultures et Conflits , N o 72. 17 Abdouraman Halirou, 2008, « Le conflit frontalier Cameroun Nigéria dans le Lac Tchad : les enjeux de l’île de Darak, disputée et partagée », in Cultures et Conflits , N o 72.
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Malgré cette militarisation des frontières observée dans certains pays, il importe que d’autres pays puissent songer à sécuriser effectivement leurs frontières : la région des Grands Lacs en Afrique doit faire l’objet de cette militarisation effective. En dehors de ces faits ci-dessus cités, la naissance des autres Etats et la gestion viennent renforcer les frontières.
II- La naissance des nouveaux Etats et la gestion des frontières
a-La naissance des nouveaux Etats
La création de nouveaux Etats en Europe après 1989( Etats issus du dementellement de l’URSS et de la Yougoslavie, création des Republiques Tchèque et Slovaque à l’issue du « divorce de Velours » en 1993, etc.) atteste d’une multiplication des frontières.
Pour l’Afrique, le celèbre professeur Ali Mazrui pense à ce sujet que « au cours du prochain siècle, la configuration de la plupart des Etats africains actuels changera [...] l’autodétermination ethnique conduira à la création d’Etats plus petits comme dans le cas de la séparation de l’Erythrée d’avec l’Ethiopie 18 ». d’une manière ou d’une autre, les frontières des Etats africains devraient donc connaitre des subdivisions importantes au cours du XXI e siècle. Le cas de la Casamance, du Sahara Occidental, de Somalie Land, du Katanga est illustratif . le cas du Sud Soudan n’est pas à négliger.
b-la gestion des frontières
S’agissant de la gestion des frontières il faut noter que les Etats ont besoin de s’unir afin de créer un espace homogène de développement et de coopération qui permettra de de redonner vie à la frontière. Ces pays doivent s’unir et coopérer pour revoir les traités internationaux régissant le tracé des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Ils doivent mettre en oeuvre des programmes frontières( Programme frontière continental plus large de l’Union Africaine) et l’adoption d’une convention sur la coopération transfrontalière.
Au démeurant, il convient de dire que la délimitation, la démarcation effective et la militarisation des frontières constituent des moyens de revalorisation des frontières afin qu’elles cessent d’être des sources de problèmes, permettant ainsi aux Etats d’y développer des coopérations transfrontalières. Plus est, la naissance de nouveaux Etats, qui est due à l’éclatement des pays existants, vient donner de l’importance à la frontière.
18 Cité par Asiwaju Antony, « Fragmentation ou intégration : quel avenir pour les frontières africaines ? » in Coquery-Vidrovitch Catherine, 2005, rappport de l’UNESCO , p.73.
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