Lausanne, un foutu ParaDIs sur terre

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Lausanne, un foutu ParaDIs sur terre

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• Publié par: ydajugin
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• Langue: Français

Extrait

Lausanne, un foutu

Prince de la nuit parisienne, journaliste et réalisateur de télévision, esthète et «Pick

up artist», Rémy Pautrat enseigne l’art de la drague pour l’agence de coaching

becomeinseduction.com. Danseur de Hip Hop de haut vol, il a tourné dans plusieurs

clips vidéo diffusés sur MTV. Egalement écrivain. il est l’auteur du recueil de nou-

velles inédit «Paris vainqueur», sorte de guide des meilleurs spots où se battre dans

la capitale française. Spécialiste en intelligence économique, il vit à Paris entouré

de jolies femmes dans un vaste appartement contemporain sous les toits.

J

e me demandais bien ce

qu’elle pouvait trouver dans

cette foutue ville de Lau-

sanne. Lorsque je vous parle

d’elle. Je parle de Virginie. Virgi-

nie, 26 ans, des jambes intermina-

bles. La peau satinée. Des notes de

gingembre. Des envolées de musc.

Du miel. fatale. animale. Manne-

quin à ses heures perdues et dûment

draguée un après midi de juin 2009

en plein cœur de Paris. Ca je m’en

souviens très bien. Je me souviens

très bien même : elle était assise

juste en face la fnac Montparnas-

se. Diabolique. Dans ses mains, un

épais livre type album photo glacé

qu’elle parcourait sensuellement.

elle était là. sucrée. et vous savez

quoi ? Moi aussi.

n

i une ni deux, j’appli-

quais la règle des trois

secondes. trois secon-

despouraborder,c’était

la règle. oui monsieur, la règle dans

la communauté des

Pick Up Artist.

Les

Pick up artist

? oui, une sorte

de communauté d’hommes regrou-

pés sur Internet, un

Fight Club

de

la séduction élevant cette discipline

au rang d’art de vivre.

t

rois secondes donc ou

passer son tour. un sim-

ple bonjour suffit à briser

la glace. accueil char-

mant. Curieux, je me demandais

bien ce qu’elle pouvait bien dévo-

rer avec autant de passion. en sou-

riant, elle me présenta le titre de son

Rémy PAUTRAT

et salie par le temps. La deuxième,

un Labrador croisé Dalmatien tra-

versant une rue. La troisième, un

passant traînant son caddie. La

quatrième une colline sous la pluie.

J’avais beau chercher … son para-

dis, je le cherchais encore. Virginie

n’en démordait pas, vous savez,

et me disait que je ne voyais pas.

Je ne voyais pas et qu’il fallait lire

entre les lignes. entre les couleurs.

Au fin fond de l’image. C’était là.

tout près de moi.

C

’est vrai que de toutes les

femmes draguées dans

ma vie, des allumées

j’en ai connues des gra-

tinées mais force était de constater

combien cette scène relevait d’une

espèce de surréalisme insaisissable.

un vertige de l’instant. Comme tout

bon dragueur de rue doué pourtant

à l’improvisation et à la réthorique,

je trébuchais sur un espèce de «je

ne sais pas quoi te dire ma grande».

son truc de Lausanne ville paradi-

siaque m’avait laissé tétanisé sur sa

droite. Cloué comme par un coup

de tazer. Planté là ne sachant que

dire si ce n’est suivre hypnotique-

ment les pages de son album.

D

ans quel merdier je

m’étais donc foutu ?

Privé de parole et su-

bissant ce qu’il était

convenu de qualifier d’une émotion

abstraite et paralysante, je puisai

dans mes dernières ressources pour

ouvrage :

Lausanne le paradis

sur terre

. franchement il me

fallut quelques secondes pour

revenir justement… sur terre.

L

ausanne? C’est quoi

ça. C’était où? Com-

ment ça marche? Ha-

bituellement féru de

géographie ou de technologie,

je confesse avoir trébuché dans

l’ignorance. Lausanne, le Para-

dis sur terre alors? Je deman-

dais à voir et curieux m’invitai

au dessus son épaule pour la

lecture. Hospitalière, Virginie

dévoilait les pages l’une après

l’autre. Lacivement. sensuel-

lement. La première photo,

une sinistre gare poussiéreuse

m’extraire de ce champ ma-

gnétique lausannien. Ce coma

imaginatif. Il fallait vivre ou

survivre car Lausanne se jouait

de moi. D’un jeu, j’étais passé

au dangereux. De la drague au

Goulag. Il n’en fut rien.

V

irginie claqua le

livre dans un bruit

sourd et violent,

me prit la main et

nous partîmes. Loin. très loin.

après, je ne me souviens plus

de rien Monsieur le commis-

saire, c’est un trou noir com-

plet. C’est tout ce que j’ai à

dire pour ma déposition.

ParaDIs sur terre