Le comportement des prix agricoles dans l'inflation au cours des années 70. Comparaison entre les pays de la C.E.E - article ; n°1 ; vol.139, pg 11-22

C. Viau, D. Hassan

Description

Économie rurale - Année 1980 - Volume 139 - Numéro 1 - Pages 11-22
Dans la crise économique et malgré l'accélération de l'inflation, la tendance longue à la baisse qui caractérise l'évolution des prix agricoles réels en Europe n'a pas connu, au cours des années 70, de modification radicale en dépit de tensions fortes mais passagères sur les marchés agricoles (1972-73, 1976). On doit toutefois remarquer que dans les pays à forte inflation et à monnaie faible les prix agricoles ont tendance à évoluer plus favorablement par rapport à l'inflation générale que dans les pays à faible inflation et à monnaie forte.
Les prix agricoles semblent moins commandés, dans leur évolution, par le niveau général des prix que par les prix des consommations intermédiaires. Aux Pays-Bas, grâce au faible accroissement du prix des consommations intermédiaires, l'agriculture peut tolérer sans perte de revenu des prix nettement décrochés du niveau général des prix. La force des Pays-Bas dans la compétition internationale agricole tient donc moins à une capacité à utiliser plus efficacement les facteurs de production achetés qu'au fait qu'elle dispose de ces facteurs à des prix exceptionnellement bas.
L'évolution des prix agricoles nationaux en monnaie courante se caractérise par une très forte dispersion, supérieure même à celle des taux d'inflation. Toutefois si l'on exprime ces prix en ECU, la dispersion fait place à un remarquable regroupement. L'effet unificateur du marché commun agricole sur les prix reste donc certain, en dépit des perturbations agri-monétaires (monnaies vertes, MCM).
Toutefois, le mécanisme européen de fixation des prix agricoles nationaux à partir d'un prix commun en unité de compte, tend à être, en raison des divergences monétaires, un élément d'accentuation des inflations nationales européennes. Dans cette perspective, le système des « monnaies vertes » ne paraît pas économiquement injustifié. En revanche, le mécanisme correcteur des MCM semble assez inadapté à la situation relative des différents prix de marché nationaux.
In spite of the economical crisis and the development of inflation, the agricultural prices declining trend in Western Europe remained basically unchanged over the seventies. Nevertheless, the agricultural prices evolution, compared with the general inflation, is more favourable in the high inflation and weak currency countries than in the low inflation and strong currency ones.
Agricultural prices seem less related to the general level of prices than to the price of the intermediate consumptions. In the Netherlands, because of a particularly slow increase of the intermediate consumptions price, agricultural prices can stay far below the general level of prices, without any loss for the producers. In this, the Dutch strong position in the international agricultural competition seems less related to the producers efficiency than to the low prices of the inputs they use.
If one expresses the agricultural prices in ECU, the great dispersion of the national prices evolutions gives place to a remarkable concentration. Consequently, it appears that in spite of the agro-monetary disturbances, the Common Market unifying effect on agricultural prices remains important.
Nevertheless, the determination of the national agricultural prices on the basis of a common price expressed in unit of account seems, because of the differences beetwen the european currencies, likely to accentuate the dispersion of the national rates of inflation. For this reason, the green moneys system doesn't appear economically unjustified. On the contrary the MCAs do not seem to be well adjusted to the situation ot the different national market prices.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ECONOMIE_RURALE
• Publié le: 01 janvier 1980
• Nombre de lectures: 15
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

M. Daniel Hassan
Claude Viau
Le comportement des prix agricoles dans l'inflation au cours des
années 70. Comparaison entre les pays de la C.E.E
In: Économie rurale. N°139, 1980. pp. 11-22.
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Hassan Daniel, Viau Claude. Le comportement des prix agricoles dans l'inflation au cours des années 70. Comparaison entre
les pays de la C.E.E. In: Économie rurale. N°139, 1980. pp. 11-22.
doi : 10.3406/ecoru.1980.2730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1980_num_139_1_2730Résumé
Dans la crise économique et malgré l'accélération de l'inflation, la tendance longue à la baisse qui
caractérise l'évolution des prix agricoles réels en Europe n'a pas connu, au cours des années 70, de
modification radicale en dépit de tensions fortes mais passagères sur les marchés agricoles (1972-73,
1976). On doit toutefois remarquer que dans les pays à forte inflation et à monnaie faible les prix
agricoles ont tendance à évoluer plus favorablement par rapport à l'inflation générale que dans les pays
à faible inflation et à monnaie forte.
Les prix agricoles semblent moins commandés, dans leur évolution, par le niveau général des prix que
par les prix des consommations intermédiaires. Aux Pays-Bas, grâce au faible accroissement du prix
des consommations intermédiaires, l'agriculture peut tolérer sans perte de revenu des prix nettement
décrochés du niveau général des prix. La force des Pays-Bas dans la compétition internationale
agricole tient donc moins à une capacité à utiliser plus efficacement les facteurs de production achetés
qu'au fait qu'elle dispose de ces facteurs à des prix exceptionnellement bas.
L'évolution des prix agricoles nationaux en monnaie courante se caractérise par une très forte
dispersion, supérieure même à celle des taux d'inflation. Toutefois si l'on exprime ces prix en ECU, la
dispersion fait place à un remarquable regroupement. L'effet unificateur du marché commun agricole
sur les prix reste donc certain, en dépit des perturbations agri-monétaires (monnaies vertes, MCM).
Toutefois, le mécanisme européen de fixation des prix agricoles nationaux à partir d'un prix commun en
unité de compte, tend à être, en raison des divergences monétaires, un élément d'accentuation des
inflations nationales européennes. Dans cette perspective, le système des « monnaies vertes » ne
paraît pas économiquement injustifié. En revanche, le mécanisme correcteur des MCM semble assez
inadapté à la situation relative des différents prix de marché nationaux.
Abstract
In spite of the economical crisis and the development of inflation, the agricultural prices declining trend
in Western Europe remained basically unchanged over the seventies. Nevertheless, the agricultural
prices evolution, compared with the general inflation, is more favourable in the high inflation and weak
currency countries than in the low inflation and strong currency ones.
Agricultural prices seem less related to the general level of prices than to the price of the intermediate
consumptions. In the Netherlands, because of a particularly slow increase of the
consumptions price, agricultural prices can stay far below the general level of prices, without any loss
for the producers. In this, the Dutch strong position in the international agricultural competition seems
less related to the producers efficiency than to the low prices of the inputs they use.
If one expresses the agricultural prices in ECU, the great dispersion of the national prices evolutions
gives place to a remarkable concentration. Consequently, it appears that in spite of the agro-monetary
disturbances, the Common Market unifying effect on agricultural prices remains important.
Nevertheless, the determination of the national prices on the basis of a common price
expressed in unit of account seems, because of the differences beetwen the european currencies, likely
to accentuate the dispersion of the national rates of inflation. For this reason, the green moneys system
doesn't appear economically unjustified. On the contrary the MCAs do not seem to be well adjusted to
the situation ot the different national market prices.INFLATION ET AGRICULTURE CRISE,
LE COMPORTEMENT DES PRIX AGRICOLES
DANS L'INFLATION AU COURS DES ANNÉES 70
COMPARAISON ENTRE LES PAYS DE LA CEE
par D. HASSAN et C. VIAU
INRA - Economie, Paris
Dans la crise économique et malgré l'accélération de l'inflation, la tendance longue à la baisse qui
caractérise l'évolution des prix agricoles réels en Europe n'a pas connu, au cours des années 70, de
modification radicale en dépit de tensions fortes mais passagères sur les marchés agricoles (1972-73,
1976). On doit toutefois remarquer que dans les pays à forte inflation et à monnaie faible les prix agricoles
ont tendance à évoluer plus favorablement par rapport à l'inflation générale que dans les pays à faible
inflation et à monnaie forte.
Les prix agricoles semblent moins commandés, dans leur évolution, par le niveau général des prix
que par les prix des consommations intermédiaires. Aux Pays-Bas, grâce au faible accroissement du prix
des consommations intermédiaires, l'agriculture peut tolérer sans perte de revenu des prix nettement
décrochés du niveau général des prix. La force des Pays-Bas dans la compétition internationale agricole
tient donc moins à une capacité à utiliser plus efficacement les facteurs de production achetés qu'au fait
qu'elle dispose de ces facteurs à des prix exceptionnellement bas.
L'évolution des prix agricoles nationaux en monnaie courante se caractérise par une très forte
dispersion, supérieure même à celle des taux d'inflation. Toutefois si l'on exprime ces prix en ECU, la
dispersion fait place à un remarquable regroupement. L'effet unificateur du marché commun agricole sur les
prix reste donc certain, en dépit des perturbations agri-monétaires (monnaies vertes, MCM).
Toutefois, le mécanisme européen de fixation des prix agricoles nationaux à partir d'un prix commun
en unité de compte, tend à être, en raison des divergences monétaires, un élément d'accentuation des infla
tions nationales européennes. Dans cette perspective, le système des « monnaies vertes » ne paraît pas
économiquement injustifié. En revanche, le mécanisme correcteur des MCM semble assez inadapté à la
situation relative des différents prix de marché nationaux.
THE EVOLUTION OF AGRICULTURAL PRICES
AND THE DEVELOPMENT OF INFLATION IN THE SEVENTIES
COMPARISON BETWEEN THE E.E.C. COUNTRIES
In spite of the economical crisis and the development of inflation, the agricultural prices declining trend
in Western Europe remained basically unchanged over the seventies. Nevertheless, the agricultural prices
evolution, compared with the general inflation, is more favourable in the high inflation and weak currency
countries than in the low inflation and strong currency ones.
Agricultural prices seem less related to the general level of prices than to the price of the intermediate
consumptions. In the Netherlands, because of a particularly slow increase of the intermediate consumptions price,
agricultural prices can stay far below the general level of prices, without any loss for the producers. In this, the
Dutch strong position in the international agricultural competition seems less related to the producers efficiency
than to the low prices of the inputs they use.
If one expresses the agricultural prices in ECU, the great dispersion of the national prices evolutions
gives place to a remarkable concentration. Consequently, it appears that in spite of the agro-monetary
disturbances, the Common Market unifying effect on agricultural prices remains important.
Nevertheless, the determination of the national agricultural prices on the basis of a common price
expressed in unit of account seems, because of the differences beetwen the european currencies, likely to
accentuate the dispersion of the national rates of inflation. For this reason, the green moneys system doesn't
appear economically unjustified. On the contrary the MCAs do not seem to be well adjusted to the situation ot the
different national market prices. .
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Crise et inflation (1) structures de ces économies aux nouvelles conditions de
valorisation du capital que sélectionne la crise. La principale spécificité de la crise économique des
années 70 réside dans la poursuite et même l'accéléra L'inflation dans les pays de la CEE
tion de l'inflation pendant la récession. On en est ainsi
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