Le journal de Mina - Nouvelle -

Pauline Clavier

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• Publié par: Paulineeclvr
• Publié le: 09 juin 2012
• Nombre de lectures: 140
• Langue: Français

Extrait

Le journal de Mina

Aujourd'hui, Hased (ma grande sœur) me regarde écrire. Oh, cher journal, j'aimerais tellement

voyager avec toi, te serrer dans mes bras dans mon bateau, voyager sans s'arrêter, ni boire ni

manger, même pas fatigués, le chauffeur la tête en l'air, sur notre gondole ; on communique par

la pensée. J'aimerais ne jamais dormir, et t'écrire tout le long de ma vie Tu as les pages de l'infini,

je ne parviendrai pas à aller à la dernière page. Ceci me rendrait si heureuse...J'aimerais t'écrire

des poèmes d'amour, de liberté, le monde est un trou. Ceux qui ne tombent pas dedans

progresseront dans la vie, quel que soit l'humeur...Moi, même si je n'ai pas toujours était très

agréable avec les autres, ça ne veut pas dire que je suis triste!!! Bien au contraire! Mais mon

rêve le plus fou serait de voyager dans l'espace-temps avec toi. Reprenons la gondole...Le

chauffeur se serait arrêté et il me donnerait la main pour descendre, il me parlerait. Son haleine

sentirait mon parfum préféré: la vanille de Madagascar. Il me murmurerait des mots purs

comme:" le soleil va se coucher. Tu vois ce mélange de couleurs? Elles brillent. On dirait du jaune

pâle, tout comme tes cheveux d'ailleurs. Il fait très frais. » Et moi, comme une idiote, je

hocherais la tête, toute serrée contre lui. Il me sourirait, je tournerais la tête. Je rougirais. Je

n'arriverais pas à lui parler, paralysée par l'amour. Il me murmurerait de ne pas avoir peur. Je lui

dirais que je ne peux pas, et on remonterait dans la gondole! Au cours du voyage, il

chantonnerait

« Veniiise.. » et « mina... mina...Mina saute moi au cou... »

Moi, je le regarderais

un peu, tu serais sur mes genoux. On traverserait des milliers de frontières. Toutes les filles

seraient jalouses parce que le gondolier est vraiment beau. Tout le monde m’accueillerait avec

beaucoup de candeur et moi, je leur ferais des signes.

Puis un jour, Hased arrivera dans un port. Le gondolier m'aura fait descendre. Hased sera verte

de jalousie. Le bel italien m’épousera.

Quand j'aurais 31 ans, tu seras vieux. Mais toujours agréable à regarder, avec ton regard

innocent…

Tu serais couché sur mon lit d'hôpital. Je serais enceinte et mon mari prendrait ma main, assis

sur le bord du lit. Il serait tout angoissé, mais heureux. Puis, Mauricia serait venue au monde.

Elle ne pleurerait pas, au contraire, elle rayonnerait de bonheur et elle serait éblouissante. Mon

mari réserverait notre maison: la terre. Mais qui est-ce qui serait assis sur un banc de fer? Mes

parents! Ma mère serait fière de moi, toute triste. Elle ne pleurerait pas, elle serait simplement

émue. Elle serait souriante; « Regarde ses yeux remplis d'eau ! » Je suivrais mon destin jusqu’à

l'âge de 43 ans, où la tension montrerait dans le cœur fragile de ma fille ! Ma fille, adolescente,

âgée de 16 ans, aura de gros efforts à surmonter, mais surtout à détruire!! Ça va être difficile de

l'avancer vers le chemin de la vie! Moi, je fais confiance à ma fille et je sais que tout ira bien, et

je continue mon travail, sans penser à la suite. Mon mari aurait continué sa carrière de

gondolier, mais quelque cascade pourrait lui barrer son chemin, mais il ferait confiance au

destin. Tout irait bien... Le pire ce serait les résultats de ma fille au lycée! Elle, aurait des

moments difficiles dans sa petite aventure alors, si elle ne passait pas son baccalauréat, je ne

pourrais plus lui redonner du soleil dans sa vie ensoleillé. Et puis un jour j'attendrais Mauricia, à

mon travail. J’aurais eu des pressentiments mais moins intenses que toi, cher journal. Puis, au

moment de se coucher, elle aurait dit : "Ca y'est maman, je sais ce que je veux !!! Le prof de

français m'a dit que je ferais peut-être poète parce que j'ai de bonnes intuitions»! Ses mots

fragiles sortiront de sa bouche, toujours prête à s'ouvrir! Pour le coup, on aurait fait la fête toute

la nuit, sur des musiques de mon enfance, et de la tienne aussi, cher journal ! Je ne t'ai jamais

confié à personne, et quand je m'ennuyais, tu me laissais toujours une petite page...

Et puis je commencerai à vieillir, ma petite fille, Paola, rayonnera de bonheur. Mon mari,

Narcisse sera épanoui dans notre petite maison et notre jardin à l'herbe fraîche et aux roses à

poèmes. .

On sera heureux jusqu'à la fin de notre petite vie romantique.

FIN