Le Pays-Bas Charentais. Son économie agricole - article ; n°1 ; vol.32, pg 15-37
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Description

Économie rurale - Année 1957 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 15-37
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 60
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

René Groussard
R. Hérault
Le Pays-Bas Charentais. Son économie agricole
In: Économie rurale. N°32, 1957. pp. 15-37.
Citer ce document / Cite this document :
Groussard René, Hérault R. Le Pays-Bas Charentais. Son économie agricole. In: Économie rurale. N°32, 1957. pp. 15-37.
doi : 10.3406/ecoru.1957.1600
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1957_num_32_1_1600LE PAYS BAS CHARENTAIS
SON ÉCONOMIE AGRICOLE
et l'équipe par de travail M. R. de GROUSSARD, la Société Française M. R. HÉRAULT d'Etudes Agricoles (1)
Le Centre d'Expansion « Bordeaux Sud-Ouest » le département de la Charente et même se limite
a chargé la Société Française d'Etudes Agricoles de au bassin * hydrographique de la Soloire et de des
faire une étude d'économie sociale sur le « Pays affluents : la Sonnoire et le Tourtrat.
Bas Charentais ». La région ainsi dénommée est Le territoire étudié comprend neuf communes
une plaine basse qui s'étend au nord de Cognac en (Bréville, Boutiers, Nercillac, Julienne, Chassors,
débordant largement à l'ouest, en Charente-Marit Reparsac, Ste-Sévère, Houlette et Courbillac) cou
vrant une superficie de 10.450 hectares. ime, jusqu'aux portes de Matha et de Burie (voir
carte ci-jointe). Toutefois la présente étude, définie L'étude a pour principal objectif de mesurer l'in
en liaison étroite avec « l'Association pour la mise térêt économique et social de V assainissement des
en valeur du Pays Bas Charentais » n'intéresse que terres de cette région.
I. LA STRUCTURE D'ENSEMBLE
Comme l'inondation des vignes était un des A. — Le milieu naturel.
moyens de lutte contre le phylloxera, les Charent
ais bouchèrent les fossés. Ainsi chaque hiver, l'eau Cette zone est comprise dans la « Saintonge Viti-
se maintint sur le sol et la culture de la vigne, cole )), c'est une sous-seçtion du Cognacais, nett
exceptionnellement sauvée, devint une source de ement caractérisée par la nature géologique de son
grande prospérité. Les revenus anormaux obtenus sous-sol, d'origine jurassique (sous-étage purbeckien)
par la vente d'un vin, rare par ailleurs, permirent comportant des calcaires marneux d'où dérive une
de négliger les autres cultures. terre très forte, très argileuse et noirâtre ; à part une
Puis, peu à peu, le vignoble français se reconstétroite bande d'alluvions modernes le long des
itua et les cours du vin baissèrent. Mais tout le ruisseaux.
système de drainage, volontairement abandonné Le sol est généralement bien pourvu en calcaire,
pendant une vingtaine d'années, était alors devenu mais est pauvre en humus ; ce dernier élément
complètement inutilisable ; sa réfection ne pouvait serait pourtant nécessaire, à haute teneur, pour
plus s'effectuer avec des moyens individuels, seuls améliorer la structure physique des terres baptisées
les Pouvoirs publics auraient pu en prendre l'iniparfois « infernales », en raison des difficultés ren
tiative. contrées pour leur aération et leur ameublissement.
Les terres continuant à être submergées pendant Le drainage est la condition indispensable à toute
l'hiver, furent envahies par les friches ; une grave amélioration d'ensemble, toutefois des progrès nota
crise s'ensuivit, provoquant un exode rural importbles sont possibles dans les conditions actuelles, sur
ant, lui-même aggravé par les vides creusés dans les prairies temporaires notamment, comme l'ont
la population par la guerre de 1914-1918. Quelques montré les premiers travaux, couronnés de succès,
du CETA de Bréville.
Dans le passé, c'est-à-dire avant la crise phyl-
(I) Cette étude, confiée à l'équipe de travail de la' ►Société loxérique de la fin du siècle dernier, un réseau comp
Française d'Etudes Agricoles détachée au Centre d'Expansion let de drainage avait été établi et, grâce à un
Economique Bordeaux-Sud-Ouest dirigée par F. Bourget, Secrétentretien régulier, permettait l'écoulement normal
aire Général de la S.F.E.A., 'a été effectuée par R. Groussard des eaux vers des petits ruisseaux comme la Soloire
avec R. Hérault, ainsi que M. Morbieu et C. Fournier. se déversant eux-mêmes dans la Charente.
4 PAYS BAS MATHA
CHARENTAIS
&URIE
CHATEAUNEUF
+-+-+-+ Limil'e de Dépar^emen^
^b^bb Limihe du Pays Bas Charen hais VERS BARBEZIEUX
Echelle .
i
.
— — 17
cris d'alarme furent poussés sans résultat par les tation viticole et d'autant mieux que la richesse de
municipalités vers 1930 et ce n'est qu'à partir de la région a pour base les revenus du cognac.
1945, semble-t-il, qu'un grand- nombre d'agricul Le vignoble se rencontre un peu partout, même
teurs prit conscience de l'effet gravement stérilisant dans la zone la plus basse où de hauts rendement!*
de cet état de chose. sont atteints au cours des années sans gelées prin-
11 faut néanmoins différencier deux zones. La tanières (4 ans sur 10 en moyenne estime-t-on) ; les
parte la plus basse, régulièrement submergée pen années de gel, la vigueur de la végétation permet
dant toute la période pluvieuse, est à l'état d'aban généralement un second départ des bourgeons, pou
don ou de semi-abandon ; elle est couverte soit de vant donner parfois une demi-récolte.
friches vraies avec invasion de broussailles (épines
et taillis), soit par de mauvais pacages ou de médioc B. — Les exploitations. res prairies. Dans la partie plus élevée, plus saine,
la culture est plus aisée et le choix des spéculations
Selon les statistiques officielles établies à partir s'élargit.
Le climat est ici caractérisé par une sécheresse du recensement de 1942-46, cette zone comprend
d'été assez accentuée qui, tout en aggravant les 806 exploitations dont la répartition, par catégories
conditions culturales ordinaires, a favorisé de superficie, est donnée dans le tableau 1 .
Tableau 1
Répartition des exploitations par classes de superficies (1942-1946)
Moins de-
TOTAL 2 ha 2 à5 5 à 10 10 à 20 20 à 40 . 40 à 50 Plus de 50 Catégories
229 79 806 112 il 63 208 10 5 Nombre d'exploitations . .
' 26 % 100 En pourcentage 20 % 28 % 10 % 1 % 1 % 14%
entretenant leur vigne (et les quelques cultures néSuivant le recensement de, 1956, il n'y aurait plus
cessaires à la consommation familiale), ces exploiactuellement que 663 exploitations. La nouvelle
répartition n'est pas encore connue, toutefois la tants s'orientent vers une activité complémentaire
concentration se serait effectuée aux dépens des salariée ; à Reparsac (usine de plâtre), à Cognac
(travail dans les chais) et sur des exploitations plus petites exploitations et une partie seulement des
importantes, au moment des vendanges notamment. propriétaires exploitants disparus auraient vendu
leur fonds. Seule une spécialisation très poussée (dans la Les communes viticoles (Boutiers, et Julienne production des plants de vigne par exemple) pernotamment) ont été particulièrement atteintes par - met encore à des petits exploitants de se maintenir cette évolution, à Julienne 45 % des exploitations en ne vivant que de ressources purement agricoles. ont disparu depuis 14 ans. Par contre, à Nercillac, Il semble toutefois que la concentration des enoù les entreprises sont plus grandes et la vocation treprises soit atténuée depuis deux ou trois ans. Les moins viticole, la situation est restée à peu près sta- moyens de déplacement assez faciles, les déboutionnaire. On peut en déduire que, dans cette ré chés relativement nombreux incitent actuellement gion, la culture de la vigne n'a pas permis, comme ces petits exploitants à conserver leur maison et les dans certaines zones viticoles (Entre-deux-Mers par quelques hectares y attenant, tout en travaillant exemple), le maintien des très petites exploitations. dans d'autres secteurs. De plus en plus, la maison Quoi qu'il en soit et compte tenu du système de perd alors son caractère de bâtiment d'exploitation production et des revenus actuels analysés plus pour ne conserver que celui d'habitation. loin, il apparaît que la dimension moyenne (15 ha)
Ajoutons que cette région est caractérisée par un des exlploitations est encore trop petite et que,
excessif parcellement des terres, les parcelles de notamment dans la catégorie de moins de 10 hec<

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