AUX BASQUES DES STÉPHANOIS
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Description

AUX BASQUES DES STÉPHANOIS Frédéric, comment se préparent les déplacements des Verts ? Je travaille toujours avec trois- quatre mois d'avance sur un déplacement donné, au niveau de l'hôtellerie, du transport aérien et du transport terrestre. Pour le transport aérien, c'est un contrat annuel que nous signons avec un affréteur, la société Goodwill qui travaille avec 70% des clubs français. Pour l'hôtel, je propose au coach qui me donne son accord. On recherche souvent des établissements qui sont au calme et qui ne sont pas très loin de l'aéroport, mais aussi du stade. Il ne faut pas qu'il y ait plus de vingt minutes de trajet entre l'hôtel et le stade afin d'éviter la fatigue liée au transport en bus. Il est également isolé pour que les joueurs soient au calme et pour favoriser leur repos, car nous savons qu'il y a beaucoup de supporters qui nous suivent. Mais tout se passe très bien à ce niveau et nous n'avons pas eu de souci jusqu'à présent. Un Emile peut en cacher un autre... Frédéric Emile avoue en souriant "être né dans le milieu de football". Quoi de plus normal quand on a un père qui s'appelle Henri Emile et qui a fait partie du staff de l'équipe de France de 1984 à 2004 en tant qu'intendant, avant de revenir aux côtés de Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset dans l'organigramme des Bleus comme coordinateur sportif.

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Publié le 13 janvier 2011
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Langue Français

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AUX BASQUES DES STÉPHANOIS

Frédéric, comment se préparent les déplacements des Verts ? Je travaille toujours avec trois-quatre mois d'avance sur un déplacement donné, au niveau de l'hôtellerie, du transport aérien et du transport terrestre. Pour le transport aérien, c'est un contrat annuel que nous signons avec un affréteur, la société Goodwill qui travaille avec 70% des clubs français. Pour l'hôtel, je propose au coach qui me donne son accord. On recherche souvent des établissements qui sont au calme et qui ne sont pas très loin de l'aéroport, mais aussi du stade. Il ne faut pas qu'il y ait plus de vingt minutes de trajet entre l'hôtel et le stade afin d'éviter la fatigue liée au transport en bus. Il est également isolé pour que les joueurs soient au calme et pour favoriser leur repos, car nous savons qu'il y a beaucoup de supporters qui nous suivent. Mais tout se passe très bien à ce niveau et nous n'avons pas eu de souci jusqu'à présent.

Un Emile peut en cacher un autre...

Frédéric Emile avoue en souriant "être né dans le milieu de football". Quoi de plus normal quand on a un père qui s'appelle Henri Emile et qui a fait partie du staff de l'équipe de France de 1984 à 2004 en tant qu'intendant, avant de revenir aux côtés de Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset dans l'organigramme des Bleus comme coordinateur sportif. Après avoir suivi des études jusqu'à un BTS Action Commerciale, Frédéric Emile a repris un parcours universitaire il y a cinq ans au Centre de Droit et d'Economie du Sport où il a obtenu un Master de Droit, Economie et Gestion du Sport. C'est grâce à Jean-Claude Darmon que l'intéressé a commencé sa carrière professionnelle au Toulouse Football Club où il était commercial, chargé de la recherche de sponsors. C'est dans la Ville Rose qu'il allait rencontrer Gérard Soler - "qui m'encadrait et qui m'a tout appris", confie l'intéressé. Après près de sept années passées au "téfécé" et quand l'ancien international a rejoint Saint-Etienne, "il m'a proposé de le suivre et je travaillais alors comme commercial pour ISL Marketing". Et de poursuivre : "Deux ans plus tard, Gérard Soler et Gérard Nouzaret ont souhaité que je me rapproche du groupe professionnel. Je suis devenu l'intendant de l'équipe en juillet 2000". C'est donc une trajectoire "marquée par des rencontres" selon son expression qui lui permet d'occuper "une fonction passionnante car (il) adore tout ce qui touche à l'organisation, aux rapports humains et (il s')éclate vraiment dans mon travail".

Les hôtels ont-ils un cahier des charges très précis à respecter ? Tout à fait. Tout est spécifié à propos de ce que l'on souhaite pour la nourriture, la salle de réunion, etc. Il y a sept-huit pages où tout est détaillé et rien n'est laissé au hasard.

"JE M'ENTENDS VRAIMENT TRÈS BIEN AVEC LAURENT BATLLES QUE J'AI CONNU A TOULOUSE QUAND IL AVAIT 17 ANS"

Comment cela se déroule-t-il au moment du départ proprement dit ? Christophe Galtier souhaite que l'on voyage le jour du match. Les joueurs ont très souvent rendez-vous à l'aéroport d'Andrezieux vers 8h30 du matin, pour un décollage environ trois quarts d'heure après. Ils passent les contrôles de bagages comme tous les passagers. On monte dans l'avion et à bord, on demande à avoir une prestation très légère avec de l'eau, du café ou du thé. Aucune barre céréale et aucun soda. On arrive et c'est le transfert vers l'hôtel avec un bus local où chacun prend possession de sa chambre.

A quel moment les joueurs se retrouvent-ils après avoir pris possession des chambres ? Une dizaine de minutes plus tard, on a souvent rendez-vous dans le hall pour une petite promenade d'un quart d'heure autour de l'hôtel. Ils rentrent ensuite pour une première réunion avec le coach qui dure environ une demi-heure.

C'est ensuite le moment du repas ? Ils passent à table vers midi avec un menu classique de sportif, crudités et avec un choix entre poisson, viande rouge et viande blanche - c'est un choix qu'ils font la veille du départ et que l'on a transmis à l'hôtel - purée, riz, pâtes, et en dessert, tarte aux pommes et yaourt. Les joueurs remontent ensuite dans les chambres pour faire la sieste. Quand on joue à 17h, ils sont réveillés à 15h30 afin que la collation commence à 15h45.

Pourquoi une telle précision horaire ? Afin qu'ils aient le temps de digérer ce qu'ils ont mangé pendant cette collation, trois heures avant la rencontre. C'est une sorte de gros petit-déjeuner qui doit leur permettre de ne pas avoir la fringale durant le match. Ensuite, il y a une autre réu nion. C'est un moment qui appartient entièrement au coach. Cette causerie d'avant-match a lieu vers 17h. Il est temps alors de prendre le bus pour rejoindre le stade une heure et demie avant le coup d'envoi. Là, les joueurs se rendent sur le terrain pour voir comment est la pelouse et pour adapter les crampons en fonction des conditions climatiques. Ils se préparent, sortent pour l'échauffement et c'est le match !

Que se passe-t-il après la rencontre ? Il y a deux solutions, mais depuis deux ans maintenant - cela avait été commencé avec Alain Perrin et on continue car c'est intéressant - nous faisons manger les joueurs avant de reprendre l'avion. C'est un repas qui est pris dans l'heure qui suit le match. On peut le faire au stade même et on s'arrange avec le club qui nous reçoit afin qu'il nous mette un salon à disposition. Il s'agit d'un repas rapide avec soupe, pâtes, saumon ou poisson blanc et tarte au dessert. Ou bien on peut organiser ce repas directement à l'aéroport si cela est possible. A ce moment-là, après avoir déposé leurs bagages devant l'enregistrement, les joueurs vont prendre leur repas. Ensuite, ils montent dans l'avion et nous rentrons sur Saint-Etienne.

C'est une fonction où vous devez être en étroite collaboration avec l'entraîneur ? Bien sûr. Je travaille en collaboration avec lui. Il y a aussi la part du staff médical qui est très importante dans la composition des menus, avec l'accord du coach. Mais il y a quand même une grande liberté et le coach valide nos choix.

Des relations avec tel ou tel joueur peuventelles se nouer alors que vous occupez ce poste d'intendant auprès de l'équipe professionnelle depuis plus de dix années ? Dans le football, il y a toujours des rencontres magiques. Aujourd'hui, les joueurs restent plus rarement qu'autrefois plusieurs saisons dans un même club. Mais il est vrai qu'il y a quelques joueurs avec lesquels on peut entretenir des relations plus ou moins amicales. Par exemple, en ce qui me concerne, je m'entends vraiment très bien avec Laurent Battles que j'ai connu quand il avait 17 ans au Toulouse Football Club. On avait déjà sympathisé à l'époque et nous ne nous étions jamais perdus de vue. Cela a été un bonheur pour moi de le voir arriver à Saint-Etienne.

On se connaît très bien. Comme avec Vincent Hognon quand il était ici. On a toujours maintenu des rapports et on se voit régulièrement. Quand je croise d'anciens joueurs, c'est toujours l'occasion de se rappeler les bons souvenirs. Mais cela s'arrête là et cela ne se transforme pas forcément en amitié.

Vous souvenez-vous d'une anecdote particulièrement marquante ces dernières années ? Il y en a pas mal depuis plus de dix ans. Je me souviens d'une anecdote au niveau de l'organisation où il a fallu immédiatement réagir. C'était après un match à Cluj en Roumanie. Au retour, on nous explique que l'avion est resté bloqué à Lille après avoir pris des oiseaux dans le réacteur et qu'il aura entre trois et quatre heures de retard. On nous dit aussi que le repas se prendra à l'intérieur de l'avion car c'était un petit aéroport et il n'y avait aucun restaurant aux environs. Il fallait faire manger les joueurs car il n'était pas question de les laisser sans rien dans le ventre jusqu'à trois heures du matin. C'est alors qu'il a fallu trouver un ami roumain très sympathique et avec, à l'époque, le responsable de la sécurité, il nous a amenés dans une espèce de supermarché type Metro en France qui allait fermer ses portes et qui, gentiment, nous a laissé le temps d'acheter tout ce dont nous avions besoin pour le repas. On a ensuite organisé un très gros pique-nique à l'intérieur de l'aéroport.

Votre métier requiert donc un sens aigu de la réactivité ? Oui. Par exemple, s'agissant de la nourriture, on doit s'occuper de joueurs qui fournissent un effort physique intense durant une heure et demie. Ce sont de véritables Formules 1. Ils ont un réel besoin d'être réalimentés pour leur récupération car il y a un match qui suit quelques jours plus tard. Ils sont heureux le soir même quand ils ont gagné le match, mais ils n'ont pas le temps d'en profiter réellement car le calendrier est là !

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