«Dans le regard des autres, on reste un chef d'entreprise qui a failli»

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• Publié par: Entreprendre-
• Publié le: 28 janvier 2012
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• Langue: Français

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«Dans le regard des autres, on reste un chef d'entreprise qui a failli»

Thierry Jallon, vice-président de l'association Re-Créer

Al'aube des années2000, Thierry Jallon a été contraint de déposer le bilan d'une entreprise du bâtiment employant 70personnes. Il a pourtant su rebondir...

En cas d'échec, pourquoi dresser l'inventaire des pertes ? Nombre d'entrepreneurs ont tendance à renier leur part de responsabilité en cas d'échec. La première des choses est de dépasser son orgueil et accepter seserreurs. Il s'agit d'analyser froidement la situation pour identifier, en dehors des éléments conjoncturels, la cause profonde de son échec. Cette étape est primordiale sous peine de réitérer les mêmes erreurs en cas de nouveaux départs. L'idée n'est pas de se renvoyer une image négative de soi-même mais bien une image juste. Assumer ses erreurs est refondateur de la confiance en soi.

Comment faire face à une crise professionnelle ? Dès l'instant où vous êtes en position de faiblesse, fournisseurs, clients ou concurrents amplifient, par principe ou précaution, votre problème, et vous êtes lâchés par tout le monde. Quand on se rend compte que le déépôt de bilan est inéluctable, l'idéal estd 'aller le plus vite possible pour limiter la casse, tout en facilitant la mise oeuvre de mesures pour sauver personnel. Pour autant, il est difficile de rétablir la confiance auprès des autres. On sort blessé d'une telle aventure, car, dans le regard des autres, on reste un chef d'entreprise qui a failli.

Une étiquette lourde à porter... En France, la prise en compte de l'échec commence à émerger. Dans les faits, il y a le préjugé et le mélange d'intérêt. Lorsque vous êtes en position de réussite, vous créez des jalousies et vos concurrents ont intérêt à ce que vous disparaissiez. Les clients, par sécurité personnelle ou par rancoeur de les avoir mis en danger faute d'avoir pu honorer une commande, peuvent vous en vouloir. Par ailleurs, l'information financière communiquée est systématiquement négative. De ce fait, dans sa seconde vie, on a du mal à faire confiance aux tiers.

Comment se reconstruire une image ? Il convient d'expliquer lucidement à vos anciens

fournisseurs ou aux personnes avec qui vous êtes en affaire ce qui s'est passé et ce que vous avez fait pour résoudre les problèmes. De ce fait, vous évacuez le sujet avec vos interlocuteurs et réécrivez l'histoire. Si vous comptez rebâtir un projet dans le même domaine d'activité, l'idéal est de vous associer pour trouver en vos partenaires le défaut d'image qui vous touche.