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Publié par | science-magazine |
Publié le | 24 janvier 2012 |
Nombre de lectures | 16 |
Langue | Français |
Extrait
Dans les années 1950, pour contrer l'exode rural de l'après-guerre et assurer le développement de l'agriculture nécessaire à l'autosuffisance alimentaire du pays, l'État a soutenu la modernisation de l'agriculture et favorisé l'élevage hors sol (porcs et volailles) et les cultures légumières par des aides financières. Aujourd'hui, la Bretagne est la première région europé enned'élevage. Elle concentre plus de la moitié de la production porcine française, plus d'un tiers de la productionde volailles etuncinquième de la production laitière. Elle est aussi une région légumière importante. Dans cette région, 25 kilos d'azote par hectare (95 kilos dans certaines zones) sont rejetés en moyenne chaque année dans les cours d'eau. Pour éviter tout impact négatif sur l'environnement, il faudrait que ce flux diminue de 30 à 40 %, comme il a été souligné lors du Gren elle de lamer. Les nitrates proviennent essentiellement des activités agricoles, notamment de l'épandage d'engrais azoté d'origineminé rale ouorganique (engrais issu des déjections animales : lisier sous forme liquide ou fumier sous formesolide).Or, seuleune partiedel'azote est absorbée par les plantes, le reste se diffusant dans la nature (eau, sol, air). C'est ainsi que l'eau chargée en nitrates ruisselle depuis les champs jusqu'aux rivières et de là jusqu'à la mer.
La Bretagne est la quatrième région touristique de la France. Elle compte quatre départements, Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor, Finistère et Morbihan, cinq si on lui ajoute celui de Loire-Atlantique qui lui est historiquement attaché mais qui fait partie de la région Pays de Loire. Située entre la Manche au nord, la mer Celtique et d'Iroise à l'ouest, le golfe de Gascogne au sud, la Bretagne possède la plus grande longueur de côtes du pays : plus de 2 600 kilomètres en incluant celles des 797 îles et îlots qu'elle regroupe.
Le nom Bretagne est issu du latin Brittania, littéralement « pays des Bretons », quand le nom Breizh, « Bretagne en breton », provient de l'ancien nom Britta.
Après des années de vaines luttes contre les ulves, et les dramatiques accidents de 2009, un plan de lutte contre les algues vertes était dévoilé à Rennes le 5 février 2010. Il concerne huit baies prioritaires alimentées par 23 bassins versants et regroupant 3 500 exploitations agricoles. Le premier volet du plan n'a pas tardé à être mis en oeuvre. Il s'agit de faire disparaître au plus vite les ulves échouées et de les transporter vers des plateformes decompostage pour éviter les risques de fermentation et d'émanations de gaz toxiques (raisons sanitaires).Celles qui ne sont pas épandues dans les champs comme fertilisant, sous surveillance stricte, devant être compostées. Les communes touchées par les marées vertes étant rompues à ce genre d'exercice depuis de très nombreuses années (sauf que les criques et sites inaccessibles aux engins sont souvent oubliés), ce volet « curatif » ne pose pas de véritable problème.
Plus complexe le deuxième volet, « préventif », qui concerne l'utilisation des nitrates, et donc l'agriculture. Selon des associations, une réduction de 30 à 40%des flux de nitrates ne changerait pas la donne car au-delà d'une concentration située aux alentours de 15 mg/litre de nitrate dans les rivières, les algues vertes ne prolifèrent pas davantage. Aujourd'hui, en Bretagne, la moyenne est de 30 mg/litre.
Pour que les marées vertes disparaissent il faudrait revenir aux temps d'avant les élevages intensifs, lorsque les rivières n'en contenaient que 3 à 4 mg/litre. Pas chose aisée, sauf à changer le système de production agricole. Quoiqu'ilensoit, des opérations de contrôles d'exploitations agricoles ont été menées, et des analyses des sols effectuées afin d'en vérifier la teneur en nitrates. Les premiers résultats ne se sont guère fait attendre : environ un quart des agriculteurs auraient sur-fertilisé leurs champs.C'est ainsique les agriculteurs et éleveurs sont dans la ligne de mire : contrôles renforcés de la réglementation, déclaration annuelle de tout achat, vente ou échange d'engrais azoté (minéral et organique), évolution de leur systèmede production vers un système à très faible fuite de nitrates. Le plan prévoit aussi la reconquête de zones naturelles et le développement de la méthanisation. Reste à espérer des résultats concrets.