«Il faut six mois pour fermer une usine, dix ans pour en créer une»
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«Il faut six mois pour fermer une usine, dix ans pour en créer une»

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Description

«Il faut six mois pour fermer une usine, dix ans pour en créer une» Suite à la crise de la dette, des industriels préparent des suppressions de postes. Craignez-vous une année noire comme en 2009 ? A priori, non. Pas aussi forte, pas aussi brutale. Nous sommes passés des Trente glorieuses, où il y avait de la croissance, à une période où nous sommes dans un environnement de chocs. Avant, il avait des crises qui arrivaient tous les sept ou dix ans. Maintenant, conséquence de la mondialisation, les chocs deviennent de plus en plus fréquents. Aujourd'hui, dans l'industrie, les signaux sont variables selon les secteurs. Je ne peux pas vous donner une globalité d'ambiance mais l'environnement est anxiogène. On annonce des baisses de croissance en France, en Allemagne... Ce qui est ennuyeux, c'est que nous entrons dans une nappe de brouillard, avec peu de visibilité à court terme. En conséquence, certaines industries freinent leurs commandes pour ne pas avoir de stocks de fin d'année afin d'afficher un bilan et un compte d'exploitation plus acceptables. Le mois de décembre risque ainsi d'être un peu plus aride qu'un mois normal. Ensuite, l'activité peut très bien repartir... mais nous n'avons pas de visibilité. Il y a deux ans, le gouvernement a eu une politique de l'industrie volontariste. L'épisode de Gandrange a cependannt déçu beaucoup de monde. CComment jugez-vous la politique de l'État vis-à-vis de l'industrie ?

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Publié le 03 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

«Il faut six mois pour fermer une usine, dix ans pour en créer une»
Suite à la crise de la dette, des industriels préparent des suppressions de postes. Craignez-vous une année noire comme en 2009 ? A priori, non. Pas aussi forte, pas aussi brutale. Nous sommes passés des Trente glorieuses, où il y avait de la croissance, à une période où nous sommes dans un environnement de chocs. Avant, il avait des crises qui arrivaient tous les sept ou dix ans. Maintenant, conséquence de la mondialisation, les chocs deviennent de plus en plus fréquents. Aujourd'hui, dans l'industrie, les signaux sont variables selon les secteurs. Je ne peux pas vous donner une globalité d'ambiance mais l'environnement est anxiogène. On annonce des baisses de croissance en France, en Allemagne... Ce qui est ennuyeux, c'est que nous entrons dans une nappe de brouillard, avec peu de visibilité à court terme. En conséquence, certaines industries freinent leurs commandes pour ne pas avoir de stocks de fin d'année afin d'afficher un bilan et un compte d'exploitation plus acceptables. Le mois de décembre risque ainsi d'être un peu plus aride qu'un mois normal. Ensuite, l'activité peut très bien repartir... mais nous n'avons pas de visibilité.
Il y a deux ans, le gouvernement a eu une politique de l'industrie volontariste. L'épisode de Gandrange a cependannt déçu beaucoup de monde. CComment jugez-vous la politique de l'État vis-à-vis de l'industrie ? Nous avons entendu que l'industrie était finie en France, que la production allait partir en Chine, qu'il ne fallait faire que de la finance et des services... Cela m'a révolté ! L'industrie crée le futur, c'est 80% du commerce extérieur, 85% des brevets et de l'innovation privée, 1 emploi industriel crée 2à4 emplois de services induits (ingénierie, maintenance, restauration, informatique...). Laisser tomber l'industrie serait suicidaire ! Finalement, la crise de 2009 a permis une certaine prise de conscience. En tout, nous avons perdu 70.000 emplois par an depuis dix ans, cela suffit! Aujourd'hui, le gouvernement a pris acte de tout cela. Il faut saluer les initiatives comme le crédit impôt recherche, la création des pôles de compétitivité ou les états généraux de l'industrie qui ont permis à plusieurs milliers de personnes de défendre la cause industrielle et de trouver des solutions. Il faut pérenniser ces actions, même après l'élection présidentielle. Les améliorations demandent du temps. Car l'industrie c'est long : il faut six mois pour fermer une usine, dix ans pour en créer une. Il faut aussi être capable de passer les chocs, non pas via des licenciements de
masse mais avec des outils de "flexisécurité " de type cchômage partiel. Ce type d'outil ppermet de passer une crise de queelques moisy sans tout casser et sans mettre à la porte des gens formés et précieux.
Dans votre «Nouveau pacte pour l'industrie», vous citez 12 propositions. Aimeriezvous voir l'une d'elles en particulier reprise par un candidat à l'élection présidentielle ? L'idée d'une ambition industrielle pour le pays me paraît fondamentale. Les Japonais ont toujours eu cette ambition, les Allemands ont une véritable culture industrielle... Nous, nous n'avons plus cette volonté collective. Nous ne demandons pas une politique industrielle mais des politiques, monétaire, fiscale, environnementale, qui convergent vers le soutien à l'économie et le soutien à l'industrie. Parce que le grand public a besoin de plus de sécurité, de santé, de développement durable, de routes intelligentes... Et pour tout cela, l'industrrie peut apporter des réponses. La France pourrait faire paartie des leaders sur les technoloogies de pointe. Nous voulons rester la 22ème puissance industrielle d'Europe et la 55ème du monde. Pour cela, il faudrait notamment solutionner le problème du coup du travail qui s'est dégradé en France, notamment vis-à-vis de l'Allemagne. Ce n'est pas un problème de salaire net mais de charge qui comprime ce salaire net, et surenchéri le coût du travail global. Quand vous donnez 100 euros nets à un salarié, en Allemagne, le salaire brut est de 115 et le coût du travail chargé s'établit à 155. En France, vous avez un salaire brut à 120 et un salaire chargé à 185. On pourrait y remédier en rreportant cela notamment sur la TVA ou la CSG. Carie combat, c'est plus de compétitivité pour plus d'emplois.
Pensez-vous que la relocalisation est une démarche d'avenir ou simplement un symbole ? C'est tout à fait intéressant et j'espère que cela va se renforcer dans les années à venir. Vous pouvez viser la compétiitivité, non pas uniquement par le low cost, mais aussi et surttout par les matériaux, par l'optimisation de vosprocess, parles tecchnologies. Cela peut encore se fairre en France !
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