Il faut une juste rémunération du risque Pourquoi avoir voulu prendre la parole en vous démarquant du mouvement des Pigeons tout en vous opposant au projet de taxation du gouvernement ?
Pourquoi avoir voulu prendre la parole en vous démarquant du mouvement des Pigeons tout en vous opposant au projet de taxation du gouvernement ? Le mouvement des Pigeons a permis une prise de conscience nationale de la cause des entrepreneurs. Les entrepreneurs français vedettes ont raison de se mobiliser contre cette taxation qui punit ceux qui réussissent et freine ceux qui voudraient créer. Les investisseurs n'ont pas tort de critiquer cette législation qui empêchera les petites sociétés de grossir demain. Pour autant, nous sommes convaincus que leurs représentants... ne nous représentent pas vraiment ! Il nous semble important que l'on n'entende pas toujours les mêmes dans le débat public.
Qu'est-ce qui vous différencie des Pigeons ? Pour de jeunes créateurs d'entreprise, à peine 20 ans pour les plus jeunes d'entre nous, la perspective des plus-values est aléatoire et toujours lointaine. En revanche, nombre d'entre nous ont renoncé à un emploi stable et confortablement rémunéré pour prendre des risques et innover. Et, au démarrage, nous travaillons 60 heures par semaine, en étant payés au SMIC... pour les plus chanceux. Autrement dit, la taxation des plus-values n'est pas représentative de nos priorités et véhicule une image qui n'est pas la nôtre. En revanche, ce qui importe, c'est de valoriser le risque et de résoudre nos problèmes quotidiens.
Pourtant, vous vous opposez bien à ce projet de taxation des plus-values ? Ce qui est important, c'est le signal adressé à nos compatriotes : souhaitons-nous qu'en France, le rentier soit mieux loti que le créateur d'entreprises ? Nous appelons simplement à une juste rémunération du risque et dénonçons les privilèges des rentiers - la prolifération des niches fiscales en est un «bon» exemple - et des grands groupes au détriment de l'innovation.