Islande Un nuage volcanique provoque un désordre planétaire
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Description

Islande Un nuage volcanique provoque un désordre planétaire Ce pourrait être le pitch d'un film catastrophe hollywoodien... sauf que c'est la réalité. Le 20 mars 2010, le volcan Eyjafjöll sortait de la léthargie dans laquelle il était plongé depuis sa dernière éruption qui avait duré treize mois (décembre 1821-janvier 1823), attirant médias, experts, touristes, riverains, curieux et autres badauds. Ce n'était pas tout à fait une surprise dans la mesure où des signes avant coureurs étaient observés depuis près d'un an. Toujours estil que ce jour-là, quelques minutes avant minuit, se produit une éruption effusive sous forme de fontaines de lave s'élevant à plus de 200 mètres de hauteur tout le long d'une fissure longue d'environ 700 mètres au niveau du col séparant l'Eyjafjöll du volcan voisin (Katla), dans le cratère Fimmvorduhals(1 100 mètres d'altitude). Le magma (basaltique, fort en gaz et en silice) issu du manteau proviendrait d'une trentaine de kilomètres de profondeur. Le 31 mars, une seconde fissure s'ouvre sur plus de 300 mètres, d'où jaillit un mur de lave incandescente. La lave expulsée de ces fissures (éruption fissurale) s'est répandue en coulées sans grandes conséquences pour l'île et ses habitants. Le 13 avril, c'est l'accalmie.

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Publié le 24 juillet 2012
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Extrait

Islande Un nuage volcanique provoque un désordre planétaire

Ce pourrait être le pitch d'un film catastrophe hollywoodien... sauf que c'est la réalité. Le 20 mars 2010, le volcan Eyjafjöll sortait de la léthargie dans laquelle il était plongé depuis sa dernière éruption qui avait duré treize mois (décembre 1821-janvier 1823), attirant médias, experts, touristes, riverains, curieux et autres badauds.

Ce n'était pas tout à fait une surprise dans la mesure où des signes avant coureurs étaient observés depuis près d'un an. Toujours estil que ce jour-là, quelques minutes avant minuit, se produit une éruption effusive sous forme de fontaines de lave s'élevant à plus de 200 mètres de hauteur tout le long d'une fissure longue d'environ 700 mètres au niveau du col séparant l'Eyjafjöll du volcan voisin (Katla), dans le cratère Fimmvorduhals(1 100 mètres d'altitude). Le magma (basaltique, fort en gaz et en silice) issu du manteau proviendrait d'une trentaine de kilomètres de profondeur. Le 31 mars, une seconde fissure s'ouvre sur plus de 300 mètres, d'où jaillit un mur de lave incandescente. La lave expulsée de ces fissures (éruption fissurale) s'est répandue en coulées sans grandes conséquences pour l'île et ses habitants. Le 13 avril, c'est l'accalmie.

Un colossal panache volcanique constitué de gaz, de cendres et de scories

Le lendemain, dans le cratère principal du volcan surmonté d'une calotte de glace épaisse de 200 mètres, sur une fracture longue de près de 2 kilomètres, la deuxième phase débute. Cette fois, à cause de l'interaction entre le magma (trachy-andésite, très riche en gaz, silice et fluorine, et plus visqueux que celui de la phase initiale), d'une température supérieure à 1000°C, et le glacier qui est vaporisé en gaz, l'éruption est fortement explosive. Elle a provoqué la montée du niveau du fleuve Markarfljót (de presque un mètre), des jokulhaulps, inondations et coulées d'eau, de boues, de roches et autres détritus dévalant les pentes du volcan, menaçant ponts, routes et autres infrastructures, et inondant la plaine de sable noire située à ses pieds. Par précaution, 800 personnes installées dans les zones menacées ont été évacuées. Elle a surtout provoqué un colossal panache volcanique constitué

Pour les volcanologues, l'Islande est un vrai manuelàciel ouvert Onyrencontre tous lestypes de volcans : grands stratovolcans aux lavesaci des Snaefel, volcans-boucliers aux laves fluides hauts plateaux du centre volcans explosifs

Le saviez-vous ?

Alors qu'Eyjafjöll ne montre plus de signe d'activité depuis le 23 mai 2010, un autre volcan islandais pourrait prendre le relais et entrer à son tour en éruption, selon un rapport de chercheurs de l'Institut pour la diminution des risques et du nombre des catastrophes (University College London). Il s'agit du volcan Katla, réputé dangereux et destructeur, dont la dernière éruption remonte à 1918.

de gaz, de cendres et de scories. Des particules très fines, jusqu'à 750 tonnes/seconde, ont été expulsées à près de 11 kilomètres d'altitude (6 kilomètres en moyenne). Et le panache poussé par les vents s'est répandu sur toute l'Europe du Nord, de l'Écosse jusqu'à Moscou, semant une pagaille sans précédant dans le trafic aérien mondial, bien plus que celle causée par les quatre attentas-suicides du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et un désordre pla-nétaire.

Les nuages volcaniques, composés de particules de roches pulvérisées et de gaz, sont redoutés des pilotes. En effet, ces poussières, abrasives, peuvent bloquer l'approvisionnement en carburant, fondre sous l'effet d'une chaleur intense avant de se refroidir et de se solidifier en cristaux. S'ils bouchent la sortie de l'air, le moteur cale et les réacteurs ne fonctionnement plus.

L'annulation d'environ 100 000 vols

C'est donc au nom du principe de précaution que quasiment tous les grands aéroports du nord de l'Europe ont été fermés, entraînant l'annulation d'environ 100 000 vols, et laissant sur le carreau plus de 7 millions de passagers de toutes nationalités coincés un peu partout dans le monde. Marchandises périssables perdues, denrées non livrées occasionnant un manque à gagner, pièces et matériel non acheminés entraînant des réductions de production, nuits d'hébergement annulées pour les hôteliers, remboursements des billets ou des frais occasionnés par les annulations de vols pour les compagnies aériennes (au départ de l'Union européenne uniquement), voyages décommandés ou impossibles à assurer pour les voyagistes et les tour-opérateurs, jours de travail envolés des voyageurs bloqués, etc., les pertes totales pour l'économie mondiale s'élèveraient à 5 milliards de dollars (2,6 milliards de dollars pour l'Europe), selon un rapport du cabinet britannique Oxford Economics publié lors de la conférence mondiale du tourisme qui s'est tenu à Pékin (Chine) en mai de cette année. Et ça aurait pu être pire encore, puisque le fret aérien ne représente que 5 % du trafic mondial de marchandises en volume, mais 40 % en valeur.

Vue aérienne de l'Eyjafjöl couronné par l'Eyjafjalajökul à droite avec le Mýrdalsjökul à gauche et lesîles Vestmann en haut à droite.
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