«La réussite tient en 4 lettres, R.A F.P. Rêve, Ambition, Travail, Partage ! »
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Description

«La réussite tient en 4 lettres, R.A F.P. Rêve, Ambition, Travail, Partage ! » Au moment de la création d'ATA, votre société de transport pour personnes à mobilité réduite, entreprises et collectivités, avez-vous rencontré des difficultés liées à vos origines? Oui, mais surtout à mes origines sociales ! En tant que fils d'ouvrier issu d'une banlieue, je ne disposais ni du capital social et économique ni des réseaux nécessaires pour mettre en oeuvre le projet rapidement et démarrer mon activité dans de bonnes conditions. Si j'avais été fils d'émir, même en m'appelant Aziz, les choses auraient été plus faciles pour trouver un financement. Quel regard portez-vous sur la situation, en France, des entrepreneurs issus de la diversité? L'entrepreneuriatestune option plus banale chez les personnes issues et héritières de l'immigration, du fait d'une histoire qui est liée à la mobilité sociale. Lorsque des parente ont vécu l'immigration, c'est souvent une immigration économique. Si vous avez grandi avec un discours qui vous explique que le sacrifice de l'immigration a été fait dans l'objectif de trouver une vie meilleure parle travail, ces valeurs, ces rêves mais aussi ces "sacrifices" vous sonttransmis. J'ai le sentiment que là où se trouvent ces populations, essentiellement en banlieue, l'entrepreneuriat est une option choisie sans complexe. On peut aussi recouper cela avec les formations.

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Publié le 04 juin 2011
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Langue Français

Extrait

«La réussite tient en 4 lettres, R.A F.P. Rêve, Ambition, Travail, Partage ! »
Au moment de la création d'ATA, votre société de transport pour personnes à mobilité réduite, entreprises et collectivités, avez-vous rencontré des difficultés liées à vos origines? Oui, mais surtout à mes origines sociales ! En tant que fils d'ouvrier issu d'une banlieue, je ne disposais ni du capital social et économique ni des réseaux nécessaires pour mettre en oeuvre le projet rapidement et démarrer mon activité dans de bonnes conditions. Si j'avais été fils d'émir, même en m'appelant Aziz, les choses auraient été plus faciles pour trouver un financement.
Quel regard portez-vous sur la situation, en France, des entrepreneurs issus de la diversité? L'entrepreneuriatestune option plus banale chez les personnes issues et héritières de l'immigration, du fait d'une histoire qui est liée à la mobilité sociale.
Lorsque des parente ont vécu l'immigration, c'est souvent une immigration économique. Si vous avez grandi avec un discours qui vous explique que le sacrifice de l'immigration a été fait dans l'objectif de trouver une vie meilleure parle travail, ces valeurs, ces rêves mais aussi ces "sacrifices" vous sonttransmis. J'ai le sentiment que là où se trouvent ces populations, essentiellement en banlieue, l'entrepreneuriat est une option choisie sans complexe. On peut aussi recouper cela avec les formations. Moins on a de diplômes, moins on a de chose à perdre et plus on est enclin à prendre des risques. Diplômés d'HEC, vous savez que les grandes entreprises vous attendent avec de belles propositions salariales... Alors que si vous êtes peu diplômés ou diplômés d'une filière générale, vous n'avez rien à perdre.
Faire partie d'un réseau est-il une condition essentielle pour un jeune «blackoubeur»pour réussir aujourd'hui? Jacques Chaban-Delmas disait ""La France est un pays de castes ".Si l'on regarde les études sur la mobilité sociale, 62% des enfants d'ouvriers deviennent ouvriers à leur tour et, selon l'étude de Jacques Attali, 50% des énarques sont eux-mêmes enfants d'énarques. La France est un pays où il y a une reproduction des élites et une reproduction des couches populaires. L'immigration a d'abord été une immigration ouvrière, donc nous la retrouvons dans les classes populaires les plus basses. ..et ce sont des endroits où il n'y a pas de réseaux. Leur relationnel s'arrête à leur quartier, leur environnement très proche. Cela rend forcément les choses plus compliquées. Certes, le facteur ethnique est un facteur aggravant mais pas principal. La France reste un pays de réseaux et
de relations. Dans l'Hexagone, la première source de recrutement n'est pas Pôle emploi mais la cooptation, le fameux CV que l'on glisse à la personne que l'on connaît pour qu'il se retrouve en haut de la pile. Dans le business, c'estla même chose ! Les plus gros contrats ne se font pas par la prospection pure et dure, les enjeux se jouent ailleurs, dans les réseaux patronaux comme le Medef, la CGPME, dans des clubs de réflexion... J'ai moi-même vécu cela. Mes plus gros contrats, je ne les ai pas obtenus par une démarche commerciale, mais parce qu'une personne m'a présenté le président de Promovacances ou Go Voyages. Je ne me fais pas d'illusions, ces gens-là je ne les aurai jamais atteints si j'avais dû faire une prospection.
Fondateur et président d'Alliance Transport et Accompagnement, 1err réseau francilien de transporta la demande, et coauteur de 2 ouvrages, pourquoi avoir créé Business Angels des Cités, un fonds d'investissement tourné vers les banlieues ? Le but est de réunir de l'argent, 15millions d'euros, et les compétences des plus grands chefs d'entreprise comme Claube Bébéar, Philippe de Rothschild ou Martin Bouygues, pour qu'ils puissent transmettre leurs savoirs et accompagner des entrepreneurs issus des banlieues. Après 4 ans d'existence, le bilan est positif. Au niveau business, c'est une réussite puisque les entreprises dans lesquelles nous avons investi grandissent. Dans celles où nous avons fait de l'amorçage, nous avons un taux de réussite de 50% et de près de 80% dans celles dont nous avons soutenu le développement. Preuve que ce n'est pas parce que l'on est immigré, issu ou implanté en banlieue, que le business fonctionne moins. L'autre aspect, sans aucun doute celui dont je suis le plus fier, est d'avoir contribué à un changement d'image auprès de l'élite du pays. Je me souviendrais toujours d'Alain Joly ancien président d'Air Liquide, qui, à la tribune du Medef national, disait qu'une partie de l'avenir économique de la France était en banlieue. Pour moi, ce changement de vision était important.
Quel message souhaiteriez-vous donner aux jeunes ou futurs entrepreneurs issus de l'immigration? Mon message se résume en 4 mots : Rêve, il faut rêver, se projeter, imaginer; Ambition, ne pas avoir peur de vouloir être le meilleur dans son domaine, se battre tous les jours pour ça; Travail, pour réussir, il faut énormément travailler ; Partage, on ne peut pas être un véritable entrepreneur si l'on a pas le sens du partage.
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