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Publié par | science-magazine |
Publié le | 26 juillet 2011 |
Nombre de lectures | 6 |
Langue | Français |
Extrait
Vivre très vieux ? Une courte majorité d'européens, seulement, souhaite vivre au delà de 100 ans. Seuls les pays du Sud de l'Europe, Italie et Espagne dépassent 60% de réponses positives. Cette spécificité du Sud de l'Europe peut s'interpréter selon deux facteurs : d'une part, le « familialisme » qui caractérise ces pays et leur type de protection sociale (le très grand âge entouré de sa famille est peut être moins effrayant qu'ailleurs), et d'autre part les pays du Sud sont aussi ceux qui ont connus ces dernières années une progression plus marquée que les autres pays européens pris en considération, de l'espérance de vie à la naissance (+0,6 ou +0,7 point entre 2006 et 2009, à l'exception du Royaume Uni +0,7), à opposer à +0,4 pour la France et +0,2 pour l'Allemagne sur la même période. Il se pourrait que cette progression plus marquée dans les années récentes rende compte également du plus grand optimisme dont font preuve les espagnols et les anglais dans leur évaluation comparée de leur espérance de vie personnelle par rapport à leurs parents.
L'optimisme des jeunes français dans ce domaine serait peut être à interpréter à la lumière de la progression très continue et de longue date de l'espérance de vie dans notre pays, qui se maintient à +3 mois par an et situe la France parmi les pays où l'espérance de vie est l'une des plus élevées au monde
Le jugement sur le temps de la vieillesse : bonheur/malheur Si les allemands sont les plus nombreux à voir le temps de la vieillesse comme un moment heureux (84%), c'est sans doute lié à leur système public de prise en charge de la dépendance au grand âge. Depuis le milieu des années 90 a été mis en place en Allemagne la couverture d'un 5ème risque « maladie chronique de longue durée » au sein de l'Assurance Santé. Elle offre une bonne couverture des soins de santé liés à la perte d'autonomie au grand âge. Les personnes âgées des autres pays pris en considération sont très loin de bénéficier d'un niveau équivalent de prise en charge. Le « reste à charge » pour les familles est considérable. Cette interprétation est confirmée par le fait que les sondés avancent massivement que la première condition pour vieillir heureux est celle de conserver son autonomie physique et intellectuelle.
Enfin, l'enquête suggère que le bien vieillir repose avant tout sur une stratégie préventive globale d'une bonne hygiène de vie, associée à la pratique régulière d'un sport. Le préventif l'emporte massivement sur le curatif. Ce résultat massif met en évidence que la question du bien vieillir se pose tout au long du parcours de vie et pas seulement aux âges élevés. Il implique de réfléchir à de nouvelles stratégies de protection des individus en termes « d'investissement social » sur le parcours de vie.