Le Soleil en manque de vitalité vers un retour à un petit âge

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• Publié par: science-revue
• Publié le: 01 avril 2011
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• Langue: Français

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Le Soleil en manque de vitalité vers un retour à un petit âge

Depuis 2007, le soleil aurait dû reprendre un nouveau cycle solaire. Un cycle dure en moyenne 11 ans. Le cycle 23, initié en mai 1996 aurait donc dû prendre fin en 2007, pour entamer un nouveau cycle (24). La fin d'un cycle se caractérise par un nombre de taches solaires équivalent à zéro sur une année. Et en milieu de parcours, celui-ci atteint entre 100 et 150 taches solaires mensuelles. Le début d'un nouveau cycle se caractérise par l'apparition progressive de plusieurs taches solaires, signifiant la reprise de son activité magnétique. Mais voilà, depuis 2007, seules de timides apparitions ont eu lieu. Une tache apparue le 4 janvier 2008 s'est finalement résorbée le 6 janvier. En 2008, aucun autre signe n'a eu lieu. De même en 2009, sauf à la mi-décembre.

Depuis fin 2009, le soleil semble avoir initié son nouveau cycle, numéroté 24, mais timidement. Il n'en fallait pas moins pour déconcerter les scientifiques. Le cycle 23 se retrouve à s'étirer sur treize années au lieu de onze. Si le fonctionnement du soleil reste en parti mystérieux, les principes généraux n'en sont pas moins compris. Et cette bizarrerie les rend complètement démunis pour l'expliquer avec certitude, ou élucider un éventuel dérèglement.

Provoquant de maigres récoltes et donc des famines

Allan Sacha Brun, chercheur au Commissariat à l'énergie atomique, pense que cette situation est équivalente à celle qui se produisit à la fin du XVIIe siècle. Le « minimum de Dalton », qui eut lieu entre 1790 et 1830, correspondant à une période de refroidissement climatique importante. Et peut -être même que cette situation pourrait s'assimiler à la « période de Maunder », qui eut lieu entre 1645 et 1715, correspondant au « petit âge glaciaire ». Mais pour le moment, il est encore trop tôt pour se prononcer. Il faut attendre quelques années pour avoir cette certitude. Le temps d'observer le Soleil et de compter les taches qui apparaîtront. Car lors de ces « minimums », les taches solaires lors des cycles étaient quasi absentes (pour le minimum de Maunder) ou peu nombreuses (minimum de Dalton).

D'autres phénomènes viennent tout de même étayer l'hypothèse d'un retour à un âge glaciaire. Il s'agit des vents solaires notamment, immenses flux de particules très énergétiques. Et elles n'ont pas une allure habituelle.

Ce comportement rappelle étrangement celui des années 1645-1715 pendant lesquelles les glaciers envahirent les vallées d'Europe provoquant de maigres récoltes et donc des famines. Cette situation préfigure les révolutions qui eurent lieu à travers le monde et amenèrent les démocraties telles que nous les connaissons.

Durant cet épisode, le Soleil était dépourvu de « vitalité », faisant chuter les températures pendant près d'un demi siècle. Selon Douglas Biesecker, du Space Environment Center, le Soleil indique qu'il s'engage dans une période d'activité plus faible que la moyenne. Le cycle 24 sera plus faible que le 23, avec un pic de 90 taches mensuelles contre 130 lors du cycle 23.

D'autres scientifiques sont plus radicaux, comme Christopher Russell, universitaire de Californie, qui prévoit une période d'activité solaire calme qui s'étendrait au-delà du cycle 24. Il pense que les deux cycles suivants ressembleront à ceux du minimum de Dalton. Deuxastrophydens, Matthew Penn et William Livingston, vont même jusqu'à prédire la quasi-absence de taches solaires au prochain cycle 25, correspondant ainsi au minimum de Maunder et au « petit âge glaciaire ». Mais les dimatologues ne sont pas aussi alarmistes. Ils pensent que la configuration d'un soleil en manque de vitalité n'aurait qu'une faible influence sur le réchauffement climatique. Au mieux, le réchauffement serait atténué de 0,1 à 0,3°C sur les 4° d'augmentation probable à l'horizon 2100. L'homme se retrouvant ainsi a influencé beaucoup plus le climat que la nature elle-même, Soleil compris.

Lesaviez-vous?

Le minimum de Maunder se situe environ entre 1645 et 1715 II correspond à une baisse significative des taches solaires et donc de l'activité magnétique du Soleil, corrélée à une période durant laquelle -tout du moins en Europe et Amérique du Nord-.Le minimum de Dalton correspond également à une baisse d'activité solaire. Elle s'est produite entre 1790 et 1830. Elle a entraîné une période froide moins importante que celle de Mander.