Les Prêtres « Notre rôle n est pas de rester là où l on voudrait parfois nous enfermer ! »
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Les Prêtres « Notre rôle n'est pas de rester là où l'on voudrait parfois nous enfermer ! »

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Description

Les Prêtres « Notre rôle n'est pas de rester là où l'on voudrait parfois nous enfermer ! » Monseigneur, vous qui êtes à l'origine du projet, pouvez-vous nous en retracer la genèse ? Mgr. Jean-Michel di Falco : C'est Didier Barbelivien qui a suggéré cette idée. Il savait que nous cherchions des fonds pour pourvoir venir en aide à une école à Madagascar et aussi contribuer aux travaux que nous allons organiser au sanctuaire de notre Dame du Loup. nous nous sommes alors demandé pourquoi nous ne ferions pas avec des prêtres français ce que les Irlandais ont fait ? C'est comme ça que l'aventure a commencé ! on ne savait pas quel serait l'accueil du premier album, et nous étions loin d'imaginer qu'il y en aurait un second ! Dès lors, comment expliquez-vous l'immense succès rencontré ? la qualité musicale ou la charité qui guide le projet ? Mgr. di Falco : Il y a d'abord le fait que ce soit des prêtres qui chantent. Deuxièmement, que les gens savent que les fonds récoltés iront à Madagascar. et puis, enfin la musique qui plaît aux gens. Il y a la conjugaison de plusieurs éléments sans doute. Comment gérez-vous cet engouement médiatique ? ressentez-vous une forme de pression ? père Charles : non, car nous le faisons « simplement », entre « Gloria », Les Prêtres (CD, TF1). guillemets. on consacre un certain temps à cela, mais on ne fait pas que cela. Ce n'est pas notre activité principale.

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Publié le 08 juin 2011
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Langue Français

Extrait

Les Prêtres « Notre rôle n'est pas de rester là où l'on voudrait parfois nous enfermer ! »

Monseigneur, vous qui êtes à l'origine du projet, pouvez-vous nous en retracer la genèse ? Mgr. Jean-Michel di Falco : C'est Didier Barbelivien qui a suggéré cette idée. Il savait que nous cherchions des fonds pour pourvoir venir en aide à une école à Madagascar et aussi contribuer aux travaux que nous allons organiser au sanctuaire de notre Dame du Loup. nous nous sommes alors demandé pourquoi nous ne ferions pas avec des prêtres français ce que les Irlandais ont fait ? C'est comme ça que l'aventure a commencé ! on ne savait pas quel serait l'accueil du premier album, et nous étions loin d'imaginer qu'il y en aurait un second !

« Gloria », Les Prêtres (CD, TF1).

Dès lors, comment expliquez-vous l'immense succès rencontré ? la qualité musicale ou la charité qui guide le projet ? Mgr. di Falco : Il y a d'abord le fait que ce soit des prêtres qui chantent. Deuxièmement, que les gens savent que les fonds récoltés iront à Madagascar. et puis, enfin la musique qui plaît aux gens. Il y a la conjugaison de plusieurs éléments sans doute. Comment gérez-vous cet engouement médiatique ? ressentez-vous une forme de pression ? père Charles : non, car nous le faisons « simplement », entre guillemets. on consacre un certain temps à cela, mais on ne fait pas que cela. Ce n'est pas notre activité principale. nous ne sommes pas des professionnels, nous avons chanté simplement, sans être des chanteurs lyriques.

Outre les chants religieux, la musique de variété tient une grande place dans l'album... père Charles : Dans le premier, il y avait déjà beaucoup de chansons de variété. C'est peut-être aussi ce qui fait la force de ce disque, il y a une universalité au niveau des styles musicaux. si l'on a choisi des chants, comme « Quand on a que l'amour » de Jacques Brel ou d'autres, c'est parce qu'ils véhiculent des valeurs universelles et qu'ils expriment, dans un chant religieux ou dans un chant profane, la même réalité. Vous êtes désormais accueillis comme des « pop stars » ? père Jean-Michel : en effet, il y a un partage très chaleureux au niveau de la réception du public. Ce n'est pas de l'hystérie heureusement ! (rires) parce que d'une part, je ne pense pas que le succès se rattache à nos personnalités propres, mais plutôt à la réussite d'un ensemble, d'une ambiance que sont aussi arrivés à transmettre les arrangeurs. Il y a beaucoup de chaleur, c'est très agréable. C'est toujours très gratifiant d'avoir des salles pleines, c'est une chance pour nous !

Les fidèles viennent-ils plus nombreux lors de vos offices ? père Jean-Michel : Les offices ne se sont pas transformés en spectacles ! (rires) Les gens apprécient ce qu'on peut apporter par le chant. Ils viennent nous le dire très simplement. De la part du public, il y a une discrétion qui en quelque sorte respecte notre engagement de vie. et ça, on l'apprécie tous, je crois. le succès a-t-il bouleversé votre vie d'hommes d'église ? père Joseph : Bouleversé par le succès oui, mais bouleversé dans la vie quotidienne non. J'aime beaucoup chanter, mais je ne me considère pas comme un chanteur. père Jean-Michel bardet : non, parce qu'on veille à ne pas se laisser déborder par cet emploi du temps. on accorde une semaine par mois au projet. nos activités paroissiales et pastorales demeurent notre investissement principal, car nous avons fait ce choix de vie depuis longtemps. Cela nous fait vivre cette expérience du public de façon peut-être plus sereine, plus habités par ces fondamentaux qui ont fait notre choix de vie.

Comment la communauté catholique a-t-elle accueilli ce projet ? Mgr. di Falco : C'est difficile de répondre à cette question parce qu'on ne nous le dit pas. nous n'avons pas eu directement de réactions. Ce qui est certain est qu'au départ cela a été observé avec à la fois un peu de surprise et un peu de réserve. Je suppose que certains doivent s'interroger face à un succès incontestable. Je pense que ce qui se passe-là dit des choses l'église. Il faut alors les décrypter. Cela permet de découvrir un nombre d'hommes et de femmes, de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs dont on ne parle jamais, qui sont dans l'ombre et qui font un travail considérable. Des Mère thérésa, il en existe des dizaines et des soeurs emmanuelle, il en existe des centaines, mais on n'en parle jamais ! Je me dis que si ces prêtres sont placés sous les feux des projecteurs et que, grâce à eux, on découvre la réalité de l'église au quotidien, ce sont alors des retombées positives.

Que répondre aux personnes qui pensent que les missions d'un prêtre s'accommodent mal au métier de chanteur, voire sont incompatibles ? père Jean-Michel : nous ne sommes pas les premiers prêtres à chanter. Il y en a eu dans l'histoire, et il y en a aujourd'hui aussi dans les différentes paroisses de france, mais qui n'ont bien sûr pas cette répercussion médiatique. La musique a toujours été un des vecteurs du message de l'église, à travers tous les siècles. La création est omniprésente dans l'histoire de l'église. Il n'y a donc pas d'incompatibilité. Ce qui peut faire réagir les personnes, c'est cette médiatisation qui surprend, mais nous restons avant tout des prêtres.

Mgr. di Falco : nous sommes dans une société d'étiquettes, où l'on attribue un rôle aux personnes mais il ne faut surtout pas qu'elles en sortent ! Je pense qu'il faut réagir par rapport à cela. Il faut faire éclater ces moules. notre rôle est de nous rendre là où nous ne sommes pas attendus, et non pas de rester là où l'on voudrait parfois nous enfermer. Voilà une occasion de pouvoir le faire, d'aller à la rencontre des gens, qu'ils soient croyants ou non. Je pense que cela fait partie de façon inhérente de la mission du prêtre, même si certains voudraient le cantonner à la vie cultuelle et surtout qu'il ne s'éloigne pas trop de son église. Il doit à la fois s'occuper des fidèles de sa paroisse, mais il ne peut pas se contenter uniquement de cela. Les exemples dans l'evangile sont nombreux. on nous montre bien le berger qui va laisser son troupeau pour aller à la rencontre d'une brebis qui s'est éloignée. L'evangile le dit, mais il y en a que cela dérange, qui préfèrent nous coller une étiquette et nous voir bien sages dans notre sacristie ou dans notre église. et bien là, nous n'avons pas envie d'être sages !

Les Prêtres entourent Monseigneur Di Falco, leur manager.

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