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Noah cherche successeur désespérément Qui ne se souvient pas de Yannick Noah, un bouillant après-midi du 23 mai 1983, qui saute dans les bras de son père après avoir battu Mats Wilander en finale des Internationaux de France (6-2, 7-5, 7-6) ? Depuis cette apothéose, la France du tennis, trépigne. L'attente se fait longue : "Gaël (Monfils) est bien allé en demi-finale (2008), rappelle Stéphane Robert (187ème mondial miavril). On n'était pas si loin que cela avec lui. La concurrence est devenue tellement rude et le tennis espagnol a pris une telle longueur d'avance que ce n'est pas simple..." Mais avant de chercher qui pourrait détenir la meilleure chance d'aller loin lors des Internationaux de France à venir, l'ex-61ème mondial (le 22 février 2010) nous livre d'autres explications à ce manque de réussite côté tricolore : "Une des grandes questions à se poser est de se demander pour quelles raisons on ne présente pas de grands spécialistes de la terre battue. Nous sommes un pays de terre battue, et pourtant notre réservoir sur cette surface n'est pas si important que cela. En Espagne, ils évoluent sur l'ocre dès le plus jeune âge, donc ce n'est pas si évident de pouvoir rivaliser. De notre côté, excepté dans le sud de la France, on dispose de moins de facilités à pouvoir jouer sur cette surface. A la limite, on peut penser que les joueurs français présentent davantage de chances de l'emporter sur dur tant Rafael Nadal domine son sujet sur terre battue.

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Publié le 03 mai 2011
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Langue Français

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Noah cherche successeur désespérément

Qui ne se souvient pas de Yannick Noah, un bouillant après-midi du 23 mai 1983, qui saute dans les bras de son père après avoir battu Mats Wilander en finale des Internationaux de France (6-2, 7-5, 7-6) ? Depuis cette apothéose, la France du tennis, trépigne. L'attente se fait longue : "Gaël (Monfils) est bien allé en demi-finale (2008), rappelle Stéphane Robert (187ème mondial miavril). On n'était pas si loin que cela avec lui. La concurrence est devenue tellement rude et le tennis espagnol a pris une telle longueur d'avance que ce n'est pas simple..." Mais avant de chercher qui pourrait détenir la meilleure chance d'aller loin lors des Internationaux de France à venir, l'ex-61ème mondial (le 22 février 2010) nous livre d'autres explications à ce manque de réussite côté tricolore : "Une des grandes questions à se poser est de se demander pour quelles raisons on ne présente pas de grands spécialistes de la terre battue. Nous sommes un pays de terre battue, et pourtant notre réservoir sur cette surface n'est pas si important que cela. En Espagne, ils évoluent sur l'ocre dès le plus jeune âge, donc ce n'est pas si évident de pouvoir rivaliser. De notre côté, excepté dans le sud de la France, on dispose de moins de facilités à pouvoir jouer sur cette surface. A la limite, on peut penser que les joueurs français présentent davantage de chances de l'emporter sur dur tant Rafael Nadal domine son sujet sur terre battue. Encore faut-il battre les trois meilleurs mondiaux (Nadal, Djokovic, Federer) qui sont bien installés dans la hiérarchie et qui sont forcément difficiles à déloger lors des tournois du Grand Chelem. Du potentiel, on en a en France, mais encore faut-il le faire. On ne peut qu'espérer la victoire d'un Français. Mais à moins qu'un phénomène sorte du lot d'ici cinq ou dix ans, il faut attendre..."

Pour Monfils, la problématique est toujours d'ordre physique...

Un Gianni Mina (voir encadré), sosie de Monfils, est un nom qui vient immédiatement à l'esprit "mais la différence à son âge, c'est qu'un Nadal avait déjà une maturité exceptionnelle, rappelle Robert. Cela devient de plus en plus difficile pour de jeunes joueurs. Il y a en a d'ailleurs très peu qui parviennent à percer dans le top 100, à moins de 20 ans. Les raisons sont multiples. Ils se font une montagne du haut niveau en se l'imaginant presque inaccessible à gravir. Ensuite, de plus en plus de joueurs jouent de plus en plus longtemps. Dernier point, le niveau est de plus en plus élevé et l'écart entre le monde juniors et séniors se creuse de plus en plus. Toutefois, à un moment donné il faut dépasser certaines barrières. Quand vous vous dites que vous pouvez y aller, c'est beaucoup plus simple". Enchaînons sur les chances actuelles tricolores car elles existent lors du tournoi de la Porte d'Auteuil. Quant à l'emporter, c'est une autre histoire : "Gaël a déjà très bien joué à Roland-Garros et peut le refaire, estime Robert. C'est un bon joueur multi-surfaces, mais pas spécialement un spécialiste de terre battue tout en sachant que pour espérer le meilleur pour lui, il ne faut pas qu'il connaisse de problèmes d'ordre physique. Gilles Simon n'est pas non plus un spécialiste.

Un Chardy enfin hardi ?

Sur quel mode va-t-on retrouver le Palois lors des Internationaux de France ? Celui qui a été le sauveur du pays contre l'Autriche en Coupe Davis (victoire contre Melzer, puis Fisher lors du match décisif) ou celui qui traîne les pieds en tournois semaine après semaine ? Sa nouvelle défaite au 1er tour de Monte-Carlo contre Ljubicic, pourtant pas un spécialiste de terre battue et un joueur tout juste remis de blessure, est venue confirmer un début de saison catastrophique, où Chardy n'a connu qu'une seule victoire lors du tournoi de Casablanca contre le modeste Allemand Phau, soit un seul succès en sept tournois disputés ! "En ce moment,ce n'est pas facile, a reconnu Chardy après sa défaite à Monte-Carlo. J'ai perdu un peu en tout. Cela allait mieux après la Coupe Davis, mais j'ai connu un problème personnel qui m'a fait perdre confiance en moi. Heureusement que j'ai ma copine et mes parents et que je m'entraîne dur". Chardy va-t-il enfin trouver ses repères à Paris, alors qu'il s'est séparé en février dernier de Frédéric Fontang (qui a assigné le joueur en justice pour récupérer son année et demi de contrat restant), son entraîneur depuis douze ans pour travailler avec Patrick Mouratoglu ?

Quant à Jo Tsonga, il connaît des problèmes de poids sur cette surface. Cela ne lui rend pas la tâche commode. Finalement, un joueur comme Richard Gasquet présente de bonnes dispositions sur l'ocre rouge." Certes, mais pour aller jusqu'où ? "Richard a le potentiel pour gagner un jour, est convaincu Robert. Maintenant, il faut que le mental suive. Se dire que pour l'emporter aux Internationaux de France, il faut battre Nadal, Djokovic et Federer il faut être très costaud dans la tête et physiquement pour supporter de longs rallyes lors de la quinzaine. Il faut espérer également bénéficier de conditions favorables maximales tout en sachant que ces trois-là ne baissent quasiment jamais de pied lors des tournois du Grand Chelem. La mission est d'autant plus compliquée que la pression médiatique et populaire sont énormes surtout pour un joueur français. Amélie Mauresmo en a fait l'amère expérience, elle qui avait beaucoup de mal à se libérer lors des Internationaux de France alors que c'était une joueuse de terre battue à la base. Toutefois, on peut passer à côté d'un Roland-Garros, mais pas à côté de cinq ou six de suite. Il faut parvenir à trouver des solutions. Il faut gérer au mieux l'événement et c'est en cela que les meilleurs joueurs se distinguent. On aimerait bien voir un Français terrasser Nadal, mais pour le moment c'est une inconnue". Henri Leconte, finaliste de l'édition 88, pointe surtout l'aspect mental pour y parvenir, mais fait aussi un constat sans concession à l'égard de nos joueurs : "Pioline, Monfils et moimême ne sommes pas passés loin, juge le président du Levallois Sporting Club section tennis. Pour accéder au dernier carré, il faut, bien entendu, bien jouer, mais aussi compter sur un brin de réussite. Et surtout, il faut y croire. Il y a un monde entre une demi-finale et une finale. J'ai vécu cela lors de nombreux Grands Chelems. De même pour Cédric Pioline. Quand la peur de mal faire s'en mêle... Si tu arrives à Roland-Garros, avec derrière toi une préparation médiocre et la pression environnante qui te tenaille puisque tu es Français, tu te rends la mission encore plus compliquée. Par contre, si tu as consenti à tous les efforts nécessaires, tu te dis à un moment donné que la roue va tourner et cela t'aide forcément. Je pense aussi que nos joueurs doivent être honnêtes envers eux-mêmes en avouant que la terre battue n'est pas forcément leur surface de prédilection, et ce sans se cacher. Il n'y a pas de honte à dire "la terre battue je n'aime pas cela. Je préfère jouer sur dur". En un mot se posent-ils les vraies questions ?

A partir de là, le seul que je vois refaire un truc à Roland-Garros, c'est Gaël. Il a le jeu, la technique. Cela passe encore une fois par une grande remise en question et une très bonne préparation sur terre battue". Pour Patrice Dominguez, les chances de voir des Français exceller lors des Internationaux de France existent et elles sont au nombre de deux : "Monfils et Gasquet étant donné leurs caractéristiques et leur passé sur la surface, ont des dispositions pour aller en deuxième semaine et pourquoi pas rentrer dans le dernier carré, souligne le directeur du tournoi de Montpellier. Monfils a déjà prouvé qu'il pouvait atteindre ce niveau, encore faut-il qu'il puisse faire une saison complète sur terre battue, ce qui ne lui est pas arrivé depuis trois ans. Gasquet, lui, revient progressivement à son meilleur niveau (17ème). Il vient de changer de structure d'entraînement. Sa démarche est censée dans la perspective de Roland-Garros. Il faut qu'il s'habitue aux nouvelles méthodes. Il a fait de Roland-Garros un de ses objectifs. Ce sont de mon point de vue ceux qui présentent les meilleurs avantages tant sur le plan de la santé, du physique et de la confiance. Ceci étant dit, il faut réussir une bonne saison préparatoire sur terre battue pour arriver dans les meilleures conditions. Et compter aussi sur une certaine clémence au tirage au sort car si on tombe sur un Nadal, ou un Djokovic très vite dans le tableau, cela complique forcément la donne". Autant d'impondérables qui démontrent que le successeur de Noah est loin d'être désigné. Mais sait-on jamais, Noah s'était lui aussi imposé à la surprise générale...

Mina le futur Monfils ?

Il ressemble comme deux gouttes d'eau à Monfils tant par sa ressemblance physique que par son jeu. On fonde beaucoup d'espoirs sur le Guadeloupéen de 19 ans, classé actuellement 546ème mondial. Et pour cause. L'élève d'Olivier Soules a atteint la 2ème place mondiale chez les juniors en décembre 2009 suite à sa victoire à l'Orange Bowl cette année-là, comme l'avait fait Guy Forget en 1982. Ayant occupé la première place mondiale juniors en mars 2010 pendant cinq semaines, Mina a eu le redoutable honneur de défier le roi Nadal lors des Internationaux de France l'an passé. Le natif des Abymes a même défendu ses chances avec dignité (2-6, 2-6, 2-6). De belles indications pour un avenir que l'on annonce radieux : "Il doit encore s'aguerrir. Il peut encore beaucoup progresser. Gianni a vraiment du potentiel, il a beaucoup d'envie, et il est très puissant" nous a confié Stéphane Robert.

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