QUAND ROMEYER COUPE LES VANNES...
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Description

QUAND ROMEYER COUPE LES VANNES... Depuis la réorganisation de l'organigramme de l'ASSE, il y a un an tout juste, le bilan du directoire est bon. Roland Romeyer et son bras droit, le directeur administratif Stéphane Tessier, n'ont pas chômé. Les deux hommes mènent une politique drastique d'économie. S'il s'agissait d'économie nationale, l'expression "politique d'austérité" aurait même été appropriée tant les deux hommes tentent de rogner sur la moindre dépense. "Saint-Etienne vivait au-dessus de ses moyens", affirme Stéphane Tessier. Saint-Etienne a donc décidé de réduire un peu la voilure. Les Verts ont commencé par une réduction des dépenses de frais de fonctionnement : les joueurs ne partent plus, ou presque, la veille des matches dans de somptueux hôtels, comme ce fut longtemps le cas. Aujourd'hui, les Verts partent souvent le matin du match et disposent de chambres dans les enseignes du groupe Accor (type Novotel) pour la collation, la causerie et la sieste d'avantmatch. Une réduction des coûts assez primaire mais très efficace. Terminée la mise à disposition d'avions privés pour les allers-retours de certains membres du staff, finies aussi les primes doublées ou triplées. "Nous voulons revenir à des valeurs plus stéphanoises", affirmait Romeyer il y a un an, mais nul ne se doutait qu'il s'agirait de jouer la mesure sur un plan financier.

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Publié le 13 janvier 2011
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Langue Français

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QUAND ROMEYER COUPE LES VANNES...

Depuis la réorganisation de l'organigramme de l'ASSE, il y a un an tout juste, le bilan du directoire est bon. Roland Romeyer et son bras droit, le directeur administratif Stéphane Tessier, n'ont pas chômé. Les deux hommes mènent une politique drastique d'économie. S'il s'agissait d'économie nationale, l'expression "politique d'austérité" aurait même été appropriée tant les deux hommes tentent de rogner sur la moindre dépense. "Saint-Etienne vivait au-dessus de ses moyens", affirme Stéphane Tessier. Saint-Etienne a donc décidé de réduire un peu la voilure. Les Verts ont commencé par une réduction des dépenses de frais de fonctionnement : les joueurs ne partent plus, ou presque, la veille des matches dans de somptueux hôtels, comme ce fut longtemps le cas. Aujourd'hui, les Verts partent souvent le matin du match et disposent de chambres dans les enseignes du groupe Accor (type Novotel) pour la collation, la causerie et la sieste d'avantmatch. Une réduction des coûts assez primaire mais très efficace. Terminée la mise à disposition d'avions privés pour les allers-retours de certains membres du staff, finies aussi les primes doublées ou triplées. "Nous voulons revenir à des valeurs plus stéphanoises", affirmait Romeyer il y a un an, mais nul ne se doutait qu'il s'agirait de jouer la mesure sur un plan financier. En effet, à l'évocation de ces propos, tous les observateurs ont pensé à une équipe plus en phase avec son public, plus proche du réel, plus travailleuse et plus besogneuse aussi, moins "bling bling" en quelque sorte. En réalité, cette volonté d'être plus proche des valeurs de la ville correspondait à une volonté globale et à un plan très large. En effet, à Saint-Etienne, un sou est un sou, et Romeyer a souvent mis en avant qu'on l'avait éduqué en lui apprenant la valeur de l'argent. Aujourd'hui, il applique son éducation à son club. Stéphane Tessier renchérit : "Pendant longtemps, l'AS Saint-Etienne s'est comportée comme une multinationale, mais il ne faut pas oublier qui nous sommes. Nous sommes une petite PME ligérienne", avant d'ajouter : "Il fallait arrêter l'hémorragie, nous dépensions trop par rapport à nos recettes". Depuis janvier dernier donc, le club s'attache à réduire les coûts et à optimiser les postes et les compétences. En interne, le gestionnaire de dossiers, Stéphane Tessier, a endossé le rôle de "père la rigueur" et forcément, sa politique ne fait pas l'unanimité à l'Etrat ! Certains en ont fait les frais, d'autres ont vu des collègues partir et une troisième catégorie craint de se voir remercier à tout moment. Un rôle de père fouettard qui lui a valu, dans un numéro récent de L'Express, le sobriquet de "nettoyeur". "C'est sûr que ce n'est pas marrant de faire ce que je fais, je préférerais embaucher du monde dans un club où tout va bien, mais il y a une réalité financière, nous en étions très loin ces dernières années, il fallait agir". Chaque entreprise a son service comptabilité, où certains viennent chercher leur "solde de tout compte" avant de quitter leur poste; à l'ASSE, c'est Tessier qui endosse le rôle du méchant. Une association qui convient bien à Romeyer qui souhaite garder une certaine aura, et qui brosse dans le sens du poil employés et partenaires. Chacun son rôle, c'est la dure réalité! En interne donc, des postes ont été supprimés et le club entre en ce début d'année 2011 dans une nouvelle phase qui vise selon Stéphane Tessier "à reprendre les missions de chacun, à les restructurer pour optimiser le rendement de chaque personne au sein du club." Mais sur ce plan aussi, Tessier ne veut pas entendre parler de privilèges, tout le monde sera concerné: "De nos cuisiniers à nos joueurs, de nos jardiniers à la direction, en passant par les espoirs, il faut que nous soyons dans une logique d'efficacité".

DES FINANCES EN COURS D'ASSAINISSEMENT

Sur le plan sportif, la politique de réduction des dépenses s'est fait sentir au mercato estival : les Verts ont dépensé 165000 euros pour faire venir quatre joueurs (Bocanegra, Marchal, Batlles et Ebondo) ; un recrutement à bon marché: "Nous avons recruté malin, corrige Galtier, pas cher ça ne me PLAÎT pas trop". En effet, l'expression pourrait paraître péjorative, alors que le rendement de ce recrutement "malin" est plus que sa tis faisant. Il y a un an, les Verts avaient dépensé 22 millions d'euros au mercato estival pour les résultats que l'on connaît. Saint-Etienne s'est fixé un nouveau credo: "Rigueur, ouverture et stabilité", pour ce faire, le club a un plan ou plutôt une colonne vertébrale "Galtier, Rocheteau, Perrin", le coach et le milieu de terrain ont tous deux prolongé leur contrat jusqu'en 2014, une garantie en termes de stabilité. Mais Saint-Etienne, en cas de réussite sportive, devra résister à son plus vieux et plus pervers démon: l'emballement. Après la qualification en Coupe de l'UEFA, Saint-Etienne s'est certainement vu un peu trop beau et le club a dégoupillé! Aujourd'hui, quels que soient les résultats sportifs, Tessier affirme que les Verts ont un plan et qu'ils ne s'en écarteront pas : "Après ce premier plan d'économie draconien que nous avons mené, nous entrons dans la seconde phase. Une phase de restructuration, avec une démarche d'efficacité et d'optimisation des postes et des compétences. Ensuite, fin 2011 je pense, nous entrerons dans une phase de développement". En attendant, les chiffres sont là pour conforter la politique du club. Le samedi 18 décembre, la direction a présenté ses comptes à ses actionnaires. Le club a certes connu une perte sur l'exercice 2010 de 2,8 millions d'euros, mais c'est déjà nettement moins que les 4,9 millions de pertes de l'an dernier. Saint-Etienne a donc visiblement réussi à stopper l'hémorragie, pour reprendre l'expression du directeur administratif des Verts. Saint-Etienne dispose aussi de 9 millions de fonds propres, une somme un peu réduite par rapport aux 12 millions d'il y a deux ans, mais qui reste très honorable. L'ASSE ne piochera d'ailleurs pas dans ces fonds propres pour éponger le déficit de 2010, la direction a inscrit sur son bilan un "report à nouveau", un terme juridique courant qui signifie que Saint-Etienne mise sur un bilan 2011 positif pour compenser ses pertes de 2010... la preuve que l'optimisme est de mise. Par ailleurs la DNCG a félicité le club pour son travail d'économie, de quoi donner du baume au coeur du directoire des Verts. Caïazzo, lui aussi présent lors de l'assemblée générale, en tant qu'actionnaire mais aussi en tant que président du conseil de surveillance, s'est félicité des chiffres de son directoire allant même jusqu'à encenser son coactionnaire principal : "Roland a fait du bon travail !" Un Bernard Caïazzo qui affirme aussi, à qui veut l'entendre, et à juste titre : "Nous avons certes des pertes en 2010, mais notre situation financière est bien meilleure que celle de la plupart des clubs de Ligue 1. Nous savons que la Ligue 1 et la Ligue 2 accusent un déficit très important de l'ordre de 160 millions d'euros ; nous, nous avons connu un déficit de 2,8 millions, c'est moins que la moyenne et c'est surtout beaucoup moins que la moyenne des clubs de Ligue 1."

La politique du club devrait donc continuer de s'orienter vers l'économie tout en essayant de garder les meilleurs éléments de l'équipe première. Saint-Etienne a déjà commencé en prolongeant Perrin, les Stéphanois devront continuer à recruter intelligemment et à se passer des strass et des paillettes, du train de vie qui s'était installé ces dernières années. Mais cette politique devra être menée astucieusement : le journaliste que je suis prêche pour sa paroisse en remarquant que faire 100 euros d'économie en n'offrant plus de café en salle de presse paraît un peu pingre, une fois mis en perspective avec les émoluments de certains joueurs. Mais cet exemple est aussi symptomatique d'un club qui risque parfois d'oublier les perspectives à long terme. Aujourd'hui, les grands clubs européens mettent le paquet sur la communication, Saint-Etienne y consacre des moyens plus que limités qui rendent son site et sa télé peu attrayants malgré la bonne volonté du personnel en charge de ces vecteurs de communication. L'économie était nécessaire et porte ses fruits, mais elle ne devra pas se faire au détriment de certains outils dont dépendent des perspectives d'avenir à long terme.

GALTIER EN ACCORD AVEC SA DIRECTION

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