La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | l-essentiel-de-la-science |
Publié le | 17 août 2011 |
Nombre de lectures | 14 |
Langue | Français |
Extrait
La supraconductivité, découverte il y a un siècle, est un phénomène caractérisé par l'absence de résistance électrique et de perte d'énergie lors de la transmission d'électricité à l'intérieur de certains matériaux dits supraconducteurs. Beaucoup plus efficaces pour transmettre l'énergie que le cuivre, ces matériaux ont longtemps été considérés comme ayant le potentiel de révolutionner la façon avec laquelle nous utilisons et distribuons l'énergie. Malheureusement, cette propriété de supraconductivité n'est généralement observée qu'à une température de - 269°C, soit proche du zéro absolu. Ce refroidissement requiert beaucoup d'énergie et le coût généré est prohibitif pour une utilisation industrielle.
Dans les années 80, les Drs Bob Bradley et Jeff Talion (de l'Institut de recherche industrielle IRL) découvrirent un nouveau composé céramique qui commença à permettre la supraconductivité à des températures comparativement chaudes (- 163°C) autorisant l'utilisation d'azote liquide comme refroidisseur. Cette technique beaucoup moins onéreuse pour transmettre l'électricité sans aucune résistance était révolutionnaire. Ses inventeurs, en collaboration avec une équipe de scientifiques et d'ingénieurs de 1ÏRL, consacrèrent les 20 années suivantes à l'affiner et à travailler sur son adaptation à l'industrie.
La Nouvelle-Zélande est maintenant au premier plan dans cette industrie émergente et le travail des Drs Buckley et Talion a entraîné la création de HTS-110 (HTS pour High Température Superconductivity), société leader mondial dans le développement d'applications magnétiques utilisant ces superconducteurs à haute température, et de General Cable Superconductors (CGS), une joint-venture entre IRL et General Cable qui développe des câbles utilisant cette technologie à destination de clients du monde entier.
L'an dernier, lors de la remise du Prix, le directeur de l'IRL, Shaun Coffey, félicita les deux chercheurs, leur déclarant qu'ils pouvaient légitimement se définir comme les experts mondiaux dans ce domaine des superconducteurs à haute température, et ajoutant que l'avenir économique de la Nouvelle-Zélande passera par la recherche scientifique au niveau international.
Le Prix du Premier Ministre pour la Science 2010 a quant à lui été attribué à l'équipe de Magnetic Resonnance Innovation (de l'Université Victoria, à Wellington), dirigée par le Professeur Sir Paul Callaghan et spécialisée dans l'imagerie magnétique avec pour but l'étude de la matière molle. Les recherches que le Pr Callaghan mène depuis plus de 35 ans ont fait de lui l'expert mondial dans sa spécialité consistant à utiliser les ondes radio et les champs magnétiques pour détecter comment les molécules s'organisent, s'orientent et bougent.
Les découvertes réalisées par l'équipe ont permis des avancées dans les domaines de l'imagerie médicale, mais ont également conduit à des applications industrielles dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture, ainsi que dans l'étude du changement climatique en Antarctique.
En 2004, la société de technologie de Wellington, Magritek, a été constituée par les Universités de Victoria et de Massey (oî les travaux des chercheurs ont débuté) et les cinq scientifiques de l'équipe afin de commercialiser leur technologie.
Ces recherches ont valu au Pr. Callaghan de se voir décerner le prestigieux prix Ampère en 2004, remis pour la première fois à un non-Européen à cette occasion.