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Description
Informations
Publié par | science-magazine |
Publié le | 03 janvier 2013 |
Nombre de lectures | 5 |
Langue | Français |
Extrait
Santino, un chimpanzé mâle du zoo de Furuvik, au nord de Stockholm (Suède), avait déjà été étudié en 2009 lorsqu'il avait pris l'habitude de récolter des pierres et de fabriquer des projectiles pour les lancer plus tard aux visiteurs du zoo. Ce que l'on observait alors était une capacité spontanée à prévoir une situation à venir et déjà expérimentée précédemment
En 2010, le comportement de Santino s'est développé. Au fur et à mesure de la période d'observation, il a développé deux stratégies permettant de tromper les visiteurs : cacher les projectiles et limiter les démonstrations de dominance qui précédaient habituellement les jets de pierre. Le chimpanzé a continué à préparer à l'avance des projectiles en vue de démonstrations agressives mais il s'est aussi mis à les cacher, soit dans des caches existant déjà, soit en en fabriquant à partir de paille. Celles-ci étaient fabriquées lorsque les visiteurs étaient hors de vue et la paille amenée depuis l'intérieur de l'enclos dans ce but. Toutes ces caches étaient situées à proximité de la zone accueillant les visiteurs, ce qui permettait au chimpanzé de jeter les pierres avant que la foule n'ait eu le temps de reculer
Cette étude de cas semble indiquer que ce chimpanzé est capable de se représenter les comportements futurs d'autres individus alors que ceux-ci ne sont pas présents et donc de concevoir une action sans avoir un feedback visuel immédiat pour aider à l'élaboration du plan. Ces observations montrent aussi qu'il a su avoir une réponse adaptée à une situation entraînée par son propre comportement initial. Cela suggère donc une certaine flexibilité dans la planification, ce qui chez les humains repose sur la combinaison de différents types de mémoire afin d'élaborer un scénario du type « et si »
Le fait de pouvoir tromper les autres, lorsque la tromperie a lieu dans un futur plus ou moins proche, requiert des capacités cognitives sophistiquées. Ce type de comportement a longtemps été considéré comme le propre de l'Homme mais il est possible d'émettre l'hypothèse que, chez d'autres primates, la capacité à planifier a évolué en réponse à un environnement social de plus en plus complexe
(Source ADIT)