Voyage France-Chine Le Tibet

Informations

• Publié par: l-essentiel-du-camping-car
• Publié le: 21 avril 2011
• Nombre de lectures: 46
• Langue: Français

Extrait

Voyage France-Chine Le Tibet

C'est grâce à l'excellente Association « Camping-cars sur les routes de la soie et du monde » (www.camping-car-monde.fr) que Michel et Micheline Bonjean sont partis en Chine, en formant une caravane de 5 campingcars. Un grand voyage de 9 mois, d'avril à décembre 2006. Ils habitent l'Isère et ils ont attendu la retraite pour réaliser leur rêve de grand départ vers la Chine. Les formalités pour entrer en Chine sont complexes, elles sont résumées page 54. Parmi elles, l'accompagnement obligatoire d'un guide auquel nous avons fourni un véhicule avec chauffeur pour nous accompagner.

Il a été décidé d'un séjour de 3 mois en Chine de juin à septembre, ce dernier mois étant plus favorable pour aborder le Tibet par l'est et traverser la chaîne himalayenne entre mousson et neige. Ainsi, ils sont entrés en Chine par le Kirghizistan, pour la parcourir d'ouest en est jusqu'à Pékin, puis par le sud jusqu'à Changhai, et vers l'ouest par Wuhan et la région de certaines minorités ethniques. Ensuite, le Tibet jusqu'à Lhassa enfin le Népal et Katmandou.

Au Col de Lalung, le Peugeot Boxer 4x4 Dangel Au Col de Lalung, le Peugeot Leur véhicule est un 4x4 Peugeot Boxer Dangel carrossé par 3CCartier et aménagé par Brisebras Agencement. Les accompagnaient : J&M des Landes sur Hymer porteur Fiat Ducato et 3 autres 4x4, P&L de Savoie sur Land Rover avec cellule Loge Mobile, JP & J de Loire-Atlantique avec fourgon Adria Dangel porteur Fiat Ducato, et J & MB de Dordogne sur Font Vendôme Dangel porteur Fiat Ducato.

Nous avons choisi de vous présenter dans ces pages, le passage au Tibet. Dans le prochain numéro, vous aurez un aperçu général du voyage, comme vous le constaterez avec la page 55 qui est illustrée de quelques photos des différents pays traversés. « Nous avions un impératif temps, être en Chine au Col de Turugart le 22 juin pour la rencontre avec notre guide chinois ». Il y eu après le départ de la France (Isère) le 22 avril la traversée de l'Italie, de l'Autriche, de la Slovaquie, de l'Ukraine puis de la Russie. Ils étaient à Volvograd (ex. Stalingrad) le 7 mai et déjà au Kazakhstan le 11 mai. Suivront l'Ouzbékistan et le Kirghizistan. Ils sont bien le 22 juin à la frontière chinoise (pas loin de Kashgar au Xinjiang), pour trouver leur guide chinois et son chauffeur.

« Le guide est professeur adjoint de français à l'université de Wuhan. Il a travaillé dans l'usine Peugeot-Citroën installée à Wuhan et se fait appeler « Laurent ». Cinq cent kilomètres après la barrière frontière, le poste de contrôle où nous serons remis nos permis de conduire chinois, nos cartes grises chinoises, nos plaques d'immatriculation chinoises. Désinfection extérieure des véhicules français ». La suite du voyage va les conduire à la muraille de Chine et à Pékin (Beijing) le 24 juillet. Le 6 août Shanghaï, puis remontée vers le Tibet jusqu'à Lijiang (Yunnan).

Le 5 septembre, montée de Lijiang vers le Tibet

Difficile montée de Lijiang situé à 2000 mètres d'altitude jusqu'au plateau tibétain. Plusieurs passages de cols de 3500 à 5000 mètres. Pas de mal des montagnes parmi nous, grâce peut-être aux granules homéopathiques de coca ou aux médicaments chinois recommandés à Lijiang. Les petites bouteilles d'oxygène également acquises ne sont pas sorties de leur emballage. Bien sûr, nous nous essoufflons vite, évitons de courir et de rester longtemps aux sommets. La route 318 du Sud, longeant les frontières du Myanmar et du Bangladesh aura été certainement l'un des plus spectaculaires et dure de notre périple. La piste sans parapet, est difficile, accrochée au flanc de vallées en forme de «V» très fermé, à peine assez large par moment pour le passage d'un camion. Souvent boueuse et entrecoupée de coulée de terre et de pierres, elle est très bien tracée. Petit à petit, lentement et avec prudence nous avançons. La nature est sauvage et grandiose. Elle est parfois hostile, chaque replat ou partie peu pentue est cultivée et sert d'assise à des hameaux tous reliés par des sentiers. Des hommes et des femmes y vivent.

Les tibétains sont curieux et souriants. Certains nous appellent les « longs nez » et au regard de notre pilosité apparente des bras et des jambes, sont surpris comme leur peuple est imberbe, nous désignant des « poilus comme les singes ». Sur le plateau tibétain, on voit des vaches, des moutons, des chèvres, des petits chevaux ou des ânes, des mulets et aussi des yaks.

Côté mécanique, avec nos moteurs diesels on voit beaucoup de fumées noires et on compte quelques incidents autres que les crevaisons : si l'un d'entre nous ne peut se dégager d'un gué ou d'une coulée, un autre le tracte. Un des turbocompresseurs ayant rendu l'âme, nous nous sommes tous relayés pour le tracter jusqu'à Lhassa. Heureusement, son moteur tournait au ralenti, assurant freins et direction. Un ressort de suspension cassé qui a été ressoudé à Lijiang a tenu jusqu'à Lhassa. Là, nous commanderons directement en France le turbo et le ressort pour le recevoir par transport rapide. Des populations, originaires des autres provinces de la Chine ont été attirées par des avantages notamment fiscaux et se sont installées ». Les autorités chinoises ont décrété que « leur province » du « Tibet » s'appelait désormais «Xijang». Nous avons visité le Palais du Potala, l'ancienne résidence du Dalaï-Lama, le siège à la fois des Gouvernements politique et religieux du Tibet. C'est un grandiose labyrinthe de 13 niveaux, avec des escaliers ressemblant à des échelles de bateaux. Depuis la mise en service récente du train entre Pékin et Lhassa, les touristes chinois et occidentaux sont nombreux, mais le nombre quotidien des visiteurs est limité à 1.000 personnes. La durée de la visite est de maximun 1 heure avec le pointage à l'entrée et à la sortie. Non respect avec peine d'amende... Visite également du Temple du Jokang, un des grands lieux de pèlerinage du Tibet. Il contient de magnifiques fresques et un très beau «cloître», entouré de moulins à prières. Autour de ce temple, des pèlerins, venus de tous les coins du Tibet, revêtus de leurs plus beaux habits. Ils en font le tour dans le sens rituel de gauche à droite. C'est vraiment un autre monde. De très beaux souvenirs.

Après une première prorogation, nos visas et autres pièces et autorisations chinoises, prenaient fin le 30 septembre. Nous n'étions pas prêts pour quitter ce pays avant cette date et étions en retard : d'abord en raison des pannes mécaniques et de l'attente des pièces de rechange (turbo et ressort). Elles ont été livrées le 29 et montées le 30 septembre. Le transport rapide aura mis dix jours. Ensuite, en raison de la perte par l'un de nous de son passeport, remplacé et délivré également le 30 septembre, dans des délais très rapides par l'Ambassade de France de Pékin qui dispose de services efficaces et d'un personnel disponible et à l'écoute. Enfin, par la négligence de l'agence de Lhassa chargée de notre groupe (un sous-traitant de l'Agence de Pékin, elle-même sous-traitante de celle de Paris), qui malgré notre demande expresse de proroger ces pièces n'avait entamé aucune démarche. Nous comprendrons, au vu des évènements des jours suivants que c'était volontaire, pour nous mettre dans l'embarras et essayer de nous soutirer de l'argent... À compter du 1er octobre, jour de la Fête Nationale chinoise, nous étions devenus des « sans papiers ». Cela ne nous a pas empêché d'assister le soir, sur la grande esplanade faisant face au Potala, à un spectacle de jeux d'eaux sur des valses viennoises. Dès le 2 octobre, nous nous sommes présentés volontairement, sans l'aide du guide et de l'agence, aux Services de l'Immigration de Lhassa pour exposer notre situation. Un officier anglophone a reçu très courtoisement deux représentants de notre groupe et notre situation a été régularisée le 06 octobre. Alertée, l'Agence de Paris est intervenue avec efficacité, et à notre demande a mis à notre disposition un nouveau guide pour nous accompagner jusqu'à la frontière avec le Népal Heureusement Lhassa est (une capitale) très agréable et nous ne nous sommes pas lassés (sans jeu de mots) de nous promener dans la vieille ville autour du Temple. Le 6 octobre, un nouveau guide s'est présenté à nous. Une jeune femme, Debbie (prénom occidentalisé), anglophone, née à Lhassa connaissant le Tibet et parfaitement bien la route menant à la frontière népalaise. Ne pouvant avoir de véhicule d'accompagnement, comme précédemment, nous avons convenu qu'elle serait prise en charge à tour de rôle dans les camping-cars qui peuvent lui offrir un siège.

M&M Bonjean