Note de la Fondation Concorde sur la suppression de l ISF
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Note de la Fondation Concorde sur la suppression de l'ISF

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ISF Une blessure grave pour notre économie Le destructeur d’emplois véritablement de curiosité concernant l’impact Pas une semaine sans qu’on apprenne le de cet impôt pourtant au cœur de la création déménagement à Londres, à Bruxelles, en de richesses et d’emploi. Etre seul contre 27 ne Suisse ou ailleurs d’un grand patron ou du siège fait réagir personne! L’esprit critique sur cette d’une grande entreprise. Ces départs sont un affaire parait avoir quitté nos élites. Comment appauvrissement de notre pays, une peut-on en effet prétendre tout mettre en catastrophe pour l’emploi et notre niveau de œuvre pour l’emploi et se payer le luxe de faire vie car ces dirigeants entraînent aujourd’hui, ou fuir managers, investisseurs et porteurs de plus tard, les départs de cadres supérieurs de projets, ceux-là même qui créent les emplois. leur entourage et l’expatriation, à deux heures de train dans la plupart des cas, de capitaux et Alors que la concurrence est très vive entre d’initiatives économiques. nations pour attirer les entrepreneurs, leurs A force de nier ces réalités, nos « Comment peut-on prétendre capitaux et les talents, nous responsables politiques, de tout mettre en œuvre pour persistons, seul en Europe à droite comme de gauche, ont conserver l’ISF, cet impôt l’emploi et se payer le luxe de précipité notre pays, en trente qui nous vide.

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Publié le 22 juillet 2014
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Langue Français

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ISF Une blessure grave pour notre économie Le destructeur d’emploisvéritablement de curiosité concernant l’impact Pas une semaine sans qu’on apprenne le de cet impôt pourtant au cœur de lacréation déménagement à Londres, à Bruxelles, en de richesses et d’emploi. Etre seul contre 27 ne Suisse ou ailleursd’un grand patron ou du siège fait réagir personne! L’esprit critique sur cette d’une grande entreprise. Ces départs sont un affaire parait avoir quitté nos élites. Comment appauvrissement de notre pays, une peut-on en effet prétendre tout mettre en catastrophe pour l’emploi et notre niveau de œuvre pour l’emploi et se payer le luxe de faire vie car ces dirigeants entraînentaujourd’hui, ou fuir managers, investisseurs et porteurs de plus tard, les départs de cadres supérieurs de projets, ceux-là même qui créent les emplois. leur entourage et l’expatriation, à deux heures de train dans la plupart des cas, de capitaux et Alors que la concurrence est très vive entre d’initiatives économiques.nations pour attirer les entrepreneurs, leurs A force de nier ces réalités, nos « Comment peut-on prétendre capitaux et les talents, nous responsables politiques, de tout mettre en œuvre pourpersistons, seul en Europe à droite comme de gauche, ont conserver l’ISF, cetimpôt l’emploi et se payer le luxe de précipité notre pays, en trente qui nous vide. faire fuir managers, ans, dans une spirale d’appauvrissement dont lesinvestisseurs et porteurs de En réalité, nos dirigeants, si conséquences sont supportées projets, ceux-là même quinombreux à tous les par les chômeurs et les plus échelons, semblent donner créent les emplois. » pauvres. Triste résultat ! la préférence, à un développement Indigne d’un grand pays développé plongé dans économique sans entrepreneurs, comme le la mondialisation, l’ISF est un vestige du pratiquent parfois les pouvoirs publics et programme commun du gouvernement de systématiquement l’ensemble des grandes 1981 qui, on le sait, sur le modèle des régimes collectivités locales: création d’agences, de disparus, voulait nationaliser les moyens de pôles, et surtout d’agents territoriaux à grands production! C’est une folie fiscale d’un autre frais et sans aucun résultat. âge, qui fait sourire nos concurrents étrangers. Echapper au « rideau de fer fiscal » L’ISF, une divergence fiscalela France de en Europe destructrice de valeurs etAujourd’hui, comptetenu des différentes taxes en vigueur, le détenteur d’une fortune d’emploispatrimoniale qui agit rationnellement, c’est-à-Depuis trois décennies, nous sommes dans le dire visant à maintenir et optimiser son capital, déni. Du plus haut de la fonction publique, à ne peut pas résider en France. Même les « bons une majorité de députés, il n’y a pascitoyens »français veulent échapper à ce
« rideaude fer fiscal» renforcé parL’exil fiscal est suivi par l’exil des talentsl’instauration de la taxe à 75%, symbole d’un Cet exil fiscal se poursuit-il? Oui, si l’on en croitétat qui refuse de comprendre la les mises en vente de biens immobiliers de plus mondialisation. de 1,5 millions d’euros depuis 18 mois dans les Au total, l’exil fiscal patrimonial s’avèrezones géographiques concentrant le plus beaucoup plus important que ce que nousd’assujettis à l’ISF (+64% dans le 6ème communiquent les autorités qui refusent ouarrondissement, +75% à Neuilly-sur-Seine, etc.). n’ont pas les outils pourOui également, si l’on en comptabiliser les départs. Lacroit le maire d’Uccle, seule Suisse, qui ne représente«L’enjeu de la conservation et debanlieue de Bruxelles très selon la direction des impôtsprisée des Français, qui la multiplication des talents que 16% des départs, a accueilliconfirme avoir vu arriver créatifs et managériaux sur un au fil des ans plus de 2000 ungrand nombre de nos territoire est primordial ! familles françaises fortunées.compatriotes ces Cette bataille nous la perdons sans Les analyses effectuées pardernières années. Natixis et Booz & Cie estimentl’avoir engagée.» En dépit du silence des les capitaux détenus par ces administrations, familles à plus de 60 milliards. l’accélération de l’exil des talents, qui ne sont Si la Suisse n’accueille que 16% des exiléspas tousfortunés, n’est plus contestée. C’est un fiscaux pour 60 milliards de capitaux, on peutenjeu pour notre pays. Dans son analyse des donc estimer à 360 milliards d’euros la totalitérapports de productivité dans l’économie des capitaux exportés à l’étranger au cours desmondialisée, Robert Reich, économiste du 20 dernières années, nous privant ainsi destravail, ministre de Bill Clinton, déclarait recettes fiscales et des emplois qu’ils«l’enjeu de la conservation et de la engendrent ;recettes fiscales payées par ceuxmultiplication des talents créatifs et qui restent.managériaux sur un territoire est primordial »! Cette bataille nous la perdons sans l’avoir Le départ des plus riches augmente les impôts engagée. de ceux qui restent. Les actionnaires, les investisseurs, les business Ainsi, selon les chiffres de la direction générale angels, subissent une fiscalité décourageante et des impôts : des taux de prélèvements élevés encadrés par - 1%des foyers les plus aisés acquittent des règles ubuesques. Ainsi, toutes ces 37,3%de l’impôt total payé par les catégories d’hommes et de femmes porteurs de français alors qu’ils ne représentent projets sont tentées d’aller faire des affaires que 8,1% des revenus déclarés. sous des cieux plus favorables. - Les0,1 des foyers les plus aisés acquittent 14,3% de l’impôt pour 1,9%Tous les indicateurs confirment aujourd’hui des revenus des français.cette hémorragie qui signifie que le - Les0,01 des foyers les plus riches (3639renouvellement du tissu économique français foyers) acquittent 5% de l’impôt totalest en panne et, avec lui, la croissance des pour 0,4% des revenus.recettes fiscales (on le mesure déjà) et malheureusement aussi la création d’emplois, Si ces 3639 foyers quittaient le pays nousprivant ainsi les jeunes français de perspectives devrions augmenter en moyenne l’impôt desattractives pour leur carrière qu’ils vont français restant de 5%.chercher désormais hors de nos frontières. Nos résultats sur l’emploi le confirment.
On est loin del’atmosphère entrepreneuriale,Les leçons non retenues de l’histoirecapable d’attirer les talents du monde entier! Cet aveuglement de nos gouvernements en Au contraire, une partie des plus entreprenants Europen’est pas nouveau: Au 17ème siècle, de nos compatriotes continuent à s’expatrier! entre 150 000 et 180 000 huguenots durent fuir à la révocation de l’Edit de Nantes, décision 1,2 million d’emplois directs perdus, uned’un pouvoir totalitaire qui n’avait pas, à évaluationa minimal’époque, de réflexion économique. Selon l’historien Henri Martin, «une multitude Selonl’enquête de la Maison des Français de d’hommes utiles, parmi lesquels beaucoup l’étranger, un service dépendant du ministère d’esprits supérieurs, laissèrent en France des des Affaires Etrangères, 5,83% des expatriés vides effrayants ». (soit 120000 sur les 2.100.000 Français expatriés) sont chefs d’entreprises de plus deCette émigration d’une élite économique et 10 salariés, soit un ratio 20 fois plus élevé quetechnique profita grandement aux concurrents pour les Français résidant ende la France. Selon Michelet, ces exilés français France. La moyenne descréèrent «Des jardins, des effectifs salariés dans lesateliers et des cultures en «Environ 1,2 million d’emplois ont entreprises de mêmePrusse, l’horlogerie en été perdus par notre pays pour catégorie en France est deSuisse, enfin en Angleterre, n’avoir pas su, ni encourager, ni 70. Par prudence, nousle tissage de la soie, retenir les talents ! » considérons que lesl’imprimerie et, avec Denis entreprises créées par desPapin, la machine à Français à l’étranger sontvapeur! ». plus jeunes et ont seulement 20 salariés en La comparaison peut s’établir avec les jeunes moyenne. En considérant que la moitié français informaticiens et mathématiciens qui seulement de ces entreprises auraient pu naître ont un impact sur l’essor de la SiliconValley en en France, soit 60000, nous obtenons par un Californie tandis qu’à deux heures de Paris, calcul simple (60 000 x 20),environ 1,2 million 400 000Français vivent à Londres, ou dans sa d’emplois perdus par notre pays pour n’avoir région, dont une part impliquée dans le succès pas su, ni encourager, ni retenir les talents. Ce de la City. million deux-cent mille d’emplois nous ramènerait vers 7,1% de chômage. Encore au-Similitude enfin entre la réponse du Roi de dessus, malheureusement des meilleurs élèves Prusse à l’ambassadeur de France qui venait de européens (Suisses: 4,7% - Allemands: 5,2% -lui demander comment le grand Roi pourrait lui Hollandais :7% - Autriche: 4,9%) qui ne faire plaisir, «ce que votre maître peut me possèdent aucun atout que nous ne faire de plus agréable c’est une seconde posséderions, mais néanmoins première étape révocation de l’Edit de Nantes » et la vers un taux acceptable de 4 à 5% qui déclaration de Gerhard Schröder considérant aujourd’hui reste chez nous un rêve.l’ISF et les 35 heures comme un cadeau pour son pays, mais aussi avec celle du Premier Ces mesures fiscales contreproductives ministre David Cameron : « Nous déroulerons le perdurent car l’ensemble de nos compatriotes tapis rouge, nous accueillerons plus ignorent à quel point elles engendrent le d’entreprises françaises qui paieront leurs chômage et détériorent notre niveau de vie et impôts au Royaume-Uni. Cela paiera nos celui des plus pauvres en particulier. services publics, nos écoles et tout le reste ».
Notre pays,aujourd’hui encore,dans sonNos libertés en cause, la cohésion de notre enthousiasme fiscal quasi révolutionnaire frôle société est touchée le ridicule et l’absurde.Les riches doivent contribuer plus fortement à l’effort national, ce qui est logique; mais Nos salariés durement pénalisés l’excessive pression fiscale aboutit à rompre le lien entre ces familles et la communauté Certains managers nationale. La rupture est vécue avec étrangers ne veulent tristesse par tous les membres de la plus veniren France, «L’instabilité fiscale, famille, comme la conséquence d’une siège de leur groupe, l’inquiétude des acteurs de atteinte à leurs libertés. La recherche d’autres, managers l’économie, l’incapacité pour de «liberté »a été de tout temps et français, essayent eux les entrepreneurs de planifierpartout le principal moteur de de s’expatrier et l’émigration.poussent à lasérieusement leurs délocalisation de leur investissements sont les vraies Il n’y a pas de mauvais Français, siège social et des causes d’une société au bord seulement de très mauvaises services !Ainsi, de la récession. »politiques. Spécialement dans ce interrogés par le domaine, on est à l’opposé de ce que cabinet Deloitte, des prétendent tous nos dirigeants : « Il directeurs financiers citent la France comme le faut rassembler les français ». dernier pays où investir. Ce mouvement de délocalisation partiel et feutré se double d’unL’«égalité de dignité», l’intégration dans la mouvement invisible de non localisationsociété par l’emploi devrait être, dans les d’investissement en France, voire même deconditions économiques actuelles, le but suppression d’activités.suprême d’un gouvernement éclairé. Au contraire, par la multiplication des fermetures Illustration de ce constat, les investissements d’entreprises, ce sont des friches toujours plus étrangers en France en 2013 ont baissé de nombreuses que l’on voit apparaître aux quatre 77%. coins du pays. L’instabilité fiscale, l’inquiétude desacteurs de l’économie, l’incapacitépour les La douleur et la révolte des salariés licenciés entrepreneurs de planifier sérieusement leurs manifestant devant leurs usines est très investissements sont les vraies causes d’une compréhensible. Ils sont les vraies victimes de société au bord de la récession, désormais cette atmosphère entrepreneuriale détestable, caractérisée par la multiplication du nombre de et plus globalement de cette folie fiscale. chômeurs, en constante augmentation. Pour ceux qui pensent que le chômage est la première des calamités, il est temps de mettre un terme au déni français et de commencer par supprimer cet impôt destructeur. Fondation ConcordeJuillet 2014|www.fondationconcorde.com6 Place de la République Dominicaine - 75017 Paris |Tel : 01.45.61.16.75 mail : info@fondationconcorde.com
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